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Grindy Polarized Production présente
Chroniques du dernier humain sur Terre

Triste spectacle. Les boîtes de lettres des pavillons étaient renversées. Les déchets des poubelles s’étalaient sur toute la rue. Les pelouses verdoyantes, taillées au millimètre près, n’étaient plus que boue. Les maisons, autrefois si fières d’avoir conquis ce terrain paisible, ne tenaient plus debout. Au fond de la rue se trouvait, auparavant, une jolie petite villa dont les murs de couleur bleu givré représentaient le coté coloré du quartier autrefois surnommé “la rue arc-en-ciel”. Aujourd’hui, la maison n’était plus qu’un tas de poutres et de pierres, à l’exception de la cuisine qui tenait encore miraculeusement debout. Le vent commença à souffler. Néanmoins, la brise n’avait rien à voir avec les précédentes. Le vent était faible mais glaçant. Il possédait quelque chose qui le rendait terrifiant. L’on avait l’impression qu’il absorbait les âmes et les fit voguer vers un endroit qui n’était que désolation et horreur. Le vent traversa sans encombre la cuisine de la maison aux murs givrés, qui accueillait les petits-déjeuners de la famille de 5 qui habitait là.  

 

Soudain, une poutre commença à trembler, comme si elle avait froid. Une toux puissante, mais féminine, sortit des entrailles du petit dépôt de ruines qui faisait face au jardin, qui réunissait la famille pendant les beaux jours ensoleillés. Une jambe, humaine, parvint à sortir des décombres. A son extrémité la dernière botte à la mode, d’un style un peu punk comme ça, assez coûteuse car provenant de la marque que les jeunes s’arrachaient mais probablement en faux cuir. Pourtant, elle semblait assez bien adaptée à la marche. Le reste du corps réussi à sortir en dégageant la poutre qui était sur lui. Une jolie jeune femme (Beverly Salmon) se dévoila alors. Cheveux bruns avec mèches blondes coupés en dégradé, la jeune fille semblait avoir 20-21 ans mais il était difficile de vraiment savoir vu toute la poussière qui couvrait son visage. Au moins, il était certain qu’elle étudiait à l’université au vu de son pull qui portait le logo et la devise de l’université de la ville. L’étudiante s’essuya le visage et toussa encore une fois pour expulser toutes les crasses se trouvant dans ses poumons. Elle resta couché, les yeux fermés, sur le carrelage de la cuisine, étonnamment intact, encore quelques instants afin de reprendre son souffle. Le vent glaçant lui caressait la peau et la fit trembler de froid. Elle se recroquevilla afin d’avoir plus chaud. Pendant l’action, elle ressentit une douleur au niveau de sa cuisse droite mais elle resta dans une position foetale les yeux toujours clos. Elle tenta de se souvenir de ce qui s’est passé mais en vain. Elle se remémora uniquement une grande lumière aveuglante qui l’empêcha d’étudier son cours d’Economie politique. En effet, c’était la période la plus redoutée pour une partie de la population: les examens de fin d’année. Mais combien de temps était-elle restée sous les décombres de sa maison ? Peut-être était-ce le jour même, ou une semaine plus tard ou bien des mois ou encore des années. Il était impossible de le savoir précisément. La jeune fille examina les scénarios possibles. Un tremblement de terre ? Peu probable. Les séismes ne dégagent pas une si forte lumière. De plus, la région n’est pas considéré comme étant dangereuses au point de vue sismologique. Un raz-de-marée ? La mer est à plus de 200km de la rue. Une tornade? Plausible vu le nombre de tornades comptées dans la région mais cela n’explique la lumière. Une explosion ? Probablement. La ville ayant connu un grand nombre de fuites de gaz qui ont causé de nombreuses explosions, l’option n’est pas écartée. Des aliens peut-être ? L’étudiante dégagea cette idée aussitôt de sa tête mais elle ne put s’empêcher de rire à son absurdité. Elle pensa donc qu’il était temps d’ouvrir les yeux.  

