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Pamya Prod présente
Pour un vélo

Le peloton roule de plus en plus vite. Moi, je suis là, à pédaler au milieu de cette centaine de cycliste pour la plupart trempé de sueur. Autour de nous, quelques dizaines de personnes nous encouragent en criant ou en nous applaudissant. Ils semblent vouloir nous porter jusqu'à l'arriver, dans exactement douze kilomètres. Douze kilomètres au bout desquelles la victoire se jouera sûrement au sprint, un exercice auquel je ne suis pas très doué. Heureusement, Sylvain Viennet mon frère sprinter a beaucoup de chance de ramener une médaille à l'équipe. Où est-il d'ailleurs ? Il devrait être à l'avant du peloton mais je ne le vois pas. Je me retourne. J'aperçois alors une vingtaine de coureurs au sol. Une chute venait d'avoir lieux... Je me re-concentre sur ma route, mais quelque chose m'intrigue. Je me retourne une deuxième fois. Ce que je craignais est arrivé : mon frère est à terre, l'épaule en sang. Un médecin s'occupe déjà de lui mais c'est trop tard : mon cher Sylvain ne terminera pas la course. Je voudrais m'arrêter pour être à ses côtés, mais je ne peux pas. Il faut que je finisse la compétition. Et je sais qu'il sera plus heureux si je termine que si j'abandonne pour lui porter secours. Mais que faire ? Aucun membre de l'équipe n'est assez rapide pour rentrer dans le top 5 de la course ! Je dois donc tenter ma seule chance. Je me met donc debout sur les pédales et accélère brutalement. Derrière moi, personne ne semble réussir à suivre mon attaque. Du moins, personne ne semble VOULOIR suivre mon attaque. Je continue de rouler toujours aussi vite, tentant de tenir ce rythme jusqu'au bout. Je me retourne et remarque que le peloton semble bien décidé à me reprendre. Les équipiers des principaux sprinters se relayent pour tenter de me rattraper. Mais dommage pour eux, il ne me reste plus que cinq kilomètres à parcourir, et je suis encore en forme et roule à une vitesse élevée. Plus que quatre kilomètres, mais le peloton commence à réduire l'écart... Encore trois kilomètres, je n'ai plus beaucoup d'avance mais je dois encore espérer, je peux le faire... Allez, seulement deux kilomètres... Mais c'est trop tard, je me retrouve de nouveau dans l'unique groupe que j'avais quitté quelques minuscules minutes plus tôt. Et c'est à ce moment précis qu'un cycliste sprinte. Tout les autres coureurs font de mêmes, espérant monter sur le podium ou remporter le classement par équipe. Mais aucun ne peut battre Thomas Chainel qui remporte la victoire, les deux bras en forme de V.  

 

=======================POUR UN VÉLO=======================  

 

============Bande originale : Le Vélo de Eddy la Gooyatsh=============  

============http://www.youtube.com/watch?v=r9AFsOiEwZo===========  

 

" Allez, ça passera la prochaine fois ! "  

Mon frère tente de m'encourager mais ce n'est pas pour cela que je suis venu le voir à l'hôpital. C'est pour prendre de ses nouvelles depuis sa chute de l'autre jour. Mais, très vite, la conversation a déviée sur la course de l'autre jour et j'ai dû avouer que j'étais très déçu de ne pas avoir rapporté une victoire à l'équipe.  

" C'est vrai quoi ! Je n'ai absolument rien gagné depuis le début de ma carrière !  

- Eddy, tu n'as que 23 ans, tu n'es qu'au début de ta carrière !  

- Tu as gagné ta première course pro à 20 ans ! Alors pourquoi je ne peux pas en faire autant ?  

- Tout les hommes n'ont pas les mêmes qualités ni les mêmes défauts. C'est vrai que je suis meilleur que toi en cyclisme, mais tu as de nombreuses qualités que je n'ai pas. Alors arrête de te lamenter sur ton sort et comporte toi comme un homme, comme un cycliste digne de ce nom ! "  

- Tu as sans doute raison. C'est vrai, je ne vois pas de quoi je me plains, c'est toi qui a le bras dans le plâtre !  

Sylvain me sourit. C'est à ce moment qu'entre dans la chambre une femme d'une trentaine d'année : Léa Gallopin, la femme de mon directeur sportif. Elle entame une discussion avec Sylvain et moi-même. Après une demi-heure de discussion, elle décide de s'en aller. Elle se lève, nous dit au revoir et ouvre la porte. Juste avant de partir, elle se retourne.  

