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Studios Nanoyo présente
Pour quelques gorgées de liberté

CHAPITRE PREMIER - FAIT DE SANG ET D'EPICE  

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- El Goléa, village saharien d'Algérie -  

 

Les pieds nus martelaient le sol de manière cadancée, le jeune garçon s'élançant à toute allure dans le village, un plan de manioc à la main. Un large sourire, les cris du marchand qui le poursuivait l'amusait. Les insultes fusaient et se dissipaient dans les volutes de poussières provoquées par l'Harmattan. Le marchand ne pouvait pas s'éloigner davantage de son étal au risque de se faire encore voler. Il n'avait pas eu le temps de remarquer le visage du voleur mais pour lui ça ne faisait aucun doute sur l'origine.  

"Putain, encore un de ces Peul je parie !" lanca-t-il en retournant à son stand, crachant au sol. Deux Peuls le regardèrent passer, indignés par la remarque.  

Le garçon de dix ans, lui, reprenait un peu son souffle à l'ombre d'une mosquée de terre que ses ancêtres avaient construits. Jonasi (Youssef Benmakel) imaginait le visage réjoui de sa mère quand il apporterait ce manioc. Il partait souvent en expédition dans le marché du village pour ramener l'un ou l'autre aliment auquel la pauvreté de sa famille ne lui donnait pas droit.  

 

La mine réjouie, il reprit sa course. Lorsqu'il vit les contours de sa hutte familiale, il héla sa mère qui étendait le linge rapiécé. De toutes ses forces, il agitait le baton de manioc pour qu'elle le remarque mais à sa grande surprise elle n'afficha pas un regard heureux. Les sourcils froncés, elle s'arrêta d'étendre le linge et l'attendit. La course de Jonasi ralentit lorsqu'il la vit croiser les bras, mais il était trop tard. Quelques mètres seulement les séparaient.  

"Qu'est-ce que tu fais avec ça en main ?!" grogna-t-elle.  

Personne ne pouvait remarquer la scène, la hutte de Buka (Béatrice Bouma), la mère de Jonasi, se trouvait très à l'écart du village. Enceinte et sans mari, elle avait été chassée et dû construire par elle-même cet abri. La vie était dure, mais pour elle rien n'autorisait ce à quoi s'adonnait son fils.  

"Tu as encore volé, c'est ça ?!" tonna-t-elle en s'avancant vers Jonasi cette fois.  

"Mais c'est du manioc... c'est pour toi !" se défendait-il.  

"C'est ça que tu veux ? Qu'on soit traité de voleurs ?!" lanca-t-elle en levant sa main bien haut. La gifle résonna et marqua le visage du garçon qui trouvait la sentence injuste. Ses mains tremblaient et il se retint de pleurer.  

"Allez, donne moi ça, on ne peut plus le rendre maintenant..." finit-elle par dire en prenant le baton de manioc "mais toi tu n'en mangeras pas."  

La vie était dure, mais éduquer son fils l'était encore plus. Buka n'avait aucun droit, n'avait aucun emploi et ne pouvait pas envoyer son fils à l'école. Du coup, il s'aventurait seul depuis quelques années et apprenait les choses par lui-même. Les années s'annonceraient de plus en plus difficile, pourtant elle fut surprise de voir son fils s'assagir. A dix huit ans, Jonasi s'absentait de plus en plus souvent et passait du temps avec des amis. Si bien qu'elle comprit rapidement de quoi il s'agissait.  

"Comment s'appelle-t-elle Jonasi ?" lança-t-elle un jour d'été, en coupant quelques légumes. Celui-ci manqua de s'étouffer dans son lait de chèvre. Des chèvres qu'il avait aussi volé, un jour, ça leur était bien utile.  

"Euh... comment ça ? Je vais juste voir des amis maman !" se défendit-elle.  

"C'est ça, c'est ça... mens donc à ta pauvre mère..." lanca-t-elle en feintant le drame. Le silence s'imposa et elle relanca aussitôt "Alors, tu me réponds ? Elle s'appelle comment ?"  

"Fadila."  

Le couteau ébréché de Buka s'arrêta de couper et elle le reposa sur la table.  

"C'est Tunisien comme nom ça, qu'est-ce que tu as dans la tête ?"  

Jonasi, du haut de ses dix huit ans (Sam Batson), se redressa et teint tête à sa mère.  

"C'est la plus belle Tunisienne que j'ai rencontré, on s'aime et un jour on se mariera !"  

"Mais tu es tombé sur la tête ? Personne ne se mariera avec toi mon fils ! Surtout pas une Tunisienne !"  

