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BlackBird Studios (G-U) présente
Road Rage

 

Se rendant à Show Low sur une route désolée du Nevada pour une histoire de dettes ayant mal tournée, un gang de motards est alors pris en chasse par un camion fou, apparemment bien décidé à les éliminer un à un. Vince, le leader de la « Tribu », va alors s’engager dans une course contre la montre mortelle pour tenter de retrouver son fils et déjouer les pièges sanglants d’une guerre de gang sans merci …  

 

Inspirée d’une nouvelle de Joe Hill (Horns, Nosfera2), Road Rage complète une œuvre sanglante et captivante sur fond de guerre de clan. Il vous entraine sur les sentiers impitoyables d’un désert dompté par les cartels de la drogue et où chaque choix va s’avérer déterminant pour survivre au milieu de l’enfer…  

 

La post-production étant bouclée, BlackBird Studios est fier de vous présenter son premier film dont la sortie est prévu en Juillet 2034.  

 

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Un bungalow carbonisé fumait encore en plein milieu du désert du Nevada, les gyrophares bleus des pompiers se joignant au soleil et à ses rayons cuivre. Au loin, une trainé de poussière se profilait à l’horizon. Neufs cavaliers roulaient en ordre et pourfendaient l’air tel des aigles royaux, surfant le bitume sur leurs bécanes. Tatouages, lunettes et pour certains, blousons en jean ou de cuir flanqués d’un crâne à coiffe d’indien. La Tribu, le clan qui régnait sur le comté de Nye. Ici, ils étaient chez eux, et sur leurs terres, c’était eux les patrons.  

En tête du groupe, le leader les guidait. Par principe seulement, car ces routes, tout le monde les connaissait comme leur poche. Vince Adamson, cheveux longs d’un brun grisonnant et flottants sous son casque bombé, derrière ses traits tirés du visage, barbe de trois jours, une combinaison de mécano bleue, coupée en marcel, dévoilant les muscles de sa silhouette athlétique. A sa droite, il y avait Lemmy, le plus ancien. Des traits plus marqués, les cheveux aussi longs que lui, une barbe plus fournie, mais l’ancien s’avait aussi s’entretenir. Ils se ressemblaient d’apparence. Si Vince voulait savoir à quoi il ressemblerait plus tard, il n’avait qu’à le regarder.  

Soudain, l’un des gars qui se trouvait derrière eux, le plus jeune, doubla tout le monde pour se placer en tête du groupe. C’était Race Adamson. Vince détestait quand son fils faisait ça. Il regarda Lemmy. Sous ses airs de Bad Boy, se cachait un garçon arrogant et prétentieux. Vince fît signe du bras en direction de la droite. Ils savaient tous ce que cela signifiait : suivez-moi. Le groupe s’engagea sur l’intersection et Race dût faire demi-tour pour les rejoindre, de quoi énerver le jeune homme.  

La tribu se rend alors dans un cabanon perdu au milieu des collines. Seul un pick-up pourri stationnait à proximité. Dans la maison, Dean Clarke commençait à paniquer lorsqu’il vit les bikers de sa fenêtre arriver et s’arrêter devant chez lui.  

- Pourquoi on a pris la 65ème ? Dean aurait eu moins de chance de nous voir de l’autre côté ! dit Race lorsqu’il s’arrêta à hauteur du groupe.  

- Parce qu’on ne cherche pas à le prendre par surprise, la seule chose que l’on veut, c’est lui faire peur, seulement lui faire peur, répondit Vince.  

Race n’acquiesça pas, il n’avait pas la même vision des choses.  

- On entre, on prend le magot et on se tire ! Compris ? ajouta Vince.  

A l’intérieur, Dean se hâtait à faire ses affaires. Cheveux gras, le visage couverts de boutons et de croutes, duvet de barbe, c’était un ado sale et négligé qui portait des fringues longues, souillés et parfois déchirées.  

- Ils sont là ! cria-t-il.  

Les bikers faisaient le tour de la maison à la recherche d’une ouverture. Peaches et Lemmy voulaient rester en retrait.  

- Je vous accompagne pas… leur avait dit ce dernier.  

Vince frappa à la porte. Rien ne se passa.  

- Aller ouvre ! On sait que t’es là !  

A l’intérieur, Dean voyait leurs ombres défiler au travers de ses fenêtres. Toujours paniqué, il prit son téléphone et commença à appeler quelqu’un. En se dirigeant vers l’entrée, son sac à la main, il est soudain surpris par Race qui força la porte et s’approcha de lui, il recule doucement en raccrochant et faisant tomber le téléphone. Ses détracteurs commencèrent à entrer chez lui et à regarder partout, à fouiller dans toutes les pièces, ils cherchaient quelque chose. Race ramassa le téléphone et regarda le journal d’appel. Il s’adressa ensuite à lui :  

- Tu nous as fait un sale coup Dean, tu nous l’as mise à l’envers et on n’aime pas ça ! dit-il en s’approchant d’un air menaçant.  

Dean était leur fournisseur de meth, le cuistot. La Tribu venait de Vegas, ils se chargeaient ensuite de la vendre sur son territoire, mais son labo avait cramé et il leur devait un paquet d’argent. Baby John lui prit son sac des mains et compta les billets qu’il y avait dedans.  

- Ya pas plus de vingt milles là-dedans ! dit-il en donnant le sac à Doc.  

- Je n’y suis pour rien je vous le jure ! La thune à cramé avec et la came aussi ! se défendit le gamin.  

Ils le soupçonnaient d’avoir voulu se tirer avec l’argent en effaçant les traces derrières lui. Race l’empoigna et Dean tressaillit de peur.  

- Ne nous prends pas pour des cons ! Tu crois qu’on ne voit pas clair dans ton petit manège ? On t’a avancé de plus de vingt mille dollars pour ton plan, où est le reste du pognon ?  

- Je ne sais pas qui a fait ça je vous le jure ! Je n’ai plus ces foutus dollars !  

Vince prêchait un retour au calme, mais ce n’était pas le moment de se laisser berner. Ellis trouva un sachet de coke et ne pût s’empêcher d’y tremper le bout du doigt pour en sniffer, mais il n’y avait aucune trace de ces cristaux de Meth. Roy s’exclama en dégainant sa machette :  

- Hé Clarke, t’a meuf est là ? Si elle nous suce tous, on est prêt à effacer 200 dollars de dettes !  

La nana se cachait dans la salle de bain, adossé contre un mur, entre le lavabo et les toilettes, elle portait un sweat orné du nom « Corman University ». Elle tenait un flingue dans ses mains, terrifiée. L’arme pointée vers la porte, prête à tirer, elle tremblait, pleurait et entendait toute la seine en serrant ses dents abimées. Elle avait dix-sept ans, grand max, et complètement défoncée à la meth. Les bikers commencèrent à fouiller la maison de fond en comble. Dans les tiroirs, les placards, les matelas… Roy ouvrit la porte de la salle de bain pour aller pisser. Il sortit sa verge et balança la tête en arrière pour se préparer au soulagement. Il n’avait pas encore vu la nana qui n’était pourtant blottie qu’à quelques mètres de lui dans la pénombre. Elle interpréta mal le geste de Roy. PAN ! PAN ! La fille tira avec son .22 mais elle manqua l’homme malgré les deux tentatives. L’une des balles se logea droit dans le plafond et il eut juste le temps d’esquiver la deuxième.  

