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Morcar Prod présente
Duty of care

Sur la chaîne d'information continue, toute la rédaction était mobilisée pour couvrir la signature du traité de paix entre les Etats-Unis et le Murkistan. Les portraits du Président Sullivan des Etats-Unis, et du Président Radan du Murkistan, venu sur place signer cet accord historique, étaient sans cesse affichés à l'écran. Assis derrière les moniteurs de sécurité qu'il observait à longueur de journée, Reed suivait d'un oeil avec un certain détachement les informations, qu'il laissait tourner toute la journée sur la petite télévision posée près de ses écrans de contrôle, plus pour avoir un bruit de fond que pour réellement suivre tout ce qui était dit. Depuis près d'un an maintenant, Mark Reed (Jake Hopkins) avait repris une vie normale, dans le civil. Au retour de la croisière qu'il avait effectuée dans la mer des Caraïbes, il avait officialisé sa démission du MR-4, et s'était installé avec Dina, qu'il avait rencontrée pendant ses vacances. Peu après, il avait trouvé ce boulot d'agent de sécurité dans un parking, un boulot bien loin de ses activités passées, mais qui lui permettait de profiter de la vie.  

Jamais il n'avait imaginé le plaisir que pouvait procurer le fait de simplement rentrer chez soi tous les soirs. Lui qui avait passé sa vie à parcourir le monde en mission, qui n'avait jamais vraiment eut un endroit à lui, profitait de ces moments simples qu'il passait désormais au quotidien, bien loin de ses préoccupations passées. La veille, il avait aperçu Caterina à la télévision, à qui on avait confié la sécurité du Président Murkistanais, et il ne l'enviait pour rien au monde. Certes ses journées dans ce parking étaient parfois un peu longues, mais c'était un bien maigre sacrifice comparé au reste. Reed essayait en tout cas de s'en convaincre, car il devait avouer que parfois l'adrénaline lui manquait tout de même quelque peu. Il avait passé tant de temps en mission ces dernières années qu'il en avait oublié la vie qu'il avait mené avant cela, une vie qu'il avait totalement abandonnée à l'époque, sans aucun regret.  

Après la mort de ses parents, il avait abandonné ses études pour s'engager dans l'armée américaine, abandonnant tout derrière lui. D'un naturel solitaire, il n'avait pas vraiment d'ami proche, et n'avait plus rien qui l'attachait à cette vie passée après la disparition de ses parents. Très rapidement, il avait été repéré par un recruteur de la CIA qui lui avait proposé un poste au sein des services secrets américains. Tout s'était passé très vite pour Reed qui avait intégré une cellule secrète de la CIA, puis avait participé à la création du MR-4, réunissant autour de lui des agents secrets de diverses nationalités. Il avait en quelque sorte consacré toute sa vie à son pays, mais avait décidé de tout abandonner après diverses missions au cours desquelles son comportement et ses choix avaient été critiqués. Aujourd'hui, il ne se sentait redevable de rien, bien au contraire.  

Tandis que la chaîne d'information répétait pour la énième fois les mêmes informations concernant l'évènements du jour à Washington, Mark Reed se leva et abandonna un moment son poste de surveillance pour faire une nouvelle ronde dans le parking.  

 

Dans la chambre d'hôtel du Président Radan, Caterina Sbrizi (Jessica Foster) vérifiait que tout était prêt pour le transport. A la demande d'Amanda Clarke, Caterina avait accepté de diriger les opérations pour assurer la sécurité du président du Moyen-Orient. Sa mission était de la plus haute importance. Car après plusieurs années de conflit armé avec le Murkistan, le Président Américain et le fraichement élu Président Radan avaient décidé de signer un accord entre leurs deux pays afin de mettre un terme à cette guerre qui avait coûté de nombreux hommes aux deux camps. Dans cet accord, Radan s'engageait à arrêter le développement du nucléaire militaire dans son pays. D'un côté comme de l'autre, ce choix était vivement critiqué par certains opposants au traité, mais pour beaucoup il s'agissait là d'un moment historique. Cet accord avait été le principal pillier de la campagne de Jamal Radan pour la présidence de son pays. Il avait été élu pour ça, et ne comptait pas décevoir ses électeurs. Quand au Président Carl Sullivan (Alec Lederman), il espérait que cet accord inspire les autres pays du Moyen-Orient pour à leur tour signer la paix avec les USA.  