" Au fait Eddy, tu as été sélectionné pour le Championnat de France, dans deux semaines. "  

Je n'en crois pas mes oreilles : je vais pouvoir participer à une course de cette importance ! Je saute de joie et serre mon frère dans mes bras. Il me félicite et me dit quelque chose, mais je ne l'écoute déjà plus. Les Championnats de France, les Championnats de France ! Je ne penses plus qu'à ça. Je sais que je n'ai pratiquement aucune chance de rentrer ne serait-ce que dans le top 10, mais le fait de participer à une courses d'une telle popularité suffi à me rendre heureux.  

 

Chaque jours, je m'entraîne et me donne à fond pour être au meilleur de ma forme pour les championnats. Je donne le meilleur de moi-même et réalise des performances que je n'avais jamais réussi à réaliser depuis le premier jour où je suis monté sur un vélo. J'étais tout petit à l'époque... J'avais beaucoup de mal à rouler sans les petites roulettes et même lorsque j'y arrivais, je n'avais pas du tout l'allure d'un cycliste. J'étais crispé et tendu, " Comme un crapaud sur une boîte d’allumette ! " d'après mon grand-père. Mais désormais, je ne suis plus comme ça ! Si mon grand-père n'avait pas eu cet accident de voiture, il serait très fier de moi aujourd'hui car j'ai énormément progressé. Mais cela ne me suffit pas. Donc j'entraîne les plus importantes de mon corps : les jambes bien sûr pour pédaler, mais aussi la tête pour élaborer des tactiques, et surtout le cœur pour garder courage même dans les moments compliqué de la course. Pour chacune de ces trois catégories, je me fais aider par quelqu'un d'important pour moi. Pour les jambes, c'est l'entraîneur qui m'a tant fait progresser dans le passé qui s'en charge. Avec lui, c'est entraînement intensif presque tout les jours, sauf parfois où il m'accorde une journée de repos. Mon frère qui a une plus longue expérience que moi m'aide à élaborer des tactiques. Il cherche les points compliqués de la course, ceux où je serai le plus à l'aise, ceux où je n'ai aucune chance de gagner si j'attaque à ce moment... Pour garder courage, seule deux personnes peuvent m'aider : ma compagne Julie et notre fils, Tony. Chaque jour, les encouragements et les mots d'amour et de confiance de Julie me donnent une force et une énergie incroyable et inexplicable. Lorsque je me sens fatigué, il suffit qu'elle me fasse un simple baiser pour que je sois prêt à refaire un entrainement deux fois plus épuisant que celui que je viens de terminer. Tony m'aide quant à lui grâce à ses rires et ses paroles incompréhensibles. En plus, il va bientôt faire ses premiers pas, je le sens. Peut-être qu'il marchera pendant la course ? Ce serait juste magnifique...  

 

Je suis enfin sur la ligne de départ du Championnat de France !Après deux semaine de préparation sans interruption, je me retrouve enfin là, entourés de grands noms du cyclisme Français. Autour de moi, le public crie et nous applaudit déjà alors que la course n'a pas encore été lancée. Je suis très stressé et pour essayer de me détendre un peu, je vérifie les réglages de mon vélo. Cela m'occupe et me calme légèrement. J'attends encore quelques instants et la voiture du chef de course démarre, donnant ainsi le départ de la compétition. Je jette un dernier regard sur ma belle et tendre Julie et sur mon adorable Tony. Je ne les retrouverai que dans quelques heures, à l'arrivée. Je commence à pédaler tout en pensant à Sylvain qui aurait aimé être là pour représenter l'équipe. Mais le médecin lui a formellement interdit de monter sur un vélo pendant un mois. Il n'a donc pas pu être présent dans le peloton. Ce dernier avait d'ailleurs adopté un rythme plutôt lent pour le début de course, mais cette vitesse me convenait. Après deux ou trois kilomètres de courses, une dizaine de coureurs tentent une échappée. Les grosses équipes n'accélèrent pas car il reste encore de nombreux kilomètres à parcourir. Nous continuons donc de rouler tranquillement, sous les ordres de nos différents directeurs sportif. Tout en pédalant, je pense à Julie sans qui je n'aurai peut-être pas eu le courage de venir. Je pense aussi à mon frère et à toute ma famille. Je pense ensuite à mon équipe, au staff, à mon directeur sportif et à sa femme, toujours près de nous en cas de problème. Mais je suis tiré de mes pensés par un cycliste d'une équipe adverse qui vient de tomber quelques mètres devant moi. Je réussi heureusement à l'éviter et peux donc continuer la compétition contrairement à quelques coureurs contrait à l'abandon. Vers la moitié de la course, le peloton augmente son allure pour tenter de rattraper le groupe de tête. Je commence à fatigué et j'ai beaucoup de mal à tenir le rythme. Mes jambes sont lourdes. N'arrivant plus à suivre le peloton, je me laisse distancé et rejoint un groupe de coureurs attardés, comme moi. Je sais que nous n'avons presque aucune chance de revenir sur le peloton, mais je fais comme tout ceux de mon groupe. Je prends des relais car il ne faut jamais perdre espoir. Je roule donc toujours assez vite, mais cette fois je suis bien déterminé à ne pas me laisser distancé par mon groupe. Les kilomètres défilent tous de la même manière : nous roulons, nous roulons, nous roulons.  

