Un soleil de plomb brûlait dans le ciel d'Istanbul. Une foule de touristes allait et venait dans le Palais de Dolmabahçe, ancien Palais impérial vestige de l'ancien califat. Parmi eux, Mark Reed (Alan Evans) avança à l'intérieur du palais, où il devait retrouver un informateur. Subissant les conséquences de ses actes en Angola (1), où désobéissant aux ordres d'Amanda Clarke (Gretta Voss), sa supérieur, il avait mis un sacré pagaille, Reed avait échappé à la mise à pied, mais était en quelque sorte en période de mise à l'épreuve. Bien qu'il avait mis à mal la tentative de coup d'état de Wasafa Dubaku à Luanda, la capitale de l'Angola, les méthodes qu'il avait employées pour y arriver avaient mis à mal l'agence auprès du gouvernement, qui avait reproché à Clarke de ne pas maîtriser ses agents. Reed se retrouvait alors retrogradé au même niveau que les nouvelles recrues de l'agence qui devaient faire leurs preuves avant de se voir confier des missions plus importantes, et envoyé en Turquie pour une simple mission de reconnaissance. Sa mission consistait uniquement à récolter des informations pour le MR-4. Une équipe prendrait ensuite le relais si jamais il était nécessaire de passer à l'action.  

Envoyé à Istanbul pour tenter de récolter des informations confirmant les soupçons qu'avait le gouvernement américain qu'un groupe terroriste préparait un attentat contre la République Turque, Mark Reed était parvenu à entrer en contact avec un informateur qui disait posséder des éléments susceptibles d'intéresser le MR-4. La foule était dense autour de Reed, parmi laquelle se trouvait sans doute l'homme qu'il devait rencontrer. Ce dernier avait préféré multiplier les précautions, et n'avait encore donné aucun signe distinctif pour le reconnaître. Une fois sur place au Palais, il était convenu que Reed l'appelle depuis son téléphone portable pour que son informateur lui donne les détails sur l'endroit précis où se retrouver. Evidemment, le MR-4 avait tenté de découvrir à qui appartenait ce numéro, mais il s'agissait d'une ligne jetable, impossible donc à tracer.  

Continuant d'avancer dans la foule comme un parfait touriste, Reed avança en direction du Hall Medhal au plafond duquel trônait l'immense lustre anglais qui attirait tous les regards, en composant sur son cellulaire le numéro qui lui avait été fourni. C'est alors qu'une violente explosion retentit dans le hall, à l'entrée duquel se trouvait l'agent. Le grand lustre de Bohème s'effondra sur les malheureux touristes qui se trouvaient en-dessous, et une partie du hall s'effondra elle aussi une seconde après, dans une deuxième explosion. La poussière envahit les lieux, et des hurlements retentirent dans toute la pièce. La foule affolée se mit à courir dans tous les sens, cherchant une sortie et bousculant tous ceux qui se trouvaient sur son passage. Observant autour de lui, Reed tentait de distinguer dans la cacophonie ambiante s'il repérait un potentiel suspect. Ses yeux allèrent d'un touriste à l'autre, et s'arrêtèrent soudain sur une femme qui le fixait et détourna le regard au moment même où il la repéra.  

Ne semblant pas affolée comme l'était le reste de la foule, cette femme d'origine Maghrébine commença alors à suivre le mouvement vers la sortie. Après avoir pris une seconde pour prendre une photo de la suspecte avec son téléphone portable, Reed partit à sa poursuite, mais il était difficile d'évoluer à travers cette foule qui courait dans tous les sens. Ayant remarqué qu'elle était repérée, la femme accéléra alors le pas et grimpa les marches du célère "escalier de cristal" du Palais qu'elle venait d'atteindre. Quelques instants suivants seulement, Reed atteignit l'escalier et entama sa course. Mais sa cible avait plusieurs secondes d'avance sur lui, et il craignait de la perdre à tout instant. Elle défonça alors la porte d'une chambre pour s'y engouffrer. Lorsque Reed arriva sur le seuil de la porte, ce fut pour apercevoir sa cible plongeant à travers une fenêtre, droit dans le Bosphore. Sans perdre un instant, l'agent prit la même direction, mais lorsqu'il se pencha par la fenêtre ce fut pour apercevoir l'inconnue montant à bord d'un zodiaque l'attendant sur place pour la repêcher et prendre la fuite à travers le détroit.  