Pour Caterina, il s'agissait là d'une mission bien différente de toutes celles qu'elle avait remplies jusqu'à présent, mais elle prenait son rôle très au sérieux, consciente qu'il s'agissait là pour elle d'une occasion en or pour se faire remarquer par les hautes instances de sa hiérarchie. Depuis son arrivée au MR-4, Caterina n'avait pas cessé de faire preuve d'ambition. Elle avait d'abord intégré l'équipe dirigée par Mark Reed, avant d'obtenir sa propre équipe au sein de l'organisation secrète. Mais aujourd'hui, alors que le nom d'Amanda Clarke, sa supérieure, était cité pour occuper un poste plus haut placé au sein de la CIA, l'italienne espérait bien être nommée à la place laissée vacante par Clarke, et prendre la direction du MR-4. Depuis la démission de Reed, elle était devenue l'élément principal de l'organisation, et espérait donc voir son engagement récompensé à sa juste valeur.  

Cette mission au plus près du Président Américain était donc pour elle l'occasion de prouver une dernière fois ses capacités, et que son nom soit cité jusqu'au bureau ovale. D'ici une demie-heure, le Président Sullivan allait arriver à l'hôtel pour accueillir en personne Jamal Radan et l'accompagner jusqu'au lieu de la signature. Tandis que l'épouse du Président Radan terminait de se préparer, Caterina terminait d'ajuster les derniers détails de sécurité. C'était sans doute la mission la plus importante de sa carrière, et elle comptait bien ne pas échouer.  

 

Reed effectuait sa ronde habituelle dans le parking lorsqu'il aperçut au fond de celui-ci deux hommes près d'un fourgon, semblant procéder à un échange. Approchant discrètement de ceux-ci, il observa intrigué l'un des deux hommes donnant à l'autre un sac sombre a priori lourd, tandis que l'autre lui remettait une malette. Soudain, l'un des deux hommes aperçut Reed. Immédiatement, il dégaina une arme et se mit à tirer dans la direction de l'agent de sécurité. Sans perdre un instant, Reed se mit à couvert et attrappa son arme pour répliquer. L'un des deux hommes monta alors dans le fourgon près duquel ils procédaient à l'échange, tandis que l'autre fila droit vers une berline garée plus loin, où l'attendait un chauffeur. La berline démarra en trombe et fila à travers le parking dans un crissement de pneu strident, tandis que le fourgon reculait pour quitter sa place.  

Quittant sa planque, Reed fonça alors tout droit vers celui-ci, déterminé à ne pas laisser ces hommes s'échapper. Il ignorait encore à quel échange ils avaient procédé, mais son instinct lui interdisait de les laisser s'en sortir sans heurt. Courant à toute vitesse, il fonça à travers les voitures garée dans le parking et que le fourgon était obligé de contourner, droit vers celui-ci et arrivant à sa hauteur parvint in extremis à s'accrocher à la portière de celui-ci. Le fourgon roulait déjà à une bonne vitesse, et Reed savait qu'il ne tiendrait pas longtemps dans cette position. Il attrappa alors la poignée de la portière et tenta de l'ouvrir. Mais la fermeture centralisée avait été déclenchée. Saisissant son arme par le canon, il frappa alors de toute ses forces avec la crosse de celle-ci dans la vitre pour la faire exploser. A peine celle-ci avait-elle cédé, il passa un bras par la vitre et attrappa le volant du fourgon.  

Le chauffeur tenta alors de le faire lâcher prise, mais Reed lutta pour dévier le véhicule et l'envoyer droit dans le premier obstacle venu pour l'arrêter. De son côté, son adversaire tenta également de tourner le volant vers la gauche pour écraser son agresseur entre sa carosserie et les voitures stationnées là. Un véritable bras de fer avait lieu alors entre les deux hommes, à l'avantage du chauffeur dont la position plus confortable à l'intérieur du fourgon lui permettait d'y aller à deux mains sur le volant. Petit à petit, le véhicule se rapprocha dangereusement des voitures garées les unes à côté des autres. Reed était à deux doigts de se faire écraser contre la tôle. Dans un ultime effort, il poussa alors sur ses jambes et passa un autre bras par la vitre pour frapper au visage le chauffeur et lui faire perdre son appui. Profitant de son effet de surprise, il donna un violent coup de volant et parvint à dévier le fourgon sur la droite, qui fonça droit dans un poteau en béton.  

