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Guards Brothers présente
Un Monde de Sang - Episode 5 : La Voix d'une Araignée

« Avoir des personnes sur qui compter dans le Monde dans lequel nous vivons est peut-être la chose la plus noble et la plus importante qui existe. »  

- Humprey Lester  

 

Les troupes de Nestor Rousse avançaient sur la plage. Cinq navires imposants étaient arrivés la veille, et le gros des hommes du Seigneur des Îles Rousses était débarqué. L’intéressé lui-même se tenait au centre de cette activité, regardant d’un œil loin d’être passionné ses gens se déplacer en allers et en retours pour transporter caisses de vivres et de vins. Almias observait la scène avec intérêt, Ser Dennis posté à ses côtés, plutôt amusé de voir tant de ses anciens ennemis arriver ainsi. Ses yeux étaient notamment fixés sur Auguste Peyre – d’après ce que lui avait dit le chevalier, ils s’étaient connus, il y a fort longtemps.  

Ils s’approchèrent lentement du groupe. Parmi tous ces gens se trouvaient des vassaux autrefois aisés, et Almias ne pouvait se dire que leur faire les poches pouvaient être une idée intelligente. Il n’y avait pas de milice sur ce continent, et voler comme tuer était acte courant et très rarement puni si la personne concernée n’était pas importante sur ce côté-ci de la Mer de l’Ouest. D’autres vilains avaient visiblement eut la même idée – une femme criait déjà à n’en plus finir, agressée par deux hommes balafrés. Un soldat de Rousse arriva et trancha la gorge des deux malfrats.  

Nestor Rousse finit par rentrer à l’intérieur de sa tente de fortune, visiblement ennuyé et indifférent au spectacle qui s’offrait à lui : voir ses hommes décharger ses navires. Almias se faufila parmi les hommes de Rousse, sans prêter attention si oui ou non Ser Dennis le suivait, et il fit un bond en arrière quand une main se posa brutalement sur son épaule. Il fit volte-face et se retrouva face à un vieil homme barbu. Ses vêtements laissaient penser qu’il était un noble, probablement l’un des Vassaux les plus importants des Îles Rousses. « Tu fais la manche, petit ? » grogna le vieillard. Almias tremblait comme une feuille mais se ressaisit et répondit par la négative.  

« Qui êtes-vous ? » se contenta-t-il de demander.  

Le vieillard laissa échapper un sourire du coin de ses lèvres et répondit : « Mon nom est Humphrey Lester, Sir de Grisailles. Et toi, mon garçon, quel est ton nom ? »  

Almias déglutit et répondit : « Almias, et je suis le Fils du Mage. »  

« Le Fils du Mage ? » gloussa Lester. « Toi, un gamin des rues ? Tu as du embarquer, toi ou ta mère enceinte, sur un bateau pour ici croyant pouvoir refaire ta vie, mais tu n’es pas le Fils du Mage. »  

« J’en ai la preuve. » répliqua Almias, et il sortit le médaillon à la divinité que lui avait donné le Mage peu avant sa mort. Lester plissa les yeux pour inspecter l’objet.  

« Bel objet… A qui l’a tu volé ? Au vu du détail, on dirait le produit des Forges Rodoc. Une pièce de Seigneur ou de Rois. »  

« Je ne l’ai pas volé. » répliqua Almias, et il rangea le médaillon dans sa poche. « Le Mage me l’a donné avant d’aller dans la tente qui a explosé. Ser Trevaut était là, il peut vous le confirmer. » Il regarda derrière et chercha son compagnon des yeux. Il vit le chevalier en train de trainer les pieds un peu plus loin. « Le voilà. » ajouta-t-il en le pointant du doigt.  

Les yeux de Lester se levèrent vers Ser Dennis et il l’inspecta du regard. « Un chevalier Rodoc. Et ce sont les armoiries de Riverin qu’il porte. Tu es bien protégé, petit. Avoir des personnes sur qui compter dans le Monde dans lequel nous vivons est peut-être la chose la plus noble et la plus importante qui existe – plus que la valeur de ce médaillon. » commenta-t-il. Ce médaillon me rappelle que des personnes croyaient en moi voulut-il répondre. Il regarda les hommes de Rousse porter les marchandises quelques instants avant d’ajouter. « Cette pièce est rare et pourrait te sauver la vie, ne l’oublie pas. » Il quitta Almias et marcha vers la tente de Nestor Rousse. Le garçon resta seul, au milieu de l’agitation. Il se mit à avancer vers Ser Dennis quand il l’entendit. Toutes les têtes se tournèrent vers la jungle, et plus particulièrement dans la direction de la Montagne-qui-crache-du-feu.  