Comprenant qu'elle lui avait échappé, et qu'il lui serait impossible à présent de la rattrapper, l'agent se retourna pour quitter la pièce, mais trois agents de police venaient d'y entrer, et pointaient leurs armes dans sa direction. Evidemment, son comportement dans la bâtiment avait sans doute éveillé les soupçons sur lui. Après avoir hésité un instant, il prit la décision cependant de s'enfuire. Les règles du MR-4 étaient claires pour ce genre de situation. S'il était arrêté, il ne pouvait pas compter sur l'appui de son organisation qui nierait tout lien avec lui. Tandis que les trois hommes lui ordonnèrent de ne pas bouger, Reed se jeta alors en arrière par la fenêtre, plongeant à son tour dans le Bosphore alors que des coups de feu retentirent dans le Palais.  

La porte de la planque s'ouvrit violemment lorsque Reed, encore dégoulinant suite à sa baignade forcée, entra dans la pièce meublée uniquement d'un lit de fortune. Epuisée par la longue course qu'il venait de faire à travers les rues de la ville pour parvenir jusqu'à la planque, il plongea sous le lit pour attrapper la valise qui s'y trouvait et composer le code qui l'ouvrait. A l'intérieur, il saisit l'arme de poing qui s'y trouvait ainsi que quelques chargeurs, puis attrappa son téléphone portable avec lequel il contacta immédiatement Amanda Clarke pour lui faire part de la situation et lui transmettre la photo qu'il avait prise de cette suspecte. Il n'eut le temps d'entendre qu'une seule tonalité avant que son interlocutrice ne décroche, mais celle-ci ne lui laissa pas le temps de parler. Elle lui parla alors avec un ton sec ne laissant la place à aucune objection.  

"Dans quel bordel t'es-tu encore fourré, Reed ?! Toutes les forces de police turques sont après toi, le gouvernement veut ta tête ! La bombe qui a explosé au palais a été déclenchée par l'appel que tu as passé une seconde avant depuis ton téléphone. On est en pleine situation de crise ici. la CIA veut que je lui rende des comptes dans l'heure. Tu connais la procédure dans ce genre de situation : aucun soutien, aucun appui. On m'a ordonné de rompre tout contact avec toi, donc cet appel sera le seul échange que nous aurons, et je vais devoir raccrocher sans te laisser le temps de m'expliquer quoi que ce soit. Je ne doute pas de ton innocence, mais je ne peux rien pour toi. Cette fois-ci tu vas devoir te débrouiller seul si tu espères t'en sortir. Le MR-4 niera toute collaboration avec toi si jamais tu te fais attrapper, et aucune tentative de négociation et de libération ne sera entreprise. C'est la procédure, on la connait tous. Bon courage, Reed."  

Clarke raccrocha sans même avoir laissé à Reed le temps de prononcer un seul mot, et l'agent se retrouva de nouveau seul. Bien qu'il connaissait très bien les règles du MR-4, Reed ressentit cet abandon comme une trahison. Amanda était l'une des rares personnes en qui il avait une totale confiance, et dont il espérait un appui quoiqu'il arrive. Mais s'il se trouvait dans une fâcheuse situation, il devinait également que la responsable du MR-4 se retrouvait elle aussi dans une sacré merde. Fou de rage, Reed tentait de comprendre qui avait pu ainsi le piéger, et pourquoi. S'il pouvait ne serait-ce qu'identifier cette femme dont il était parvenu à prendre une photo, cela lui permettrait déjà d'obtenir un début de piste. Sans appuie de Clarke, il ne pouvait alors plus compter que sur Caterina Sbrizi (Lisa Edwards). Peut-être elle et son équipe pourraient-ils faire quelque chose pour le sortir de cette situation. Sans perdre un instant, il composa alors le numéro de son amie elle aussi agent du MR-4.  