La violence du choc fut telle que Reed fut projeté au loin sur le sol, tandis que son adversaire, qui n'avait pas pris le temps d'attacher sa ceinture de sécurité, passa à travers le pare-brise de son véhicule et alla s'écraser un peu plus loin également, le visage couvert de coupures, au milieu d'éclats de verre.  

 

Mark Reed mit quelques instants avant de reprendre ses esprits, encore sonné par la violence de l'impact. Il parvint malgré tout à se relever et s'approcha du chauffeur avec qui il venait de se battre. Celui-ci avait été tué sur le coup, et gisait au milieu d'une marre de sang et d'éclats de verre. Quelque peu sonné encore, Reed s'approcha alors du camion pour voir ce qu'il pourrait y trouver. Etant donné la réaction des hommes qu'il avait surpris, il ne faisait aucun doute que cet échange était tout sauf légal. Or la berline ayant disparue depuis longtemps, son seul espoir de découvrir de quoi il s'agissait était de trouver dans le véhicule des éléments pouvant le lui indiquer.  

Sur le siège passager, le sac de voyage sombre qui avait été échangé gisait, immobile. Reed ouvrit la fermeture et découvrit alors plusieurs liasses de billets. A vue de nez, il y avait là plusieurs dizaines de milliers de dollars, ce qui confirmait encore les soupçons de l'agent de sécurité. Mais que pouvait bien avoir acheté l'homme à la berline pour un tel prix ? Rien ne permettait de le découvrir dans le fourgon. Reed retourna alors jusqu'au corps du chauffeur, et le fouilla pour trouver ses papiers. Dans son portefeuille, il découvrit une carte d'identité, puis téléphona de suite à un ancien contact qui pourrait lui permettre de savoir qui était cet homme. Bien qu'ayant démissionné des services secrets, Reed avait gardé quelques contacts, et il espérait que son ami pourrait l'aider à découvrir dans quel merdier il se retrouvait.  

James n'eut pas à chercher longtemps dans ses données pour découvrir qui était le chauffeur mort. Il s'agissait d'un ancien démineur soupçonné de faire du commerce d'explosifs depuis une mise à pied. Immédiatement, Reed craint de comprendre de quoi il s'agissait. Qu'un homme achète un explosif le jour même de la signature de cet accord historique ne pouvait pas être le simple fruit du hasard. Il avait eut très peu de temps pour voir le visage de l'acheteur, mais celui-ci pouvait tout à fait correspondre à un terroriste du moyen-orient. Se pouvait-il qu'on profite de ce jour pour commettre un attentat contre le Président Sullivan ? Sans perdre un instant, Reed fonça jusqu'à sa voiture garée un étage plus haut, et attrappa son téléphone portable pour tenter de prévenir Caterina.  

 

Le téléphone portable privé de Caterina sonna pour la quatrième fois, affichant le nom de Reed. Ce n'était franchement pas le jour pour la déranger. Aussi elle décida de l'éteindre, pour ne plus être ennuyée. Le Président Sullivan allait arriver, Jamal Radan était invité à descendre le rejoindre dans le hall de l'hôtel. Son épouse Nazneen (Anusha Sahi) ne se sentait pas bien depuis le matin, sans doute un contre-coup du décallage horaire. Son époux avait malgré tout insisté pour qu'elle l'accompagne en ce jour historique. Le couple présidentiel quitta alors sa chambre sous haute sécurité, et rejoignit l'ascenseur.  

Dans le halle de l'hôtel, le Président américain venait tout juste d'arriver lorsque Jamal Radan le rejoignit. Devant une nuée de photographes, ils se sérèrent la main chaleuresement, fiers de ce qu'ils étaient en train d'accomplir. Deux berlines les attendaient devant l'entrée, une pour Carl Sullivan et sa plus proche conseillère, Jennifer Wade (Tori Hunter), et une autre pour le couple murkistanais. Caterina fit signe au Président que tout était en ordre et qu'ils pouvaient rejoindre leurs véhicules. Ils allaient passer la porte lorsque Nazneen Radan faillit s'écrouler à terre, mais fut retenue à temps par un homme au service de son époux. Immédiatement, on la mena jusqu'à un siège pour qu'elle reprenne ses esprits, mais l'épouse du Président murkistanais affichait un teint très pâle.  