Mais soudainement, le coureur qui est devant moi tombe. Je n'ai même pas le temps de m'en rendre compte que je suis déjà projeté à terre. La moto de télévision qui nous suivait freine brutalement. Mais c'est déjà trop tard. Sa roue avant m'écrase la jambe gauche. Je hurle de douleur. J'aperçois des hommes et des femmes qui s'approchent rapidement de moi. Ensuite, tout devient noir et mes pensées se mélangent et s'entrechoquent dans ma tête. Je crois entendre mon directeur sportif me dire quelque chose dans les oreillette, puis plus rien.  

 

J'ouvre doucement mes paupières. J'aperçois autour de moi des silhouettes. Je cligne des yeux trois fois et ma vision redevient nette. Je peux désormais voir les personnes qui m'entourent. A côté de moi, ma douce Julie tien de sa main droite notre fils et caresse tendrement mon front de sa main gauche. Juste derrière, mon frère Sylvain me regarde d'un air inquiet, toujours le bras dans le plâtre. Léa Gallopin se tient légèrement en retrait. Une femme en blanc entre alors dans la pièce. Je me rends compte que je suis à l'hôpital. Tout me reviens alors en mémoire : les Championnats de France, la chute, la moto, puis le noir complet... L'infirmière s'approche de moi. Elle me fait passé toutes sortes de test, tout en parlant à mon frère.  

" Vous lui avez déjà annoncé ?  

- Non, pas encore. Nous nous sommes dit qu'il valait mieux attendre qu'il soit rétablit.  

- Je vous conseille de lui dire tout de suite, avant qu'il ne l'apprenne pas lui même... "  

Je ne savais absolument pas de quoi il me parlait. Mais j'avais comme un mauvais pré-sentiment. Sylvain se tourna vers moi et me regarda dans les yeux.  

" Écoute Eddy. Ce que je vais te dire risque de te faire un choc, mais il faut que je te le dise. Quand tu es tombé il y a deux jours, une moto de télévision t'as roulé sur les jambes. La jambe droite n'a pas eu trop de problèmes. Par contre, la jambe gauche a été très amochée. Et nous n'avons pas eu d'autres choix que... (il soupire) Que de l'amputer. "  

Un poids me tombe sur le cœur. Ce ne peux pas être possible. Je ne peux pas avoir perdu ma jambe. Mais en y pensant, je me rend compte qu'il me manque quelque chose. Je touche l'endroit où il devrait normalement y avoir ma jambe mais ne sens rien d'autre que le tissu du lit. C'est donc vrai. Une vague de peur et de questions me submerge. Que vais-je devenir ? Qu'est-ce qui remplacera le cyclisme dans ma vie ? Quel activité me permettra de payer mon loyer et de nourrir ma famille ? Toutes ces interrogations se bousculent dans ma tête. Heureusement, Julie, Sylvain, Léa et l'infirmière me rassure par de douces paroles. Après tout, ce n'est pas la fin du monde, il me suffit de retrouver un loisir qui me plaît et qui pourra remplacer le cyclisme ! Je réfléchis mais... rien ne peux remplacer le cyclisme dans ma vie. Et après tout, c'est pour un vélo que j'ai souffert, c'est donc un vélo qui devra remplacer ma chère jambe. C'est décidé : je vais la lancer dans une carrière de cyclisme handisport. Mais je vais devoir tout recommencer à zéro. Je vais devoir apprendre à pédaler avec une seule jambe. La route sera longue avant d'en arriver là. Heureusement, je sais que je pourrai compter sur Julie et Sylvain pour me soutenir et m'encourager. Mais j'essayerai aussi de faire une partie du travail tout seul. Il faudra donc que je donne le meilleur de moi même. Pour moi, pour mon grand-père, et pour un vélo.  

 

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Eddy Viennet : Bernhard Sansel  

Julie : Angela Ford  

Sylvain Viennet : Blad Demeci  

Léa Gallopin : Alyssa Henriksen  

Tony Viennet : Vincent Doyle  

 

Bande originale : Le Vélo, de Eddy la Gooyatsh  

http://www.youtube.com/watch?v=r9AFsOiEwZo

Scénario : (1 commentaire)
une série A dramatique de Simon Assous

Bernhard Sansel

Angela Ford

Blad Demeci

Alyssa Henriksen
Avec la participation exceptionnelle de Vincent Doyle
Musique par Wayne Kirkhope
Sorti le 21 novembre 2031 (Semaine 1403)
Entrées : 9 134 709
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