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Les Films du Corbeau présente
Viva la muerte

Carlos Gregorio Golpez (Richard Parker) fait les cent pas sur le mail désert de la place de la Congratulaciòn. Désert, pas tout à fait. A quelques pas de là s’érige le piédestal recouvert d’un drap noir. Caché derrière ses lunettes noires, le Ministre des Armées cache sa nervosité. Bientôt trois heures de retard… Il en a eu marre de s’attaquer aux soldats présents, à l’affût du moindre détail, et a préféré s’éloigner.  

Devant le piédestal, un attroupement de militaires, hauts fonctionnaires et nobles quelconques se frotte le dos, se plaint en silence… Certains sont assis à même le sol, perclus de courbatures. Le soleil de plomb, réverbéré par les pavés de pierres blanches, est presque insoutenable. Autour d’eux, la place est vide, désespérément plate, encerclée de maisons cossues et d’immeubles officiels. Tous blancs. Tous éclatants et presque aveuglants.  

Golpez se redresse. Ca y est, il arrive. Une limousine noire s’approche, encerclée par un convoi pétaradant de motards militaires. L’assistance se redresse, reprend ses postures dignes. La petite fanfare entonne son air de bienvenue. La limousine s’arrête près du piédestal et, enfin, il fait son apparition. Fulgencio Batavia (Alec Lederman), le président de la République, vénéré par tout un peuple, en sort, distingué et pimpant dans son costume officiel noir. Suivi de son épouse, la discrète Silvana (Dorothy Parker) qui, comme à son habitude, cache son teint de porcelaine et sa crinière blanche sous un châle noir et de grosses lunettes sombres. Tous deux sont comme deux tâches au milieu de ces costumes blancs, de ces pavés blanches, de ces imposants bâtiments blancs…  

Salutations, sourires, discours, émotion. Le Ministre des Armées est fier d’accueillir l’étendard de la Nation pour lui dévoiler son hommage : la statue qu’il a fait sculpter à l’effigie du souverain et qui dominera dorénavant la place centrale de San Guapo de Coronaria, la capitale.  

Le président prend à son tour la parole, avec son habituelle voix à la fois autoritaire et enveloppante. Remerciements. Promesses. Emotion. Une douce pensée à sa compagne qui le soutient avec discrétion depuis toutes ces années, etc.  

Puis vient le grand moment. Le ministre a du mal à contenir son excitation. Il s’empare de la corde et tire dessus afin de faire tomber le lourd voile noir. Enfin la statue magnifique s’impose aux yeux de tous, toute d’ivoire, blanche, éclatante, livrant le portrait du bienheureux et conquérant Presidente. Mais… Au lieu des « vivas » et des « bravos », c’est un silence horrifié qui s’installe. Le président d’ivoire est affublé d’une large giclée de peinture bleue, d’un bleu vif et électrique, qui lui cingle le visage et le torse.  

Le ministre est atterré, le sang se fige dans ses veines. Il se tourne vers son Président qui se tient immobile, le regard fixe. D’une main tremblante, Batavia se contente de se poser une paire de lunettes noires sur le nez. Golpez baffouille.  

- C’est… je… un attentat, Président ! Je n’aurais jamais…  

Batavia chancelle. Ses hommes de main se précipitent et le soutiennent jusqu’à sa limousine. Avant de le suivre, Stefana se tourne une dernière fois vers le ministre qui est d’une pâleur blafarde. Cachée derrière ses immenses lunettes noires, difficile de décrypter son expression. Pourtant, Golpez se demande un instant si elle ne va pas pouffer de rire...  

 

 

Laurenzo Klasp (Oliver Parks) dévale les escaliers de l’entrée du commissariat militaire. On l’a demandé d’urgence au Palais présidentiel. Il décide néanmoins de s’y rendre à pied, n’ayant que deux rues à parcourir. Il sait bien entendu la raison de cette convocation. Tout le monde ne parle que de la catastrophe de la veille et de « l’attentat à la couleur », comme on l’appelle. On n’ose même pas prononcer le nom de la couleur. Promenant son regard sur le boulevard principal, sur le bitume blanc, les trottoirs blancs, les murs blancs, les arbres en cristal transparent et les rares véhicules ou passants vêtus de noir ou de blanc, il se prend à regretter de ne pas avoir vu la statue. Il a l’impression d’oublier petit à petit à quoi ressemble un « bleu électrique ». Cela fait pourtant à peine deux ans que le Président a fait passer sa loi et fait repeindre l’ensemble de la cité. Un monde en noir et blanc. Son plus grand projet. Parce que « la couleur est passion et que l’ordre nécessite la retenue », Batavia a réussi à convaincre toute une nation de son projet le plus ambitieux.  