"Et pourquoi ça ?"  

"Tu es déjà allé chez elle ? Tu as déjà vu leurs richesses ? Jamais ils ne t'autoriseront à l'épouser."  

Elle voulu conclure et reprit son couteau pour continuer à cuisiner.  

"Rien à battre, on s'enfuira pour se marier s'il le faut !" sembla-t-il cracher avant de prendre son sac rapiécé et partir de la hutte sous les appels inquiets de sa mère. Il savait où rejoindre Fadila (Laurie Patton). Il savait que sa famille était riche puisque la maison qu'ils avaient à El Goléa était une résidence secondaire que le père utilisait lors de ses voyages d'affaires. Depuis peu, une entreprise pétrolière s'était intéressé aux terrains autour d'El Goléa ce qui avait amené Fadila et sa famille à rencontrer le jeune et beau Jonasi.  

Approchant de la maison, il passa à l'arrière et toqua doucement à l'une des fenêtres.  

"Fadila, tu es là ?" chuchotta-t-il par l'entrebaillement de la fenêtre.  

Il entendit du bruit et une certaine précipitation puis le visage de Fadila émergea.  

"Jonasi ! Qu'est-ce que tu fais là... !"  

Elle ne portait pas son voile, au grand plaisir de Jonasi qui lui expliqua son désir de l'épouser. Elle lui répondit ce que Buka avait déjà dit.  

"Alors fuyons et marions-nous !"  

Les yeux de Fadila s'illuminèrent et elle hocha la tête avec un grand sourire.  

"Laisse-moi préparer des affaires !"  

 

Le coeur battant à la chamade, Jonasi s'adossa contre le mur et attendit qu'elle soit prête. Il sentait l'adrénaline en lui l'envoûter. Avec plus de sagesse, il aurait compris que c'était une folie.  

"Je suis prête !" dit-elle en passant au travers de la fenêtre.  

"Alors allons-y, j'ai un ami qui peut nous conduire à Ghardaia."  

Il lui prit la main et l'emporta en direction de la place du marché où son ami tenait un stand. Celui-ci avait une petite camionette et il accepterait sûrement de les conduire un peu plus loin du côté de Lahouat ou de Messad. Mais Fadila sembla freiner et tirer la main en arrière quand elle reconnut le visage de cet ami. Leurs regards se croisèrent et l'ami eut un sourire mesquin.  

"Non ! Jonasi ! Ne me dis pas que c'est ton ami ?" s'inquiéta-t-elle aussitôt.  

"Hein ? Si pourquoi ?"  

"Il faut fuir, vite !"  

Les crissements des freins d'une voiture se firent entendre derrière eux, des hommes en sortirent avec des armes. La voiture portait les peintures des islamistes. Le sang bouillonnait dans les temps de Jonasi qui entraina sa conjointe dans une ruelle. Il savait que son ami était proche des islamistes, mais il n'avait pas envisagé que ceux-ci débarquent dans ce petit village aujourd'hui.  

Pourquoi, d'ailleurs ? s'inquiétait-il.  

Avec son expérience, il parvint à se dissimuler avec Fadila à proximité de la place du marché. Il leur fallait attendre que les islamistes repartent sinon ils se feraient sûrement lapider.  

Une voix résonna sur la place du marché suivit de cris que Jonasi connaissaient.  

"Salope !" gueula le leader du groupe qui fit sortir de la jeep la mère de Jonasi. Il comprenait ce qu'il se passait... Son prétendu ami venait de vendre la mère de Jonasi aux islamistes car elle avait enfanté en dehors du mariage. Ils allaient la lapider.  

"NON !" hurla-t-il, dévoilant sa cachette.  

La course reprit aussitôt, entrainant Fadila dans ses pas. Il parvint à avancer si bien qu'il n'entendit pas le coup de crosse sec qui assoma Fadila au détour d'une rue. Sans regarder en arrière, il parvint à s'extirper.  

"On a réussi mon amour !" dit-il en arrière, remarquant qu'il n'y avait plus personne "Fadila ?".  

Le sang se glaça et les cris de la foule commencèrent à monter de la place du marché, suivi de quelques coups d'Ak-47 tirés dans le ciel. Les yeux écarquillés, il aperçut un homme transportant le corps inanimé de Fadila et la posant aux côtés de Buka.  

