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Misterdada Studio présente
Cinema

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BO du film : The Glitch Mob – Can't Kill Us  

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Dans le futur.  

Roland (Guillaume Neuville) attend quelqu'un qui est coincé dans le dense trafic routier de Fundanse. Un ami d'enfance veut lui donner une adresse à main propre. Cet endroit a apparemment bouleversé sa vie. D'après lui, ça pourrait l'intéresser. Il arrive quelques instants plus tard tout heureux de le voir. Après quelques échanges, Denis en vient au but de leur rencontre.  

Roland essaie de se persuader que le petit pincement de stress n'était que la conséquence d'une mauvaise digestion, mais il sait très bien qu'il ne s'agit aucunement de ça. C'est plutôt le fait de savoir ce que Denis voulait lui montrer, car il n'a pas vraiment beaucoup de point commun avec lui niveau activité et passe-temps. C'est surtout qu'il s'agit d'un ancien délinquant et qu'il n'est pas vraiment sorti de cet environnement. Alors quand Denis a demandé à le voir, comprenez son inquiétude.  

- Le mois dernier, commence Denis, il s'est produit quelque chose d'incroyable pour moi et je suis sûr que tu vas adorer. J'ai fait la connaissance d'un type qui m'a dit qu'il y avait un moyen de s'évader vers un autre monde via l'esprit. Tu vois ? Du moins, de nous laisser le temps de voir autre chose que le monde dans lequel on vit. Il appelle ça le cinéma.  

- Le cinéma ? Mais ça n'existe plus depuis au moins deux siècles et c'est formellement interdit.  

Denis se doutait de la réaction de son ami mais il lui explique que ce n'est pas le même genre de cinéma qu'à l'époque, qu'à l'endroit où il lui conseille d'aller va encore plus loin que de la simple image. Là, ce n'est pas en tant que banal spectateur mais en tant qu'acteur de son propre film. Il lui avoue aussi que cette expérience n'était pas légale et que ça ne marche que par le bouche à oreille.  

- Il n'y a pas de risque ? demande Roland.  

Un instant, il a l'impression d'avoir touché un point sensible mais Denis lui assure que non. Juste dire qu'il vient de sa part et de n'en parler à personne pour l'instant. Il ajoute que c'est seulement 50$ et que ça valait vraiment le coup.  

Denis lui donne une carte de visite déjà abîmée, puis lui annonce qu'il doit partir en jetant un billet pour payer son verre. Ensuite, il se dirige vers les escalators, se frayant un chemin dans la foule. Roland ramasse la carte de visite, l'examine pensivement puis la range dans son blouson et l'oublie.  

 

Le cinéma, un art devenu interdit suite aux nombreux films sortis de façon malintentionnés. Passant de la politique au racisme, des points de vue de chacun, de la secte à la religion... Les gouvernements ont tout simplement interdit cet art car ils le trouvaient trop influençable pour le peuple qu'ils n'arrivaient plus à gérer malgré eux.  

Deux mois après sa rencontre avec Denis, la carte s'échappe du blouson de Roland, tombant dans le couloir de sa maison. Il partait au travail. Il ramasse la carte et se dit qu'il pourrait y aller faire un tour après le boulot. De toute façon, ça n'allait pas niveau ambiance à l'agence Kubrick. Il dit à sa femme qu'il se peut qu'il rentre plus tard.  

Il met la carte de visite dans la poche intérieure de son blouson et sort.  

 

Sans vraiment être surpris, l'adresse indique un quartier sensible de la ville dont les passants voient de mauvais œil qu'un type comme Roland fréquente ces rues. Une prostituée l'aborde mais Roland fait le choix de l'ignorer. Il pense être arrivé à l'endroit. Il frappe à la porte et une voix de femme répond C'est pour quoi ?. Il répond simplement le mot cinéma comme lui a dit Denis. La fille l'ouvre.  

L'intérieur de la société est totalement différent qu'à l'extérieur. Tout semble neuf. Roland remarque des affiches de films datant de plus de deux cents ans ! Rock Doll, Cyborg Nation ou encore Trips on the stars sont accrochées aux murs. Il y en a des dizaines au moins. Pas de doute, il a mis les pieds chez un cinéphile nouvelle génération. La femme qui s'appelle Éva (Linda Marshall) est assez distinguée par son style. Elle le conduit jusqu'au bureau où il doit rencontrer un certain M. Morrison (Chris Heath). On se passera des décors cinématographiques qui envahissent le bureau, notamment de la figurine de Desolation Jane ou encore celle de Dakota Smith... introuvables à cette époque car illégales.  