 

Ses yeux s’ouvrirent lentement et se renfermèrent aussitôt. Ils n’étaient plus habitués à la lumière de l’extérieur. L’étudiante mit un peu de temps à s’habituer. Finalement, ses yeux bruns se dévoilèrent et commencèrent à observer le monde. La jeune fille remarqua tout de suite deux choses : Il n’y avait plus de toit au dessus d’elle et la couleur du ciel. Un étage au dessus de la cuisine se trouvait auparavant sa chambre. C’était une chambre type pour jeune adulte : couleurs sobres malgré un brin d’excentricité sur le mur derrière son bureau, peu de meubles, juste ce qu’il faut pour vivre dans un siècle minimaliste, pas de posters mais des photographies prises par elle-même. Le ciel, quant à lui, était d’une couleur orange brulé. L’étudiante pensa alors à une explosion suivi d’un incendie ou l’inverse. Néanmoins, elle sentait que quelque chose était bizarre dans cette couleur. Cette dernière était totalement différente de celles des précédents incendies. Pourtant, elle ne se posait pas plus de questions à ce propos et conclut qu’une fuite de gaz a causé ces dégâts. Vu la situation, elle décida de patienter jusqu’à l’arrivée des secours. Elle conclut, ainsi, que l’incident s’est seulement passé il y a quelques instants. Elle tendit l’oreille afin d’écouter le bruit du quartier se précipiter vers la maison aux murs givrés afin de voir ce qu’il vient de se passer. Elle attendit également pour pouvoir entendre la sirène des pompiers se rapprocher. Cependant, elle n’entendit rien. Pas de troupeau de voisins inquiets, ni de sirène de plus en plus assourdissante. Quelque chose ne tournait pas rond. L’étudiante tourna son regard vers le soleil. Il était rouge feu. Il semblait être furieux et prêt à déverser sa rage sur la petite planète Terre. Jamais la jeune femme avait vu un soleil de cette couleur. Elle était à la fois fascinée mais aussi terrifiée.  

 

Afin de savoir ce qui se déroulait autour d’elle, la jeune fille décida de se lever. Elle s’écroula lors du premier essai, tordue de douleur. Elle vient en effet de découvrir qu’elle était blessée au niveau de la cuisse droite. Elle vit un gros bout de bois enfoncé dans sa cuisse. Sans se poser de question, elle décida de le retirer. Elle agrippa le bois et essaya de l’extraire de sa jambe. Malgré qu’elle s’arrêta à chaque fois que la douleur lui était insupportable, elle continua son action. Des larmes lui coulaient sur les joues à chaque nouvelle tentative. Elle poussa également de nombreux cris de douleurs. Dans sa tête, elle pensait que cela alarmerait quelqu’un dans les environs. Au bout de plusieurs essais, le bout de bois était hors de la cuisse. L’étudiante resta un moment à sangloter jusqu’à ce qu’elle reprenne ses esprits. Dès lors, elle reprit son objectif précédent : se lever. Elle s’écroula encore une ou deux fois mais ne désespéra point. Lorsqu’elle fut capable d’être debout, elle contempla ce qui fut autrefois sa maison. Il n’y avait plus rien. Elle appela ses parents et ses deux frères - l’un était l’aîné l’autre le cadet. Cependant, aucunes réponses de leur part ne parvint aux oreilles de la jeune fille. Elle commença à s’inquiéter après plusieurs tentatives. Elle se balada un peu dans la cuisine. Elle vit une couleur inhabituelle qui sortait du lot de couleurs froides de la maison. C’était la couleur d’une robe. La robe de la mère. La jeune femme se rappela de cette robe que sa mère appréciait énormément. Elle se rapprocha de l’endroit où se trouver cette robe. Elle se mit à paniquer lorsqu’elle commença marcher sur une flaque de sang assez importante. L’étudiante éclata en sanglots lorsqu’elle vit ce qu’il restait de sa mère. La tête de cette dernière était littéralement explosée dû à la chute d’une grosse brique bleu. La jeune femme regarda avec horreur des bouts qui appartenait au beau visage de sa maman. Elle détourna son regard rempli de larmes et se mit à rechercher les autres membres de la famille, avec un sentiment de peur effroyable. Son regard posa un instant sur un carnet brun qui était posé sur le meuble de la cuisine. Puis elle découvrit avec effroi les restes de son père et de son petit frère, qui se trouvaient dans le jardin. Ce dernier, ou plutôt son squelette, se trouvait encore en haut du toboggan, qui était désormais couché à l’horizontale. Bien que son corps était méconnaissable, la soeur reconnu le T-shirt du héros de dessin-animé que son frère portait. Pour ce qui est du père, son cadavre était allongé à côté de la tondeuse à gazon. La pelouse était en effet devenu trop grande. Cependant, maintenant, il n’y avait plus rien à couper. Une terre ocre remplaçait le gazon autrefois vert Véronèse. Le père était allongé face contre terre. Une énorme barre métallique lui avait transpercé le ventre. Il n’était pas mort sur le coup. Il avait agonisé encore quelque instants avec une alternance de cris et de crachats de sang. L’étudiante ne pouvait plus se retenir de pleurer et commença à voir flou. Elle allait s’évanouir. Elle parvint à se retenir sur le meuble de la cuisine. Sa tête, baissée, se trouvait face à face avec le carnet brun. Elle décida de le prendre afin de conter ses aventures à la recherche de son frère ainé. En fait, elle avait peu d’espoir pour son grand frère mais elle espérait encore qu’il avait pu s’échapper.  

