- Tbilisi, Georgie - Laboratoire militaire secret américain -  

La nuit était tombée depuis plusieurs heures sur la Georgie, et à cette heure l'activité du Centre de Recherche sur la Santé, situé en périphérie de Tbilisi, était à l'arrêt. Seuls quelques vigiles étaient encore présents sur les lieux, pour assurer la sécurité du bâtiment, des hommes lourdement armés pour de simples vigiles. Effectuant leur ronde tels des robots, les quelques hommes sur place ignoraient encore ce qui se préparait.  

Se glissant dans les conduits d'évacuation des eaux usées du bâtiment, une fine silhouette, vêtue d'une tenue sombre et le visage couvert par une cagoule, avançait jusqu'aux toilettes du rez-de-chaussée. A l'aide du matériel de précision qu'elle avait emportée avec elle, elle démonta en peu de temps la plaque qui bloquait le passage lui permettant de remonter à la surface après que son co-équipier à l'extérieur lui ait confirmé qu'il avait désactivé l'alarme qui y était lié. Une fois à l'intérieur du bâtiment, la femme s'éclypsa par les couloirs pour rejoindre sa cible. Dans la plus grande discrétion, elle s'approcha d'une pièce sécurisée par un digicode. Tandis qu'elle le piratait grâce à un équipement de poche de précision, son co-équipier, qui suivait les vigiles par l'intermédiaire des caméras de sécurité, lui indiqua que l'un des vigiles approchait de sa position. Elle n'avait piraté que sept des dix chiffres du code tandis qu'elle entendait déjà des pas approchant dans sa direction. Hésitant à tout interrompre et à disparaître avant de se faire repérer, l'espionne se donna encore quelques secondes, prenant ainsi le risque de compromettre toute sa mission.  

Les pas approchaient de plus en plus. Le vigile n'était plus qu'à quelques mètres de la biffurcation depuis laquelle il repérerait la cambrioleuse. Il lui restait encore un chiffre à pirater, si bien que la jeune femme décida de tenter le tout pour le tout. Elle refusait d'échouer si près du but, et savait que si elle interrompait le piratage en cours, elle n'aurait pas de seconde chance. Son collègue, expert en piratage informatique, lui avait indiqué que le dispositif de cette pièce ne pouvait pas être piraté de l'extérieur, et lui avait fourni le matériel nécessaire pour le faire directement sur place. Mais il lui avait bien précisé également que si le piratage de ce système était interrompu en cours, celui-ci le détecterait et se bloquerait définitivement, déclenchant par la même occasion l'alarme qui donnerait immédiatement l'alerte.  

Enfin son matériel pirata le dernier chiffre et la porte s'ouvrit silencieusement. Tandis qu'elle passait celle-ci et la refermait avec la plus grande discrétion, le vigile apparaissait à l'angle du couloir, sans apercevoir le petit mouvement de la porte qui terminait de se fermer.  

Une dizaines de minutes plus tard, une silhouette s'échappait par les égoûts dans une ruelle voisine, en emportant le fruit de son larcin dans son sac à dos. Elle rejoignit le fourgon qui l'attendait à l'angle de la rue, et disparut dans la nuit. Le lendemain seulement le cambriolage allait être découvert, un cambriolage qui ne pourrait pas être déclaré auprès des autorités locales, car aux yeux du gouvernement géorgien, ce bâtiment ne pouvait rien contenir d'autres que les échantillons des recherches sur la santé, et en aucun cas une arme biologique comme celle qui venait d'être dérobée.  

- Quartiers Généraux du MR-4 -  

A la demande de la responsable du MR-4, Caterina Sbrizi (Lisa Edwards) avait réuni la nouvelle équipe qu'elle avait constituée pour prendre connaissance de la mission qu'on allait lui confier. En l'absence de Mark Reed, en repos forcé suite à sa mission en Espagne, Amanda Clarke (Greta Voss), qui envisageait depuis quelques temps déjà de monter une deuxième équipe, avait décidé de confier la direction de celle-ci à Caterina, qui avait déjà plus que fait ses preuves au cours de ses dernières missions.  