- Arrgggggghh ! Salope !  

Elle avait manqué Roy, mais lui et sa machette ne l’avait pas raté. Accompagné de cris de souffrance et de terreur, la pièce se transforma en bain de sang.  

- Bordel ! cria Vince en comprenant ce qui venait de se produire.  

Dean paniqua et tout partit en vrille. Dean s’écarta de Vince et s’adossa à l’évier. Il avait les yeux grands ouverts et hagards. Il tapotait derrière lui à la recherche de quelque chose pour se défendre.  

- Noooon ! Qu’avez-vous fait !  

Race posa sa main sur son flanc. Vince tendit la main vers lui :  

- Dean…  

Dans un élan de panique soudain, le garçon traversa la pièce en courant et sortit par la porte. Race dégaina alors un révolver et lui tira dans le dos à plusieurs reprise et ainsi jusqu’à ce que le gamin s’écroule au sol. La chute créa un saut de poussière qui se déposa alors sur son corps inerte. Les effusions de sang avaient souillé le pan de la porte. Tout le monde resta figé, les regards se croisèrent. Après ce retour au calme, Vince fit des allers-retours en se tenant la tête, comme s’il essayait de réaliser le cauchemar qui venait de se produire… Les Bikers observaient la scène de crime, ils devaient établir un plan au plus vite. La police avait-elle été alertée ? Non bien sûr, ils étaient paumés au milieu de nulle-part… Lemmy et Peaches rentraient dans la maison après avoir entendu le coup de feu mortel, tandis que Roy revenait de la salle de bain, le visage et la machette perlant de sang.  

- Merde ! cria Vince en envoyant voler du bras le matériel de toxico qui était sur le rebord de l’évier.  

Il remettait son visage entre ses mains en essayant de ne pas se tacher avec le sang qui lui avait explosé dessus. Les autres restaient toujours silencieux, perdus dans leurs pensées profondes. Avaient-ils réellement tous conscience de ce qu’ils venaient de faire ? Lemmy était persuadé que non et regardait tout le monde d’un air las et accablé. Vince essaya de ne pas s’énerver contre Roy, même s’il avait une furieuse envie de lui en coller une. Il s’approcha de son fils :  

- Depuis quand t’as un flingue toi ?  

- Je te rappelle qu’il t’a sauvé la vie ! rétorqua Race.  

Vince aurait bien voulu vérifier le pouls du gamin, comme si il y avait encore un espoir de survit. Mais vu l’état de sa boite crânienne, il se dit qu’il perdrait son temps. Les choses étaient partit en vrille, il en voulait à tout le monde, et en même temps à lui-même, mais ce n’était pas à lui de porter le chapeau. Et puis, à quoi bon remettre la faute sur quelqu’un ? Comme si il s’agissait de la priorité.  

- Alors… On fait quoi maintenant grand chef ? lui demanda Race.  

- On brule tout ! On crame cette foutu baraque et on efface jusqu’à la plus petite trace de nôtre passage ici ! dit-il d’un ton déterminé en quittant la pièce.  

 

Les neufs motards enfourchaient leurs bécanes et quittèrent les lieux, Race en tête, tandis que Lemmy regardait la maison se faire dévorer par les flammes. Ils venaient de détruire des années de business. Non pas par inadvertance, ni par mauvais calcul commercial, non, tout cela était la faute d’inconscients drogués qui ne savaient pas ce qu’ils faisaient…  

 

 

 

Quelques heures plus tard, la Tribu fuyait le lieu du massacre, les têtes dans les pensées. Un camion-citerne doubla le groupe avec une vitesse excessive, tout le monde le regarda passer sans y prêter attention, Vince toujours en tête, fût une fois encore doublé par Race. Il avait pris cette habitude depuis qu’il était revenu dans le Nevada après deux ans passés à l’armée. Il les devançait parfois de plusieurs dizaines de mètres, comme pour montrer à tout le monde que lui seul pouvait tenir la route. Vince regarda alors Lemmy, avec un air d’agacement. Ils étaient vétérans tous les deux, tout comme Peaches d’ailleurs, ils se comprenaient. Vince avait rencontré Lemmy au Viêt-Nam, alors qu’il servait dans la même compagnie. Ce dernier avait toujours sût couvrir ses arrière et cela n’avait pas encore tout à fait cessé. Vince redoubla son fils et lui fit signe. Race ne voulait pas s’arrêter, mais il l’y avait forcé.  

- Suis-moi…  

Ils s’arrêtèrent à l’Owen’s Cofee, accueillant ce matin-là quelques routiers. Ils descendirent de leur moto, Race prenais peut être la tête sur la route mais il était le dernier à poser le pied par terre.  

- Tu devrais parler à ton fiston… dit Lemmy en retrait.  

- Pas ici Lemmy…  

- Si ici !  

- Et parler de quoi ? il n’y a plus de Clarke ni d’argent, on a plus rien à faire, pas ce matin en tout cas…  

- Je ne crois pas que Race soit du même avis, les trois quarts du temps il est en pétard contre toi et je vais te dire autre chose ; Race à mis certain des gars dans la combine et a fait miroiter le paquet à se faire en s’associant à Clarke, si nous on se pose des questions sur ce qu’on va faire ensuite, c’est peut-être pas son cas, il a forcément un plan…  

Baby John prit alors la parole :  

- Qu’est ce qu’on va faire maintenant qu’il n’y a plus de Clarke ni de meth ? Moi je vais vous le dire ! Tous nos acheteurs à qui on a promis cette putain de came vont se barrer et vont aller se fournir à ces chiens NightHawks, voilà ce qu’il va se passer ! Ou alors un autre type reconstruira un autre réseau ici et on sera la risée de tout le Nevada ! On ne peut pas laisser passer ça bordel, c’est une guerre qu’on mène, pas une vente de sex-toys !  

- Ce n’est pas la priorité ! rétorqua Lemmy.  

- On se barre de du secteur et on fait profil bas. Je ne veux entendre personne parler de cette histoire, on oubliera tout quand on sera à Vegas…  

Voyant que les trois-quarts du groupe n’acquiescèrent aucune réaction à ce discours, Vince compris que Race avait préparé autre chose et ils étaient prêts à le suivre. Il attendit que tout le monde soit rentré dans le café et alla voir Race qui était encore sur sa Harley garée à quelques mètres d’un camion-citerne imposant  

- Alors t’as un plan ?  

- Ah ah ! Tu me demande ce qu’on doit faire maintenant ? Je croyais que c’était à toi de prendre les décisions ?  

