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Cosmos-Monde

L’année 1970 est marquée par une réduction budgétaire pour les programmes Apollo aux Etats-Unis par la NASA. Ainsi, les missions Apollo 18, 19 et 20 sont annulées et en 1972, Apollo 17 est la dernière mission habitée vers la Lune. Skylab, première station spatiale des USA, est elle aussi annulée en 1975. En URSS, même constat : après le premier pas d’un homme sur la lune en 1969, le rythme de la course à l’espace se ralentit, et 1975 signe la fin définitive de celle-ci. L’ONU prônait en 1958 que l’espace devait être un lieu d’échange pacifique. La conquête de l’espace ne s’arrête effectivement pas là – elle s’accélère, se diversifie, s’unifie, grâce aux anciennes puissances et aux nouvelles.  

 

Malgré l’arrête d’Apollo et du Programme spatial lunaire habité soviétique, les deux grandes puissances de l’espace continuent leur exploitation de l’espace et lancent des programmes nouveaux. Malgré son arrêt en 1975, Skylab démontrait déjà une volonté de se tourner vers un avenir beaucoup moins marqué par les conflits politiques mais plus économique et scientifique dans les nouveaux programmes. En 1975 se déroule aussi un évènement majeur : Apollo-Soyouz, première rencontre dans l’espace d’équipages américain et soviétique. Tandis qu’en URSS s’accélèrent les projets concernant notamment Saliout (première station spatiale soviétique, lancée en 1971 et qui s’arrêtera en 1991). Les nouveaux programmes soviétiques vont dans un sens pacifique : Mir, station spatiale qui vise à remplacer Saliout, est lancé dans cette optique en pleine ère Gorbatchev (Mir signifie « paix » et « monde » en russe). Aux Etats-Unis, la production se tourne alors vers un grand nombre de navettes qui se succèderont (Discovery, Columbia, Atlantis). La multiplicité de ces nouveaux programmes est en partie liée à l’essor de l’importance de l’espace dans la recherche et dans la communication. Si celui-ci n’était présenté que d’un point de vue politique durant la Course à l’espace, le besoin de l’utiliser dans l’optique de nouvelles découvertes scientifiques et de la mise en orbite de satellites de communication. En 1977, la NASA lance les sondes spatiales Voyager 1 et Voyager 2 – la première avait pour objectif premier de survoler Jupiter et Saturne, tandis qu’aujourd’hui, elle a dépassé les limites de notre système solaire et devrait d’ici peu franchir la limite de l’influence magnétique du Soleil, procurant aux astrophysiciens des données physiques et scientifiques jamais obtenues jusqu’alors.  

L’essor de la géolocalisation incite la création par les grandes puissances spatiales de programmes liés à celle-ci : GPS pour les Etats-Unis, GLONASS pour l’URSS, Galileo pour l’Europe. L’importance de la géolocalisation montre l’importance de l’espace pour les économies-monde dans la télécommunication : les satellites sont devenus un point important dans la communication, notamment depuis la démocratisation de la télévision, de l’internet ou du téléphone par réseau satellitaire. La récolte de données météorologiques est aujourd’hui uniquement basée sur l’exploitation de l’espace par ces mêmes satellites, de même pour un grand nombre d’opérations militaires. Aujourd’hui, si la Russie, qui a souffert de la crise qui a suivi la chute du bloc communiste, s’est finalement redressée (le lanceur Angara) malgré son retard évident, les Etats-Unis possèdent toujours aujourd’hui une domination relativement importante sur ce marché, même si depuis plusieurs années, cet ancien monopole des grandes puissances est en chute libre. Il faut noter que malgré une collaboration bien plus fructueuse depuis 1975 et encore plus après 1989, les relations américano-soviétiques dont le domaine spatiale seront entachées par l’IDS de Reagan (surnommé aussi La Guerre des étoiles) dans lequel il déclare à nouveau la volonté des Etats-Unis de rester une puissance inviolable dans le domaine spatiale, face à la poussée soviétique.  

Ces nouvelles bases économiques ont ainsi incité les grandes puissances à revoir leurs programmes, mais aussi, à permettre l’insertion de puissances émergentes ou extérieures au domaine de l’espace tel qu’on le concevait à faire partir de cette exploitation extra-planétaire. Des processus sont mis en œuvre afin de favoriser cette connexion internationale qui permet l’arrivée de nouveaux acteurs.  

 

En 1975 est créée l’Agence Spatiale Européenne (ESA), qui met alors tout de suite en places des projets à échelle européenne (des agences spatiales nationales existaient déjà depuis plusieurs années voir décennies – depuis 1961 en France, en 1942 avec l’INTA en Espagne, en Suède en 1972). Cette date marque clairement le début de l’implication européenne dans l’exploitation de l’espace. Les premières missions habitées par des astronautes et cosmonautes ni américains ni soviétiques ont été initiée par l’URSS avec le projet Intercosmos, qui avait pour but de promouvoir la coopération internationale dans le domaine spatiale. La première mission Intercosmos date de 1978 avec l’envoi du tchèque Vladimir Remek à bord de Soyouz 28. Les missions s’étalent sur près de dix ans avec la fin du programme en 1988 avec durant dix ans quatorze nationalités représentées (dont la France, deux fois, avec en 1982 le premier français à être envoyé dans l’espace, Jean-Loup Chrétien, mais aussi le Viet Nam, Cuba, l’Inde, la Mongolie ou encore la Bulgarie et la Syrie). Si nombres de ces nations faisaient partie du bloc soviétique, quelques exceptions comme la France ou l’Inde sont à noter et montrent la diversité culturelle de ce programme.  