"Lapidez-les !" hurlaient des voix dans la foule tandis que le leader énonçait la sentence coranique. Des larmes coulaient sur le visage de Jonasi qui ne put qu'assister au massacre sans réagir. Il chercha un échappatoire et remarqua la camionnette de son ami. Les cris de la foules rugissaient à chaque pierre lancées, il ne pouvait déjà plus les sauver... Il démarra le moteur et s'élanca sur la route sans que quiconque le remarque. Il n'avait pas le choix, s'il voulait survivre, il devait quitter le pays.  

 

 

CHAPITRE DEUXIEME - ESCLAVE DE LA LIBERTE  

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- Champ de tomate de Castellabate, Sud est de Naples -  

 

"Je te dois combien ?" demanda l'italien (Mickael K. Riddick) qui zieutait les immigrés que lui apportait son passeur (Reginald Ballard).  

"Vu que j'en ai perdu un sur la route, 380 feront l'affaire." lanca le passeur.  

Jonasi se souvenait bien de Djoko (Marick Biendésiré), ce jeune qui l'avait accompagné durant le voyage et avec qui il avait sympathisé. En partant de la Tunisie, le passeur leur avait tous parlé des libertés de l'Europe et des opportunités... D'un avenir meilleur. Mais une fois en mère internationale, il clarifia les choses.  

Djoko toussait et avait les yeux un peu vitreux, grelottant. Ca s'est déclaré à mi-chemin du trajet et le passeur parraissait très inquiet. Tous ces immigrés empaquetés dans la cale de son navire risquaient d'être également malade si ça se propageait.  

"Ca va Djoko ?" demanda-t-il doucement. Il avait l'air bienfaisant et écouta ce que lui disait le jeune.  

"Je vois..." conclut-il "ne t'en fais pas, ça ira bientôt mieux." le passeur mit la main dans son dos et sortit une arme du pantalon. Le coup de feu résonna, suivit des cris.  

"LA FERME SINON J'EN BUTE UN AUTRE !" hurla-t-il tandis que le cadavre de Djoko retombait lentement dans sa flaque de sang. "Qu'on se comprenne bien, vous êtes ma marchandise ! Dans quelques heures je vous refourgue et on se reverra plus jamais. Alors vous la fermez sinon je vous bute !"  

Les choses venaient d'être mises au clair. Jonasi et ceux qui l'accompagnaient n'étaient que des esclaves. Pourtant, ça ne devrait plus exister ?  

"Plus vite, feignasse !" gueula le chef de camp (Mickael K. Riddick) qui frappa d'un coup de baton bien placé l'un des immigrants qui travaillait dans le champ. Cet italien, un homme terrible qui revendait les tomates aux usines du coin qui les transformaient en purée et autres concentrés de tomates. Avec plusieurs traitements et usines successives, on perdait l'origine des tomates et personne n'avait la moindre idée que de tels champs existaient. Le bon business pour le secteur en crise qui s'offre une main d'oeuvre gratuite.  

Jonasi craignait pour sa vie, pour sa survie et pour le simple fait de pouvoir panser ses blessures. Le monde des libertés qu'on lui avait vendu se trouvait bien loin.  

"Hey, mon ami... Hey..." chuchotta un des esclaves (Dirk Gold) vers Jonasi. Celui-ci se pointa du doigt. "Comment tu t'appelles mon ami ?"  

"Jo... Jonasi"  

"Moi c'est Maffat, pourquoi tu es là mon ami ?"  

Tandis que le chef s'éloignait et faisait guider ses nouveaux travailleurs vers les zones d'extraction de tomates, Jonasi raconta son histoire qui toucha Maffat. Lui, il venait du Ghana et cherchait à refaire sa vie en Europe. Il expliquait que la France était une très bonne destination, mais il s'était retrouvé dans un bateau de vendeur d'esclave moderne... Depuis, il avait observé toutes les allées et venues des camions et attendait la prochaine occasion pour s'enfuir.  

"Et ce serait quand ?" chuchota Jonasi, intrigué  

"Dans deux jours. Et j'aurais besoin d'un ami."  

Les deux tristes collègues se sourièrent l'un l'autre et s'empoignèrent le bras fraternellement. Maffat expliqua que dans deux jours de gros camions Carrefour viendraient chercher des tonnes de concentrés de tomate. Il suffirait de s'enfuir, s'accrocher et tenir bon aussi loin que possible.  

 

CHAPITRE TROISIEME - LE SUPPLICE DE LA CHAIR  

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Deux jours plus tard, Jonasi regrettait sa décision. Lui et son ami se maintenaient à quelques centimètres du sol accroché sous l'un des camions. A plus de 100 kmh, le vent se faisait glacial et tout deux toussaient. La soif se faisait sentir et depuis plusieurs heures ils ne s'étaient pas encore arrêté.  