Son époux lui proposa alors de reporter la signature et de remonter à leur chambre, mais Nazneen le lui interdit. Il n'était plus question de reporter ce moment historique. Il n'avait qu'à s'y rendre sans elle. Après un moment d'hésitation au cours duquel Caterina Sbrizi lui assura que sa sécurité serait assurée, Jamal accepta de laisser son épouse et de suivre le convoi comme prévu. Il devait faire passer les intérêts de son pays avant les siens, il avait été élu pour ça. Tandis que des hommes accompagnaient Nazneen jusqu'à sa chambre, les deux Chefs d'Etat repatrirent donc en direction des véhicules qui les attendaient. Ils passaient tout juste la porte lorsqu'une voiture arriva à toute allure dans la cour de l'hôtel, affolant tout le monde alentour. Sans prendre le temps de couper le moteur, Mark Reed fonça hors de sa voiture pour rejoindre le convoi présidentiel et l'informer de la menace qui pesait sur eux.  

Bien évidemment, il n'eut pas le temps de rejoindre l'entrée de l'hôtel. Plusieurs hommes lui tombèrent dessus pour l'arrêter dans sa course. Intriguée par la scène, Caterina observa le visage du forcené sans le reconnaître. Encore un opposant à la signature de l'accord, sans doute.  

Voyant que ses hommes l'avaient arrêté, elle ne s'inquiéta pas outre mesure et ordonna de poursuivre le scénario tel qu'il était prévu. Tandis que chacun des Présidents entrait dans la voiture qui lui était réservée, elle monta également dans un quatre-quatre noir qui suivait le convoi, et jeta un dernier regard en arrière vers cet homme que les agents de sécurité emmenaient avec eux.  

 

Soudain, alors que le convoi allait quitter le parc de l'hôtel, le voiture se trouvant devant le quatre-quatre de Caterina explosa, ne laissant aucune chance à ses passagers. Immédiatement, le convoi s'immobilisa. Devant l'hôtel, le temps semblait s'être arrêté. Observant la voiture en flammes, Reed fut tétanisé. Il était arrivé trop tard. Le Président Sullivan était mort. Il fut soudain surpris de voir ce dernier sortir du véhicule qui précédait celui qui avait explosé, et comprit qu'il s'était trompé. Si ce n'était pas la voiture du Président Américain qui avait été réduite en fumée, cela voulait donc dire que la victime était Jamal Radan !  

A ce moment là, de vieux souvenirs remontèrent à la mémoire de Reed. Cette situation lui semblait trop familière, et il craignait de se retrouver encore accusé d'un attentat qu'il n'avait pas commis, comme ça avait été le cas en Turquie. A l'époque, il était encore un agent au service du gouvernement, et n'avait pu compter que sur lui-même pour prouver son innocence, alors qu'en serait-il de lui aujourd'hui ? Reprenant ses esprits, il profita de l'effet de surprise provoqué par l'explosion pour frapper les deux hommes qui le tenaient par les bras, et se libérer de leur emprise. Il n'avait pas de temps à perdre. Il savait trop bien comment les choses allaient se passer s'il laissait les services secrets s'en occuper. On allait l'arrêter et l'interroger, mais pendant ce temps là les réels instigateurs de cet attentat auraient tout le loisir de quitter le pays. Il devait donc au plus vite retrouver leur trace, et pour ça il devait retrouver en tout premier lieu le propriétaire de la berline qui avait fuit dans le parking.  

Débarassé des deux hommes qui le maintenaient à genoux au sol, il prit la fuite, mais fut rapidement la cible de tirs des agents de l'équipe de Caterina. En quelques secondes, Reed avait rejoint sa voiture dont le moteur tournait encore, et ignorant les coups de feu qui firent exploser son pare-brise, il fila en marche arrière à toute vitesse, pour quitter les lieux au plus vite. Il pensait être hors de danger lorsque l'un de ses pneus éclata sous l'impact d'une balle. Il perdit un instant le contrôle de sa voiture et l'écrasa contre une voiture stationnée là. Repassant la première, il allait repartir en trombe lorsque trois hommes encerclèrent sa voiture en pointant droit vers lui leurs armes, déterminés à tirer s'il tentait quoi que ce soit.  