Race croyait légitime le fait qu’il devrait prendre la place de Leader au détriment de son père, Vince, lui qu’il jugeait incompétent.  

- Je te rappelle que c’est toi qui nous a foutu dans cette merde ! Sans tes idées de petit génie nous ne serions pas des meurtriers à cette heure-ci et Clarke et la Gamine au sweat seraient encore en vie !  

- La nana a failli buter Roy c’est parti en couille on y peut rien ! C’est deux-là n’étaient que deux putains de camés, rien de plus. Si on va sur la 6, on pourra être à Show Low en 3 heures.  

- Ya quoi à Show Low ?  

- La sœur de Clarke, il était au tel avec elle quand je suis rentré, pourquoi il lui parlait quand il nous a vu débarquer à ton avis ?  

- Peut-être pour lui dire au revoir…  

- Non, pour la thune ! On s’est fait enfler de 60 000 $, l’argent est forcément chez elle, on pourrait commencer par là.  

- Elle n’a peut-être rien à voir avec la meth, on a causé assez de problèmes ces derniers jours, je ne dis pas que tu as tors, mais il a pu enterrer la thune n’importe où, on n’est même pas sûr qu’il soit réellement responsable de tout ça…  

- Il voulait bruler les pistes bordel ! Et s’enfuir avec le magot pour se refaire une vie avec sa garce de petite amie, Il a perdu au max la moitié de l’argent, mais il n’y a pas moyen que Clarke est placé 60 000 dans cette caravane, écoutes, j’ai mis 6 mois à monter ce business, et je suis pas le seul à avoir miser gros dessus , parler ne résoudra quedal, il faut aller à Show Low pour récupérer notre fric, elle y est encore, jusqu’à ce qu’elle apprenne que son frère et sa meuf se sont fait dessoudé !  

- Baisse d’un ton tu veux, l’argent et tes six mois sont partis en fumée, faudra t’y faire…  

La discussion s’apaisa et s’interrompit quelques instant, laissant les deux hommes dans leurs pensées.  

- Ecoute, repris Vince, je sais que j’ai été absent un paquet de temps et qu’il y a des trucs pour lesquels je suis passé à côté…  

- Quelques trucs ? le coupa Race. Tu as été le plus gros connard que j’ai connu !  

- Eh ! Oubli pas que je suis ton…  

- Un vrai père ne fait pas ça ! Tu nous as abandonné maman et moi alors que je n’étais qu’un gosse ! J’ai perdu toute ma jeunesse à attendre ton retour, pour avoir une vie normale et en échange, je n’ai eu que des échecs mêlés à des regrets ! Tu n’as pas eu les couilles d’élever une famille et maintenant tu viens quémander la juste considération ? Il secoua la tête en signe de dépit. Ce que je vois maintenant, c’est un leader raté, hanté par ses vieux fantômes de guerre, à la poursuite d’un passé qu’il ne rattrapera jamais !  

Race lança avec rage la bouteille de bière qu’il avait dans la main sur la citerne derrière lui, les éclats de verres firent vaciller les yeux de Vince.  

- Un pauvre type qui vient de rentrer dans la catégorie des vieux croulants de la Tribu, comme Lemmy avant toi. Les époques évoluent et les choses changent, la Tribu doit retrouver un chef…  

Il tourna les talons de ses rangers, déterminé et partit en direction du café. Vince était resté silencieux.  

- Je vais vous suivre jusqu’à la 67, interrompit Vince, après on prendra la direction de Vegas avec Lemmy, on se retrouvera là-bas.  

Race s’arrêta un moment, regard au sol, puis entra finalement dans le café. Vince observait les gouttelettes de bière perlant sur le logo de l’entreprise du transporteur « Laughlin », avant que Vince ne s’aperçoive que c’était celui qui les avait doublé tout à l’heure. Un homme était dans le camion, son gros bras dépassait de la fenêtre de la cabine, il tenait une cigarette entre ses doigts, son avant-bras était tatoué d’une tête de mort transpercée par une épée, Vince essayait de voir l’homme dont on ne pouvait distinguer le visage, il jeta son mégot d’une pichenette et partit avec son camion qui laissa une épaisse fumée derrière lui, de toute façon personne ne voudrait être impliqué dans leur merdier.  

Vince rejoint les autres dans le café et s’assois à la table de Lemmy à l’écart Race qui était assis avec les autres.  

- Ce qui m’a décidé, c’est que je n’aurais pas à payer pour une vasectomie… J’essaye de lui apprendre à avaler correctement » disait Doc en parlant de ses expériences conjugales.  

Le blond à lunette et à la queue de cheval faisant marrer tout le monde. Vince demanda à Lemmy ce qu’ils feraient une fois qu’ils seraient à Vegas. Selon lui, ils devaient fuir, sans jamais se retourner.  

- On ne serait pas les premiers mon pote, t’as vu ce que Roy a fait à cette fille ? Elle n’avait que dix-sept ans…  

Il était persuadé que certain des gars suivrait Race jusqu’à Show Low et que les plus malins disparaitrons dès qu’ils le pourront pour démarrer une nouvelle vie, Roy, Dean, Ellis, Doc, Baby John, ils étaient dangereux. Trop d’argent avait été investi dans la meth, ils ne lâcheraient pas l’affaire, et en plus de vendre, la plupart en consommait. Qui a part des camés se promènerait avec une machette ? Tous en consommait, Clarke en consommait et la fille aussi.  

- A dix-huit ans j’ai tué mon frère en conduisant bourré, puis j’ai essayé de me tuer en m’enrôlant dans les marines, mais les Viêt-Cong ne m’ont pas fait se plaisir. Comme toi j’ai été en taule mais le pire dans tout ça, c’est l’odeur d’aisselles et de trous du cul…  

Lemmy savait qu’un certain Lou Refus avait ouvert un garage à Denver, il se demandait s’il avait besoin d’un mécano. Roy ou un autre finira par se faire coincer et il fera tomber tout le monde…  

- Tu penses que Race feras partit de ceux qui partiront ? demanda Vince à Lemmy.  

Ce dernier fit la moue pour lui exprimer son scepticisme. Doria, l’une des jeunes femmes du bar vint alors saluer tout le monde grand sourire et s’assoir sur Race en l’embrassant.  

- Hmmm tu sais que tu m’as manqué toi, j’ai des tas de trucs à te montrer, tu ne veux pas qu’on monte dans un des chambres de là-haut pour en discuter ? lui chuchota race.  

- Tu vas devoir t’abstenir chéri, tu auras ce que tu veux quand on sera à Vegas…  

Doria était la fille du patron, qui voyait d’un très mauvais œil les relations de sa fille, au bar, il n’esquissait pas le moindre sourire.  

 

 

La Tribu reprenait la route en direction de Show Low. Ils rattrapèrent le camion marqué «Lauglin » dans l’après-midi alors qu’il peinait dans une cote. Ils furent surpris de le revoir ici, il avait dut faire une pause quelque part. Cela pouvait être le hasard, mais ça intriguait Vince.  

