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Morcar Prod présente
A travers son regard

Assis à la table d'un café new-yorkais, Seymour Spencer (Shawn Green) observait à travers la vitrine cet homme qui se tenait debout, immobile, ignorant la foule qui allait et venait autour de lui. Voilà plusieurs semaines déjà que l'agent le surveillait, depuis son entrée sur le sol américain. On soupçonnait ce dernier d'être membre d'un groupuscule extrèmiste sud-américain, et le boulot de Seymour était donc d'observer ses faits et gestes pour avertir toute menace potentielle et stopper le terroriste avant qu'il ne commette un crime.  

Nombreux étaient les hommes ainsi surveillés par les services secrets américains, et si beaucoup d'entre eux ne passaient jamais à l'acte, beaucoup d'autres étaient sur le point de commettre l'irréparable mais en avaient été empêchés à temps par des hommes tels que Seymour. Or, depuis que l'agent surveillait sa cible, ses soupçons n'avaient pas cessés de grandir. Renzo restait solitaire, et ne semblait pas vouloir s'intégrer dans ce pays où il avait mis les pieds. Pour le moment aucun élément ne pouvait lui permettre de confirmer ses soupçons, mais il était convaincu qu'il n'allait pas tarder à en avoir.  

Soudain, sa cible bougea et partit au pas de course. Sans perdre un instant, Seymour abandonna le journal qu'il faisait mine de lire en buvant son café, et sortit du café pour suivre Renzo. Ce dernier venait de traverser le boulevard, et l'agent le vit s'engouffrer dans Central Park. Seymour pesta intérieurement, bloqué par la circulation qui venait de reprendre lorsque le feu passa au vert, et l'empêchait de suivre sa cible. Renzo l'avait-il repéré ? Qu'est-ce qui pouvait expliquer ce départ soudain sinon ? A moins qu'un signe lui ait été adressé. Dans ce cas, quelque chose allait très vite se passer, et Seymour risquait de le manquer. Dès qu'il put enfin traverser le boulevard, il partit en courant jusqu'à l'entrée du parc dans lequel l'homme s'était glissé. Mais comment le trouver dans cet immense espace de verdure ?  

 

Quitter ce boulevard grouillant de circulation pour pénétrer le parc calma quelque peu l'angoisse qui l'avait saisie soudain. Renzo (Ariel Cohen) marcha alors plus lentement à la recherche d'un endroit ou s'asseoir, pour retrouver un peu ses esprits. Voir cette foule grouiller autour de lui, tous ces hommes et femmes qui marchaient, couraient, allaient et venaient sans se soucier de ce qui les entourait ne faisait qu'accentuer le malaise qu'il ressentait à l'égard de ce peuple américain. Certains même l'avaient bousculé sur ce trottoir, sans même s'excuser, comme s'il était invisible, comme s'il n'existait pas au milieu de cette masse informe qui produisait un vacarme dissonant autour de lui. Ils n'étaient plus ni des hommes, ni des femmes, ni jeunes, ni vieux. Ils étaient tels des robots, guidés par ce qui dirigeait leur monde : l'argent.  

Pendant de longs mois, Renzo avait étudié ce pays de près avant d'y mettre les pieds, et pourtant à présent qu'il s'y trouvait, il lui semblait pire encore que tout ce qu'il avait imaginé à travers les images qu'il en avait découvert grace à ses guides.  

Né à Mérida, au Venezuela, il n'avait jamais adhéré à ce rêve américain, bien au contraire. Au fil des ans, il avait même développé une sorte d'anti-américanisme qui s'était radicalisé lorsqu'il avait rejoint un groupe d'hommes qui considéraient que les Etats-Unis étaient l'origine de tous les maux en Amérique du Sud. Dans ce pays, tout n'était qu'obésité morbide, consommation déraisonnable et obscène arrogance. Renzo exècrait tout ce qui était lié, de près ou de loin, à cette immonde fourmilière qu'étaient les USA. Petit à petit, ce sentiment avait grandi au point d'occuper son esprit continuellement. Il avait alors décidé, sur les conseils de son guide, de faire quelque chose pour combattre ce mal. Il avait alors accepté la mission qu'on lui avait confiée, de rejoindre le sol américain pour y diffuser la parole contestataire des siens, et d'ouvrir les yeux des américains sur ce qu'ils étaient devenus, et sur le mal qu'il faisaient dans le monde entier.  