Lorsque ses hommes amenèrent près d'elle le forcené qu'ils venaient d'arrêter, et que celui-ci releva les yeux, Caterina eut le souffle coupé. Ne l'ayant pas revu depuis plusieurs mois, elle n'avait pas immédiatement reconnu Reed avec ce crâne rasé. Mais à présent, il était là, sous ses yeux. Elle fut alors totalement perdue. La situation était pire que tout ce qu'elle aurait pu craindre. Non seulement l'homme dont elle devait assurer la sécurité venait de mourir sous ses yeux, mais son ancien co-équipier avait tenté de fuire les lieux de l'attentat, et tout l'accusait à présent. Peu avant, lorsque le Président Sullivan accompagné de ses gorilles était entré dans l'hôtel pour éviter d'être la cible d'un nouvel attentat, elle avait croisé son regard et avait lu dans celui-ci qu'il allait lui demander des explications de tout ceci très rapidement. Elle allait devoir lui rendre des comptes, mais elle était pour le moment totalement perdue.  

 

A l'intérieur de l'hôtel, le Président Sullivan et sa conseillère avaient rejoint la chambre où avait été logé le couple murkistanais. Assise devant le président américain, Nazneen Radan qui avait assisté à la scène devant l'hôtel pleurait toutes les larmes de son corps. Assis à côté d'elle, le frère du défunt Président, Salim Radan (Duckas Coates), la soutenait. Depuis l'élection de son époux, elle craignait pour sa vie, sachant très bien que de nombreux opposants à son programme seraient prêts à tout pour l'empêcher de le mettre à exécution. Mais en venant aux Etats-Unis elle avait pensé qu'il y serait en sécurité plus que n'importe où ailleurs. Face à elle, Sullivan restait aussi droit que sa fonction l'exigeait. Un Président venait d'être assassiné sur le sol américain. C'était là la pire déclaration de guerre qu'on puisse lancer. S'adressant à son hôte, il lui fit alors une promesse.  

 

- Madame Radan, vous avez ma promesse que nous mettrons tout en oeuvre pour découvrir qui est l'instigateur de cet attentat. Toutes nos forces seront mobilisées sur cette affaire jusqu'à ce que nous le retrouvions, et celui qui a tué votre mari devra répondre de ses actes.  

- Je veux parler moi-même à cet homme, lui répondit-elle en relevant la tête, les yeux emplis de larmes et de détermination. Celui que vous avez arrêté devant l'hôtel. Il est clair qu'il est impliqué dans cette affaire, et s'il n'est pas le bourreau qui a exécuté mon mari, il doit savoir quelle est son identité. Il est au courant de quelque chose, et je veux être là quand vous allez l'interroger.  

- Madame Radan, êtes-vous sûre de vouloir assister à ça ?  

- Oui.  

 

L'épouse du défunt président semblait très déterminée. A ses côtés, Salim Radan semblait la soutenir totalement. A ce moment là, Caterina Sbrizi entra dans la suite, et tous les regards se tournèrent vers elle. Sullivan n'eut pas besoin de lui demander quoi que ce soit, elle savait ce qu'il attendait d'elle. Mais la situation était assez particulière pour qu'elle veuille en discuter en tête à tête avec le chef d'état.  

 

- Monsieur le Président, puis-je vous parler un instant seul à seul ?  

 

Sa requête surprit tous ceux qui se trouvaient dans la pièce, et un long silence suivit sa question. Finalement, Carl Sullivan se leva et, suivi de sa conseillère, se dirigea vers la pièce voisine en faisant signe à Caterina de l'y accompagner. Dès que la porte fut fermée derrière eux, le Président laissa éclater sa collère. "Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?!" hurla-t-il. A ses côtés, Jennifer Wade restait silencieuse mais n'en attendait pas moins des explications de la part de celle qui devait assurer la sécurité de l'hôte du Président. Face à eux, Caterina n'en menait pas large. Pour le moment, elle ignorait encore de quoi il en retournait, mais ils avaient arrêté un homme. Elle signala cependant au Président qu'il y avait un problème à ce niveau. Car l'homme en question était un ancien agent secret américain, ayant tout juste démissionné un an plus tôt, un ex-membre du MR-4.  

Un long silence suivit les déclaration de la jeune femme. Le Président la regarda sans trop savoir quoi penser, comme s'il s'attendait à ce qu'elle lui annonce soudain que ce n'était qu'une blague. Evidemment, il avait eut vent des récents actes de ce Mark Reed en Turquie, mais ce dernier avait été totalement blanchi des accusations portées contre lui à l'époque. Pour quelle raison aujourd'hui commettrait-il un attentat contre Radan ? Caterina n'en savait pas plus que lui, mais lui promis de lui apporter une réponse au plus vite. Pour le moment Reed était transporté dans des locaux sécurisés pour être interrogé. Elle avait tenu à informer en personne le Président, mais à présent elle devait se rendre en personne à la salle d'interrogatoire pour suivre celui-ci.  