Pour sûr, son but est atteint. C’est ce que se dit Klasp en marchant sur le trottoir et en saluant calmement les passants anonymes qu’il croise. Car le calme s’est bel et bien implanté dans la ville. Il est en passe de s’installer dans tout le pays. Cela fait des mois que Klasp n’a plus ressenti de forte émotion, de forte angoisse, ni même de peur. Bien entendu, il a conscience de n’avoir pas non plus ressenti de grande joie, d’élan de plaisir intense ou de crise de fou rire. Mais il se sent plutôt serein. Peut-être Batavia a-t-il raison. Peut-être est-ce par ce sacrifice qu’on parviendra à la paix. Devant lui, au bout du boulevard, s’élève la Casa Negra, le palais présidentiel.  

 

On le mène au ministre Golpez, qui se tient l’oreille plaquée contre une haute porte en bois blanc. Il écoute. Et ne semble pas gêné d’être découvert par son subalterne dans cette position. Derrière la porte, effectivement, s’élèvent des cris perçants, aigus, hystériques. Mais Klasp ne comprend pas ce qui se dit.  

- Il est avec sa femme, précise Golpez.  

Stefana Batavia en colère ? Ce serait une nouveauté…  

Le silence s’installe enfin. Golpez frappe. On lui dit d’entrer. Le Ministre et l’inspecteur de police militaire s’avancent dans leur uniforme blanc et saluent. Batavia est assit derrière son bureau où tous les papiers semblent avoir été renversés. Il est essoufflé. De l’autre côté de l’immense salle, Stefana est assise sur un fauteuil, droite, digne et d’un calme olympien. Klasp s’interroge : ces cris de femmes… ne seraient pas les siens ? Cette femme l’a toujours intriguée. Pour autant qu’il puisse en juger, elle pourrait être muette, car il n’a jamais entendu le son de sa voix. Ni vu son visage se contracter d’une quelconque expression. Il a eu l’occasion de la croiser bien souvent, mais il n’a jamais eu l’opportunité de voir la couleur de ses yeux ni contempler sa chevelure, car elle ne se dépare jamais de ses lunettes et de son châle. On dit que Batavia lui a fait décolorer ses cheveux, pour qu’elle, la première, montre l’exemple d’un monde en noir et blanc.  

Le président boit un verre d’eau et reprend enfin son souffle. Il se redresse et pose ses larges mains à plat sur son bureau de marbre noir.  

- Vous allez me trouver ce peintre sataniste, Golpez. Et vous allez me fourrer ce révolutionnaire de merde dans un trou et me le garder au chaud. Vous allez me le faire cuire avec beaucoup d’ail et je vais te me le…  

Le président serre les mâchoires à s’en émailler les dents et crispe les poings sur des lambeaux de documents lacérés en laissant échapper un gémissement de colère suraigu. Puis il se calme subitement, halète pour retrouver son souffle. Lorsqu’il reprend la parole, sa voix est étonnamment posée et officielle.  

- Général Golpez, l’incident d’hier nous prouve que notre politique touche à son but. La couleur entraine l’excès et nous ne pouvons tolérer un mouvement de révolte à ce point d’évolution de nos réformes. Vous l’avez constaté vous-même, j’ai été dramatiquement et physiquement ébranlé par cet acte de violence. Car tout ce qui touche à notre pays atteint le plus profond de mon âme. Faites au mieux, Golpez. Rompez.  

Le ministre s’incline et Klasp salue rapidement l’épouse du Président avant de suivre Golpez. Sitôt les portes refermées, celui-ci se tourne vers l’inspecteur.  

- Vous avez entendu, Klasp ? Le Président est très ébranlé. Retrouvez-moi ce saligaud de révolutionnaire.  

 

 

Le véhicule militaire mène l’inspecteur hors de la ville. Alors qu’ils atteignent les abords de la campagne, le chauffeur lui tend la paire de lunettes noires réglementaires. On ne sort pas de la ville sans se protéger les yeux. Car à l’extérieur, l’armée n’a pas (encore) le pouvoir de contrôler la couleur. Aussi toute sortie nécessite une protection.  

