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BO : Billy Idol - Save Me Now  

Pour faire plaisir à Corbeau : https://www.youtube.com/watch?v=yiqy9_r4ZTI  

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Peter et Sarah (Dalton Russell et Alejandra Batista) traversent le pays suivant une route précise, de l'Ouest à l'Est, dans une Audi S4 flambant neuve, en empruntant de préférence les routes secondaires et pas trop fréquentées, s'arrêtant quelques fois pour faire des pauses car leur route est longue.  

Ils ont fait trois haltes durant leur trajet avant d'atteindre leur destination finale : la première à Malsi pour faire une pause pipi, la deuxième à Quirrel pour dormir dans un hôtel modeste. Et enfin pour faire le plein d'essence à une centaine de kilomètres de l'arrivée, où Sarah s'est faite aborder, au moment de payer, par un inconnu (Hugh Darby) qui s'est avéré vraiment lourd. A un point même que Peter a dû intervenir et que les poings ont failli se montrer.  

Avoir Sarah comme copine pour Peter est une très grande fierté. Il l'avoue sans trop d'amertume mais ça ne l'empêche pas de le montrer. L'inconnu est reparti avec une Mazda Shinari, un rich man.  

Peter ne parle pas beaucoup. Son visage garde souvent une expression assombri comme s'il gardait ses douleurs intérieures. Il ne montre jamais ses sentiments. D'ailleurs, dans les soirées ou les restaurants, il est poli mais sans plus. Tout le contraire de Sarah qui montre une joie de vivre à tout instant. Même quand la vie se montre des fois pénible, elle positive.  

Elle souligne à Peter, la main sur sa jambe et avec son plus beau sourire : On arrive bientôt.  

- J'espère que ton oncle est gentil, dit-il.  

- Il l'est, répond la femme.  

[…]  

UN FESTIVAL DE COURSE AUTOMOBILE  

DANS LE CINEJEU ISLAND ?  

de notre envoyé spécial  

JOHN CICCONE  

Press'auto de Fundanse  

DETROCITY – Detrocity est une grande ville située plus à l'Est de Seattle, entre Gérardmerveille et Spielberg. C'est la première ville cinélandaise dans l'Histoire qui organise des festivals automobiles dans le pays, et ce sera probablement la seule. Dans le Sud-Ouest de Cinejeu Island, les courses automobiles sont choses courantes. On a vu des courses se faire pendant des nuits sur les grandes routes spielbergeoises et seattleites, mais aussi et surtout à Detrocity où les routes semblent interminables avec ses horizons magnifiques. Ce n'est pas les passionnés qui manquent.  

Les gens du coin aiment raconter les exploits aux touristes et se plaisent à entretenir l'âme que la ville a acquis. C'est ce qui explique, d'après eux, qu'elle soit restée populaire. Detrocity n'est pas située dans un endroit perdu, et toutes les grandes routes y accèdent. Elle offre des sensations que l'on ne peut pas trouver ailleurs, comme celles du cinéma gérardmerveilleux, la célèbre ville du 7ème art. On peut dire la même chose de Detrocity avec les voitures.  

L'oncle de Sarah, Donald (Jean-Luc Bellot), est un vieux pilote aux cheveux blancs. Ses yeux sont d'un bleu délavé qui lui donne un regard étrangement vif. Quand Sarah lui présente Peter, le vieil homme lui serre la main et lui sourit. Peter devine qu'il est presque aveugle, mais son sourire est chaleureux.  

Après quelques échanges d'amabilités, Donald leur propose de s'installer, de ranger leurs bagages. Arrivé dans la chambre, Peter sent que l'oncle de Sarah est quelqu'un de particulier.  

- C'est un brave homme, dit-il à Sarah.  

- Oui je sais, répond Sarah en souriant. Il est un peu comme toi dans le fond. Vous allez bien vous entendre. Tu verras.  

Le couple continue de ranger leurs bagages.  

Donald est un homme veuf qui vit dans une maison très peu éloignée de Detrocity. Riche à millions, il doit sa fortune à ses exploits sportifs en tant que pilote de courses. Même s'il n'a jamais été champion du monde, il a quand même 19 saisons en championnat de Formule 74, 318 départs en grand prix et plusieurs dizaines de podiums dont quelques victoires. Sa passion pour les voitures est là depuis sa tendre enfance et durera jusqu'à sa mort.  

Rien ne peut décrire les sensations que je ressens lorsque je conduis une supercar. Je me souviens des frissons que j'ai ressenti au moment du démarrage du moteur, de l'accélération... On se sent déconnecté de la réalité. Chaque personnes sur Terre a une passion et savent ce que je veux dire. J'ai eu la chance d'en conduire quelques-unes dans ma vie et je remercie toutes les personnes qui m'ont permis de le faire et ce cadeau me touche beaucoup. Merci, vraiment.  