- Putain de camion ! Vire ton gros derche de là !  

Après un bon kilomètre passer derrière ses gaz d’échappement à s’étouffer et ne rien voir de la route, Race pris la décision de lui passer devant, mais le type semblait vouloir pousser sa machine de plus en plus vite « Meeeep meeeep ! » Une voiture qui venait en face força Race à se rabattre juste devant le poids lourd et manqua de le foutre en l’air de peu.  

- Putain Race t’es complètement dingue ! cria Peaches.  

- Ferme-là !  

Le reste du groupe, toujours au cul du camion voulait également prendre les devants pour se défaire de la situation. Le chauffeur, leur fit signe de passer pour le doubler, une cigarette toujours au bout de ses doigts. La voie était libre. Ils le doublèrent après qu’il est légèrement ralentit pour laisser Race respirer et jetèrent un coup d’œil en direction de la cabine. Une fois encore, seul son tatouage de tête de mort à l’avant-bras était visible, son visage était masqué dans la pénombre. Mais s’en était fini, il était loin maintenant, Vince s’était inquiété pour rien…  

La moto de race eu un problème d’échappement, il avait dut pousser sa bécane trop fort tout à l’heure et Roy ne put s’empêcher de lâcher une réflexion à son encontre :  

- Ce n’est pas de notre faute si ta trottinette Jap est pourrie !  

Une réaction qui amusa Peaches et Ellis. Ils devaient rejoindre la ville la plus proche à quelques kilomètres, mais la route était en travaux, impossible pour eux de se taper plusieurs kilomètres dans la poussière.  

Ils rejoignirent un burger à quelques kilomètres, la moto avait tenu le coup jusque-là, par chance il y avait aussi un stand de maintenance mécanique pour les réparations. Vince se rendit alors compte que le camion-citerne était encore là, garé à quelques mètres dans le parking à routiers.  

- Bordel, il est encore là lui ?  

A ce moment précis, Vince pensais qu’il les suivait et avec ces conneries de tout à l’heure, il voulait s’expliquer avec lui. Il laissa les autres à la moto et entra dans le burger en faisant semblant de passer commande. L’établissement était remplit de ce genre de mecs, ça pouvait être n’importe qui. Caché derrière son menu, Il balayait le self de ses yeux à la recherche d’un bras tatoué d’une tête de mort, mais ne trouva pas.  

- Je peux vous servir quelque chose ? demanda la serveuse.  

Un peu gêné de la situation, Vince hésita et refusa avant de quitter le burger en observant chacun des routiers qu’il croisa. Roy Vint à l’encontre de Vince :  

- Putain regarde le camion ! Cet enculé est ici il faut aller le trouver et lui faire la peau, personne ne se fou de notre gueule sur notre territoire !  

- Hé du calme ! Je ne l’ai pas vu dans le burger et on ira trouver personne compris ? Roy exprima son mécontentement.    

 

 

Ils reprirent la route. Le soleil se couchait et Vince observait avec toujours autant d’admiration le paysage et ce crépuscule venant se tapir au loin, derrière les montagnes du Nevada. Ce moment-là, il l’attendait chaque jour avec impatience. C’était ce qu’il avait cherché toute sa vie, libre à la selle de sa Harley, glissant sur le bitume droit vers l’horizon, comme s’il songeait à laisser tout son passé derrière lui, en route pour l’infini, sans rien ni personne pour l’arrêter et cela jusqu’à ce que vienne son heure. Il avait trouvé son paradis, un paradis dans lequel il pouvait libérer son esprit à chaque instant. Si Vince avait sût comment parler à Race, il n’y aurait pas eu de Falloujah et de renvoi pour désertion… Et pas de Dean Clarke et de labo à Meth… Ni ce besoin de rouler en tête à 120… Vince s’est dit plusieurs fois que c’est lui que le gamin essayait de laisser derrière, il avait essayé toute sa chienne de vie ! C’est alors que sa vue fut troublée par la vision du string rose qui dépassait du pantalon moulant de Doria, Race venait encore de se placer devant lui. Cette fois-ci, il ne regarda pas Lemmy pour avoir son soutiens, il en avait assez, il devait régler cela seul. Il enclencha les gaz pour doubler Race, mais ç’est alors qu’il entendit le grondement du moteur du camion-citerne qui venait de les rattraper.  

- Putain mais qu’est ce qu’il nous veut ce type ? cria Doc.  

« Broooooonk ! » Le colosse vînt se dresser juste derrière eux, d’un air menaçant, une tête de bison en os était accroché au bout du pare-chocs, il accélérait de plus en plus et se rapprochait au plus près de Dean.  

- Ce malade va me broyer !  

Soudain le camion les doubla à une vitesse folle et vint se placer devant Race, en tête, en renvoyait ses gaz d’échappement dans leur visage et en leur masquant la route. Les bikers s’observèrent un par un, quelqu’un devait trouver une solution. Qui d’entre Vince et son fils allait la prendre ? Race profita de la situation pour une prise de décision :  

- Regardez, il nous fait signe du bras de passer, on double ce fils de pute !  

Race déboita.  

- Nooon !! cria Vince.  

- Un autre camion venait en sens inverse et Race se rabattu de justesse derrière la citerne « Hoooooooooonk !». Le souffle déstabilisa Race qui tenta de reprendre son équilibre malgré le manque de visibilité.  

- Non de dieu ! Mais il lui arrive quoi ?  

Cette fois c’était clair, ce type avait voulu les tuer. Il ralentit soudain brutalement, les bikers s’engagèrent par la gauche, par reflexe, et se dépêchèrent de doubler le camion.  

- On fonce !  

Mais alors que la majeure partie du groupe avait doublé le camion, le monstre d’acier se rabattu sur Baby John par le flanc. « Boom ! » Le choc fût violent et lui et sa moto se retrouvèrent sous la citerne, son casque de protection ne lui servit à rien lorsque les énormes roues arrières écrasèrent son corps avant de reprendre ses entrailles sur le bitume tranchant.  

- Non Joooohn !!  

Dans la foulée de sa manœuvre, le camion heurta Doc, qui s’était retourné pour voir ce qui était arrivé à son pote. Le choc les éjecta lui et sa moto. Pour Vince, tout autour de lui se passait au ralentit. Les gars qui criaient, le bruit effrayant du moteur qui les menaçait derrière eux, le rêve s’était en un instant transformé en cauchemar, et l’un des leur, l’un de leur frère, n’était maintenant plus qu’une mare de sang. Il voyait Doc venir percuter le sol violemment avant de se trainer sur plusieurs mètres à cause de la vitesse. A peine retourna-t-il son visage ensanglanté, que la roue avant de sa Harley vint s’écraser sur sa tête. « KR-ZAAS ! » Des centaines de kilos projetés à une telle vitesse l’écrabouillèrent instantanément. Ce qui restait de la moto fût broyé par le poids du camion.  

- Bordel il va tous nous tuer ! cria Race.  