Le téléphone sonna plusieurs fois, puis Caterina décrocha enfin. A voix basse, elle demanda à Reed ce qui s'était passé. Elle se trouvait au QG du MR-4, et le moins que l'on pouvait dire était que la situation était tendue. Elle avait du aller se planquer dans une salle de réunion pour pouvoir répondre à son appel. Reed lui parla alors de cette femme dont il avait pris une photo, et lui demanda alors son aide pour l'identifier, mais la réponse de son amie fut aussi décevante que celle de sa supérieure. Elle ne pouvait pas l'aider sans prendre le risque d'impliquer le MR-4 et le gouvernement américain dans cette affaire. Si jamais le lien était fait par la Turquie entre Reed et les services secrets américains, la crise diplômatique qui en suivrait pourrait bien mener à un conflit ouvert entre les deux nations, et s'étendre à tout le Moyen-Orien. Pour le moment, la priorité du MR-4 était donc d'effacer toute trace de Reed dans ses fichiers pour limiter les dégâts. Si jamais Caterina utilisait les moyens de l'agence pour aider Reed, cela serait rapidement détecté par leurs supérieurs, ce qui n'arrangerait pas la situation.  

Cependant, Caterina ne pouvait pas totalement abdonner son ami. La seule chose qu'elle pouvait lui proposer était de contacter un homme, dont son équipe avait déjà croisé le chemin (2), un mercenaire qui travaillait en freelance et ne pouvait en aucun cas être relié au MR-4. Rien ne garantissait qu'il allait accepter d'aider Reed, mais c'était là la seule aide que pouvait lui apporter Caterina.  

Les vagues de Waikiki Beach était dignes de la réputation de la célèbre plage de Hawaii, et les surfeurs étaient nombreux sur leurs planches à profiter des rouleaux sous le soleil brûlant du Pacifique. Un temps parfait pour des vacances, pourtant ce n'était pas pour ça que Dakota Smith (Lucas Segel) était là. Au guidon de sa moto K 1200 GT BMW, il poursuivait à toute allure une Porsche Carrera GT sans se soucier du splendide paysage qui défilait au bord de la route longeant la côte. Toujours sur la piste de la tueuse qui lui avait échappé à Monaco, le mercenaire poursuivait un homme qui devait pouvoir le mener à elle, la seule et unique piste qu'il avait encore pour la retrouver. Suite à son précédent contrat, il avait remis à la famille de son défunt frère la part qui lui revenait de droit, puis s'était lancé dans une course poursuite pour retrouver Hafsa Durmaz (Elsa Arieh), quitte à dépenser tout ce qu'il avait gagné. Mais la tueuse avait assuré ses arrières et le mercenaire avait de plus en plus l'impression d'être balladé d'un pays à l'autre.  

Cet homme au volant de la voiture de sport qu'il poursuivait, un sud américain qui avait régulièrement recours aux services de la tueuse à tel point qu'ils avaient tissés, selon les sources de Smith, des liens allant au-delà de relations professionnelles, était à présent la seule et unique piste qu'il lui restait. Aussi Dakota Smith était bien décidé à ne pas le laisser lui échapper. Slalomant entre les voitures qui circulaient le long de la côte, les deux véhicules prenaient d'énormes risques, l'un pour tenter de semer le second, l'autre pour ne pas le perdre de vue. Profitant d'une ligne droite, Smith accéléra et se glissa sur la gauche de la Porshe pour s'arrêter à sa hauteur et pointer un révolver sur le conducteur. Mais celui-ci n'était pas décidé à s'arrêter. Donnant un coup de volant sur la gauche, il manqua de peu de heurter la moto. Le mercenaire n'évita le choc que grâce à ses réflexes aiguisés et sa maîtrise du deux roues. La moto ayant été forcée de freiner, la voiture de sport en profita pour accélérer une fois de plus dans l'espoir de semer définitivement son poursuivant. Dans un nouveau rugissement de moteur, la Porsche Carrera rouge se déporta sur la gauche à l'entrée d'un virage pour doubler un autobus de touristes, tandis que derrière elle, Dakota Smith se rapprochait de nouveau. Il s'apprêta à suivre la voiture lorsque le klaxonne d'un poids lourd qui arrivait en face retentit. Sous les yeux du mercenaire, la Porsche d'écrasa sur la calendre de l'énorme véhicule qui ne put rien faire pour éviter le choc. Dans un énorme crissement de pneus, le chauffeur du poids lourd faillit perdre le contrôle de son véhicule tandis qu'il traînait la carcasse rouge de la voiture de sport sur plusieurs dizaines de mètres.  