C’était un chant. Un chant qu’aucun d’entre eux n’avait jamais entendu. Une Voix unique, parfaite mais terrifiante, glaçante et douce. Celle d’une femme. La terre vibra sous ses vocalises funestes. Les oiseaux s’envolèrent des arbres, et les notes durèrent longtemps, très longtemps. Tous étaient figés de terreur. Quand la voix prit fin, Almias sut ce qu’il venait d’entendre : c’était le Chant de l’Araignée, et c’était sa Voix. Il frissonna.  

 

 

Humphrey Lester entra dans la tente à son tour. Il était le dernier. Nestor Rousse était cependant concentré sur les cartes du Dar-noh, il réfléchissait. Le continent était à peine cartographié : puisque son exploration était à peine engagée, personne n’avait trouvé le besoin de se risquer à s’aventurer plus à l’intérieur des terres pour dessiner ces mêmes terres sur des bouts de papier. Ce que Nestor désirait, et il l’avait déjà fait relever à ses vassaux, c’était conquérir ce continent inconnu et sans suzerain. Il pourrait devenir le Roi de ce nouveau monde. Traître. Pleutre. « Sir Destrier, envoyez dix hommes en éclaireur à l’intérieur de la jungle. »  

Lester s’assit à la tablée, le vieil homme regarda avec envie son verre de vin avant de céder et de le boire d’une seule et même gorgée. Le regard de Rousse s’arrêta sur le nouveau venu : « Vous avez veillez à ce que ma femme et mes fils soient protégés ? » demanda-t-il. Le simple mot fils le fit frissonner. Le visage de Martin se matérialisa un court instant devant ses yeux. Lester répondit par l’affirmative. « Très bien, donc… » Il fut coupé par une voix céleste.  

Le silence gagna tout le camp. C’était un chant, un chant unique et magnifique, mais terriblement glaçant, comme une mise en garde. Nestor, suivi de ses vassaux, sortit lentement à l’extérieur de la tente pour voir la source de ce son. Ses yeux se tournèrent vers la jungle. Au vu de la direction, ce chant provenait de la Montagne-qui-crache-du-feu. Tous étaient figés sur la plage – figés de terreur et de fascination pour cette voix.  

Puis elle s’arrêta, pour laisser un silence funèbre derrière elle. Nestor Rousse ne bougeait plus, et il n’était pas le seul. Auguste Peyre avança vers lui. « Ils parlent tous de la Montagne. » commenta-t-il. Je le sais. répondit Nestor dans ses pensées embrumées. Les hommes les moins terrifiés reprirent leur marche, d’autres n’osaient plus bouger. Derrière lui, ses vassaux commencèrent à commenter l’événement. « Certains disent que cette Montagne est l’antre du Dieu des sauvages qui vivent à l’intérieur des terres. » dit Peyre, une once d’inquiétude à peine perceptible dans le timbre de sa voix.  

Les pensées de Nestor étaient concentrées sur l’exploration. Personne n’osera s’aventurer dans cette jungle si je ne vais pas d’abord voir de quoi il s’agit. Martin lui revint à l’esprit, puis sa fuite lâche des Îles Rousses. J’ai abandonné Castelmagne pour quelques bateaux. Il pivota vers Nathan Destrier et ajouta : « Préparez trente hommes, et non dix, et je les accompagne pour voir de quoi il s’agit. »  

 

 

L’échafaud siégeait au-dessus de ses hommes. Bromont et Victorin était agenouillés, juste devant Grifon. Il regardait ses deux prisonniers, à la fois avec colère et pitié. Voir le dernier Roi Peyre de Cerve et son chef des armées se tenir ainsi devant lui, Blood de naissance, Seigneur d’une petite ville frontalière, était la vision la plus incroyable qu’il ait eu depuis des années. Mais il restait un obstacle à sa réussite. Eugénie. La garce avait fui le château avant son arrivée, et s’était transformé le visage à l’aide de magie occulte. Elle était la dernière représentante des enfants de Grégoire Peyre à être encore en liberté – Grégoire était mort depuis plus d’un an, tout comme son fils aîné, Thibaut, tué par son oncle, en fuite sur le Dar-noh. Il lui restait bien deux cousins, à Clairzaux, Aimé et Wilfred, fils d’Auguste, mais Grifon s’occuperait de leur cas dans un avenir proche. Son armée assiégeait déjà la ville, et il n’aurait aucun mal à les capturer. Son désir de réduire à néant la lignée Peyre était presque réussi.  

Eugénie était le seul obstacle à son achèvement.  