 

La jeune fille grimpa sur un gros tas de débris. Elle put enfin observer l’extérieur. Elle vit la voiture de son frère et elle comprit ce qu’elle était devenue: Une survivante, orpheline désormais qui ne peut compter que sur-elle même dans un monde bien différent de ce qu’elle a connu jusqu’à présent. En effet, la voiture était carbonisé. Le toit du véhicule avait été arraché et cela permit à l’étudiante de voir le corps de son frère ainé et sa casquette de l’équipe de football de la ville, à moitié consumés tous les deux. Le carnet qu’elle avait ramassé était désormais destiné à raconter ses péripéties dans ce monde nouveau, froid et possiblement hostile. Du haut de son tas de débris, elle apercevait son quartier. Elle comprenait pourquoi personne n’était venu à l’aide. La rue était dévastée, plus aucunes maisons ne tenaient debout. Les feuilles de journaux et les déchets s’envolaient majestueusement, après chaque coup du vent glacé, vers le ciel qui les engloba de ses bras de feu. Les gratte-ciels, qui se trouvaient à quelques kilomètres de là, ne se dressaient plus fièrement. L’étudiante parvint alors à voir, pour la première fois, l’horizon qui était caché derrière les géants d’acier. Ce n’était définitivement pas un fuite de gaz. Elle ne pouvait pas rester ici, elle ne le voulait pas. Elle décida de marcher, hantée par le souvenir de sa famille, avec l’espoir de trouver d’autres survivants en route. Elle admira le tableau désolant et coloré une dernière fois, puis, commença son voyage. Sa tête lui faisait mal, sa vision était un peu floue et elle avait quelques nausées mais tous ses problèmes disparurent aussitôt qu’elle commença à marcher.  

 

Plusieurs semaines passèrent mais la survivante, ayant perdu toute notion du temps, ne le savait pas. En réalité, elle s’en fichait. Au lieu de se sentir dévastée, elle se sentait libre comme jamais auparavant. Elle trouvait l’affligeante photographie du monde magnifique. Jamais elle n’avait vu de si belles couleurs. Elle n’avait jusqu’à présent trouvé aucuns survivants et c’était tant mieux. L’étudiante n’avait jamais été très sociable. Elle préférait la plupart du temps restée seul. Elle faisait de nombreuses balades photographiques en solitaire. Elle adorait la photographie mais n’aimait pas être dans une photo. Elle s’était fait peu d’amis mais elle les adorait. Elle se focalisait sur ses études tout en s’accordant souvent des pauses cinéma, autre passion. D’ailleurs, elle avait toujours rêvé de travailler dans l’industrie cinématographique mais savait que c’était difficile. Alors, elle décida, sous conseils de ses parents, d’étudier le droit afin de s’assurer un avenir radieux. Elle n’aimait pas trop ses études mais ça pouvait être pire, se disait t’elle souvent. Elle n’aurait jamais crû qu’une apocalypse ayant changé la Terre aurait également changé sa vie à ce point. Elle appela cette catastrophe “Le Grand Réveil”. Son carnet était rempli de descriptions de paysages et de ses expériences bizarres comme une vision floue, des nausées de plus en plus importantes et des vertiges. “Tout va bien dans le meilleur des mondes” finissait-elle d’écrire.  

