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Les Films du Corbeau présente
L'Education sexuelle

 

Un samedi soir sur la Terre. Où un jeune homme est entouré de ses amis dans une boîte de nuit. Où les baffes balancent une musique binaire tonitruante. Comme beaucoup d’autres samedis soirs, il est venu chercher l’euphorie, l’oubli, il veut que l’alcool le désinhibe, il veut ressentir les pulsations sonores vibrer dans sa cage thoracique, il veut rire et crier avec ses meilleurs potes, il veut booster ses sensations, n’importe lesquelles du moment qu’elles lui plaisent. Il veut de la sensualité, il veut désirer et qu’on le désire.  

Il l’a remarquée depuis un moment. Elle est au milieu des autres, elle ne prête attention à personne. Elle se laisse rythmer par les pulsations, elle ondule dans un corps qui lui plait. Elle ne repousse pas ceux qui viennent se frotter à elle, mais ne s’intéresse pas à eux. Il la désire, alors pourquoi pas tenter sa chance. Il s’approche d’elle, cherche le contact. Il la frôle de plus en plus, puis elle s’approche à son tour. Il se tourne vers elle, elle lui pose le bras sur l’épaule. Un rapide croisement des regards, puis elle se colle à lui. Rapidement, ses lèvres trouvent les siennes. Sa bouche est fraiche, plus fraiche que la sienne. Il se dit qu’il a trop bu et qu’elle va le repousser, mais non. L’échange est sensuel, il lui caresse les hanches, légèrement les fesses, elle ne répond qu’avec ses lèvres. Puis une autre jeune femme s’approche d’eux et attrape son amie par le bras en riant. Elles s’éloignent et le laissent seul sur la piste. Il la regarde partir avec frustration, mais au moins, il a rempli son quota de sensations…  

 

Manech (Hugh DARBY) descend du bus et se mêle aux passants. Il s’arrête au kiosque et achète un magazine, puis il flâne l’esprit serein. C’est le printemps, le soleil réchauffe l’air, les femmes montrent à nouveau leurs jambes. Il passe devant la terrasse d’un café et s’arrête brusquement. La jeune femme qui sert ces clients, concentrée sur sa tâche, il la reconnaît immédiatement. Samedi dernier, il l’a embrassée, puis elle a disparu. Depuis, il pense à elle pratiquement tout le temps. Il ressent encore le goût de ses lèvres.  

Il s’installe à une table de la terrasse et la regarde déambuler. Puis elle se tourne vers lui et lui demande ce qu’il souhaite. Il ne répond pas et attend sa réaction, qui ne vient pas. Il décide de briser la glace.  

- On se connaît, non ?  

Elle le regarde un instant, fronce les sourcils, puis sourit. Elle l’a reconnu.  

- Oui je crois, oui…  

- Alors tu travailles ici ?  

« Oh non, me dites pas que j’ai dit ça… »  

- Comme tu vois !  

Mais elle ne se moque pas, elle a l’air heureuse de le revoir. Il commande un verre. Il la regarde travailler, elle lui sourit quand elle passe près de lui. Ce n’est pas juste de la politesse gênée, il en est sûr. Il y a au moins une connivence entre eux. Il aimerait qu’elle s’arrête et s’assoit avec lui, mais il y a beaucoup de clients attablés et elle semble servir seule en terrasse. Il lui demande combien elle lui doit, elle lui apporte la note. Il paye, et découvre ce qu’elle a noté au dos du petit papier :  

« Je termine à 22h. Si tu repasses par là… »  

 

Elle s’appelle Camille (Suri PENDRAGON). Ils s’entendent bien immédiatement et se revoient régulièrement. Ils ont tout de suite pris conscience, l’un et l’autre, qu’à la lumière du jour, ils doivent tout reprendre à zéro. Ils se séduisent tranquillement, ils prennent leur temps. Ils s’apprivoisent…  

Deux semaines plus tard, ils échangent leur premier baiser. Enfin, un autre « premier baiser ». Ce n’est pas la même femme que ce samedi-là. Il aurait pu la prendre pour une fille facile, mais elle n’a pas eu l’air de le redouter. Lui aussi sait bien qu’il n’est pas le même dans ce genre de soirées, dans ce genre de circonstances. Ils sont sur la même longueur d’ondes, et ce soir-là, alors qu’il vient de la laisser devant sa porte, il se dit : « Tiens, je suis en couple »…  

 

Deux semaines plus tard encore, il commence à se demander pourquoi ils n’ont pas encore couché ensemble. Cela peut paraître étonnant, vu de quelle façon ils se sont rencontrés ! Il y a bien pensé, mais jusqu’à présent cela lui a paru assez naturel. Il se sent tellement bien quand ils sont ensemble ! Elle est intelligente, drôle, vraiment intéressante, ils sortent tout le temps, ils voient beaucoup de monde… Mais maintenant cela devient différent. Il y pense de plus en plus. Il la désire depuis le premier soir, mais son désir prend de plus en plus de place. Il se rend compte que cela fait un mois qu’ils se connaissent, et rien… Cela ne lui était jamais arrivé avant ! « On n'est plus des mômes pourtant ». Mais elle n’a jamais rien tenté non plus.  