L'espionne italienne avait réunit une équipe de trois membres : elle, Anna Sjöberg (Ashley Brewster), une recrue slovaque, et Bill Armstrong, un américain dont le travail jusque là s'était résumé à de l'infiltration et de l'information. Amanda Clarke arriva sur le plateau en annonçant directement de quoi il était question : un projet d'arme biologique avait été dérobé dans un laboratoire militaire secret américain, une arme qu'il fallait à tout prix retrouver avant que son possesseur ne l'utilise.  

Pour le moment, rien ne permettait de déterminer qui pouvait avoir commis ce cambriolage, mais le MR-4 avait une piste. Car en l'état, cette arme était innofensive, et pour pouvoir l'utiliser cette arme, il fallait posséder du matériel militaire bien précis. Or grâce à des espions américains, infiltrés chez les plus grands marchands d'arme à travers le monde, on avait pu découvrir qu'une vente prochaine de matériel, susceptible d'être utilisé pour cette arme biologique, allait bientôt avoir lieu à Rome.  

Le vendeur, ou tout du moins son homme de main, était un certain Jordi Sandoval (Johnny Arzanavelegger), dont le portrait apparaissait sur l'écran géant se trouvant dans la salle de réunion, projeté par l'ordinateur de Yen. Il s'agissait d'un ancien membre des forces spéciales espagnoles, frère d'un des plus importants marchands d'arme dans le monde, et dont la réputation le précédait. Il avait été remercié des services spéciaux à cause de son comportement, et on disait de lui qu'il était imprévisible et violent.  

La mission de l'équipe de Caterina était donc de se rendre sur place, en Italie, où devait avoir lieu l'échange, pour découvrir l'identité de l'acheteur que les services secrets américains avaient été incapable de déterminer. Dans un second temps, leur objectif serait donc de déterminer quel était la cible visé par l'attaque à venir, à empêcher cette attaque, et récupérer cette arme. Evidemment, tout cela sans aucun appui du gouvernement américain, le MR-4 étant une cellule officieuse.  

- Rome, Italie - Hôtel Gran Melia-  

Une grande réception avait lieu dans l'hôtel où avait été organisé l'échange. Caterina était là, vêtue d'une robe de soirée, infiltrée dans la foule d'invités parmi lesquels se trouvait sans aucun doute l'homme qu'elle était chargée d'arrêter. Revenir en Italie lui procurait un sentiment étrange, elle qui avait fait partie des services secrets italiens avant d'être remerciée pour trahison. A l'époque, elle avait été manipulée par un homme dont elle était tombée follement amoureuse, au point de perdre le sens des priorités.  

Grâce à Mark Reed, qui lui avait donné une seconde chance en la recrutant dans son équipe du MR-4, elle avait pu démarrer une nouvelle vie d'espionne, et avait prouvé qu'elle n'était plus celle qu'elle avait été autrefois. Une flute de champagne à la main, Caterina jeta un oeil dans la direction de Bill, qui se tenait plus loin vêtu de son costume de serveur, et tenant un plateau sur lequel attendaient plusieurs autres flutes. Plus loin, Anna observait elle aussi la foule discrètement, attendant l'arrivée de l'homme pour qui ils étaient là.  

Observant les aller et venues par les caméras de surveillance de l'hôtel, Yen repéra enfin Jordi Sandoval qui arrivait sur place, et en informa Caterina. Celle-ci se rapprocha alors discrètement de l'entrée pour voir arriver celui qui devait les mener à leur cible. Lorsqu'elle aurait découvert son identité, l'espionne italienne avait prévu de tenter une approche discrète, en jouant de sa séduction. Le vendeur d'arme entra enfin dans la salle de réception, vêtu d'un costume de haute couture.  

