Bande originale: Pantin de Jack Simard.  

https://www.youtube.com/watch?v=Lndf2GXseeQ  

Maude (voix de Gaby Vigmarsson) balançait ses jambes régulièrement, assise sur son lit, regardant la fenêtre qui donnait sur le jardin. Sa chambre paraissait vide depuis que sa mère ne venait plus ranger ses habits dans l'armoire ou ramasser les livres qui traînaient habituellement sur le parquet froid. Sa chère maman avait en effet disparu quelques jours auparavant et Maude ne savait où elle était. La petite fille avait fait plusieurs rêves sur le sujet et s'était imaginée que sa mère s'était simplement perdue en forêt ou qu'elle était partie avec un autre homme, mais sans pouvoir affirmer ses hypothèses. Son père ne semblait pas avoir beaucoup plus d'informations ou du moins ne voulait-il pas les dévoiler à Maude, il ne lui avait d'ailleurs presque pas adressé la parole depuis que sa femme n'était plus à ses côtés.  

Justement, Benjamin le père (voix de Steve Damian) entra discrètement dans la chambre de sa fille et s'assit sur le lit. Il la contempla attentivement d'un œil passionné: elle était si jeune et si jolie, et si fragile aussi. Benjamin avait refusé de lui avouer la vérité et de lui raconté l'accident qui, quelques jours plutôt, avait causé la mort de la conductrice; il craignait en effet que Maude ne se referme encore plus sur elle – elle qui était déjà très timide et solitaire - en apprenant la nouvelle et avait donc préféré la laisser dans l'ignorance.  

Pour la première fois depuis plusieurs jours, Benjamin prit la parole et s'adressa à sa fille qui regardait toujours devant elle.  

«J'ai quelque chose pour toi Maude. Je l'ai acheter ce matin chez le fabricant de jouet, je me suis dit qu'il pourrait te tenir compagnie...»  

Benjamin sortit quelque chose qu'il avait caché dans son pull et l'offrit à sa fille qui le prit dans ses mains et l'observa avant de serrer son père au cou. Un pantin de bois souriant était un merveilleux cadeau pour un fille de 6 ans esseulée.  

Dès que son père sortit de sa chambre, Maude serra le pantin avant de le poser devant elle. Ce cadeau lui faisait vraiment plaisir car il lui tiendrait compagnie en attendant le retour espéré de sa mère. Même s'il ne pouvait la remplacer, ils pouvaient tout de même y ressembler. Maude réfléchit à un prénom à lui donner et, n'étant guère inspirée, annonça son nom: Maman. Mais immédiatement, une petite voix fluette protesta: «Non mais qu'est-ce que c'est que ce nom!» Maude cru d'abord que son père se tenait derrière la porte mais, après vérification, se rendit compte que non. Elle fut donc prise d'une soudaine peur et un tas de questions lui passa par la tête. Qui avait bien pu lui parler? Rêvait-elle? Quelqu'un était-il caché dans la pièce? Elle demanda donc dans le vide qui parlait, et la voix lui répondit. «C'est moi!»  

Maude remarqua alors que le pantin de bois agitait la main. Étonnamment, elle se calma immédiatement alors qu'un adulte aurait déjà hurler de peur, sans doute grâce à l'effet de son jeune âge et donc à sa naïveté. Elle observa le petit pantin avec curiosité avant de lui proposer un autre nom qui lui semblait mieux.  

«Tu préfère Pantin?»  

Pantin (voix de Lenny Slepers) accepta alors son nouveau nom avec joie, réalisant une pirouette pour montrer son contentement.  