M. Morrison prie à Roland de prendre place en lui montrant le fauteuil juste à côté de lui et demande qui lui a recommandé son établissement.  

- Un ami d'enfance, Denis Caine.  

- C'est un bon gars, un ami à moi. Il vous a expliqué le fonctionnement du cinéma ?  

- Pas vraiment en fait. Il m'a juste dit que ça allait m'intéresser et que je serais acteur de mon propre film. J'avoue ne pas avoir tout saisi.  

- OK. Pour commencer, je ne sais pas s'il vous l'a dit mais c'est 50$ à régler avant de commencer la séance.  

Denis lui a dit. Roland les lui tend amèrement. Il espère que ça en vaudra la peine.  

 

Morrison se lève et demande à Roland de le suivre ; sans dire un mot, Éva fait de même. La femme ordonne à Roland de s'allonger sur une sorte de lit – mais très inconfortable - et de se mettre torse nu.  

Cela va être un peu douloureux lui avoue Morrison. Les deux personnes lui posent des capteurs sur tout le torse afin d'analyser ses désirs, ses émotions et son pouls. Chaque capteur lui donne l'impression qu'on lui fait une piqûre.  

- Vous vous sentez bien, Roland ? demande Morrison.  

- Oui oui, je crois.  

Morrison hoche la tête d'un air compréhensif. A la vue de sa réaction, Roland n'est certainement pas son premier client. Peut-être le vingtième, voire le centième. Morrison donne le feu vert à Éva pour qu'elle installe un casque sur la tête de Roland en lui expliquant le fonctionnement.  

- Ce casque se chargera de diffuser le film que vous allez contrôler. Il faut que vous sachiez que le déroulement de l'histoire évoluera en fonction de vos choix, geste, relation. Les personnes qui entreront en contact avec vous pourraient avoir une grande importance. Vous pourrez tout faire mais attention, ce film est d'un genre réaliste, très réaliste. Vous avez des questions avant de lancer le film ?  

- Plein... mais je ne vais en poser qu'une seule : il y aura des gens que je connais ?  

- Oui, du moins, comme dans les rêves. Le film y créé un lien indirectement et les rêves diffusent des personnes que vous avez déjà croisées dans votre vie.  

- U... une autre question. Quel rôle je joue dans le film ?  

Morrison et Éva sourient. C'est la question la plus courante qu'ils entendent.  

- Vous jouez votre propre rôle, Roland, dit Morrison. C'est la magie du cinéma. On y va ? Vous n'avez aucune raison de vous inquiéter.  

Roland dit qu'il est prêt mais il a comme un mauvais pressentiment, mais sûrement la peur de l'inconnu. Éva appuie sur le bouton de lancement.  

 

[...]  

 

Un flash blanc. Des paroles incompréhensibles. Du monde. Une jolie jeune fille (Alejandra Batista) à ses côtés en train de boire une boisson à la paille. De la joie. Un endroit inconnu, mais il ne s'agit que d'un bar. Un super soleil.  

Le début du film.  

- Tu es bien d'accord avec moi, papa ? fait la jolie fille à ses côtés en s'adressant à lui.  

Le réveil est un peu douloureux. Il s'en doutait un peu.  

- Heu... Rappelle-moi de quoi tu parlais.  

- Tu sais bien. De Laura et Rémy. Tu ne m'écoutes pas...  

Oh, bordel... Dans quel pétrin je vais me fourrer...?  

- Je pense que tu as raison.  

- J'aimerais avoir ton avis, s'il te plaît. Ils sont précieux pour moi car je ne sais pas quoi dire à Laura. C'est ma sœur quand même, dit la fille en mettant sa main sur celle de Roland.  

Au fur et à mesure de la discussion avec sa fille imaginaire, Roland se rend compte que la situation s'adapte suivant les réponses données. Il a improvisé un prénom pour sa fille, Marilyne, et la jeune fille a réagi de façon normale, comme s'il s'agissait réellement de son prénom. Quoiqu'il fasse, le film s'adapte.  