 

Les jours passèrent et la jeune survivante apprit à se débrouiller pour rester vivante dans cet environnement vide. En effet, il n’y a toujours pas eu contact avec d’autres rescapés. Une idée effroyable lui traversa la tête : Etait-elle le dernier être humain vivant ? Elle expulsa cette idée de la tête et regarda, comme à son habitude avant de dormir, l’horizon rouge-orangé qui se dessinait devant elle. Depuis le Grand Réveil, tout semblait chamboulé. La jeune fille avait aperçu la lune que deux fois depuis la catastrophe. Le soleil, toujours aussi rouge, brillait dans le ciel constamment, sans jamais aller se coucher. Il faisait pourtant froid, très froid. Le vent glaçait le sang de l’étudiante à chaque fois. La flore avait pratiquement disparu, seules quelques arbustes parsemaient le paysage désertique qui était auparavant un grand axe autoroutier. Après avoir écrit dans son journal, la survivante s’endormit paisiblement sous une tente, qu’elle avait trouvé lors de l’une de ses expéditions. Son sommeil fut agité. Une toux violente avait caractérisé sa nuit. Elle pensa qu’elle était tombé malade. Normal avec ce vent, se dit-elle. Elle s’apprêtait à reprendre la route lorsqu’elle commença à tousser férocement. La toux ne s’arrêtait pas. La survivante fut contrainte à s’asseoir. Au bout de quelques minutes, elle s’arrêta de tousser mais elle fut effrayée par ce qu’elle voyait dans sa main. Du sang, son sang, était répandu sur la paume de sa main gauche. Elle commença s’inquiéter sur cette possible maladie. Quel genre de maladie était-ce ? Comment la soigner ?  

 

Cette toux ensanglantée la poursuivit durant le reste de son voyage. Les vertiges et les nausées étaient de plus en plus forts. Sa vision se brouillait de plus en plus et de plus en plus longtemps. Elle était malade. Elle le savait. Son carnet était désormais rempli de descriptions de ses symptômes et de leurs répétitions. Alors qu’elle marchait sur une route remplie de voitures vides et carbonisées, elle subit une violente attaque de ces symptômes. Elle fut pris de vertiges et sa vision devint si floue qu’elle ne pouvait plus distinguer quelque chose. Elle commença à tousser violemment sans s’arrêter. Elle avait terriblement envie de vomir. Et c’est ce qui conclut sa crise. Elle vomit un mélange de sang et de bile. Ce vomissement était très douloureux pour la jeune femme qui versait des larmes au même moment. A la fin du vomissement, l’étudiante était à genoux, fixant ce mélange rouge et vert de ses yeux larmoyants. C’était la première fois qu’elle vomissait. Elle savait qu’elle avait dépassé un stade; “Le stade 3” comme elle l’écrit dans son journal.  

 

A partir de ce moment, la jeune femme ne voyait plus le magnifique tableau coloré de l’apocalypse mais un monde froid et vide, menacé par un gros dragon rouge volant dans le ciel en feu. Ses proches lui manquaient terriblement. Pendant tout ce temps, elle se parlait à elle-même, s’imaginait diverse histoires mais elle n’avait jamais compris le but de tout ça. Jusqu’à présent. Elle avait besoin de parler à quelqu’un. Elle souhaitait de ne pas être seul au monde. Même elle ne pouvait pas empêcher au besoin d’avoir des relations, vital pour l’être humain. Elle sentait qu’elle était en train de changer. Elle savait que quelque chose était présent en elle. Quelque chose qui lui brouillait les idées. Elle était malade, gravement malade. Son périple fut désormais composé de contemplation de l’horizon, de vomissements de sang et de discussion à elle-même. Des fois, elle avait même l’impression que quelque chose bougeait dans l’obscurité mais à chaque fois, c’était le fruit de son imagination qui ne cessait de se transformer. Elle écrivit dans son journal ses rêves étranges, sa douleur et ses idées effrayantes. Elle s’était résilié à l’idée de trouver des survivants. Elle s’était “réveillée” il y a quelques mois maintenant mais elle ne trouvait que des cadavres en décomposition sur sa route. Elle était seule. La seule survivante d’une catastrophe qui extermina toute vie sur Terre.  