Le colosse continuait sa course folle, alors qu’ils entamaient une descente, il était lancé à pleine puissance. Pour Vince, le type dans le camion n’avait pas perdu l’esprit, il était clair qu’il voulait leur faire la peau, mais ce n’était pas le moment de réfléchir à pourquoi. Ils pouvaient distancer le camion en côte, mais il n’y en avait pas avant 30 kilomètres. Dans la panique, ils avaient raté la sortie qui allait sur Show Low. En bas, la route se séparait en deux. L’une, celle de droite, allait sur la 95 et sur Tonopah. Il devait plutôt aller à gauche, sur la 6. Mais ils devaient bifurquer au dernier moment pour ne pas que le camion ne les suive. « Skriiiiiiiit » Après Doc, ce fut au tour d’Ellis d’y passer. Après être tombé de sa bécane, son blouson s’accrocha en dessous du pare-chocs et il fut trainé sur le bitume jusqu’à ce que sa peau et ses membres ne soit partit en Lambeaux. Ses entrailles laissèrent une trainée de sang sur plusieurs mètres.  

- Oh merde putain !!  

- Dean fut poussé à son tour et éjecté sur les rambardes de sécurité. A cette vitesse, ces machins-là étaient des lames de rasoir, qui sectionnèrent son corps en deux.  

- Nooooon Deeaan !  

Deux des leurs avaient encore subi le châtiment de ce démon. Le camion se foutait d’eux avec son klaxon : « Brooonnk ! Broooonk ! Brooonk ! » Ils ne pouvaient devancer le camion, ni revenir en arrière, de peur de finir comme les autres. Pour se sortir de là, Vince pensa à quelque chose de désespéré, le Morse. Vince prit les devants. Il savait que Lemmy et les autres comprendrait, mais Race ? « Click, Click… Click » Vince fit clignoter ses feux et mine de montrer la droite avec son bras.  

- Faites que ça marche !  

A l’intersection, lui, Lemmy, Roy et Peaches avaient compris le message et ils tournèrent à gauche au dernier moment.  

- On a réussi ! Le temps qu’il fasse demi-tour on sera… Non Race !  

Race n’avait pas capté le signal et avait bêtement tourné à droite. Pire, il avait cessé de regarder les autres quand il avait compris que le type voulait leur peau. Etait-ce la panique ou un égoïsme tout animal ?  

Vince, il faut faire quelque chose pour ton fils ! s’indigna Peaches.  

Il regarda Race s’enfuir d’un air impuissant, poursuivi par le camion.  

 

 

Les derniers membres de la Tribu tentèrent de rattraper le camion, jusqu’à ce que les traces de pneus s’arrêtent, prenant la direction hors de la chaussée.  

- Ils sont parti par-là ! cria l’un d’eux en indiquant un escarpement terreux et poussiéreux, bien moins praticable que les confortables sentiers goudronnés.  

- On ne peut pas passer par-là, on bousillera nos bécanes et on pourra dire adieu à ton fils, Vince… lui dit Lemmy.  

- Bordel mais qu’est-ce qu’on fait alors ? On reste là à se regarder ? Sans rien faire ? Ils doivent-être déjà loin maintenant !  

- Si on retrouve ce fils de pute, je le crame vivant et je donne ses couilles à bouffer aux coyotes !  

- Quand on le retrouvera c’est lui qui te fera bouffer tes couilles, pauvre con, t’as pas remarqué comme ce type est complètement taré ?  

- Fermez-là putain ! On va trouver une solution ! dit Vince.  

- Une solution ? Putain mais Vince, ce mec a buté la moitié des nôtres et il va bientôt se faire un plaisir de faire encore deux autres victimes, voire même les torturer. Tu peux dire au revoir à notre petite tribu de camés…  

- Ne remet pas la faute sur moi tu veux ! C’est à cause de vous ce qui s’est passé avec Clarke.  

- On n’est même pas sûr que cela est quelque chose à voir avec Clark. répliqua Lemmy.  

- Bien sûr que ça à voir ! C’était peut être l’un de ses acheteur, ou bien Clarke bossait peut être pour lui !  

- Vince savait que le routier avait surpris sa conversation avec Race l’autre fois au café. Il avait bien sa part de responsabilité, mais ne voulait pas se l’avouer. Roy suivait la discussion attentivement, le regard apeuré. Il ne disait rien depuis tout à l’heure, mais soudain, il paniqua, et fit lâchement demi-tour en faisant crisser ses pneus.  

- Rooooyyy ! Reviens là sale pourriture ! cria Vince en lui lançant une pierre.  

«Pas de retraite, pas de capitulation » endossait-il pourtant fièrement sur son veston noir. Etait-ce par instinct de survie ou par la peur des responsabilités que sa lâcheté prenait le pas sur sa loyauté envers la tribu ? De toute façon, peu importe où il irait, les routes n’étaient plus sûr dans le coin. Les autres le regardaient fuir, impuissants. Vince était perdu, mais il tentait désespérément de s’accrocher à son intégrité. Il voulait se convaincre que les choses étaient sous contrôle. Ils se rendirent compte qu’ils avaient quitté le comté de Nye depuis longtemps et qu’ils se trouvaient à présent sur celui d’Esméralda, le territoire des Nighthawks. Ils devaient voir le sens des priorités : Race, la retraite et la sécurité, leurs frères à enterrer… Ils ne devaient pas demander de l’aide de la police, l’histoire les remontrais trop facilement au meurtre de Clarke. Vince demanda à Lemmy de lui donner son « Little Boy », une grenade incapacitante M-84, aussi appelés flash bang. Il décide d’y aller, tout seul, tandis que Lemmy et Peaches devaient s’occuper des corps…  

Je vais retrouver Race… Quand vous aurez fini, on se retrouve à Lone Mountain, à l’Ouest, c’est compris ?  

 

Le soleil se couchait loin derrière les montagnes du Nevada et la nuit froide s’abattait sur Tonopah, ne laissant que les lumières de la ville éclaircirent le chaos. Vince pénétra dans la ville, en plein cœur du territoire ennemis, en tachant de ne pas trop attirer l’attention sur lui. Il semblait connaitre les lieux.. La guerre, autrefois menées par des raids meurtriers, fusillades et assassinats, qu’on pouvait qualifier de « loyale », s’était transformé en une guerre de trafics de drogue, de business. Il ne put que contempler les ravages de la drogue. Tonopah, fief d'une communauté fragile, droguée et dangereuse. Ici, les dirigeants étaient pourris jusqu'à l'os. De la police du comté aux professionnels de santé véreux, des petits marchants aux grandes institutions publiques. Vince surpris le shérif et ses hommes en discussion amicale avec des dealers, tandis que ces derniers leur remettaient une dose. Bien évidemment, des gens normaux vivaient au beau milieu de cet enfer. De bons citoyens américains condamné à subir les répercutions d'un trafic mortel. Une population portant les séquelles des fusillades, des enlèvements, des rackets... Tant d'années de malversations payées par les innocents. Les murs des bâtiments, s'habillaient parfois de tags qui indiquaient des points d'échange, arboraient tristement les photos des victimes de tout ce fléau. Parmi celles-ci, des proches laissaient des petits mots, des bouquets, des dessins d'enfants... "Pour toi qui est partit faire un long voyage... je t'aime papa", avait dessiné la petite Rosita, âgée de 6 ans, à côté d'une photo d'elle et son père à l'époque ou le bonheur se lisait encore sur leur visage.  