"Tiens bon mon ami ! Nous sommes à la frontière !"  

Le camion était à l'arrêt et ils pouvaient remarquer d'autres véhicules. Ce devait être un péage.  

"Au prochain arrêt, on pourra descendre de là..." compléta Maffat.  

Jonasi sourit, les lèvres sèches et les yeux fatigués jusqu'à ce qu'il aperçoive le visage d'un douanier dans un miroir portatif.  

"Sortez de là messieurs !" grogna celui-ci (Erwan Roux)  

Les deux compaires se regardèrent, hésitant un instant puis mirent les pieds au sol lentement, rampant hors de sous le véhicule. Ils grelotaient et leurs jambes tremblaient. L'homme en costume les toisa.  

"Vous venez en France pour travailler ?"  

La question les surprit un instant et ils répondirent à l'affirmative aussitôt. L'homme eut un sourire en coin qui leur rappelait celui du passeur d'esclave.  

 

- Grenoble, quartier pourpre -  

"Je suis Obliviana Gatchevka, la Femme Pourpre, la gérante de cet établissement." dictait une femme stricte qui marchait en ligne devant ses deux nouveaux venus "et vous avez la chance de pouvoir travailler pour moi. Cela vous plait-il ?"  

Jonasi n'osait dire un seul mot, c'est Maffat qui prit la parole.  

"Oui madame, mais nous n'avons pas d'endroit ou dormir."  

"Nièt un problème. Vous dormirez ici."  

"Mais... nous n'avons pas de quoi payer..."  

"Nièt un problème. Vous aurez un travail pour me payer."  

Un peu surpris, Jonasi intervint.  

"On sera payé ? Combien ?"  

"Cela dépendra de vos clientes. Vous devrez satisfaire toutes leurs demandes pour être payés."  

Toutes ? se refroidit Jonasi qui réalisait peu à peu... Lui et Maffat venaient d'être embauchés dans une maison close comme gigolos. Il n'avait jamais fait l'amour pourtant, et c'est dans cet endroit qu'il vivra ses premières expériences dans la graisse et les rides à outrances des femmes blanches atirées par le muscle maghrébin et l'outillage trois pièce qu'il présentait. Il n'était peut-être pas un esclave, mais il n'était toujours qu'une marchandise. Pourtant, elles n'étaient pas toutes si pénibles. Jonasi aimait particulièrement la présence de Vanessa (Mystic Silver) qui venait fréquemment le voir et avec qui il avait l'occasion de discuter différemment.  

"Pourquoi la France ?" demanda-t-elle durant l'une de ces discussions  

"On m'a dit que c'était le pays des libertés et que je pourrais y travailler..."  

"Oh... C'est vrai. Et ce travail te plait ?"  

Jonasi n'osait pas répondre de peur de frustrer sa cliente la plus fidèle.  

"Pas besoin de répondre, je sais que ça te déplait, tu as trop de dignité pour me le dire..."  

Il baissa lentement la tête  

"Je peux t'aider, tu sais... J'ai de la famille en Angleterre."  

Un pays encore plus loin, ça ne l'intéressait pas vraiment, et puis il ne pourrait pas partir si facilement.  

"Je vais en parler à la Femme Pourpre, je suis sûre qu'elle acceptera de..."  

"Non ! Ne dis rien sinon elle va nous droguer !" l'arrêta-t-il en serrant l'avant bras de Vanessa. Elle s'arrêta et le regarda droit dans les yeux.  

"D'accord... Alors il faudra trouver un autre moyen."  

 

 

CHAPITRE QUATRIEME - L'EVASION  

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"Allez ramène-toi là et lèche." envoya la femme pourpre à l'adresse de Maffat. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils subissaient les sévices de la propriétaire des lieux. D'après elle, ils ne faisaient pas assez de bénéfice alors qu'ils baisaient jour et nuit. Ils n'en pouvaient plus mais c'en serait bientôt fini.  

"Lèche j'ai dit, bordel !" rougeoya-t-elle de colère avant de sentir la froideur d'une lame contre sa gorge.  

"Tu laisses mon ami tranquille, connasse" insulta Jonasi qui s'était introduit dans la chambre. Il lanca un regard vers son ami. "C'est le jour, va chercher tes affaires. Et toi, pétasse, tu vas gentiment dire à tes hommes de nous laisser passer sinon je t'égorge."  

Il la releva sans même la rhabiller, maintenant son couteau sous la gorge.  

"D'accord, d'accord, tout doux ! J'ai été gentille, je vous ai donné du travail... On se calme..."  