 

Un jour, la survivante se sentit dans une position familière. En effet, elle vient d’arriver dans un lieu qu’elle connaissait depuis longtemps. Un des seuls endroit qu’elle trouvait magnifique avant le Grand Réveil. Elle se trouvait à plus de 200km de chez elle. Debout, en légère surélévation, elle observa la plage sur laquelle elle passait, avec sa famille, ses vacances d’été chaque année. D’antan, l’endroit était magnifique. Un sable jaune, très souvent froid, qui rafraichissait pendant les chaudes journées. La plage était peu fréquentée. Ses parents avaient trouvé cet emplacement lorsqu’ils ont commencé à se fréquenter. Il y avait une petite maison de plage en bois dans laquelle ils allaient pour s’habiller, ou plutôt, se déshabiller. La cabane était depuis resté une possession de la famille. La mer était le plus souvent calme et d’un bleu typique aux plages du nord. Le vent était fort mais au combien agréable. L’eau était le plus souvent glacée, donc peu de gens allaient s’y baigner, sauf l’étudiante. Cette dernière se sentait libre. Elle imaginait souvent être emportée par les vagues et conduites sur une île déserte au paysage et aux couleurs inimaginable. Son rêve était en quelque sorte réalisé. Mais celui-ci s’était vite transformé en cauchemar. Son état, aussi bien physique et psychologique, empirait. Elle était d’une blancheur terrifiante. Elle ne mangeait plus par peur de vomir. Cependant, cela ne marchait pas. Elle continuait à avoir des vomissements, toujours plus remplis de sang et toujours plus douloureux. Néanmoins, le plus préoccupant était son état mental. Elle imaginait que quelque chose la suivait mais ne la trouvait jamais. Elle avait des échanges agressifs avec elle-même. Elle avait pensé plusieurs fois à en finir mais cela était au-dessus de ses capacités. L’étudiante s’assis sur la dune et observa la triste transformation de la plage. Le sable avait acquis une couleur brunâtre désagréable à l’oeil. L’eau semblait agitée et dangereuse. Le vent était toujours aussi fort mais possédait la même caractéristique que la brise voleuse d’âme. Tout était différent pour la fille. Etait-elle devenu comme la plage ? Une femme triste qui avait complètement changé et qui mourait à petits feux ? Elle vit que la maison de plage familial était toujours debout et cela lui remonta le moral. Elle se coucha sur le sable qui était un peu humide et s’endormit sans s’en rendre compte.  

 

Elle se réveilla en sursaut. Elle sentit quelque chose dans sa main gauche. Une bête ? L’eau ? Non, elle avait l’impression que sa main tremblait, bougeait toute seule. Elle crût même entendre du bruit. Elle voulut alors regarder sa main mais fut prise par de terrible vomissements. Le rayonnement rouge du soleil éclairait le vomi de sang et le rendit encore plus horrible. Mais la survivante était inquiète à propos d’autre chose : elle ne sentait plus sa main gauche. Elle tourna la tête en direction de celle-ci. Elle bondit sur ses pieds en poussant un cri qui aurait apeuré la plus hideuse des créatures. Sa main bougeait toute seule et était terrifiante. Elle possédait un oeil de couleur sang et une bouche aux crocs acérés. Jamais la survivante avait vu pareille atrocité. De plus, la main était extrêmement agressive. Elle semblait vouloir dévorer l’intérieur de la jeune femme même si cela signifie qu’elle meurt avec. L’étudiante se défendait, horrifiée. La main poussait également des hurlements immondes qui terrifiait la jeune fille. Sans se poser de question, cette dernière se dirigea vers la cabane en courant pendant qu’elle se faisait attaquer au visage par sa main gauche. Celle-ci avait désormais du sang aux lèvres. En effet, la jeune femme saignait du visage, juste en dessous de son oeil gauche. La survivante savait ce qu’elle devait faire pour s’en débarrasser. Une fois arrivée dans la petite maison de plage, elle se dirigea vers la petite commode et ouvrit un tiroir. Son père gardait des outils dedans pour faire quelques réparations. Elle chercha celui qui se serait le plus adapté en subissant les attaques de la créature qu’était devenu sa main. Elle sortit du tiroir une petite hache et frappa du manche en bois sa main gauche afin de l’assommer. Elle posa son bras gauche sur la table et essaya de toutes ses forces de résister à l’emprise de la créature. Elle brandit la hachette de sa main droite. Elle avait peur mais c’était la seule solution. La hachette descendit à toute vitesse et trancha la main gauche de la jeune femme. Le monstre de la main gauche poussa un dernier cri de douleur qui créa une symphonie de souffrance avec le hurlement que poussa l’étudiante au même moment. Cette dernière s’effondra sur le sol. Des torrents de larmes se déversaient sur ses yeux. Elle souffrait. Elle regarda son bras gauche dont l’extrémité crachait désormais des litres de sang. Sa vison commença à se brouiller et elle s’évanouit. Elle se réveilla quelque instants plus tard. Sa plaie était toujours ouverte. Elle devait stopper l’hémorragie. Elle prit une serviette qui était restée là et coupa dedans. Elle compressa la blessure et enroula le bout de serviette autour. Elle vit la mare de sang qu’elle avait produite. Elle avait dû perdre un bon litre de sang. Son regard se posa sur la main qui gisait au sol. Elle l’observa de plus près et fut terrifiée par ce qu’elle vit. C’était une main tout ce qu’il y avait de plus normal. Le monstre n’avait jamais existé. La jeune fille avait tout imaginé. Elle s’était blessé toute seule au visage. Elle avait tué une hallucination. Elle prit conscience de l’existence du monstre qui se cachait en elle.  

