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Baker Films Production présente
Le temps des regrets

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Baker Films Production  

Présente  

 

LE TEMPS DES REGRETS  

 

Un film écrit et réalisé par Paul Birdnam  

 

Avec Jeff COLLINS (dans le rôle de Henri) et pour la première fois Olivia FALLON (méconnaissable dans le rôle de Viviane)  

 

La musique est composée par Leila Sansel  

 

NB : Script inspiré par le court métrage "Antoine" de Cyrus Neshvad  

 

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Viviane sortit de son salon pour prendre le soleil et humer l’air ambiant. Onze heures passées, le marché du village était encore en pleine effervescence et les odeurs de grillades firent sourire cette femme vêtue de son tablier, torchon de cuisine à la main. Son estomac se mit à gargouiller. A l’entrée de sa maisonnée, Viviane attendait quelqu’un tandis que son mari était assis confortablement dans son fauteuil, concentré sur ses mots croisés. Elle scruta la rue quelques minutes en vain puis s’apprêta à retourner à ses fourneaux lorsque la fameuse sonnette du facteur retentit.  

Viviane rebroussa chemin pour se précipiter à sa rencontre, descendit les marches du perron. Celui-ci s’apprêtait à insérer les courriers dans la fente de la boîte à lettres.  

Elle prit des mains les courriers puis remercia le facteur et lui souhaita une bonne journée.  

Dans la pile se trouvait une lettre en particulier qu’elle attendait chaque semaine et celle-ci ne faisait pas exception. Il s’agissait de son fils Paul, qui lui écrivait chaque semaine.  

 

Il faisait frais à l’intérieur dans le salon alors que le soleil commençait à taper sérieusement.  

 

Henri se leva pour rejoindre son épouse dans la cuisine. Comme à son habitude, elle sépara délicatement les courriers que son mari allait ouvrir c'est-à-dire tous les courriers sauf ceux au liseré rouge blanc et bleu de leur fils Paul car c’était elle, Viviane, qui se voyait en premier lieu l’honneur de connaître les nouvelles de son fils parti à l’étranger. Henri avait le sien et il ne bronchait pas tandis que Viviane était en train de lire le sien avec passion. Il lui jeta un œil dévolu.  

« Quelles sont les nouvelles ? La famille de notre fils, comment va-t-elle ? » fit-il. Il ouvrirait le sien plus tard. Viviane était bien trop contente de lui annoncer comment allait son enfant.  

 

Les yeux de Viviane rivés sur les feuilles manuscrites, un rictus apparut sur son visage  

« Bien, bien … il va bien et il t’embrasse. » Henri réprima une toux feinte.  

« Et c’est tout ? »  

« Paul est en France, avec sa femme. J’espère qu’il viendra voir sa mère. Cela fait tellement longtemps»  

Henri la regarda d’un air las. Fatigué.  

« Tu refuseras donc toujours de voir son épouse ? Tu ne l’accepteras donc jamais ? »  

Sans mot dire, la mine renfrognée, Viviane reprit ses activités culinaires alors que son mari la suivit du regard, pantois.  

« A table, dans 15 minutes ! » s’égosilla-t-elle. L’écho de ses pas se fit dans le séjour.  

Paul soupira. Il tenait fermement son courrier, les yeux rougis par une tristesse maintes fois cachées.  

 

Le lendemain  

 

La nuit pouvait porter conseil. Enfin Henri l’espérait. L’ouverture qu’avait laissée Paul, son fils, afin de faire germer dans l’esprit de sa mère une sincère demande était celle-ci : renouer le contact sur de bonnes bases bien que le temps est œuvré.  

Le jour pénétrait dans la chambre du vieux couple et seule Viviane restait allongée, les yeux rivés au plafond et les mains jointes sur sa poitrine. Henri était parti comme à son habitude effectué un tour à pied dans le quartier mais également afin de laisser Viviane tranquille pour réfléchir.  

Le couple parlait peu mais se connaissait parfaitement : Henri savait pertinemment que le dernier courrier avait eu l’effet d’une bombe dans l’esprit de Viviane et cette dernière se remettait en question ou tout du moins se remémorer le passé.  

Elle se souvenait avec exactitude de la façon dont elle avait rejeté en bloc Stéphanie lorsque Paul l’avait présentée. Sûr qu’il avait mis les petits plats dans les grands et tous craignait, y compris Henri, sa réaction. Viviane était une mère possessive depuis la perte de son premier enfant et les circonstances avaient fait qu’avec le temps, lorsque l’on perdait la chair de sa chair, l’amour était décuplé par centuple pour l’enfant unique qu’était devenu Paul.  

Henri tentait de juguler les choses, avait toujours tenté d’arrondir les angles mais la petite amie du fiston avait fait jaillir un égoïsme parental déjà bien exacerbé.  