Le Président lui fit promettre de le tenir informé en temps réel de toutes les avancées de l'enquête. La signature historique qui devait avoir lieu ce jour là venait d'être réduite à néant, et il tenait à faire la lumière au plus vite sur cette affaire avant que cela ne lui éclate à la figure et ne déclenche une guerre ouverte avec le Moyen-Orient. Caterina remercia alors le Président pour sa confiance, et lui promit de le tenir informé dès qu'elle aurait des informations. Lorsqu'elle quitta l'hôtel pour rejoindre son véhicule, son téléphone sonna. Elle décrocha, et faillit le laisser tomber à terre lorsqu'elle entendit l'objet de cet appel : Reed s'était échappé.  

 

Au volant de la voiture qu'il avait dérobée, Reed roulait à toute vitesse en direction du parking où il travaillait. Malgré la douleur, dûe à la blessure par balle à la hanche qu'il avait eut pendant son évasion, il ne pouvait pas se permettre de perdre du temps. Au téléphone, il avait demandé à James de pirater le système de sécurité de son parking pour récupérer la vidéo de surveillance sur laquelle apparaissait la berline qui lui avait échappée. Mais la vidéo avait été effacée, et la seule manière de pouvoir la récupérer était de s'emparer du disque dur sur place. Il fonçait donc droit vers son lieu de travail lorsque son téléphone sonna, affichant le nom de Caterina. Avant de le jeter, il prit un instant pour lui répondre.  

 

- Cat, je n'y suis pour rien dans cette histoire. J'étais venu sur place pour vous prévenir d'un risque d'attentat.  

- Je te crois, Reed. Mais tu dois te rendre, et nous laisser régler nous même cette histoire.  

- Je ne peux pas. Avant que vous ayez retrouvé la piste de ces hommes ils seront déjà loin, tandis que moi, j'ai déjà une piste. Le temps que vous m'écoutiez, elle aura déjà refroidi.  

- Arrête tes conneries, Mark ! s'emporta Caterina. On va être obligé de te traquer. Tu vas nous faire perdre du temps et des ressources qui seraient utiles ailleurs sur l'affaire. Dès que le Président apprendra pour ton évasion, il ordonnera qu'on te ramène à tout prix ! Tu sais ce que ça veut dire ?  

 

Evidemment, Reed savait très bien ce que cela sous-entendait. Mais il ne changerait pas d'avis. Avant de raccrocher, il salua son amie puis il jeta son téléphone par la vitre de la voiture, pour qu'on ne puisse plus suivre la piste de sa carte SIM. Désormais, il était à nouveau seul contre tous. Il pourrait bien faire appel à ce mercenaire qui l'avait aidé la fois précédente, Dakota Smith, mais cette fois-ci il n'avait pas le temps d'attendre qu'il le rejoigne. Il allait devoir faire seul, avec ses propres moyens. Et pour commencer, il devait se procurer la vidéo de surveillance du parking où il avait échangé des coups de feu avec les criminels qui avaient acheté le détonnateur. Avec l'aide de James, il pourrait tenter de remonter la piste de la berline et découvrir qui étaient ces hommes, et pour qui ils travaillaient.  

Tandis qu'il roulait droit vers le parking, à toute vitesse, Mark Reed eut une pensée pour Dina qui allait sans doute très rapidement apprendre de quoi on l'accusait. Son nom et sa photo n'allaient pas tarder à faire la une de tous les médias. Lui qui passait ses journées à suivre ces chaînes d'information continue allait se retrouver de l'autre côté du poste. Qu'allait penser Dina à qui il avait promis que tout ça n'était maintenant plus que du passé pour lui. Elle qui commençait à envisager à fonder une famille avec lui, allait tomber de haut. A croire que ce type de vie n'était pas faite pour lui. Peut-être n'allait-il même pas survivre à cette journée, mais peut-être aussi était-ce préférable ainsi pour Dina. Elle méritait de vivre une vie calme et sans histoire, et il n'était peut-être pas en mesure de la lui offrir.  