L’hacienda de la famille Murgol se trouve à quelques kilomètres de la ville, entourée d’une forêt luxuriante. Ernesto Murgol est connu pour avoir été le plus grand opposant politique de Batavia. Emprisonné depuis bientôt 10 ans, il n’est plus une menace pour la quiétude du pays. Mais il est toujours un emblème, et les services de renseignements généraux gardent un œil sur l’hacienda où sa fille vie seule, et où on la soupçonne de garder ardente la flamme du souvenir paternel. Celle-ci peut-elle avoir un lien avec cet acte de rébellion ? Au pire elle pourra peut-être le renseigner sur les anciens réseaux politiques de son père, qu’il soupçonne d’être toujours vivaces dans les quartiers populaires de la capitale.  

Alors qu’il s’apprête à sonner à la porte de l’hacienda, Laurenzo ne peut s’empêcher de retirer ses lunettes. Le vert végétal et les bruns terreux de la nature lui éclatent au visage. Un perroquet vole, entrainant derrière lui un sillon de plumes d’un rouge explosif. Il sent son cœur sauter quelques pulsations et sa respiration se saccader un instant. Est-ce un sentiment de plaisir ou d’angoisse ? Il ne sait plus trop… Il décide néanmoins de ne pas remettre ses lunettes sur le nez.  

Un majordome en habit blanc lui ouvre la porte et l’emmène à un salon. Sa décoration le surprend énormément : des murs pourpres, des tableaux de peinture colorée, des canapés verts.... Il a oublié que la loi ne s’applique encore qu’à la ville. La porte-fenêtre ouverte donne sur la forêt équatoriale. Klasp se rend compte que tout ceci lui fait du bien. Finalement, ce n’est pas un mal que Batavia n’ait pas encore touché à ça.  

Un bruit de talons hauts se fait entendre derrière lui. Il se retourne et, aussitôt, détourne la tête. Ses joues son en feu. La jeune femme qui lui fait face et le regarde avec la plus grande désinvolture est, outre ses escarpins, totalement nue…  

- Inspecteur Klasp, je présume ?  

- Madame… Mademoiselle… Je… que… Rhabillez-vous, enfin !  

Loin de paraître honteuse, Caterina Murgol (Brume) sourit et s’assoit confortablement dans un fauteuil. Laurenzo ne sait plus où tourner le regard.  

- N’ayez pas honte à ma place, inspecteur. La loi nous oblige, même chez soi, à porter du blanc ou du noir. Le blanc me donne l’impression d’être une communiante et le noir d’être une veuve. Alors chez moi, je préfère cette tenue. Ce n’est pas illégal, je pense ?  

- Je ne crois pas, non…  

Le regard de la jeune femme est espiègle. Elle s’amuse délibérément à ses dépens, aussi Laurenzo se décide à s’asseoir en face d’elle et à plonger son regard dans le sien. Pourtant, les courbes sensuelles de la jeune femme sont une tentation constante pour son regard…  

- Vous connaissez la raison de ma visite ?  

- Même ici, les nouvelles vont vite.  

- Vous n’êtes pas sans savoir que votre père avait lancé des menaces de cet ordre lorsque le projet de loi était abordé à l’Assemblée, à l’époque où il y siégeait.  

- Il était très inspiré. Mais j’ose espérer que vous ne le soupçonnez pas ? Il est enfermé depuis plus de 10 ans… paraît-il.  

- Que voulez-vous dire ?  

Caterina allume une cigarette et son sourire disparaît soudain.  

- Je ne me fais pas d’illusions. Mon père est mort depuis longtemps déjà.  

- Voyons, qu’allez-vous imagi…  

- Ne cherchez pas à me contredire. Batavia est un être implacable et sanguinaire en plus d’être totalement dégénéré. Je ne m’attends à aucune générosité de sa part.  

Laurenzo est choqué. Personne ne parle jamais ouvertement du Président de cette façon.  

- C’est parce que vous parlez de la sorte, comme votre père, que je me retrouve en face de vous aujourd’hui, Señorita Murgol.  

- Et c’est parce que je vous crois plus futé que la moyenne que je vous parle comme ça. Je pense que je ne me trompe pas. D’autres m’auraient déjà menotté.  

Laurenzo ne la quitte pas du regard. Il la désire, il le sait. Comme on peut désirer passer sa main dans une flamme. Elle se penche vers lui.  

- Je connais Batavia comme peu de gens le connaissent. Savez-vous qu’il dinait chez nous tous les dimanches, du temps où mon père ne s’opposait pas encore à lui ? C’était des années avant le coup d’état.  

Laurenzo est étonné. La vie de Batavia est le sujet de nombreux ouvrages et de parutions officielles. Pourtant il n’a jamais entendu parler de cette histoire.  

