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Drexl Production présente
A Story about Love... and Murder

Vancouver, dans le futur  

 

Jeté comme un vulgaire déchet. Ce n'est pas la première fois que Mike Campbell subit ce sort humiliant, et probablement pas la dernière. Encore une fois, il est allé trop loin, croyant pouvoir profiter un peu de son statut pour obtenir des faveurs. Jeune flic dans une ville en perdition, Mike a du mal à s'adapter à la réalité qui l'entoure. Il ne comprend toujours pas qu'ici, un policier vaut moins qu'une pute. Son cerveau refuse simplement de l'admettre.  

Soit. Il trouvera bien un autre bordel pour se vider les couilles. Il devra seulement prendre mieux en compte ses maigres moyens financiers, et oublier l'Antre une fois pour toute.  

 

Alors qu'il s'éloigne de la Jameson House, Mike reçoit une alerte sur son bracelet de service. Un incident domestique a été signalé dans un immeuble du secteur. Une personnalité importante est impliquée. Tous les agents disponibles sont requis sur place. Mike est en civil aujourd'hui mais il porte sur lui tout l'attirail nécessaire. Il se dit que comme il n'a rien de mieux à faire, aussi bien aller voir ce qui se passe.  

L'immeuble en question est situé sur la 20ième avenue. C'est un quartier huppé par rapport à ce qu'on retrouve ailleurs dans la ville. C'est là que tous les meilleurs bordels se trouvent, et en cette période de l'année, ils sont pleins à craquer. Mike ne s'étonne donc pas de voir quelques dépravés s'adonner à des activités sexuelles en pleine rue, à quelques mètres seulement d'un ruban de police entouré par les badauds. Le flic se fraie un chemin dans la foule et montre son badge à l'un de ses collègues chargé du périmètre de sécurité. Le type a une sale gueule mais il est sympa. Il laisse passer Mike et lui glisse un sachet dans le creux de la main.  

-"Je doute qu'ils te laissent mettre les pieds dans l'appartement, Mikey. C'est du haut profil."  

Mike décide de tenter tout de même sa chance. C'est peut-être une bonne occasion pour se faire remarquer...  

L'immeuble très chic grouille de flics en uniforme et d'enquêteurs. Mike est rapidement intercepté par l'un d'eux et invité à gagner la sortie. Le capitaine ne veut pas de juniors à proximité de la scène. Il n'a pas le droit à l'erreur.  

-"Je peux monter la garde dehors?"  

L'enquêteur lui fait signe que non. Ses vêtements civils ne se prêtent pas à l'emploi. Le mieux pour lui c'est de rentrer à la maison, ou, s'il y tient vraiment, il peut patrouiller le quartier à la recherche de comportements étranges. Le type le met toutefois en garde : la Milice est sur le point de rappliquer avec le Patron en personne. C'est du sérieux... se dit Mike. Mieux vaut ne pas faire de vagues.  

 

Quittant les lieux, le flic sort le sachet que lui a filé son collègue et en avale le contenu. Mieux vaut être défoncé. C'est la deuxième fois qu'il se fait jeter dans la même journée.  

Arpentant misérablement les rues de Vancouver, Mike Campbell s'éloigne de plus en plus des quartiers chics, pénétrant doucement dans le cloaque nauséabond de la basse-ville. C'est un endroit dangereux à fréquenter seul, mais Campbell s'en moque.  

Alors qu'une pluie fine commence à tomber, le flic s'allume une clope. Un peu plus loin devant lui, une bagarre est sur le point d'éclater entre un revendeur et son client. Mike s'approche et observe la scène, alors que les deux types en viennent aux coups sous les acclamations de quelques junkies. Les coups de poing pleuvent et du sang est projeté sur le trottoir humide. Le dealer a nettement le dessus, mais alors qu'il est sur le point d'étendre son adversaire, celui-ci sort de sa poche un couteau à cran d'arrêt. Il semble bien décidé à saigner son vis-à-vis. Mike n'est plus en pleine possession de ses moyens mais ce qu'il voit ne lui plaît guère. Il décide alors de s'interposer entre les deux belligérants, badge en main.  