Immédiatement, Smith s'arrêta sur le bord de la route pour observer la scène. Fixant la voiture rouge qui avait été littéralement broyée sous l'effet du choc, il resta silencieux comme dans l'espoir que son occupant puisse ressortir vivant de cet accident. Mais bien évidemment, celui-ci était mort sur le coup. Le choc avait été si violent que des morceaux de voiture avaient volé tout autour. Devant Smith, les touristes assis dans le bus lui aussi arrêté fixaient la scène choqués par ce à quoi ils venaient d'assister. De son côté, le mercenaire s'approcha de la voiture pour constater que son chauffeur était bien mort. Préférant ne pas traîner sur les lieux, il enfourcha alors de nouveau sa moto et quitta les lieux en rageant contre le mauvais sort qui se retournait encore une fois contre lui. L'unique piste encore à sa portée pour retrouver celle qu'il poursuivait depuis des mois lui avait échappé. Ne sachant plus dans quelle direction poursuivre ses recherches, il était malgré tout toujours bien déterminé à ne pas lâcher l'affaire lorsque son smartphone sonna, lui indiqua qu'il avait reçu un message. Il fut surpris de découvrir qu'un mail lui avait été adressé à son adresse de contact d'urgence.  

Peu de gens connaissaient l'existence de cette adresse email qu'il donnait uniquement aux personnes de confiances à qui il avait promis de venir en aide dès qu'ils en auraient besoin. Intrigué, Smith ouvrit le mail pour découvrir un message étrange. L'homme qui le contactait ne le connaissait pas, et disait avoir eut cette adresse par une connaissance commune, Bill Armstrong. La mention à cet agent secret intrigua Dakota Smith, qui avait appris sa mort en Italie (3) voilà quelques temps. L'homme qui le contactait, un certain Mark Reed, disait avoir besoin de son aide en Turquie, où avait eut lieu un attentat dont il était accusé. Smith en avait entendu parler le matin même dans les médias. Ce dénommé Mark Reed disait n'avoir aucune piste concernant les responsables de cette attaque excepté la photo d'une femme qui y était liée. Lorsque Dakota Smuith ouvrit la photo en pièce jointe, le mercenaire crut d'abord à une mauvaise blague. Cette femme, c'était Hafsa Durmaz, celle-là même qu'il poursuivait à travers le monde depuis des mois. Etait-ce le destin qui la remettait sur son chemin alors même que la dernière piste en sa possession venait de lui échapper ? Smith avait du mal à y croire. Il croyait peu à la chance, c'était une chose sur laquelle il pouvait peu compter dans son métier. Ceci n'était-il pas plutôt un piège ? Cette tueuse n'avait-elle tout simplement pas mis au point un plan machiavélique pour le coincer et en finir avec celui qui l'avait longuement pourchassée ? Le bon sens soufflait au mercenaire d'ignorer ce message et de rester profiter du climat tropical d'Hawaii, mais il savait qu'il ne pourrait jamais dormir tranquille tant qu'il n'aurait pas tiré un trait définitivement sur le dossier Hafsa. Il avait là l'occasion de mettre enfin un point final à cet affrontement avec la tueuse, et il comptait bien en profiter.  

Dakota Smith répondit alors à l'email, pour fixer un rendez-vous avec ce dénommé Mark Reed. Si jamais tout ce qu'il avait raconté était vrai, alors Smith l'aiderait avec plaisir à retrouver Hafsa, pour mettre un terme définitif à ses agissements. Mais si tout ça était un piège, le mercenaire serait assez sur ses gardes pour ne pas tomber dedans, et son besoin d'assouvir sa vengeance envers cette tueuse n'en serait alors que plus grand. Dès que le rendez-vous fut fixé avec Reed, Dakota Smith embarqua dans le premier vol pour l'Europe, puis la Turquie.  