Effusion de haine immédiate, rejet de sa belle-fille, menaces et jalousie maladive … Viviane était allée trop loin et lorsque Henri avait réussi à séparer Mère et Fils dans la tourmente familiale, il prit une décision lourde de conséquence : partir, et quitter sa famille au grand damne de sa mère mais celle-ci avait largement dépassé les bornes.  

 

Sous les draps, emmitouflée, Viviane sentait son cœur battre plus vite qu’à l’accoutumée. A vrai dire, elle n’avait maintenant plus qu’une vague idée du visage de Stéphanie.  

Jeune femme blonde et chétive. Point barre. Elle ne connaissait rien d’elle puisqu’elle avait délibérément choisi de ne peut pas la savoir vivante.  

La mâchoire de Viviane lui faisait mal. Dents serrés, elle se détendit quelque peu en soupirant. Qu’il était dur de mettre son orgueil de côté mais son fils était là quelque part en France et elle souhaitait par-dessus tout le revoir, l’embrasser, le serrer dans ses bras …  

Viviane se levait maintenant, nostalgique et le cœur battant. Oui il le fallait, une mère devrait être heureuse pour son enfant avant tout mais elle avait suffisamment payé le prix d’une séparation qu’elle avait déclenché il y a cinq ans. Il lui vînt à l’esprit d’aller dans le bureau d’Henri et de relire le dernier courrier de son fils. Plus tard, lorsqu’Henri rentrerait, elle lui confierait sa décision libératrice.  

Elle poussa la porte grinçante de l’antre de son mari. Ici et là était disposé des almanachs de mots-croisés, en vrac. Sous la lampe de bureau allumée en permanence subsistait quelques livres et dessous, l’enveloppe du fameux liseré rouge blanc et bleu, bel et bien fermée.  

Etonnée, Viviane s’avança et pris l’enveloppe, la contempla. Elle déglutît.  

Henri n’avait pas ouvert le sien … D’instinct Viviane prit son courrier de son tablier et s’assit sur derrière le bureau. Elle n’y avait pas prêté attention hier mais un détail aujourd’hui l’interloquait. Son enveloppe était bien plus épaisse que celle de son mari … Oui aucun doute.  

Sans réfléchir, elle déchiqueta l’enveloppe à toute vitesse pour s’apercevoir que cette dernière ne détenait qu’une feuille, irrémédiablement vierge et blanche.  

Sourcil froncés, l’incompréhension apparut sur le visage de Josiane puis en une fraction de seconde une réflexion intense, diverses interrogations. Qu’est ce que cela pouvait bien signifier ?  

Soudain, elle eut l’idée d’ouvrir le premier tiroir du bureau, l’endroit où était entreposé le courrier d’Henri. Se faisant, elle se dit qu’elle n’avait jamais O grand jamais lu le courrier de Paul à destination de son mari puisqu’il était sensé être le même sauf que … toutes les enveloppes sans exception était rangées en rang d’oignon et fermées, toutes.  

Une panique certaine monta en Viviane, visiblement perdue … Elle prit toutes les enveloppes et les étala sur le bureau. Le tas d’enveloppes cachaient des documents dessous, des coupures de journaux et Viviane entreprit de les ouvrir.  

Entre incompréhension et peur, les yeux de Viviane s’arrêtèrent sur des titres éloquents et des photos des plus marquantes. La plupart d’entre eux dataient d’il y a un peu plus de quatre années : « Une jeune femme retrouvée pendue à son domicile … » … un autre article précisait que la jeune femme était dépressive et qu’il était clairement question d’un suicide pour circonstances familiales.  

Viviane, à la lecture de l’article, apposa une de ses mains devant sa bouche, des larmes coulèrent. Manifestement, Henri avait découpé et cherchait des articles tous en lien direct avec cet événement.  

 

A quelques centaines de mètres de là, au lieu de rendez-vous habituel, près de l’église du village, Henri fit signe de la main à son fils. Ce dernier arrivait accompagné d’un bambin, main dans la main comme tous les dimanches.  

Comme tous les dimanches, le rituel se tenait ici à l’écart de Viviane et comme tous les dimanches, Henri pleurait pour son fils et petit-fils, la disparition tragique de sa belle-fille et pour sa femme, trop préoccupée par sa propre personne.  

Paul et Henri se regardèrent dans les yeux.  

« Non … il est encore trop tôt mon fils, elle n’est pas prête … »  

 

 

Scénario : (2 commentaires)
une série Z dramatique de Paul Birdnam

Jeff Collins

Olivia Fallon
Musique par Leila Sansel
Sorti le 15 février 2031 (Semaine 1363)
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