-"Mieux vaut en rester là les gars, où je commande un panier à salade pour vous deux"  

La voix du flic se veut paternaliste et autoritaire, comme celle de son père. Le junkie crache du sang au sol mais ne va pas plus loin, détalant en direction de la rame de métro.  

-"J'avais la situation sous contrôle", déclare le dealer, qui tend une main vers le policier.  

Pris de court, Mike serre la main de l'homme et se retrouve avec un nouveau sachet entre les doigts. Le dealer lui décoche un clin d'oeil avant de s'éloigner à son tour. Campbell regarde autour de lui et constate que les autres junkies ont aussi disparu. "Tiens, c'est nouveau ça". Apparemment, se dit-il, les flics de la basse-ville soutiennent les revendeurs en échange de petits cadeaux. Se retirant dans un coin sombre pour ingurgiter le contenu du sachet, Mike est heureux d'avoir enfin trouvé un avantage au métier de flic dans cette ville pourrie.  

 

L'esprit complètement brouillé par l'abus de narcotiques, Mike essaie de retrouver le bloc-appartement où il habite. C'est une tâche pénible à la faible lumière des lampadaires alors qu'une pluie battante s’abat sur la ville. Le jeune flic a beaucoup de mal à lire les panneaux indiquant le nom des rues. Westminster ou Worcester ? Difficile à dire avec autant de brume dans les yeux.  

-"Excusez-moi, Officier ?"  

Surpris par cette voix, Mike se retourne précipitamment et manque de s'affaler au sol. Un jeune femme le rattrape et l'aide à reprendre son équilibre.  

-"Oh! Désolée ! Vous allez bien ?"  

Mike peine à articuler une réponse claire. En fait, il n'y arrive pas du tout. Il a vraiment abusé, ce soir.  

-"4C, appartement. 488 Worcester", baragouine-t-il entre ses lèvres fermées, maintenant complètement appuyé contre la jolie brunette.  

Celle-ci, sous le poids de l'homme, manque de tomber à son tour. Elle lance son parapluie au sol et passe l'un des bras du flic autour de son cou, l'aidant à marcher en direction de l'adresse qu'il vient de donner.  

Heureusement, le bloc est muni d'un ascenseur fonctionnel. La jeune femme monte au quatrième et, fouillant dans la poche du flic, elle trouve les clés de son appartement. "Autant crécher ici pour la nuit", se dit-elle, pénétrant à l'intérieur d'un trois et demi étonnement propre et bien rangé.  

-"Je m'appelle Steffi Blair. J'espère que ça ne vous dérange pas si je reste un moment..."  

Mike ne répond pas. Steffi le dépose dans son lit et, après avoir vidé un peu le frigo, elle retire son imperméable et prend place sur le divan.  

 

Mike Campbell est réveillé au matin par une alarme de son bracelet de service. Déjà huit heure. Affligé d'un puissant mal de crâne, le flic se dit que la nuit dernière, il a nettement franchi la limite interdite. Il ne se souvient pas d'être rentré chez lui, mais il est bien content d'y être plutôt que dans un caniveau, la gorge tranchée...  

Dans la cuisine, Mike s’aperçoit qu'il a eu du mal à éviter la table et les chaises. Celles-ci sont déplacés et l'une d'entre-elles est même renversée sur le côté. Il trouve aussi la porte mal refermée. En fait, elle semble avoir été carrément défoncée. Des bouts de bois du cadrage sont éparpillés sur le tapis de l'entrée. "Je me suis cambriolé moi-même ou quoi ?"  

Dans le salon, Mike tombe sur un imperméable jeté au sol près du divan. C'est un long imperméable en cuir noir qui ne lui appartient pas. Il n'a pas les moyens de se payer ce genre de fringues. Les bottes longues non plus ne sont pas à lui... "Qu'est-ce qu'une pute faisait dans mon appart ?" Mike est complètement dépassé par ce qu'il voit et cela n'arrange en rien son mal de crâne. Fouillant dans son frigo, il trouve une cruche de jus d'orange qu'il s'enfile presque entièrement, non sans constater que son jambon et son fromage ont disparu.  