Le quartier de Galata, dominé par sa célèbre tour, grouillait de touristes parmi lesquels se cachait peut-être l'homme que recherchait Kasim Demir (Ariel Cohen). Membre des services secrets turcs, Kasim avait été chargé de retrouver coûte que coûte le responsable de l'attentat qui avait eut lieu au palais la veille et de le faire parler pour savoir qui se cachait derrière cette attaque. L'homme avait carte blanche pour parvenir à ses fins. Le gouvernement se moquait de savoir comment il parviendrait à obtenir les informations qu'on lui demandait. Quand au terroriste, l'idéal serait de le ramener vivant, mais là encore les patrons de Kasim n'étaient pas très regardants. Tandis que la police menait son enquête officielle, Kasim menait donc de son côté sa propre investigation. Et jusqu'à présent, la piste qu'il avait suivi l'avait mené jusqu'à ce quartier situé au nord de l'estuaire de la Corne d'Or.  

Là, la piste de cet étranger devenait plus floue. De nombreux témoins avaient permis à l'agent secret d'arriver jusqu'ici, mais le terroriste avait du faire le nécessaire pour brouiller les pistes pouvant mener jusqu'à lui. Kasim sentait pourtant qu'il était près du but. Le gouvernement turc surveillant toutes les sorties de la ville, le criminel n'avait pas pu quitter Istanbul. L'agent secret turc devinait donc que l'homme était sans doute planqué quelque part, attendant que les choses se tassent avant de disparaître définitivement. Il se trouvait forcément dans l'un des bâtiments des environs. Mais le quartier était vaste. Kasim comptait donc sur son réseau d'informateurs, des commerçants en tous genres qui n'auraient sans doute pas manqué de remarquer un homme de type européen trempé de la tête aux pieds, pour se rapprocher petit à petit de sa cible.  

Plus déterminé que jamais à mettre la main sur ce fumier, Kasim Demir s'impatientait de pouvoir passer à la phase d'interrogatoire au cours de laquelle il allait prendre un certain plaisir à faire parler le responsable de la mort de tous ces innocents. Ce criminel n'avait qu'à bien se tenir, car Kasim avait la réputation de ne jamais abandonner, et de toujours parvenir à ses fins. Le temps était compté, mais Kasim n'abandonnerait pas avant d'avoir mis à main sur lui.  

La nuit était tombée depuis plusieurs heures sur Istanbul. Cloitré depuis près d'une semaine dans cette planque de fortune située sous les toits, Mark Reed se sentait plus seul que jamais. Au sol gisait plusieurs boites de nourriture laissées là pour pouvoir tenir un long moment sans avoir à sortir, mais Reed n'allait plus tenir très longtemps. Et ce Dakota Smith qui n'était toujours pas arrivé et ne donnait plus signe de vie. L'agent commençait à penser que lui aussi lui avait finalement tourné le dos, comme le MR-4.  

Allongé sur son lit de fortune depuis lequel il admirait le ciel étoilé à travers une minuscule fenêtre de toit, Reed faisait le vide en lui pour la première fois depuis la mort de Sara, celle qu'il considérait comme sa sœur. Il n'avait jamais pu réellement se remettre de sa perte, qui avait été l'élément déclencheur de tous les soucis qu'il avait rencontrés depuis. Depuis cette funeste journée, il sentait en lui cette colère qu'il n'arrivait pas à faire taire, et qui prenait de plus en plus le contrôle sur lui. Plusieurs fois il l'avait laissée prendre le dessus, espérant ainsi la nourrire assez pour qu'elle se calme enfin, mais cela n'avait jamais solutionné le problème. Au contraire, s'il se retrouvait là aujourd'hui, c'était en grande partie à cause d'elle.  