Il avancait lentement, hommes et femmes s'écartaient. Quelques gorilles s'interposèrent et la femme pourpre leur dit de les laisser passer. Il en allait de sa vie après tout.  

A l'extérieur, Jonasi plissa les yeux. C'était une partie peu mouvementée de la ville et l'obscurité de la nuit ne laissait pas entendre un seul mouvement. Deux phares s'allumèrent et un klaxon retentit.  

Vanessa !  

Il entendit des bruits et des cris dans la maison close, puis des coups de feu. Maffat sortit de là en titubant, une arme à la main et se tenant le flanc.  

"On se casse, vite !" beugla-t-il.  

D'un coup vif, Jonasi entailla le cou de la Femme Pourpre mais ce n'était pas assez profond pour qu'elle en souffre vraiment. Elle montra du doigt la voiture dans laquelle s'engageaient ses deux gigolos.  

"Abattez moi ces porcs, faites en du goulash !"  

La voiture démarra en trombe sous les coups de feu et tout en s'éloignant Jonassi, Vanessa et Maffat purent entendre quelques sirènes de police.  

"Mon ami, tu vas bien ?" s'inquiéta Jonasi  

"Je saigne beaucoup... Mais vous inquiétez pas, avancez..."  

De toute manière il ne serait pas possible de s'arrêter. Ils étaient poursuivis par des hommes de mains de la Femme Pourpre et dans les grandes villes, les maisons closes seraient rapidement averties aussi. Il devait partir, quitter le pays encore une fois.  

"Ne vous inquiétez pas, j'ai de la famille en Angleterre et on pourra vous aider !" lançait Vanessa en se retournant légèrement. Puis elle remarqua l'emplacement de la blessure de Maffat, le foie. Un sang très sombre s'écoulait de la plaie, elle savait ce que cela signifiait mais se retint du moindre commentaire.  

C'est dans les larmes que Jonasi creusa la tombe de son ami, à quelques kilomètres d'Orléans. Il avait souffert en silence si bien qu'ils le crurent endormi... C'en était rien.  

A peine enterré, Vanessa eut le bon réflexe de signaler une étrange voiture à l'arrêt sur la même aire d'autoroute, phares allumés. Un homme en sortit, barraqué et flanqué de grands tatouages (Aethawa Ungava). Sous les éclairages des phares, Jonasi et Vanessa remarquèrent son arme. Ce devait être un homme de main de la Femme Pourpre. Ils restèrent à l'abri et l'observèrent tourner autour de la voiture de Vanessa. Puis il se retourna en direction de la sienne, pour les attendre.  

"Vite !" sussura Vanessa  

Tous deux sortirent, le dos voutés, se ruant vers leur propre voiture. L'homme de main les remarqua lorsqu'ils démarrèrent le moteur et tira trois coups tandis que la voiture filait déjà vers l'autoroute.  

"Woooh, on a réussi !" s'extasia Jonasi.  

"Presque..." répondit Vanessa en montrant sa main ensanglantée. Elle avait été touchée à l'épaule gauche mais l'adrénaline ne lui avait pas encore fait ressentir la douleur. "Il va falloir que tu me déposes à un hopital Jonasi et que tu continues sans moi..."  

"Quoi ? Mais et ta famille en Angleterre ?"  

"Regarde dans la boîte à gant, tu as un GPS et toutes les infos qu'il te faudra. On va descendre à la prochaine sortie et j'appelerait le SAMU pour me faire soigner. Toi, t'as intérêt à aller jusqu'au Cap Blanc Nez et à rejoindre l'angleterre."  

"Et je fais comment ? En bateau ?"  

"Non Jonasi... Tu vas devoir nager..."  

 

CHAPITRE SIXIEME - QUELQUES GORGEES DE LIBERTE  

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[HRP : attention, ce n'est pas un format roman mais un format type "théatral" tel qu'on peut le voir dans des films de Tarrantino. Les différents chapitres sont volontairement incomplets, le texte est déjà bien assez long.]  

Scénario : (1 commentaire)
une superproduction dramatique de Patricia Coleman

Sam Batson

Katia Oblomov

Dirk Gold

Béatrice Bouma
Avec la participation exceptionnelle de Reginald Ballard, Youssef Benmakel, Erwan Roux, Mickael K. Riddick, Rezzati Zavatta, Mystic Silver, Aethawa Ungava, Marick Biendésiré, Laurie Patton
Musique par Lea Chusid
Sorti le 25 décembre 2032 (Semaine 1460)
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