Pour y arriver, il avait du accepter de se glisser dans cette population, de vivre dans cette atmosphère, mais cela ne se faisait pas sans douleur. Tandis qu'il se tenait sur ce trottoir, au milieu de tous ces gens qui vivaient pour leur individualisme, Renzo avait été soudain pris d'un haut le coeur. Cette foule grouillante autour de lui avait donné le tournis. Il avait alors abandonné alors sa position pour rejoindre au plus vite un endroit plus calme se trouvant non loin de là : Central Park.  

 

Avançant dans le parc, il pensait y trouver d'avantage de calme et s'éloigner de cette société de consommation mais ce qu'il observa autour de lui encore ici conforta encore sa détermination. Là un coureur faisait son footing avec son casque vissé sur les oreilles lui projetant directement dans le cerveau une de ces musiques abrutissante que les américains produisaient à la chaîne. Ici nu groupe d'étudiants s'empifraient de hamburgers dégoulinant de graisse vendus dans des boites en carton. Il croisa aussi deux femmes qui traversaient le parc, les bras chargés de sacs arborant les logos de grandes enseignents de vêtements.  

Renzo fut pris d'un nouveau vertige et s'écroula alors sur un banc et se prit la tête entre les mains pour s'empêcher de crier. Les paroles de ses guides résonnèrent alors dans sa tête, comme pour l'empêcher de fléchir, de ne pas renoncer à accomplir sa mission. Ces paroles qui l'avaient guidé jusque là l'apaisaient, donnaient un sens à sa vie, et à sa mission. Il devait se fondre dans la masse, c'était son premier objectif. Mais il n'avait pas imaginé à quel point cela serait difficile pour lui. Il lui fallait encore être patient. Bientôt, il serait contacté par la personne qui lui indiquerait où récupérer le matériel pour mettre en place la purification. Il ignorait où et quand cette personne viendrait à lui, mais en attendant ce moment, il devait tenir bon.  

 

Soudain, Renzo sentit une main se poser sur son épaule. Il ouvrit les yeux, releva la tête, et aperçut alors une jeune femme dont le regard sembla le transpercer. Son coeur fit un bond et sembla s'arrêter une fraction de seconde en croisant son regard. Etait-ce elle son contact, celle qui devait lui donner les informations pour passer à l'action ? Renzo se sentit soudain soulagé à l'idée que cette souffrance allait bientôt prendre fin. Il était comme figé sur place, les yeux plongés dans ceux de son interlocutrice qui lui demanda alors d'une voix douce si tout allait bien. Renzo bredouilla quelques mots incompréhensibles, toujours décontenancé par la situation, mais lorsque la jeune femme insista et lui demanda s'il avait besoin de quelque chose, il comprit qu'il faisait fausse route. Elle n'était pas son contact, juste une jeune femme qui passait par là et s'était inquiétée pour lui.  

Etait-ce possible que dans ce pays il existe encore des personnes ainsi se souciant d'autrui ? Voyant qu'il semblait perdu, la jeune femme s'assit près de lui et se présenta. Elle se nommait Valentina, et était d'origine colombienne. Elle lui demanda d'où il venait, et Renzo lui répondit sans réfléchir la vérité. Sous le charme de la jeune femme, il était comme hypnotisé, et avait tout à coup oublié tout le reste. Elle lui proposa alors de boire quelque chose, et le jeune homme accepta avec plaisir.  

Ils rejoingirent le boulevard et se glissèrent dans un café pour boire un verre. Hypnotisé par Valentina, Renzo ne faisait plus du tout attention à la population qui l'entourait. A son tour, il s'était enfermé dans une bulle où ils n'étaient que tous les deux. Ils passèrent un long moment ensemble, au cours duquel le jeune homme se livra en partie à la jeune femme, sans lui dire évidemment la raison pour laquelle il était là. Il avait d'ailleurs presque oublié tout cela, et lorsqu'ils se quittèrent pour rentrer chacun chez eux il se promirent de se revoir bientôt.  