- Je peux même vous dire d’où vient cette stupide loi du noir et blanc : Batavia est épileptique ! Il ne supporte pas les couleurs tranchantes. Elles lui déclenchent des crises terribles. Il a les nerfs complètement détraqués. C’est un fou furieux qui vous dirige. Et cette pauvre Stefana… Je n’ai jamais vu une rousse aussi belle. Mais il l’a transformée en fantôme…  

Ce qu’elle dit peut-il être vrai ? L’inspecteur ne sait pas comment réagir à cette vague d’informations écrasantes. Aussi effectue-t-il un repli stratégique.  

- Vous ne vivez pas en ville. Vous ne voyez pas que cette loi apporte un réel apaisement dans…  

- Et une simple tâche de peinture viendrait tout foutre en l’air ? Inspecteur, je pense que Batavia est un forcené, que cette loi est stupide, que ce pays marche sur la tête et qu’il va bientôt exploser. Mais je n’ai rien à voir avec cette peinture bleue.  

- Pouvez-vous le prouver ?  

Elle lui répond encore une fois avec ce sourire mutin qui l’agace autant qu’il l’excite…  

- C’est à vous de prouver le contraire, non ?  

 

 

Cet entretien ne l’a pas mené à grand-chose, si ce n’est lui confirmer que Caterina Murgol mérite sa place sur la liste des suspects, et lui faire songer à des tonnes de choses sur son Président auxquelles il n’a pas vraiment envie de songer.  

Lorsque la voiture s’enfonce de retour dans la ville, elle est prise dans de sérieux ralentissements. L’armée s’agite partout dans les rues du quartier présidentiel. Que se passe-t-il ? Laurenzo enlève les lunettes qu’il a oublié sur son nez et passe la tête à travers la fenêtre. Il découvre alors des murs constellés par des graffitis de peinture jaune : « Revoluciòn ! »  

 

 

Laurenzo a ôté son uniforme au profit d’habits civils blancs pour s’enfoncer dans les quartiers populaires. Les rues sont bondées, l’émulation est palpable. Certains visages sont inquiets, d’autres paraissent exaltés. Ici, tous sont vêtus de blanc, le noir étant réservé aux hauts fonctionnaires et aux militaires hauts gradés. Un attroupement s’est formé sur une petite place et Laurenzo se faufile parmi la foule. Il ne peut pas avancer plus loin, et une femme encapuchonnée de blanc porte un chapeau qui l’empêche de bien voir ce que tout le monde regarde. Il se contorsionne et aperçoit une femme noire, dressée sur une estrade de fortune, qui harangue la foule.  

- Batavia nous a laissé le blanc pour nous vêtir au lieu du noir. Noble geste, dites-vous ? Ne vous laissez pas berner. Couleur ou pas couleur, il nous manipule. Il nous matraque de son autorité. Il fait un geste pour en cacher un autre…  

Cette oratrice ne lui est pas inconnue. C’est Gloria Strix (Cassie Gintrac), une ancienne opposante du Parlement. Laurenzo ne sait pas ce qu’elle est devenue depuis le coup d’état de Batavia, mais il sait que les renseignements gardent un œil sur elle. Et la voilà qui sort de son terrier aussitôt que des prémisses de révolte apparaissent. Il constate l’énergie et la flamme qu’elle dégage. Il observe les visages qui l’entourent et voit une lueur menaçante couver dans leur regard. Il faut qu’il informe sa hiérarchie. Quelque chose se déclenche dans ce quartier.  

Gloria Strix termine sa harangue sous les vivas. Elle descend de sa tribune et est rejointe par la femme en blanc qui était juste devant lui quelques minutes plus tôt. Il ne l’a pas vu s’éloigner. Les deux femmes s’éloignent en discutant. Cette silhouette lui rappelle quelque chose, mais il doit probablement se tromper. Il tente néanmoins de s’approcher, mais le flot de la foule l’empêche de progresser. Il est proche de découvrir le visage de cette femme en blanc, quand une voix reconnaissable s’élève derrière lui.  

- Si vous me dites que je vous ai convaincu, je ne vous croirais pas.  

Caterina Murgol se tient à quelques pas de lui, toujours habillée du même sourire.  

- Je n’ai failli pas vous reconnaître, avec ça.  

Il désigne la robe blanche que porte la jeune femme. Elle rit. Il s’excuse pour rejoindre les deux autres femmes, mais Caterina le retient par le bras.  