Soudain, l'agent américain fut tiré de ses pensées par des bruits suspects à la porte de sa planque. Quelqu'un semblait vouloir entrer à l'intérieur. Reed devinait bien que les services secrets turques étaient à sa poursuite depuis cet attentat, et qu'ils finiraient pas mettre la main sur lui s'il ne bougeait pas. Il craignait à présent que ce moment était arrivé. Comment devait-il alors réagir ? Devait-il se laisser faire, se laisser arrêter et tenter de convaincre les turques de son innocence, ou bien devait-il à nouveau fuire, en prenant le risque au passage de blesser ou tuer des agents innocents qui ne faisaient que leur travail ? N'ayant pas le temps de réfléchir, Mark se leva d'un bond et pris son arme de poing située à quelques centimètres de lui sur une table auprès de son cellulaire. La porte d'entrée s'ouvrit délicatement alors que Mark attendait dans l'ombre le bon moment pour agir et accueillir son visiteur.  

Au moment où l'inconnu pénètra dans la planque miteuse, Reed ne se jeta sur lui sans lui laisser le temps de passer à l'attaque, pointant son arme droit sur son agresseur. Cependant ce dernier semblait s'être préparé à cette réaction et attaqua l'agent américain qui fut pris par surprise. Un coup de feu retentit et la balle allant se planter dans le mur. L'adversaire de Reed le désarma et envoya son arme de poing voler à l'autre bout de la pièce. Reed ne lui laissa pas l'occasion de pointer à son tour son arme sur lui et saisi le poignet de son adversaire pour détourner l'arme. D'un coup de pied, il poussa ce dernier en arrière et en profita pour lui faire lâcher également son pistolet qui tomba entre deux lames pourries du plancher. Mark profita de ce moment de faiblesse de son adversaire pour lui envoyer en plein visage la petite table en piteux était qui se trouvait près du lit, et sauta par dessus le lit pour rattrapper son M9 qui se trouvait de l'autre côté. Mais lorsqu'il se releva en tenant en joug l'inconnu, ce dernier avait également retrouvé son arme et pointait son colt M1911 droit sur lui. Un long silence règnait dans la pièce. Les deux hommes se fixaient silencieusement. Observant son adversaire, Reed remarqua que celui-ci n'avait pas du tout l'air d'un agent turc. Il s'apprêtait à l'interroger mais l'homme le devança et brisa le silence avant lui. "Mark Reed ?" demanda-t-il en avançant d'un pas. L'agent américain comprit alors que comme il venait de le comprendre, il se trouvait face au mercenaire à qui il avait demandé de l'aide il y avait de ça bientôt une semaine. Il répondit alors par une question en avançant lui aussi d'un pas : "Dakota Smith ?". D'un signe de tête, l'homme lui confirma son identité. Les deux maîtres dans l'art de tuer se tenaient à quelques centimètres l'un de l'autre, et baissèrent doucement leurs armes de poing. Dakota Smith pensait véritablement que cette rencontre n'était qu'un piège de Hafsa et restait encore sur ses gardes. La première question qu'il posa alors concernait cette femme, car il voulait savoir où Reed l'avait vue, où il avait pris cette photo d'elle.  

Reed lui promit alors qu'il lui raconterait tout très rapidement. Mais pour le moment, il ne fallait plus trainer ici. Le coup de feu avait alerté les habitants de l'immeuble. Sa planque était compromise. Ils devaient très vite trouver un autre endroit où ils pourraient être tranquille. Pour ça, Dakota Smith savait très bien où aller.  

Debout devant une carte du Moyen Orient, Haluk Aslan (Avi Elias) brûlait d'impatience d'atteindre enfin son but. Depuis toujours, il rêvait de renverser le pouvoir en Turquie, par n'importe quel moyen, afin d'en prendre lui-même le contrôle pour ensuite, avec le soutien de pays alliés du Moyen-Orient, déclarer la guerre aux Etats-Unis qui imposaient leur vision au monde entier, et il sentait enfin ce jour venir. Depuis l'attentat perpétré au palais de Dolmabahçe, la population turque était au bord du soulèvement. Beaucoup reprochaient au dirigeant actuel d'être faible, de se plier face aux pays occidentaux. Ce terroriste, que tout le monde soupçonnait d'être américain sans que le gouvernement n'ose se retourner contre les USA, était l'élément de trop. Le peuple était au bord de la révolte. Il ne restait plus à Aslan qu'à aviver ces braises pour allumer le feu. Très bientôt, avec le soutien du peuple, il prendrait la tête de la révolte et renverserait le pouvoir.  