Grifon regarda ses hommes. « Chevaliers, ceci est une grande heure pour notre Royaume ! » Tous applaudirent et crièrent de joie. Il désigna de la pointe de son épée ses deux prisonniers. « Par votre force et votre courage, vous avez réussi à capturer ces deux monstres ! » De ses yeux sortirent colère et haine. Il fallait se retenir – tout ce qu’il voulait, c’est tuer ces deux prisonniers comme ils avaient tué son père et son frère. Il les voyait à côté de lui – Arthur Blood et son fils aîné, Alwin, regardant avec Grifon leur victoire. La victoire de leur maison. « Lors de la Guerre qui fit rage avec Rodoc, la folie de cette famille a tué mon glorieux père et mon frère. Ils étaient de grands hommes, faits pour régner. A leur mort, je ne savais que faire : j’avais toujours pensé qu’Alwin serait Seigneur et que moi je le conseillerai dans ses actes. Et quand il incomba à ma personne de diriger Bois-des-Loups, je refusais ma tâche, car je ne pouvais trouver motivation pour régner. Il m’en fallait une. Puis mes pensées se sont tournées vers ma famille. Ma famille meurtrie par cette guerre. Et qui avait causé cette guerre, par le désir de conquête ? La lignée Peyre, siégeant à trois dans leur Conseil de Guerre. Je ne pensais pas réussir, je pensais que ma vengeance n’était qu’un prétexte pour entraîner ma mort. Mais non, aujourd’hui, et grâce à vous, j’ai réussi. » Ses hommes applaudissaient à tout rompre. « C’est pourquoi… » Il leva son épée au-dessus de la nuque de Bromont. Les souvenirs qu’il avait d’Eugénie Peyre apparurent alors brièvement entre Victorin et Bromont. Elle pleurait, blessée de toute part, comme lui il y a quelques mois, l’implorant de ne pas tuer son frère.  

« Non, non, ne fais pas ça mon garçon, je ne suis pas un Peyre… Mon père était charpentier… » suppliait l’homme dont les mains et les jambes ligotées le liait au sol.  

« C’est pourquoi, mon, Roi Grifon le Vengeur, je vous condamne à mourir. » Le tranchant de son épée s’abattit sur la nuque de Bromont. Sa tête roula sur le sol et tomba à ses pieds. Il y a un an, cette vision aurait dégoûté Grifon, mais désormais, elle lui procurait de formidables sensations. Le tranché sur le corps de Bromont n’était pas lisse, et il avait probablement souffert. Il l’espérait. Ses yeux s’attardèrent sur Victorin qui pleurait. Le gamin avait à peine dix ans, lui trancher la tête serait plus facile et plus rapide. Il sourit. Dans quelques instants, il aurait tué l’actuel Roi.  

De la foule montèrent des cris. « Sir, Sir ! » Ses yeux se tournèrent vers la source des appels. Il vit deux hommes avancer, entre eux deux une femme, belle et jeune, ligotée. « Sir, cette femme s’est rendue et dit être Eugénie Peyre ! » Elle ne lui ressemblait en rien, mais c’était probablement l’action de la pierre.  

Elle est stupide. Pense-t-elle que sa reddition m’empêchera de trancher la tête de son jeune frère ? La femme ouvrit la bouche et cria : « Grifon, ne fais pas ça ! Il n’a rien fait, je t’en conjure ! Tue moi mais épargne-le ! C’est un gamin, un… » L’un de ses hommes la bâillonna et la ligota.  

« Emmenez-la dans mes quartiers. Je m’occuperai de son cas plus tard. » Ses yeux se tournèrent vers le jeune Victorin. Il leva son épée. « Moi, Roi Grifon le Vengeur de mes Pères, te condamne toi, à mourir au fil de mon épée. » Les cris de ses hommes couvrirent presque le bruit de l’épée tranchant le cou du jeune garçon.  

 

 

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CASTING :    

   

DAVID CROQUETTE : Nestor Rousse    

JASON WILLIAM’S : Grifon Blood    

SAM BOSTON : Almias    

MARCUS LEE BAMPTON : Auguste Peyre    

GEMMA ROSEN : Éléonore Blood    

TORI HUNTER : Eugénie Peyre (vision)  

Scénario : (1 commentaire)
une série A fantastique (Sérial) de Enzo Vitali

David CROQUETTE

Gemma Rosen

Jason William's

Tori Hunter
Avec la participation exceptionnelle de Marcus Lee Bampton, Sam Boston
Musique par Joan Jodorowsky
Sorti le 03 mars 2029 (Semaine 1261)
Entrées : 12 610 301
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