Voyant comment la situation évolue, Roland se sent tout de suite mieux.  

 

[...]  

 

Dans le monde réel, au même moment.  

Une équipe de cinq policiers se prépare à une embuscade dans le cinéma de M. Morrison. C'est ici, fait le chef d'équipe.  

Éva est en train de surveiller dehors. C'est une partie de son travail mais elle ne s'attendait pas à voir la police aussi tôt. Ils tombent mal, vraiment mal. Sans demander la permission, le premier flic cède la porte si brutalement qu'elle se fracasse contre le mur. De façon immédiate, les flics immobilisent Morrison et Éva. Pendant près de trente secondes, le chef d'équipe ne peut détacher son regard sur le corps inerte de Roland. Puis il s'approche de lui, jette un œil sur le branchement, puis se retourne vers Morrison.  

- Que lui avez-vous fait ? Il est mort ? demande le flic.  

- Il sera mort si on le débranche, se contente de répondre Morrison. Il est dans un film.  

- Vous êtes en état d'arrestation. Je vous ordonne de le débrancher, menace l'agent en braquant son arme en direction du crâne de Morrison. Je vous préviens, j'ai ordre de l'État de vous ramener mort ou vif. Vous savez quels sont nos lois donc ne jouez pas au plus malin avec moi.  

Comment, au nom du ciel, essayer de convaincre un policier qui fait son boulot de ne pas débrancher quelqu'un en train de commettre une chose illégale ? Comment perdre du temps pour essayer d'arriver à la fin du film de Roland qui vient tout juste de commencer ? Et comment, tout simplement, s'en sortir tous sains et saufs ?  

 

Morrison se maudit de ne pas avoir été assez prudent dans cette histoire. Lui, un homme passionné de cinéma, des choses interdites en générale. Lui qui a gagné sa vie en ventant les mérites du septième art et en vendant des films. Il vient chercher les meilleurs films qui circulent au plus profond de votre être. Les films parfaits qui ne se trouvent qu'au fond de votre esprit. Ceux dont vous rêvez.  

- Je le répète une dernière fois, M. Morrison, débranchez-le.  

Morrison jette un œil furtif autour de lui afin d'essayer de trouver une solution. Il regarde sa collègue qui est terrorisée. En fait, ils ne savent pas ce qu'il se passera si on débranche quelqu'un qui se trouve dans un film avant le générique de fin. Il caresse la machine, puis la débranche. Le corps de Roland ne réagit pas. Aucune réaction.  

 

[...]  

 

Roland a soudainement mal à la tête. Il est à table avec sa fille Marilyne et sa femme Romy. Il n'a pas osé prendre beaucoup de risque depuis que son film a commencé.  

- Ça ne va pas, papa ?  

Il préfère aller se coucher sans répondre. Il ne sait pas ce qu'il a.  

Cette nuit-là, il dort très mal. Il s'assoupit, puis se réveille constamment. Il s'allume une cigarette. Il ne sait pas lui-même comment se finira son film. Il n'a plus mal à la tête mais ce n'était pas un mal de tête normal qu'il a subi. Cela fait parti de la magie du cinéma, ça ?  

Soudain, sa fille débarque pour lui faire une annonce.  

- Papa, je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle pour toi mais tu seras ici jusqu'à la fin de tes jours. Je suis contente, dit Marilyne. Je t'aime, papa.  

Une vision d'horreur lui apparaît : sa vie, la vraie, sa vie toute entière étalée devant lui. Comment pourra-t-il encore continuer cet interminable film ?  

 

[…]  

 

Morrison, le flic et Éva sont devant le corps inerte de Roland. Il respire encore mais ses yeux sont ouverts et un fil de bave coule le long de sa bouche.  

- Embarquez-moi ces trois-là, fait le flic. Et détruisez tout.  

Morrison se dresse devant le flic.  

- Une séance de cinéma ne vous ferez pas plaisir, monsieur l'agent ? Vous n'êtes pas curieux de savoir ?

Scénario : (2 commentaires)
une série B de science-fiction de Dante Machine

Guillaume Neuville

Alejandra Batista

Chris Heath

Linda Marshall
Musique par Brandon Carlos
Sorti le 16 avril 2033 (Semaine 1476)
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