 

Le soleil, furieux, entamait sa descente et transformait le ciel orange en quelque chose de plus menaçant. La lune allait se lever mais elle sera différente. Une lune de sang apparaîtra ce soir.  

 

La survivante vit le soleil descendre de plus en plus. Elle se posait de nombreuses questions sur son état, tout en regardant le bandage à sa main gauche. Elle finit d’écrire l’expérience de la main tueuse dans son carnet et continua sa route, ponctuée de nombreux arrêts vomi et évanouissement. L’étudiante était à bout de force. Elle se demandait si elle verrait une nouvelle fois le jour. Elle se demandait si elle le voulait vraiment. Le soleil était pratiquement couché désormais. Le ciel avait une couleur nouvelle. Il semblait plus rose. La jeune femme admira pour la première fois des étoiles dans le ciel menaçant du nouveau monde. La lune était déformais haute dans le ciel étoilé. Elle était pourpre et effrayait la survivante. Après quelques kilomètres, celle-ci vit un endroit dont la mort et la tristesse s’en dégageaient. Elle s’avança de plus en plus en sa direction. La lumière de la lune éclairait l’endroit avec une couleur rouge menaçante, comme si un laser pointait dans sa direction. Le spectacle que vit l’étudiante était indescriptible. C’était un cimetière ouvert. Cependant, il était peuplé de squelettes d’enfants. La survivante remarqua qu’ils avaient tous l’air d’être en train de pleurer. La tristesse et la douleur pouvaient facilement se lire sur leurs visage osseux. La jeune fille, subjuguée par la peinture de souffrance de ces enfants, tomba à genoux, les larmes aux yeux. Dans ses chroniques, elle baptisa cet endroit “Le cimetière des Enfants Pleureurs”. Voir tous ces petits criant désespérément au secours avait fait comprendre à la survivante que chaque magnifique rêve se conclut par un cauchemar terrifiant. Elle ne voulait plus avoir de cauchemars. Elle sortit un pistolet, qu’elle avait trouvé à côté des restes d’une voiture de police. Elle pleurait à torrent et tremblait de peur. Elle ne remarqua pas les ombres apparaître et disparaître derrière elle. C’était fini pour elle. C’était fini de l’espèce humaine. Elle déverrouilla le cran de sécurité de l’arme et l’approcha tout doucement de sa tête. Pendant ce temps là, quelque chose bougeait dans l’obscurité terrifiante de la nuit rose. Elle termina ses chroniques et fit ses adieux. Elle mit le pistolet dans sa bouche, son doigt sur la gâchette. Elle entendit les déplacements autour d’elle. Etait-elle réellement toute seule ? Encore des hallucinations ? Elle s’en contre-fichait. Elle voulait rejoindre l’humanité. Elle voulait retrouver sa famille, ses amis, la plage sur laquelle elle passait ses vacances. Les larmes pouvaient carrément la noyer. Les ombres, quant à elle, s’approchaient, en silence,de plus en plus. La dernière humaine allait emmener toute une espèce dans les néants de l’Histoire de l’Univers. Un coup de feu retentit. Pendant ce temps là, les Enfants continuaient de pleurer.  

 

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Un film de Jeanne Lerner d'après un scénario écrit par Alex Goodlifer.  

 

Dans le rôle de la survivante : Beverly Salmon  

 

Produit et distribué par Grindy Polarized Production

Scénario : (3 commentaires)
une série Z de science-fiction (Post-Apocalyptique) de Jeanne Lerner

Beverly Salmon
Sorti le 28 janvier 2034 (Semaine 1517)
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