Reed arriva enfin à la hauteur du parking et s'y engouffra en trombe. Il avait très peu de temps devant lui avant que la CIA et le MR-4 ne remonte sa piste jusque là. Sans doute étaient-ils en train d'écouter ses dernières communications téléphoniques actuellement. Ils n'allaient donc pas tarder à débouler sur place. Il fallait qu'il s'empare du disque dur et qu'il disparaisse au plus vite.  

 

Dans la chambre d'hôtel des Radan, Nazneen affichait un visage inquiet. Qui était ce type qui avait débarqué à l'hôtel juste avant l'explosion de la voiture ? Quel était son lien avec l'affaire ? Son beau-frère Salim entra alors dans la suite, et la veuve l'interrogea pour savoir ce qu'il avait découvert. Ce type risquait-il de détruire tout leur plan ? Lorsque Salim lui avait expliqué que tuer Jamal était nécessaire pour leur cause, qu'en mourrant en marthyre pour leur cause il deviendrait un symbole, la femme du Président murkistanais avait eut quelques difficultés à accepter l'idée de sacrifier son mari, mais elle avait compris que c'était un mal nécessaire pour faire comprendre au peuple qui l'avait élu sur cette idée de paix illusoire, qu'il était impossible d'espérer le bien des Etats-Unis.  

Mais à présent, elle craignait qu'à cause de cet homme, leur plan soit découvert. Si jamais le peuple murkistanais découvrait que leur Président avait été tué non pas par les Américains, mais par ses proches, pour que son frère Salim prenne le pouvoir à sa place, le message qu'ils avaient voulu transmettre serait totalement éclypsé. Ils devaient donc au plus vite retrouver cet américain qui avait semble-t-il découvert ce qu'ils projetaient, pour le mettre hors d'état de nuire. Salim tenta de rassurer sa belle-soeur. Il avait des hommes déjà à ses trousses, qui ne tarderaient pas à mettre la main sur lui. Le tout était d'y arriver avant la CIA.  

 

De retour à la Maison Blanche, le Président Sullivan était en communication avec Caterina Sbrizi qui l'informait des dernières informations en sa possession. Elle tentait de le convaincre que Reed n'était pas un danger, ce que le Président avait du mal à comprendre. Même en partant du fait qu'il n'était pas impliqué dans cet attentat, le fait de savoir que cet homme était en liberté, et s'était lancé dans une chasse à l'homme à travers la capitale ne le rassurait aucunement. Pour lui la priorité était de l'arrêter afin qu'il ne puisse pas compromettre leur enquête. C'était un ordre, et il ne voulait pas que les sentiments personnels de Caterina puisse entrer en ligne de compte. Si jamais elle ne s'en sentait pas capable, il confirait le dossier à quelqu'un d'autre.  

Caterina abdiqua alors, et s'exécuta. Pour elle pourtant il était préférable de mobiliser ses hommes sur autre chose que la traque de Reed, mais elle se rassurait en pensant qu'en mettant la main sur lui ils pourraient poursuivre l'enquête qu'il avait lui-même entamée. Sans doute avait-il une piste, le tout était de découvrir laquelle. Le dernier appel qu'il avait passé parlait des vidéos de surveillance du parking où Reed bossait tous les jours. Mais lorsque ses hommes étaient arrivés sur place, le disque dur avait disparu et toutes les vidéos avec. En raccrochant le téléphone, Cat pesta contre son ami. Dans quoi avait-il encore été se fourrer !  

A la Maison Blanche, la conseillère du Président lui demanda de l'excuser un moment pour passer un coup de fil. Elle quitta le bureau ovale pour rejoindre une petite salle voisine, puis attrappa son téléphone portable. Lorsque Salim Radan décrocha, elle eut toutes les difficultés du monde à garder son calme. Comment cet ex-agent avait-il eut veut de leur projet ? Elle exigea que Salim règle cette affaire au plus vite, car c'était non seulement sa carrière, mais aussi sa vie qui était en jeu. Si on découvrait qu'elle était impliqué dans cet attentat, elle aurait le droit au même traitement que tous les terroristes aux Etats-Unis, et elle savait trop bien quel sort leur était réservé pour ne pas avoir envie de le subir.

Scénario : (1 commentaire)
une série A d'action de Kat Hana & Simon Tang

Jake Hopkins

Jessica Foster

Alec Lederman

Anusha Sahi
Avec la participation exceptionnelle de Tori Hunter, Duckas Coates
Musique par Raphael Hemmings
Sorti le 25 juin 2033 (Semaine 1486)
Entrées : 23 320 932
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