Bon, c’est décidé…  

 

Deux semaines plus tard, il rentre chez lui énervé. La soirée avait pourtant bien commencé. Ils ont diné chez elle, ils se sont câlinés sur le canapé, il a poussé ses caresses de plus en plus loin… Puis elle l’a repoussé et s’est énervée. Elle l’a même engueulé, pour la première fois.  

- Encore ? Mais t’as vraiment que ça en tête ! On est bien, je t’ai dit d’attendre. Je ne suis pas prête.  

Il s’est vexé, et il est parti. Maintenant il regrette, mais c’est trop tard pour ce soir…  

Ses copains lui disent que c’est une allumeuse. Il en a parlé à sa sœur aussi, pour entendre un autre refrain. Elle pense que Camille a peut-être un problème, un traumatisme, un truc comme ça. Manech se demande si après tout, ce n’est pas lui qui est un gros dégueulasse.  

 

Deux semaines plus tard, ils ont trouvé comme un terrain d’entente. Elle lui promet que c’est pour bientôt, elle lâche du lest. Ils dorment souvent ensemble, elle se laisse caresser davantage, elle le laisse aller de plus en plus loin. Elle lui fait même quelques trucs… Mais lui a promis qu’il attendrait qu’elle soit prête. Même s’il est impatient, s’il doute. Il est tombé amoureux, mais il se demande quand même à quoi elle joue.  

L’autre soir, elle lui a dit :  

- J’ai peur que si je te cède, après tu passes à autre chose.  

Ok, donc elle a besoin d’être rassurée. Et Manech la rassure autant qu’il peut. Il est sincère en plus ! Il ne lui ment pas.  

- Je suis pas un salopard, tu sais ! Y a pas que ça qui m’intéresse chez toi, tu le sais bien. Mais bon, ça me paraît normal que…  

Mais non, pas encore. Il n’en parle plus à ses amis, il a honte.  

 

Deux semaines plus tard, il l’emmène passer un week-end à la campagne. Il fait beau, il fait bon, la forêt sent bon. Le temps se couvre, les nuages grondent, ils se font surprendre par un orage, ils se réfugient dans une grange, ils se réchauffent dans les bras l’un de l’autre. Sans déconner, comme dans un film ! Tout est parfait ! Il tente sa chance, et pourtant elle le gifle…  

- Ca suffit, tu te fous vraiment de ma gueule ! Qu’est-ce que tu veux de plus ? Je ne peux rien faire de plus pour te prouver que je t’aime et que je suis sincère !  

Elle pleure. Il est désarmé, il ne la comprend vraiment plus du tout.  

- Il faut que tu m’expliques, Camille. Moi je ne peux plus rien faire, là. On arrive au bout.  

Elle sèche ses larmes. Elle regarde ses pieds. Elle prend une inspiration, et lui répond.  

- Je suis désolée, je n’ai pas envie.  

- Ca, j’ai bien compris !  

Elle jette son regard dans le sien.  

- Non, tu n’as pas compris. Je n’ai pas envie, jamais ! Ni avec toi, ni avec les autres. Je n’ai JAMAIS eu envie !  

Elle se radoucit.  

- Et je crois que si je n’ai pas envie avec toi, alors je n’aurai jamais envie.  

Il est abasourdi, il n’est pas sûr de comprendre.  

- Mais alors… tu n’as jamais… avec personne ?  

- Si, bien sûr ! Ce n’est pas parce que je n’ai pas envie de ça que je n’ai pas de sentiments ! J’aime la tendresse, j’aime la sensualité, j’aime les hommes. J’en ai déjà aimé certains plus que les autres. Alors j’ai couché avec eux, parce que je sentais bien qu’il le fallait.  

- Et tu n’as pas aimé ça ?  

- ...Disons que ça ne m’a fait ni chaud ni froid. Avec toi, c’est différent. Si on baise, tu te sentiras seul. Et tu partiras. Et ça, j’en ai encore moins envie…  

 

Deux semaines plus tard, Manech n’était pas parti. Il s’était dit qu’elle valait le coup d’essayer, de passer outre et de trouver une solution. Il avait bouquiné. Il se refusait de dire qu’elle était « frigide », il trouvait ça trop connoté, trop cash. Alors il avait fouillé et trouvé le terme qui convenait : « l’aphanisis », l’absence de désir sexuel. Bon évidemment, il n’avait trouvé nulle part sur Internet ou dans les manuels la recette pour s’en débarrasser. Et il n’était pas psychologue… Il s’était bien dit que Camille avait dû vivre quelque chose de traumatisant pour en arriver là, comme lui avait dit sa sœur, et elle s’était prêtée à ses interrogatoires. Mais non, elle allait bien à part ça, et ça avait toujours plutôt roulé. Rien de caché dans les manches.  

Alors plutôt que de se décourager, il s’était dit qu’il fallait lui apprendre, tout simplement… Il allait tout reprendre à zéro, réinventer sa propre sexualité pour tenter d’emmener Camille avec lui, et réussir si c’était possible à éveiller chacun de ses sens, explorer l’érotisme qui se cache dans chaque geste du quotidien, en faire un jeu pourquoi pas… avant que sa libido à lui n’explose pour de bon…  

 

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Un film de Leonard BRUMEL  

Un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Hugh DARBY – Manech  

Suri PENDRAGON – Camille  

 

Scénario : (1 commentaire)
une série Z sentimentale de Leonard Brumel

Hugh Darby

Suri Pendragon
Sorti le 29 février 2031 (Semaine 1365)
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