Un peu à la ramasse, Campbell décide de ne rien signaler de tout cela pour le moment. Il est encore novice dans le métier et cette affaire mystérieuse ne peut que l’embarrasser devant ses supérieurs. Mike espère seulement qu'il n'a pas tué la prostitué. Jetant un regard rapide dans la baignoire de la salle de bain, le flic un peu rassuré quitte son appartement sans pouvoir verrouiller derrière lui. Il frappe donc à la porte voisine et demande gentiment à la vieille dame qui demeure là de jeter un oeil dans le couloir de temps à autre. Celle-ci est plus qu'heureuse de se voir attribuer ainsi une tâche à la hauteur de ses capacités.  

 

Dehors, le temps est frais et agréable. Une légère brise en provenance de l'ouest balaie la ville et chasse un peu l'odeur infecte qui s'est emparée d'elle depuis des années. Pour le coup, Mike est bien content. Il se sent déjà un peu mieux, même s'il ne peut s'empêcher de penser à ce qui s'est passé dans son appartement. Improbable qu'une prostitué lui ait offert un service d'escorte avec la loi en vigueur contre ce type d'activité. Mike est convaincu que la Milice n'aurait pas simplement prit la fille si tel avait été le cas. Il aurait lui-même reçu une correction aux effets durables et perdu son badge en même temps. "Quelque chose de spécial s'est produit cette nuit dans mon logement. La fille était importante..."  

 

Mike arrive finalement au poste avec une heure de retard, mais personne ne s'en préoccupe. Il passe vite-fait au vestiaire pour enfiler son uniforme qui lui donne un air un peu stupide avec sa charpente frêle et hors-norme pour le service. La salle principale du poste est plus agitée que d'ordinaire alors que quelques représentants de la Milice donnent une sorte de conférence improvisée aux enquêteurs qui, pour une fois, se montrent extrêmement sérieux. Mike s'installe à côté de Stan Johnson, son coéquipier de patrouille, qui écoute religieusement les miliciens.  

-"Qu'est-ce qui foute-là, eux ?"  

-"T'es pas au courant ? Toute la ville parle que de ça. La fille de Blair a disparue hier après-midi. Ils ont retrouvé ses deux gardes du corps la gorge tranchée dans son appartement sur la 20ième. Blair a pris le contrôle de tout le Service dans la nuit, après avoir reçu une demande de rançon."  

Blair, c'est le type qui contrôle Vancouver et tous ses habitants. Il est le grand patron de tout le monde, ici. Un type terrifiant.  

-"Merde... Celui qui a fait ça va connaître une fin atroce."  

-"Et ouais. Et nous aussi si on ne la retrouve pas... Tu devrais prendre une photo dans le panier."  

Intrigué, Mike va piger une photo dans la pile laissée à la disposition des agents du service. La fille Blair est jeune, vraiment mignonne même, pour une brunette. Ses yeux sont magnifiques. Campbell admire le portrait de la jeune femme mais il est distrait par une phrase lancée par l'un des miliciens.  

-"Selon des témoins, elle aurait été aperçu sortant d'un bordel de la haute-ville en compagnie d'une femme. On interroge toujours la tenancière, mais sans succès. On croit que Miss Steffi Blair aurait troqué ses vêtements contre ceux d'une prostitué, un imperméable noir et des longues bottes en cuir. Ça reste à confirmer."  

Sur le coup, Mike passe près d'avaler sa propre langue. Rapidement, il se rend aux toilettes et y vomi tout son jus d'orange. Quelques-uns de ses collègues rigolent en voyant le jeune flic se vider ainsi les tripes sur son lieu de travail.  

La crise passée, Mike sort dehors fumer une clope. Stan Johnson le rejoint et lui demande ce qui se passe.  

-"Trop d'alcool hier soir", répond Mike d'une voix étouffée. Stan sourit. Son coéquipier est vraiment un novice.  

 

Le reste de la journée, Mike la passe en compagnie de Johnson à la frontière entre la haute et la basse-ville. Ensemble, ils frappent à toutes les portes, posent des questions et montrent la photo de Steffi Blair en espérant obtenir une information valable. C'est presque du boulot de détective et Campbell est assez content de travailler honnêtement pour la première fois depuis son arrivé à Vancouver. Seule ombre au tableau, le fait que Steffi Blair ait passé une partie de la nuit chez lui, que des intrus aient défoncé sa porte et emporter la fille alors que lui dormait profondément. Le genre de détail qui vous ruine la journée...  