Le suivant du regard, l'espionne attendit quelques instant pour prendre le pas dans son sillage, profitant de cet instant pour jeter un dernier regard à ses deux co-équipiers qui lui firent un signe discret leur indiquant qu'ils étaient prêts. Jordi Sandoval avançait droit vers le bar, où une foule d'invités étaient ammassés, lorsque Caterina entama sa marche dans sa direction. Traversant la foule, elle gardait ses distance avec le marchand d'armes tout en ne le perdant pas du regard, et le vit enfin arriver au bar.  

Lorsque l'homme arriva à celui-ci, il s'appuya près d'un autre homme au costume bleu nuit, qui tournait le dos à Caterina. Sandoval commanda un verre puis se tourna vers son voisin et le salua. Il lui tendit la main et son interlocuteur se retourna alors pour lui rendre son salut. Lorsque Caterina l'aperçut de profile, elle en eut alors le souffle coupé, et changea immédiatement de direction, avant d'être repérée.  

Cet homme, celui avec qui Sandoval avait rendez-vous, n'était autre que Marco Caparrini (Dennis Stone), celui pour qui elle avait trahi son pays voilà plusieurs années. A l'époque, il n'était qu'un homme de main d'Emilio Ferida, l'homme à la tête de l'organisation criminelle Pandore *. Caterina Sbrizi le croyait mort, a priori non seulement il était encore vivant, mais il n'avait pas quitté le milieu du crime. Mais sa présence sur les lieux remettait en cause toute la mission, car il était impossible que l'espionne l'approche sans qu'il la reconnaisse.  

S'éclipsant aux toilettes, Caterina indiqua le changement de plan à ses deux co-équipiers, sans leur préciser la raison. Anna devait la remplacer, et tenter une approche auprès de Caparrini. Bien que quelque peu affolée à l'idée d'endosser ce rôle important dans leur mission, la jeune espionne slovaque, loin d'être encore aussi expérimentée que Caterina sur le terrain, ne perdit pas un instant et se dirigea vers le bar pour approcher discrètement sa cible.  

C'est alors que Bill repéra une invitée qui observait sa co-équipière avec insistance. Etait-elle avec Caparrini et avait-elle repérée Anna ? Afin de ne prendre aucun risque, l'espion s'éclipsa en cuisine et en informa au plus vite sa chef d'équipe. Caterina ordonna alors à Anna d'abandonner son objectif. Pour le moment, tout était annulé. Ils ne pouvaient rien faire ce soir, mis à part observer pour confirmer l'identité de leur cible. Leur premier objectif était atteint, mais le plus dur restait à faire. A présent, il allait falloir réussir à approcher Caparrini pour découvrir quelle était sa cible et l'empêcher d'utiliser l'arme qu'il avait dérobée aux USA.  

Glissée dans la foule d'invités, Maria Fellini (Bella Sumi) ne quittait pas son patron des yeux, comme prévu. Lorsqu'il quitta le bar, accompagné de l'homme à qui il devait acheter du matériel militaire, la jeune femme suivit les deux hommes à distance, pour vérifier qu'ils n'étaient pas suivis. Bien que convaincu que personne n'avait pu remonter jusqu'à eux concernant le cambriolage de Tbilisi, Marco Caparrini préférait prendre le maximum de précautions afin de pouvoir atteindre son objectif sans difficulté.  

Embauché par un groupe extrémiste religieux, l'homme s'était engagé à frapper un grand coup le jour de Pâques au Vatican. Pour ça, il avait dérobé une arme biologique américaine, qu'il ferait exploser lorsque la foule serait réunie sur la place Saint Pierre, s'assurant au passage de laisser assez de preuves derrière lui pour faire accuser les réels propriétaires de l'arme, et semer ainsi le chaos.  

Très bientôt, on entendrait chanter les anges comme jamais au Vatican, et ceux qui l'avaient laissé pour mort il y a plusieurs années allaient payer pour ce qu'ils lui avaient fait.  

* Voir "Shadow of Pandora"