Il gara sa moto à côté d’un bar à strip-tease, parfaitement voyant grâce à ses lumières pétantes et animées. Vince se serait cru à Vegas. Il pénétra à l’intérieur et s’assis au bar avant de demander à voir une certaine « Mary ». Le vieux et gros barman posa alors son comics « The Cape » et s’absenta. Vince regardait les strip-teaseuses sur leurs pole-dance, au milieu de dizaines de membres de Nighthawks venus s’amuser. Malgré sa méfiance, l’un semblait le reconnaitre et vint discuter avec lui pour en savoir plus. Plutôt jeune, les cheveux châtains, mi- longs, coiffés en brosse vers l’arrière, Vince faisait profil bas.  

- J’ai l’impression d’avoir déjà vu ta gueule quelque part. Pourtant tu n’es pas d’ici, je sais reconnaître les étrangers de ceux qui ne le sont pas.  

- Les doutes du bikers s’accentuaient, mais le barman arriva à temps et invita Vince à se rendre dans l’arrière-boutique.  

- Elle vous attend.  

 

Il y retrouva Mary, femme de son âge, style punk, c’était la femme du patron, Heavy Jack, également le leader des Nighthawks. Mais Mary était également l’ex compagne de Vince. Voilà les raisons pour lesquelles il connaissait les lieux. Il enleva sa veste et la laissa sur une chaise.  

- Faut être sacrément couillu pour te ramener à Tonopah. Ici y’en a aucun qui soit un enfant de cœur, et voir un mec de la Tribu trainer sur leur territoire ne vas pas les remplir de joie et si Heavy Jack te voit ici avec moi on est mort ! Qu’est ce qui t’amène ? demanda-t-elle.  

- On a eu des emmerdes…  

- Vous êtes encore dans la meth ?  

- Notre cuistot nous la mise à l'envers, on se rendait a Show low pour récupérer ses dettes, là ça a mal tourné...  

- Je suis au courant pour votre fournisseur, et pour son labo...  

- Vince eu un flash du camping-car en train de brûler.  

- Bordel c'est vous qui avez cramé son camping-car je me trompe ?! Vous avez enfreint les règles...  

- C’est toi qui donne des leçons alors que tu te trouves la ?  

- Je cherche Race, ton fils... il s'est enfui vers le sud alors qu’un camion nous prenait en chasse, il a buté la plupart des nôtres et Race est peut-être déjà mort à l’heure qu’il est !  

- Mary eût une seconde de fébrilité, qui s’estompa rapidement.  

- Les sentiments, ce n’était pas son truc, mais Vince savait qu’elle ressentait une once d’inquiétude maternelle au fond d’elle. ;  

- Tu viens ici parce que tu crois que les nighthawks sont responsables de ça ?  

Vince ne répondit pas…  

- Même s’ils en mourraient d’envie ils ne le feraient pas de cette manière.  

- Alors peut-être est-il venu ici p …  

- Fuir le loup pour se cacher dans sa tanière ? Ça m’étonnerait. Il n’y a aucune trace de Race ici et je serais au courant si tel était le cas.  

Vince eu un rire nerveux.  

- Tu as l’air tellement convaincu de leur loyauté envers toi ! Tu crois qu’ils te disent toute la vérité ? Qu’ils sont prêts à tout pour te protéger ?  

Stella fuyait son regard  

- Peut-être…  

- Tu… Tu ne les connais pas en réalité ! dit-il d’un revers de main. Je le vois dans ton regard.  

Stella s’énerva :  

- Peut-être… Peut-être ! En tout cas Race n’est pas ici, il n’est pas à Tonopah…  

Ces dernières paroles résonnèrent lourdement dans la pièce, avant que Stella ne lâche un « désolé » comme un aveu d’impuissance.  

- Un routier est venu ici il y a peu, il portait un tatouage avec une tête de mort sur l’avant-bras, visiblement, il était au courant pour l’histoire de Clarke et il voulait en savoir plus sur l’affaire. Je n’en sais que très peu sur le symbole de son tatouage, mais si j’étais vous, je ne lui aurais pas cherché d’ennuis… Si c’était un client de Clarke, vous l’avez vachement énervé... Ce que je sais sur lui, c’est qu’il venait de Corman.  

- Ca pourrait être n’importe qui, une ancienne connaissance, l’un des nôtres… Il y a trop de piste à explorer, je veux en savoir plus sur le symbole que représente le tatouage. lui dit Vince.  

Stella hésita…  

Elle l’emmena en sous-sol, dans une sorte de cave, pleine d’étagères où s’empilaient des centaines de documents. Vince croisa des gravures représentant les symboles de tous les gangs de bikers de l’état. La tribu y était, mais également celui du routier, la tête de mort et l’épée. Il s’agissait en fait d’une carte, délimitant chaque territoire de l’état et indiquant les gangs par lesquelles elles étaient régies. Des tas d’annotations trônaient aux abords des frontières tracées en verts et en rouge.  

- Rouge, les frontières ennemies.  

Sur l’emblème de la tribu l’une d’elle indiquait « A éliminer » Vince se retourna pour contempler les collections manuscrites. Des bouquins réunissaient des infos sur chaque gang et chaque territoire du Nevada, ainsi que des plans stratégiques pour leur business.  

- Les fils de putes… Depuis quand cet abrutis de Heavy Jack a appris à lire ? Vous avez l’air bien au courant de ce qui se passe dans l’état…  

- Vous êtes encore à la ramasse… Le business de moyen-âge est fini depuis une plombe, maintenant la plupart des gangs travaillent pour un gros revendeur à Vegas. Ils produisent, achètent à bas prix, transportent là-bas et touchent plus de 130 % du prix initial. En plus ça créer des partenaires commerciaux, les gens sont obligées de s’allier…  

- Seigneur…  

L’un des livres l’intéressait plus que les autres, il portait l’emblème de la tête de mort à l’épée. Les premières pages constituaient principalement des centaines de pages de journaux, photos à l’appui, recensant des meurtres sanglants s’étant produits à l’Ouest de l’état : « Les Teamsters font de nouvelles victimes », « Règlement de compte à Reno… Un adolescent massacré à la scie », « Les fantômes de sang terrorisent les terres de l’ouest. » « Multiples décapitation publique à la hache en plein centre-ville de Carson, les bourreaux de l’enfer se revendiquent de la Teamster… » Vince remarqua une photo sur laquelle une dizaine d’entre eux posaient fièrement devants leur camions qui dressaient tous sur leur pare-chocs une tête de buffle. Chacun de ces hommes pouvaient être celui qu’il cherchait, malheureusement, il n’en saurait pas plus là-dedans…  

Pourquoi l’un de ces Teamster leur en voudrait ? Ils étaient trop attachés à l’Ouest, ça ne pouvait être une question de territoire. Soudain, il entendit des bruits de pas descendre les marches de la pièce.  