Donald chasse ses pensées et quelques minutes plus tard, il se dirige vers son garage tout sourire en voyant un véhicule bâché. Il appelle le couple.  

Sa nièce demande ce qui se passe. Donald lui sourit puis regarde Peter en lui demandant de l'aider à enlever la bâche. Dessous se trouve une Lamborghini Veneno.  

- Elle est jolie, n'est-ce pas ? fait le vieil homme.  

Peter ne peut pas dire le contraire à la vue de cet engin, de cet avion de chasse.  

- On me l'a offerte l'an dernier en guise de remerciement pour ma carrière, mais je n'ai plus les moyens de la conduire à cause de mon dos et de ma mauvaise vue. Je veux que tu la fasses rouler le temps que tu seras là, Peter.  

Mais Peter ne se voit pas conduire un tel véhicule. Il ne sait tout simplement pas. Mais le regard rêveur et plein de nostalgie de Donald le touche. Combien donnerait-il pour revenir trente ans en arrière ?  

- Et puis, j'ai d'autres faveurs à te demander. Tu me seras utile, rajoute Donald.  

Un regard complice se forme entre Sarah et Donald. Peter ne va pas s'ennuyer.  

Peter roule vers le nord de la ville au volant de la supercar que Donald lui prête. Il a eu du mal à bien comprendre la voiture au début mais au bout de plusieurs tentatives, il a réussi à bien la faire rouler convenablement. On ne parlera pas des moqueries de Sarah et Donald qui ont été nombreux. Ce dernier lui a confié que des vieux véhicules abandonnés dans certains endroits aux alentours de la ville étaient cachés et qu'il les lui faudrait car c'est un collectionneur. Il n'a jamais trouvé le temps de les retrouver. Quand Peter en retrouvera une, Donald appellera une relation à lui pour emmener le véhicule au garage d'Andy (Guillaume Neuville), un ami à lui, aussi fils d'un ancien pilote, qui l'embarquera avec sa dépanneuse.  

Quand Peter a passé les limites de Detrocity, il sent monter en lui une excitation qu'il n'aurait jamais cru avoir. Le bruit de la Lamborghini est une musique unique mais il n'ose pas appuyer à fond sur la pédale, de peur de la casser ou de recevoir une bête amende. Il se range sur la voie de droite, monte jusqu'à la vitesse maximale autorisée et scrute le paysage à la recherche d'indice susceptibles de cacher les véhicules que Donald veut : des sortes de grange, de cabane ou vieux local où la voiture en question peut être abandonnée depuis de longues années.  

Au bout d'un moment, l'homme aperçoit une route parallèle à l'autoroute. A l'époque, l'autoroute n'existait pas, ce qui explique cela. Depuis, le temps a fait son œuvre. Mais c'est difficile d'y accéder, il lui faut prendre un autre chemin et donc quitter l'autoroute.  

Il prend la première sortie qui se trouve sur sa route et, ayant un très bon sens de l'orientation, Peter retrouve assez facilement son chemin. Après avoir pris plusieurs sentiers, il aperçoit sur sa gauche une sorte de grange et sent monter en lui une bouffée de joie. Elle est vieille mais solidement construite. Il se gare à côté de la grange puis file vérifier si une voiture s'y trouve à l'intérieur. Il y en a bien une. Peter ne s'y connait pas mais il a sous les yeux une Chevrolet Biscayne. Il la regarde, fasciné.  

- Comment ça peut être encore là ? se demande-t-il à voix haute.  

C'est à ce moment précis qu'un véhicule s'approche de lui et fait un arrêt juste à côté de la Lamborghini. Une Mazda Shinari... La personne à l'intérieur coupe le moteur. C'est une belle femme (Aline Adzovic). Elle est en compagnie d'une personne qui est familière pour Peter : l'homme de la station qui a dragué Sarah en début de journée. Simplement un pur hasard qu'il se retrouve ici au même endroit que lui. Il a comme un mauvais pressentiment, surtout qu'il se trouve dans un endroit isolé et loin d'être fréquenté. Les nerfs tendus, il ne se doute pas que le gars possède une arme à feu cachée dans son dos qu'il compte s'en servir qu'en cas de nécessité. Il les regarde faire. Les deux inconnus fixent Peter, comme s'ils attendaient une réaction de sa part alors que pour lui, leur silence lui paraît surnaturel. Il n'y avait que le bruit du vent pour briser ce silence.  

Mais, petit à petit, malgré lui, il fait un bilan de cette interprétation des faits, il a tout de suite pensé à ça, dès que ces personnes sont descendues de leur voiture : ils ne sont pas là pour faire ami-ami.  