Dans une optique parallèle, les Etats-Unis lancent le programme Teacher in Space Project, où l’envoi d’institutrices middle-class est l’objectif premier. Malheureusement, la première et unique mission de ce type, avec l’envoi programmé de Christa McAuliffe est un échec cuisant : la navette Challenger où elle se trouvait explose en 1986, soixante-douze secondes après son décollage. Son « double » pour cette mission, Barbara Morgan, rejoindra cependant la NASA en 1998 et fera partie d’un nouveau vol en 2007. Cette politique constitue les prémices de l’envoie de civils dans l’espace, et qui sera réutilisé par la Russie en 2001 avec la création du Tourisme Spatial : Dennis Tito est le premier de cette génération, il débourse vingt millions de dollars auprès de l’Agence Spatiale Fédérale Russe et passe sept jours en orbite. Il sera suivi par six autres personnes de tous horizons (Etats-Unis, Afrique du Sud, Iran, Hongrie, Canada) dont la dernière à ce jour est le canadien Guy Laliberté, directeur de Cirque du Soleil, en 2009. Le tourisme spatial, si il est aujourd’hui offert à des prix très importants (pas moins de vingt millions de dollars), pourrait tendre à se démocratiser, notamment grâce au groupe Virgin Galactic qui planifie la mise en place d’envoi en apesanteur jusqu’à cinq cents personnes par an, au prix de 200 000 dollars par passager (puis trente mille pour les années postérieures). L’enseigne prévoit aussi l’envoi d’une capsule biplace pour un voyage dans l’orbite lunaire pour un montant de cent-cinquante millions de dollars par place. Malgré que ces prix restent élevés, ils démontrent d’une démocratisation de l’espace qui se marque aussi du côté professionnel : on pense à la Chine, nouvel acteur de l’espace (et troisième pays de l’histoire ayant envoyé un homme dans l’espace par ses propres moyens – Yang Liwei en 2003, suivi par trois autres individus depuis) qui prévoit la construction de lanceurs low cost qui permettrait à n’importe quel pays du monde d’envoyer des satellites en orbite. L’importance des satellites peut aussi se traduire par l’action du Nigéria, qui a rencontré une grande réussite à travers ses premiers programmes spatiaux (NigeriaSat). De nombreux pays en développement ont aussi envoyé des satellites en orbite : le Venezuela, le Pakistan, la Thaïlande ou encore le Vietnam ont réalisé des lancements réussis.  

La collaboration internationale avec de grandes puissances est elle-aussi un moteur évident pour la réalisation de tels projets : Megha-Tropiques, satellite météo envoyé à travers une collaboration entre l’Inde, la France et la Chine, ou encore l’aide aux ingénieurs venus des quatre coins du globe (Brésil, Kazakhstan, Algérie, Thaïlande) par le CNES français. Cette globalisation de la conquête de l’espace est aujourd’hui très claire : de nombreux pays créent des agences spatiales (dernièrement la Malaisie, l’Algérie ou le Vietnam) qui visent à des projets d’envergure. Ces projets sont tirés par le haut par des collaborations précédemment citées, qui ont aussi lieu entre des nations plus évolués dans leur approche de l’espace sur des projets plus grands et plus ambitieux (le SVOM franco-chinois, l’APSCO entre les pays d’Asie et d’Amérique latine, le Cassini-Huygens entre la NASA et l’ESA).  

Malgré ses échecs d’ampleur (à cause d’évènements ayant bloqué le lancement de matériel de construction vers la station) qui ont fortement ralenti son développement et causé l’annulation de la construction de nombreux modules, la Station Spatiale Internationale (ou ISS) est la représentation de la multiplicité des nouveaux acteurs de l’espace et de l’ouverture des anciennes puissances de la Guerre Froide à les aider et les accepter dans ce développement : fusionnée à partir du projet Freedom de Reagan et du projet Mir-2 soviétique en 1998, elle est planifiée par les Etats-Unis, onze pays européens, le Canada, le Japon, le Brésil et la Russie, et est encore aujourd’hui (puisque sa construction n’est pas achevée) l’un des principal projet international du nouveau siècle. Dernièrement, la NASA et les autres agences spatiales ont initié le programme COTS, qui confie le transport du fret de l’équipage jusqu’à l’ISS à des acteurs privés, notamment les entreprises SpaceX et Orbital Sciences.

Scénario : (1 commentaire)
une série Z documentaire (Arte Thema) de Margot Whittall

Cyril Cox
Musique par Robbie Kater
Sorti le 04 août 2029 (Semaine 1283)
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