Plusieurs jours passèrent permettant à Maude de découvrir son nouvel ami. Elle avait ainsi appris que Pantin avait pris vie mystérieusement sans qu'il ne sache réellement pourquoi – il savait juste qu'il ne pouvait parler à personne d'autre que la fillette, mais cela encore il ne l'expliquait pas - et avait passé de nombreux mois dans une petite boutique de jouets sans que personne ne s'intéresse à lui jusqu'au jour où le père de Maude l'avait acheter pour une poignée de piécettes. Elle avait aussi remarquer quelques particularités physiques de son ami comme la petite fissure sur sa jambe droite – suite à une mauvaise chute paraît-il… - ou encore comme une petite tâche de peinture rouge sur le haut de sa tête dégarnie. Tous ces petits détails rendaient Pantin presque humain au plus grand plaisir de Maude. Néanmoins, son compagnon ne pouvait remplacer sa mère qui n'était toujours pas réapparue. La jeune fille commençait vraiment à s'inquiéter et à se poser des questions, elle avait d'ailleurs pris l'habitude de demander tous les matins à son père si Elle était de retour - ce à quoi il répondait toujours d'un hochement de tête négatif avant de sortir de la cuisine quelques instants. Maude percevait l'absence de sa mère comme un grand trou dans sa vie que Pantin tentait de colmater sans y arriver complètement, la moitié du trou restant béant.  

Un matin après le petit-déjeuner, Pantin remarqua que Maude semblait encore plus attristée que les jours précédents. Elle était en effet couché sur son lit, pleurant doucement sur l'oreiller mauve. Pantin monta sur la table de nuit en s'accrochant au câble électrique de la lampe de chevet puis sauta sur le lit qui était juste en-dessous arrivant ainsi juste à côté de l'oreille droite de Maude. Il s'accroupit pour placer ses lèvres dans l'alignement du tympan de la fillette et lui chuchota quelques mots à l'oreille:  

«Qu-est-ce qu'il y a? Ça ne va pas Maude?»  

Maude essuya ses larmes et tenta de se calmer en prenant de grandes inspirations régulières puis expliqua à Pantin les raisons de son énorme chagrin. Cela faisait en effet dix jours qu'Elle avait disparu, dix jours qu'Elle n'avait pas serré sa fille dans ses bras avant de dormir, dix jours qu'Elle n'avait pas oublier les tartines du matin dans le grille-pain. Maude commençait à perdre espoir de revoir un jour sa mère, bien qu'elle était persuadée que celle-ci n'était pas morte avait-elle tenue à préciser. Sur ces derniers mots, la fillette éclata de nouveau en sanglot et replongea sa tête dans l'oreiller sous le regard impuissant de Pantin. Celui-ci ne savait quoi faire pour consoler sa jeune amie et ne trouva pas mieux que de caresser sa joue humide de sa petite main de bois. Ce petit geste n'eut aucun effet sur Maude qui continuait de pleurnicher en appelant sa mère.  

Conseillé par ses collègues, Benjamin avait pris sa décision. Il ne pouvait mentir à sa fille plus longtemps et devait lui tout avouer. Maude finirait de toute façon par découvrir la vérité, et c'est à ce moment là que les choses empireraient, lui avait dit ses collègues avant de lui offrir un café. Cela faisait maintenant dix jours qu'il mentait à sa fille et il ne pouvait lui cacher la vérité un jour de plus. C'est pourquoi il décida qu'il irait lui parler juste avant le déjeuner, c'est-à dire lorsqu'elle serait parfaitement réveillé. Il frapperait doucement à la porte de la chambre et attendrait qu'elle lui réponde pour la mettre en confiance, ensuite il l'embrasserait et l'inviterait à s’asseoir sur le lit, puis il lui dirait tout ce qu'il savait. Il avait totalement changé de politique; désormais, il tenait à être franc. C'était sans doute la meilleure solution pour ne pas casser sa fille pensait-il.  

Ce n'est que vers dix heures et demi que Pantin réussit à calmer Maude. Celle-ci avait en effet compris que cela ne servait à rien de pleurer et qu'il valait mieux agir. Oui mais comment? C'est à cela qu'elle réfléchissait depuis une dizaine de minutes, assise sur son lit. Pantin la regardait, étonné par son étrange changement de comportement: il y a quelques temps, elle était couché sur son lit versant toutes les larmes de son corps, et maintenant elle était assise et ses yeux était plissé d'une manière très concentré. Cette fille était vraiment étonnante!  