 

Assis à une autre table, au fond du café, Seymour avait observé toute la scène et lorsqu'il vit les deux jeunes gens se quitter devant la porte de l'établissement, il se leva à son tour pour suivre sa cible à distance. Ce à quoi il venait d'assister, ce tête à tête avec cette jeune femme, l'avait intrigué, car cela venait à l'encontre du profile de l'homme qu'il avait dessiné depuis qu'il l'espionnait. Etait-ce une ruse pour tenter de le tromper ? Ou bien peut-être cette jeune femme était-elle elle aussi membre de son groupuscule. Il était parvenu à prendre discrètement quelques photos d'elle, et les avait transmises à ses supérieurs afin qu'on mène une enquête sur elle. Très rapidement, il serait fixé sur elle également.  

 

Cela faisait déjà plusieurs semaines à présent que Renzo et Valentina se retrouvaient régulièrement. Toujours sous le charme de la jeune femme, l'homme ne se lassait pas de ces rencontres, qui lui faisaient oublier toutes ces choses autour de lui qui auparavant le rendaient malade. Valentina lui avait raconté son histoire, celle de sa famille. Elle était encore une enfant lorsque ses parents avaient migré aux USA, une épreuve quelque peu difficile pour elle dans un premier temps. Grace à elle, Renzo découvrait ce pays avec un regard différent, celui de la jeune femme. Lentement, au détour de leurs discussions, Valentina commençait à ôter sans qu'il ne se rend compte le voile qui altérait sa vision. Grace à elle, il découvrait une nation, un peuple, des êtres totalement différents de l'image qu'il s'en était faite, remettant de plus en plus en cause ses convictions.  

Valentina quand à elle était touchée par Renzo. Elle comprenait son malaise actuel, savait ce qu'il traversait car elle avait vécu ça des années auparavant. Elle voulait l'aider à trouver sa place dans ce pays, et préférait ne pas écouter les conseils de sa meilleure amie qui disait avoir un mauvais présentiment à propos de lui. Plusieurs choses avaient mis la puce à l'oreil de Judy (Melany Dennis), au cours des différentes discussions qu'ils avaient eut tous ensemble. Elle avait décelé dans le discours de Renzo des idées qui semblaient proches d'une vision extrèmiste contre les américains. Valentina ne cessait de minimiser les choses, affirmant que ce n'étaient là que les paroles d'un homme qui ne connaissait pas encore bien le pays. Après tout, ça ne faisait que trois mois qu'il avait mis les pieds sur le territoire.  

 

Sous le regard espion de Seymour dont les soupçons à l'égard de Renzo ne cessait de diminuer, Valentina transformait petit à petit la vision du vénézuélien sur ce pays qui l'avait accueillie lorsqu'elle était encore enfant, et dans lequel elle ne doutait pas qu'il trouverait lui aussi sa place. Mais en refusant d'écouter les conseils de son amie, aveuglée par les rêves d'avenir qu'elle commençait déjà à faire pour elle et Renzo, elle se mettait elle-même des oeillères et refusait de voir ces signes qui annonçaient le pire.  

Pendant ce temps-là, une autre personne observait tous ces gens en attendant le bon moment. Renzo semblait s'être enfin intégré dans la masse, mieux encore qu'ils ne l'avaient prédit. Très bientôt, il irait à sa rencontre pour lui annoncer que sa mission allait toucher à sa fin, que le moment de la purification était venue. Ils étaient nombreux à avoir oeuvré pour en arriver là. Le grand moment allait bientôt arriver. Mais son contact ignorait que la vision de Renzo avait quelque peu changée, et que lorsque viendrait le moment de l'annonce de sa mission, il allait devoir faire un choix entre toutes ces idées qui s'entremêlaient dans son esprit.

Scénario :
une série B dramatique (Sentimental) de Patricia Coleman

Ariel Cohen

Maria Lima

Shawn Green

Melany Dennis
Musique par Wolfgang Blakstad
Sorti le 25 décembre 2032 (Semaine 1460)
Entrées : 21 968 833
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