- Mary… ça faisait longtemps… On y trouve des trucs intéressants ici n’est-ce pas ?  

Elle ne voyait plus Vince.  

- Klenton, qu’est ce qui t’amène ? demanda-t-elle poliment.  

Vince, caché derrière une bibliothèque, reconnu le type qui lui parlait tout à l’heure.  

- Ho, trois fois rien, un étranger voulait te voir, il ne t’as pas causé d’ennuis au moins ? Qu’est-ce qu’il voulait ? »  

L’homme arpentait les allées de la bibliothèque, comme s’il était à la recherche de quelque chose, il s’arrêta à hauteur du livre des Teamsters, ouvert à la page de leurs routes de destination. Stella restait méfiante à son égard.  

- C’était un vieil ami, il voulait prendre des nouvelles rien de plus, de toute façon tu n’as pas à savoir…  

Il continua sa ronde.  

- Rassure-toi, je ne tenais pas à être indiscret, mais en l’absence d’Heavy Jack, c’est moi qui protège la petite famille.  

Vince chercha alors l’homme des yeux, il l’avait perdu de vue. Le dos plaqué contre un épais pilier, il tourna sa tête de l’autre côté, mais se ravisa subitement en voyant la silhouette de l’homme à quelques centimètres derrière son épaule. Il était figé, et balayait la pièce de ses yeux méfiants. Il fit demi-tour en direction de l’escalier et s’arrêta au niveau de Mary.  

- Peu importe que tu sois sa nana, Heavy Jack n’aime pas qu’on fouille dans ses affaires personnelles, ni qu’on lui cause du tort, surtout lorsqu’il s’agit de son business. lui glissa-t-il en approchant son visage au plus près du siens, d’un ton menaçant.  

Mary acquiesça et le regarda quitter la pièce. Elle souffla… Vince sortit de sa cachette et remercia Stella pour son aide, mais sans lui dire à une prochaine fois, car il savait que s’il la revoyait, c’est qu’il aurait des ennuis. Stella le mis en garde contre les évènements à venir. Selon elle, les choses allaient changer, des têtes allaient tomber, ils étaient à l’aube d’une guerre.  

- Tu veux savoir d’autres trucs, tant que tu es là ? lui demanda-t-elle.  

Vince regarda une photo de Heavy Jack.  

- Ouais, pourquoi t’es avec ce blaireaux ?  

Mary réfléchis un instant avant de lâcher :  

- Peut-être parce qu’il fut le seul à me tendre la main au moment où j’en avais le plus besoin…  

Vince resta silencieux et lui tourna le dos, une nouvelle fois, avant de partir…  

Il quitta le bar en passant par la sale, en évitant de s’attarder avec son interlocuteur de tout à l’heure. Dehors, il rejoignit sa moto en passant devant des dizaines de ces Nighthawks, qui les regardaient d’un air menaçant. Une fois avoir enfourché sa Harley, il se rendit compte de son erreur. Il avait laissé sa veste sur la chaise, à l’intérieur, laissant ses tatouages à vue, les autres l’avaient repéré. Au loin, il voyait des doigts se pointer sur lui, des regards se poser, l’atmosphère devenait flippante, il allait avoir chaud !  

- Ok, là je m’arrache !  

Mais alors qu’il prenait la fuite, un homme planta une barre de fer dans la roue de sa Harley dont la partie avant vola en éclat d’un bruit sourd et métallique. L’homme en question pris la barre à nouveau et frappa Vince d’un violent coup à la tête qui l’envoya dans un sommeil profond.  

 

 

Vince réussi à entre-ouvrir ses yeux dans les ténèbres. Malgré la pénombre qui l’entourait, il distinguait un faible halo de lumière devant lui. Etait-il mort ? Il semblait qu’il était assis sur une chaise, les mains ligotées dans son dos. Encore sonné, sa tête se balança en arrière et il repartit dans son coma.  

 

Il se remémorait son passé, mais plus au Vietnam. Il se rappelait du jour où il avait rencontré Mary. Au début ce n’était qu’un amour de passage pour lui, jusqu’à ce qu’il se rende compte que les choses étaient bien plus sérieuses que prévu. Mais ça lui faisait peur, c’était un enfant de la route, un homme de liberté... A l’époque, il était partagé entre la Tribu, dans laquelle il avait encore tout à prouver et son affection pour Mary. Au fond de lui, il savait qu’il devait la quitter. Mais bien évidemment les choses n’étaient pas aussi simples…  

 

Mary, encore jeune adulte, se tenait assis sur ses toilettes, un test de grossesse à la main, elle attendait le résultat. Elle seule était au courant de ses interrogations. Vince arrivait à la maison, semblable à toutes celles que l’on trouvait au milieu du désert du Nevada, calme et isolée de tout, a part de la grande route qui menait à Vegas. Un Paradis pour bikers. Avec quelque autres gars, il riait encore de leurs escapades. Sa petite amie sortait sous l’auvent par la moustiquaire, en s’adossant au pilier, l’esprit épris par la fatalité. Ses potes continuaient à rire, mais lui s’arrêta, en un regard, il avait compris…  

 

Il se remémorait ce jour, assis la tête baissée sur les bancs de l’hôpital, son manteau noir jouant les contrastes avec le blanc angoissant des couloirs de la maternité… Les neufs derniers mois, sa vie avait pris une toute autre tournure. Les remises en cause, le sens des responsabilités…  

Une infirmière sortait du bloc tout sourire pour venir le chercher,  

- Félicitation, vous êtes papa d’un beau petit garçon !  

Devait-il se réjouir ? Ou bien fuir à toute berzingue, d’un rugissement de moteur ? Mais, il revoyait Mary au travers de la baie vitrée de sa chambre qui le séparait d’elle, qui lui adressait un sourire atténué par la fatigue, leur enfant sur sa poitrine. Oui, c’était un beau moment. Oui, la satisfaction était là, le soulagement d’avoir passé une étape difficile, mais il savait, il savait que le bonheur serait de courte durée…  

 

Pourtant, il se souvenait de cet instant magique où il l’avait tenu pour la première fois de sa vie entre ses mains. Son fils… En l’espace d’un instant, le doute avait fait place à l’espoir. Allaient-ils vivre heureux ? Serait-il un assez bon père ? A cet instant précis, il savait que Race serait la plus belle chose qu’il aurait dans sa vie… Les épreuves à venir allaient être difficiles, mais c’était le prix à payer pour avoir ce dont tout le monde rêve, une famille. Allait-il avoir les épaules assez solides pour supporter le poids de ses nouvelles responsabilités ?  