Soudain, une idée vint à la tête de Maude. Une idée simple mais qu'elle n'avait pas eu plutôt tellement c'était une idée dangereuse et risquée… Mais c'était sans doute le seul moyen de retrouver sa mère. Maude exposa donc son idée à Pantin:  

«Pantin! Pour qu'Elle revienne on n'a pas le choix: il faut d'abord la trouver. On va partir à sa recherche! Mais il ne faut pas que Papa soit au courant car il ne serait pas d'accord...»  

Pantin refusa immédiatement la proposition. Il était hors de question qu'une fillette de six ans ne parte seule à la recherche de sa mère, même si elle est accompagnée d'un jouet vivant. Mais Maude tenait à retrouver sa mère et resté persuadée que c'était l'unique moyen de la revoir un jour… Elle insista donc auprès de Pantin, espérant que celui-ci ne craque. Mais voyant que ce ne serait pas le cas, la fillette enfila ses chaussures et attrapa son blouson bleu qui était, depuis qu'Elle était partie, posé sur le parquet. Puis, elle ouvrit la fenêtre de sa chambre et grimpa sur le rebord intérieur, prêt à sortir.  

«Mais que fais-tu?! , lui s'exclama Pantin.  

- Ben, comme tu veux pas m'accompagner, je pars toute seule! C'est dommage, j'aurais pu t'aider à découvrir comment t'es né en même temps qu'on cherchait Maman, mais tant pis!»  

Maude avait prononcé le mot Maman avec énormément de douceur et de colère à la fois, ce qui provoqua chez Pantin un sentiment de culpabilité. Comment pouvait-il en effet refuser d'aider une fillette qui souhaite retrouvée sa mère? De plus, Maude était prête à l'aider à découvrir ses origines s'il la suivait… Il s'était très mal comporté. Cette jeune fille demandait simplement un peu d'aide en échange d'un peu d'aide et il avait refusé… Mais il était encore temps de changer d'avis! Pantin profita que Maude était entrain de passer la fenêtre pour lui dire quelques mots qui ravirent immédiatement la fillette. Celle-ci prit son compagnon dans la main et passa enfin la fenêtre, atterrissant dans l'herbe fraîche du matin. Les deux vrais amis – car s'en étaient, cette épisode nous le prouve – s'éloignèrent de la maison et partirent ensemble à la recherche de la vérité.  

Benjamin regarda sa montre avant de soupirer: onze heures et quart, c'était l'heure, l'heure de vérité. Il se leva de sa chaise en bois et sortit de la cuisine, se rendant vers la chambre de Maude d'un pas lourd et inquiet qui reflétait son état d'esprit actuel. Arrivée devant la porte de la chambre, il frappa gentiment contre la porte comme il l'avait prévu, attendant la réponse de sa fille. Mais celle-ci ne vint pas et Benjamin dut frapper une deuxième fois, plus sèchement cette fois-ci; cette fois encore il n'entendit aucune réponse ce qui le força à entrer sans autorisation. Il ouvrit la porte doucement et jeta un œil à l'intérieur de la pièce avant de rentrer complètement. Il découvrit alors avec surprise que sa fille n'y était pas. Comment cela était possible alors qu'elle n'avait pas quitter sa chambre depuis le petit-déjeuner? C'était incompréhensible…  

Benjamin fut soudainement chatouiller par un léger courant d'air… Automatiquement, il tourna la tête en direction de la fenêtre encore ouverte. Il comprit alors tout. Après un moment de panique, il prit sa deuxième grande décision de la journée. Il courut dans le hall d'entrée, se chaussa et se couvrit d'un manteau avant de partir à la rechercher de sa fille.  

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PANTIN - Mimi Production GM présente Pantin, un film de Tim Bones. On y retrouve les voix de Lenny Slepers (pour Pantin), Gaby Vigmarsson (pour Maude) et Steve Damian (pour Benjamin). Les musiques ont été composées par le grand Raphael Hemmings sauf pour le générique qui est une chanson de Jack Simard. Le tout à été produit par Mimi Production GM dans le studio de série B La maison bleue. L'idée originale ainsi que le scénario sont de Emilien. L'affiche a été réalisée par Mimi' Graph.