Tandis qu'il observait la carte, dessinant dans son esprit les futures étapes de son plan, une femme entra dans la pièce d'un pas rapide, le visage dur. Hafsa s'approcha près d'Aslan et lui demanda l'autorisation de quitter momentanément le pays pour régler une affaire personnelle. Le plan se déroulait comme prévu. Elle était parvenue à mettre toute la responsabilité de cet attentat sur le dos de cet agent américain. Selon elle Aslan pouvait très bien s'occuper des prochaines étapes du plan sans elle. Le chef terroriste lui demanda alors la raison de ce départ précipité. Hafsa lui expliqua qu'il s'agissait encore de ce mercenaire qui continuait de la poursuivre sans relâche depuis ce qui s'était passé à Monaco. Ce dernier avait tué son amant à Hawaii. Elle souhaitait donc en finir avec cet homme qui avait fait bien trop de dégâts derrière elle.  

En apprenant la raison de tout cela, Aslan refusa de la laisser partir. Selon lui son besoin de vengeance lui faisait perdre tout jugement, ainsi que le sens de priorité. Pour le moment la priorité était leur plan. Ce Dakota Smith pourrait attendre. Hafsa brûlait d'envie d'en finir une bonne fois pour toute avec ce misérable mercenaire, mais elle prit alors sur elle et obéit aux ordres de son chef. Avant qu'elle ne reparte, il l'interrogea alors sur la prochaine étape du plan. Etaient-ils prêts à le mettre en marche ? Hafsa lui confirma alors que ce n'était plus qu'une question de temps. Les autres bombes étaient enfin presques toutes posées aux quatres coins d'Istanbul. Très bientôt, le soulèvement du peuple allait enfin avoir lieu.  

Pendant que Reed patientait dans la pièce voisine, Dakota Smith parlementait avec Ayda Sengül (Farida Yazid), son contact en turquie, elle aussi mercenaire. Lorsqu'ils avaient débarqué tous les deux chez elle, Smith avait du la retenir de ne pas descendre sur place cet américain qui l'accompagnait, celui qui était responsable de la mort d'innocents de son peuple ! Smith lui faisait la promesse que cet homme était innocent, et tentait de la convaincre de ne rien lui faire. En faisant cette promesse, il s'engageait personnellement et il lui promettait que si jamais il se trompait il serait le premier à abattre l'américain. Mais pour le moment, celui-ci prétendait avoir été piégé, et voulait trouver les réels instigateurs de cet attentat.  

Si jamais il disait vrai, il était peut-être la seule personne capable de retrouver cet meurtriers. Si jamais Ayda voulait venger les siens, le mieux était donc de les aider à retrouver ceux qui avaient piégé Reed. Après plusieurs minutes de discussion, Dakota Smith parvint enfin à calmer son homologue, mais cette dernière lui précisa qu'elle garderait ce Mark Reed à l'oeil, et qu'au moindre écart elle n'hésiterait pas à l'abattre. Smith ne pouvait pas le lui reprocher. Lui même s'interrogeait toujours sur tout ceci. Car il soupçonnait toujours que tout ceci ne soit qu'un plan d'Hafsa pour le coincer. Avec l'aide d'Ayda, il avait d'avantage de chances de ne pas tomber dans ce piège si jamais s'en était un.  

Et si ce n'était pas un piège, ils avaient là l'occasion d'atteindre tous les trois leur but. Reed avait besoin de prouver son innocence en démasquant les réels responsables des attentats, Smith devait enfin assouvir sa vengeance, et Ayda vengerait les siens également.  

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(1) Voir "Out of Control"  

(2) Voir "Dakota Smith V"  

(3) Voir "Song of the Angels"  

(4) Voir "Dakota Smith VI"