- Je ne vous conseille pas de vous approcher.  

- Alors vous aussi, vous l’avez reconnue ?  

C’était bien Stefana Batavia qui se tenait auprès de Gloria, camouflée sous sa cape blanche, au beau milieu du quartier populaire et d’une foule de plus en plus enragée contre son propre mari.  

- Ce n’est pas possible.  

- Elle a bien le droit de rendre visite à sa sœur !  

Laurenzo la fixe avec des yeux ronds, avant de se reprendre.  

- Je vous préviens, vous ne pouvez pas passer vos journées à me balancer des informations abracadabrantes. Je vérifierai tout ce que vous me dites, et vous aurez à répondre de vos accusations si elles sont mensongères.  

Caterina est amusée.  

- Vous risquez de passer un sale quart d’heure si on découvre que vous fouinez dans les petits secrets de Batavia. Mais j’imagine que vous n’aurez pas le choix, en fin de compte ! Gloria Strix n’est pas qu’une des opposantes principales du Président, elle est aussi sa demi-sœur. Pourquoi croyez-vous qu’elle est toujours en liberté ? Ce que je découvre en même temps que vous par contre, c’est qu’elle et Stefana sont toujours en contact…  

Trop de choses en tête pour Laurenzo, des choses qui partent dans tous les sens. Des visages de femmes qui rayonnent autour de Batavia… et toujours aucun lien direct avec un mystérieux peintre ambulant…  

 

 

Ce soir-là, Golpez rentre chez lui, sur les hauteurs de San Guapo. Il est fourbu et se laisse choir dans son salon vide. La situation est impossible. Ce ne sont que des actes de délinquance finalement, mais Batavia les prend tellement au sérieux ! Il faut avouer qu’il y a derrière tout ça un culot inquiétant… Mais de là à parler de révolution ! Il enlève ses bottes et repose ses pieds nus sur la table basse. Il tend le bras sous un coussin et en sort un magazine écrit dans une autre langue. Il l’ouvre et contemple un instant, avec un plaisir non dissimulé, des photos d’une jeune femme blonde, fortement dénudée et à la poitrine opulente, alanguie sur les draps dans une lingerie fine et d’un rose éclatant. Mais soudain, il renfonce le magazine à l’abri des coussins. Il a entendu un bruit venant de la terrasse. Il attend l’inspecteur Klasp qui doit venir lui faire son rapport, mais il ne se faufilerait pas par le jardin ! Il fait coulisser la baie vitrée et s’avance au bord de la piscine, scrutant l’obscurité.  

- Qui est là ?  

Une silhouette féminine s’avance. Golpez fronce les sourcils.  

- C’est vous ?  

Il n’a pas le temps d’enchainer avec une autre question car la visiteuse tend une arme : un fusil de paint-ball. Elle appuie sur la gâchette et une cartouche de peinture explose au visage du Ministre. Celui-ci tousse et porte les mains à son visage. Elles sont recouvertes de peinture verte.  

- Mais que faites-vous ? Ca fait mal !  

Elle ne répond pas et tire une autre cartouche qui aveugle Golpez. Il crie de douleur. Mais une autre cartouche l’atteint à l’épaule et le fait trébucher en arrière. La femme mystérieuse s’avance et tire sur lui à bout portant, en plein visage. Il hurle maintenant, mais elle vise sa bouche ouverte. La peinture épaisse lui remplit la gorge. Elle tire, tire encore, l’empêchant de retrouver sa respiration. Elle vise la bouche, le nez, le ventre, les bras, tellement qu’il s’agite comme un forcené. Elle tire jusqu’à ce qu’il ne s’agite plus. Il baigne alors, inerte, dans une mare de peinture verte qui se répand lentement autour de lui.  

 

 

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Un film de Marcus BURROUGHS  

Sur un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Oliver PARKS - Laurenzo Klasp  

BRUME - Caterina Murgol  

Alec LEDERMAN - Fulgencio Batavia  

Dorothy PARKER - Stefana Batavia  

Cassie GINTRAC - Gloria Strix  

Richard PARKER - Carlos Gregorio Golpez  

 

Musique composée par Hiromi HANSON  

 

Merci à la GCP pour l'échange d'idées graphiques  

Scénario : (2 commentaires)
une série A policier de Marcus Burroughs

Oliver Parks

Brume

Alec Lederman

Dorothy Parker
Avec la participation exceptionnelle de Cassie Gintrac, Richard Parker
Musique par Hiromi Hanson
Sorti le 24 décembre 2033 (Semaine 1512)
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