 

« Raaaaaaaaaacee ! Raaaaaaaace ! » Ses cris résonnaient en échos d’un vide profond dans sa tête. PAW !! Le coup de point que lui assena Klenton le fit tomber de sa chaise. Cagoulé, ils l’avaient emmené dans un lieu qu’il ne connaissait pas. Il lui hotta la cagoule violemment et ses sbires l’attachèrent à la chaise. Ils étaient au beau milieu d’une grotte situé dans les montagnes rocheuses de Lone Mountain, d’épais bastaings de bois solidement unis par des fixations en acier, posés sur des gonds à même la pierre, faisaient office de porte. Klenton pris une chaise à son tour et s’assis dessus à califourchon, accoudé au dossier et faisant face au visage ensanglanté de Vince.  

- Vince, voici donc le leader de la Tribu… Un gang vieillissant paraît-il, dont nous n’entendons que quelques histoires risibles qui circulent jusqu’au nouveau Mexique.  

Klenton se racla la gorge puis repris :  

- J’ai appris pour votre fournisseur, Dean Clarke c’est ça ? Dommage que son camping-car est cramé, il serait peut-être encore en vie à l’heure actuelle…  

- Espèce de sale fils de pute…  

Klenton fit signe d’un claquement de doigt à l’un de ses hommes.  

- Je pourrais te laisser là et appeler la police, qui n’aurait plus qu’à te cueillir et t’emprisonner pour complicité de meurtre sur mineurs, mais ça serait trop facile. De plus, la drogue est un business, plus notre territoire est grand, plus nous sommes puissants, le vôtre nous intéresse et dès que l’on vous aura tous éliminé, il sera à nous.  

Vince l’écoutait d’un air méprisant  

- Je ne vous dirais rien sur mes amis. Quelqu’un d’autre c’est déjà chargé de buter la moitié des nôtres.  

L’homme de Klenton apporta un pot de terre où poussait une tige déjà bien haute et la posa sous le siège de Vince, avant de découper une petite partie circulaire de l’osier, juste sous son rectum. Il connaissait cette pratique  

- Ca, c’est du Bambou. Une plante très robuste dont se régalent les pandas en Asie. Mais, elle a également la particularité de prendre jusqu’à 2 cm par jours. Sans te faire de dessin, lors de la guerre du Viêt-Nam, les Viêt-Cong à l’imagination débordante, l’utilisaient comme moyen de torture très efficace, et ils étaient capables de faire parler n’importe qui. Si tu ne veux ne pas parler maintenant, peut être que la douleur « profonde » te dénouera la langue…  

Il se leva et s’approcha au plus près de son visage.  

- Et si ce n’est toujours pas le cas, quelqu’un s’en chargera à ta place, une avec qui tu sembles très ami dit-il en parlant de Mary.  

- Si tu touches à un seul de ses cheveux…  

- Moi ? Non, je laisserais Heavy Jack s’en charger. Il sera ravi d’apprendre qu’un sale rat s’est immiscé dans sa maison pour lui piquer son fromage. En attendant son retour, je vais te garder là quelques jours, en veillant sur toi, en ne t’apportant que le strict minimum pour te maintenir en vie.  

Il sortit du local de fortune et ferma la porte, laissant son captif dans le noir le plus total.  

Vince n’avait pas la notion du temps, du jour et de la nuit, il ne savait pas depuis combien de jours il était dans cette pièce, deux, peut-être trois ? Ces « repas » qu’on lui apportait n’étaient pas à intervalles réguliers pour qu’il s’en rende compte. Cette plante lui faisait un mal de chien. Plus elle grandissait, plus il sentait ses entrailles se déchirer. Plus elle prenait vie, plus il mourrait, comme si ce foutu bambou lui arrachait son âme pour vivre à son tour.  

 

Les mois passèrent, et les choses semblait stables, une histoire était en train de se construire. De la cuisine, Mary adorait regarder les yeux émerveillé et le visage fier du petit Race assis sur la moto, bien trop grande pour lui, voulant faire comme son père. « Plus tard, je veux faire comme papa ! » disait-il. Vince riait, mais pour lui, cela signifiait beaucoup de choses, pour la première fois, quelqu’un voulait lui ressembler…  

 

Malgré les apparences, il n’arriverait pourtant pas à subvenir aux besoins de la petite famille, il en était convaincu. L’argent, encore l’argent. Les coûts étaient chaque fois plus importants et il en ramenait autant qu’il le pouvait, légalement ou pas. Le petit job de Mary dans une station essence à quelques kilomètres n’était pas suffisants non plus. Quoiqu’il en soit, un jour ou l’autre, il finirait par se faire prendre. Les disputes entre elle et lui se produisaient chaque semaines, puis chaque jours, jusqu’à devenir de plus en plus violentes. Il recevait une pression forte de la Tribu, qui lui demandait de faire un choix. Entre une vie au grand air, libre et insouciante, et une vie faite de concessions, de travail, de responsabilités.  

 

Mary… Parfois, il pouvait la regarder dormir pendant des heures, la tête dans les pensées, les interrogations…  

 

Les pieds en ferraille de la chaise étaient cloués au sol, mais il sentait une faiblesse sur l’un des côtés. La porte de la pièce s’ouvrait et la lumière du soleil l’aveuglait, il sentait la brise fraiche du matin. Il profita de la situation pour examiner la pièce autour de lui. Klenton lui apportait sa gamelle.  

- On dirait que les souvenirs du Viêt-Nam ne te rendent pas trop bavard… Au fond, tu dois peut-être aimer cela finalement.  

Il lui tendit le téléphone à l’oreille :  

- Quelqu’un veut te parler…  

Vince entendit des gémissements.  

- Mary ? C’est toi ?  

La voix reprenait en gémissant :  

- Vince ! Je suis désolé ! Je ne savais pas ! Je te jure je ne savais pas !  

- Mary, Mary ! Qu’est-ce que… ?  

- Bonjour Vince, dit soudain une voix grave. Ca faisait longtemps pas vrai ?  

- Heavy Jack…  

 

 

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Si vous souhaitez aller plus loin et découvrir la suite de ROAD RAGE, rendez-vous ici (page 26) :  

 

https://drive.google.com/open?id=0B76Ewdr8VpoPNmxPUUxWLVYweHc&authuser=0  

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CASTING :  

 

Réalisateur : Gary Strömer  

Bande originale : Lea Chusid  

 

Vince Adamson : Avi Elias (Archibald, Le Mystère du Temple, Nymphea)  

Race Adamson : Daniel Iron  

Mary : Estelle Baxter  

Heavy Jack : Gil Huang  

 

Production : BlackBird Studios et Galactic Universe  

D’après la nouvelle « Plein Gaz » de Joe Hill.  

Durée : 1h32  

Déconseillé aux moins de 12 ans  

 

 

Scénario : (3 commentaires)
une série A thriller de Garry Strömer

Avi Elias

Estelle Baxter

Daniel Iron

Gena Kird
Avec la participation exceptionnelle de Gil Huang
Musique par Lea Chusid
Sorti le 15 juillet 2034 (Semaine 1541)
Entrées : 5 557 527
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