Au moment où Peter allait dire quelque chose, la belle femme demande pourquoi il était là mais, dans un premier temps, il ne dit rien.  

L'inconnu de la station, en voyant que Peter semble être un dur à cuire, met ses mains derrière le dos. Il sait ce qu'il a à faire.  

Peter a l'impression que la suite des évènements se déroule au ralenti. Rester plus longtemps ici à leur tenir tête, c'est accepter de prendre des risques pour une chose qu'il ignore encore. Et pourtant, il leur retourne la question. Il ose même s'approcher de la femme. Son compagnon ne bronche pas. Pas encore. Elle n'a rien à cacher.  

- Je suis là pour récupérer le véhicule qui se trouve dans cette grange. Si je ne me trompe pas, vous aussi. Qui vous envoie ?  

- Personne. Je me suis retrouvé ici par hasard.  

La femme ne le croit pas. Elle est même surprise de la réponse stupide que Peter lui a faite. Elle penche sa tête vers la Lamborghini, puis vers son compagnon. Elle devine à qui appartient la supercar.  

- Mark...? soupire-t-elle d'un ton calme et morne.  

L'homme sort son arme et la dirige vers la tête de Peter. Ce dernier ne bouge pas, mais ses jambes, qu'il sent légères brûlent de partir loin. Il ouvre la bouche pour dire la vérité, quand tout à coup il se rend compte de ce qu'il allait faire, se ressaisit puis donne un coup de bras sur l'arme à feu et un coup de pied sur le gars. Il détale à toutes jambes. Quand il atteint son véhicule, la peur l'a de nouveau envahit. Il démarre par miracle du premier coup, puis file en direction de l'autoroute, laissant derrière lui une voiture de collection pour Donald, et surtout deux types complètement fous. Qui sont ces gens ? Que veulent-ils ? Apparemment, Donald cache des choses et Peter compte bien le savoir.  

Il quitte la route à plusieurs reprises, maitrisant mal le véhicule roulant à grande vitesse. Il arrive jusqu'à chez Donald sans incident malheureux mais s'emmêle les pinceaux en s'arrêtant en calant devant la maison. Son regard va tout de suite vers Sarah qui a un visage plein d'incompréhension et d'inquiétude quant au comportement de son petit ami.  

- ... Qu'est-ce qui t'arrive...?  

Elle se lève de la chaise du jardin sans attendre la réponse puis de dirige vers lui. Il a un air totalement bouleversé, lui qui d'habitude ne laisse rien paraître.  

- Rien, j'ai voulu m'amuser et j'ai perdu le contrôle.  

Il n'a rien dire à Sarah. Ce qui caractérise l'homme qui passe de la peur à la sécurité de sa femme.  

- Je n'ai pas fait attention à la vitesse, ajoute-t-il. Où est ton oncle ?  

Sarah sait que Peter ment mais lui répond quand même. Il ne reste plus qu'à Peter à aller le voir pour lui demander ce qu'il cache comme secret sordide. Mais le problème, c'est que Donald ignore totalement ce qui se passe actuellement et ne comprendra rien à ce que Peter va lui raconter.  

En ville, une heure plus tard, après avoir récupérer la Chevrolet. La belle femme, qui s'appelle Jennifer, se trouve dans un garage pour la rénover. Elle est chez Andy, la personne que connait Donald. Ce n'est pas un hasard qu'elle se retrouve chez lui. Avec elle, tout est bien calculé vu les objectifs qu'elle a en tête.  

C'est le visage ensanglanté d'Andy qui émerge de l'obscurité du bureau.  

- J'espère que tu as bien compris que je ne rigole pas, fait la femme.  

Mark essuie ses gants pleins de sang. Andy a essayé de se défendre mais c'est une personne bien entrainée au combat qui s'est retrouvé face à lui. Andy ne s'est jamais battu de sa vie.  

Jennifer est une jeune journaliste qui a pour objectif la richesse. Elle n'a peur de rien. Elle s'est renseignée sur les origines de la construction de la ville de Detrocity et après des mois de recherches, elle est tombée par hasard sur une affaire de vol de 6 véhicules dans les années 60/70 et un célèbre pilote, Donald Hill, était toujours le principal suspect. Elle ignore comment il a pu s'en tirer, elle s'en fiche même, mais elle sait que ces voitures valent des fortunes et elle va tout faire pour s'en emparer et les revendre. Elle a compris ce que Donald préparait à l'époque. Elle veut le doubler, quitte à être violente pour y arriver.  

D'abord, menacer son entourage, évidemment. Andy, son mécano le plus fidèle et qui s'entend bien avec lui. Il doit savoir pleins de choses. C'est assez logique.