Heureusement pour Mike, Stan Johnson n'est pas le genre de partenaire à s'infiltrer dans la vie des autres. Vieux routier des forces, âgé dans la trentaine, Stan a travaillé avec tellement de recru qu'il a cessé de les compter. Après toutes ces années, il ne pose plus trop de questions ni ne cherche à vraiment connaître son équipier. Il se contente de lui apprendre les règles de bases pour survivre dans le métier. Mike retire tout ce qu'il peut de son mentor mais il est bien forcé d'admettre que l'expertise de Stan ne lui sera d'aucune utilité dans sa situation. Le jeune flic se dit que dès ce soir, il va faire face seul à une enquête bien personnelle pour retrouver cette fille et sauver sa peau.  

 

Pendant ce temps là, près du port de la ville, un conteneur de marchandise étouffe les cris de douleurs lancés par deux hommes ligotés sur des chaises en bois. Assistant à la séance de torture, Steffi Blair ricane cruellement devant ce spectacle pathétique. Deux autres hommes en uniforme s'amusent à taillader la chaire de leurs victimes et à leur couper des doigts, sans poser la moindre question. L'interrogatoire est fini depuis un moment mais Steffy a ordonné qu'on poursuive la séance pour le plaisir de la chose. Ces deux minables qui ont osé essayer de l'enlever pour vrai alors qu'elle attendait patiemment ses complices, ils ne méritent rien de moins qu'une mort lente et douloureuse, ce que les deux flics s'emploient à leur donner.  

C'est qu'aujourd'hui, vingt-quatre heures après sa disparition, Steffy Blair doit demeurer dans l'ombre. Fille unique de Bill Blair, le propriétaire de Vancouver, Steffy est une jeune femme pleine d'ambition avec la vengeance au coeur. Étroitement surveillée par les molosses de son papa depuis sa tendre enfance, Steffy caresse le doux rêve d'assister à la déchéance complète de cet homme qu'elle déteste plus que tout. Pour ce faire, la jeune femme a mis en oeuvre un plan d'action qui mènera bientôt à son assassinat, lorsqu'il viendra payer la rançon de sa fille, supposément prise en otage.  

Dans un monde où l'amour n'existe plus, le coeur de la jeune femme est rempli de haine. Elle espère que la chute de son père plongera la ville dans un chaos infernal, bien pire que celui qu'elle vit actuellement. Car elle sait qu'une fois Bill disparut, plus rien ne justifiera la coexistence de la Milice et des Forces de polices, et dès lors l'inévitable guerre éclatera enfin. Et si Steffy doit soudainement se retrouver seule debout sur les décombres du petit empire paternel, ce ne sera alors qu'un juste retour des choses pour la jeune femme qui s'est toujours vu privée de tout ce qu'elle voulait.  

 

Observant ses propres toutous en train de torturer ces criminels de faible envergure ayant osé lever la main sur elle, Steffy repense à ce jeune flic dont elle a utilisé le bracelet de service pour contacter ses nouveaux gardes du corps. 488 Worcester, appartement 4C. C'est tout ce qu'il est parvenu à lui dire tant il était défoncé à l'acide. Steffy ne va pas oublier ces mots de sitôt. Dans son coeur, le policier toxicomane occupe déjà un place importante. Comme pour Johnny il y a deux ans, Steffy croit être tombée amoureuse au premier regard. Un coup de foudre instantané. C'est faux bien entendu, mais elle le croit fermement. Elle a toujours cru fermement à l'amour, sauf que cette fois, son père ne viendra pas mettre fin aux jours de son coup de coeur du moment. Ce privilège, elle se le réserve pour elle-même, dès que la guerre éclatera...  

 

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Mike Campbell - Merlyn Môneurot  

Steffi Blair - Diane Salmon  

 

*Film se déroulant dans l'univers mis en place dans "The Whorehouse". Les deux films peuvent être vus indépendamment.*

Scénario : (1 commentaire)
une série Z policier de Gina Kristian

Merlyn Môneurot

Diane Salmon
Sorti le 07 septembre 2030 (Semaine 1340)
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