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Les Flims Plalstique présente
Mrs. Turnipfield

Bloomberry Street est une rue sans histoires. La plupart de ses habitants sont des retraités normaux, ne demandant qu'une fin de vie paisible et agréable, entre mots croisés et préparation de cookies pour les petits-enfants. En cette belle après-midi de printemps, rien ne semble perturber le calme de ce quartier, hormis le chant des oiseaux... et un claquement de porte aussitôt suivi par un bruit de course et des cris.  

- Démarre ! Démarre !!!  

Cet ordre provient d'un jeune homme torse nu (Blad Demeci) qui a les mains pleines de bijoux, de colliers de perle et de vêtements en boule. Il descend l'allée, pieds nus dans les graviers, et saute à l'avant d'une berline cabossée. Au volant se trouve un homme entre deux âges (Dirk Gold), à l'expression rigolarde.  

- Alors Dom Juan... La pêche a été bonne ?  

L'autre ne partage pas sa bonne humeur.  

- Ouais. Allez, bouge ton cul.  

La porte d'entrée de la maison s'ouvre à nouveau et une vieille femme qui semble à la fois exténuée et excitée se met à crier dans la direction de la voiture qui démarre sur les chapeaux de roues et s'éloigne sans demander son reste. La dame est à moitié nue et ses cheveux blancs sont emmêlés.  

- Reviens mon bel éphèbe ! J'ai encore tout mon corps à t'offrir !  

 

Dans la berline, le plus âgé des deux compères ne cache pas sa bonne humeur.  

- Harold, t'as encore mis le paquet ! Tu vas finir par nous en tuer une, à ce rythme...  

- Ta gueule Leo. D'ailleurs quand est-ce que tu vas mettre un peu la main à la pâte, toi aussi ?  

Pour toute réponse, Leo lève sa main gauche en partie plâtrée. Harold fait une moue dubitative.  

- Mon cul, ouais. Ça fait trop longtemps que tu te traînes ça...  

- Ouais, ouais, en attendant, c'est moi qui dégote les bons plans. D'ailleurs, j'ai déjà pu choper une nouvelle cible. T'es prêt à remettre ça ?  

- Laisse-moi vomir et on en reparle.  

 

---- MRS. TURNIPFIELD -----  

 

 

Harold est sur le perron du 99 Franklin Avenue. Il s’époussette les épaules et se racle légèrement la gorge avant de poser le doigt sur la sonnette. Pas de réponse. Il attend quelques secondes, jette un œil interrogatif en direction de Leo qui observe la scène de sa voiture, un peu plus loin, puis il retente le coup. Cette fois-ci, il perçoit du bruit à l'intérieur, et la porte finit par s'entrouvrir sur un visage peu amical. C'est une femme dans la trentaine (Anastasia Quinlan) en uniforme de gouvernante, tenant un plumeau à la main.  

- Mouais ?  

- Heu... bonjour madame, j'aurais souhaité m'entretenir avec la maîtresse de maison.  

- Non. Vous devez faire erreur. Y'a personne qui veut s'entretenir avec heu... la maîtresse de maison.  

- Permettez-moi d'insister, je...  

- QUI EST-CE GRETA ?  

Au loin, une voix chevrotante se fait entendre. La gouvernante se retourne dans sa direction et, en reculant, ouvre davantage la porte. Harold découvre la richesse des lieux, et pourtant il ne s'agit que de l'entrée. Des tableaux anciens sont encadrés de dorure alors qu'un splendide lustre est suspendu au plafond. Au fond, on devine un salon coquet duquel parvient la voix de la vieille dame. En levant les yeux au ciel, la bonne-à-tout-faire lance une réponse d'un ton las.  

- C'est personne ! Et j'm'appelle pas Greta j'vous rappelle, moi c'est Dorothy !  

- Greta ! Faites-le venir, je vous prie !  

Dorothy souffle bruyamment sous le regard un peu perdu d'Harold qui finit par entrer timidement. Le jeune garçon s'avance jusqu'au salon et découvre une femme âgée (Adrienne Fishburne) assise majestueusement dans un fauteuil Louis-Philippe, en train de siroter ce qui ressemble à un thé. Elle lance un regard intéressé en direction du jeune homme qui cache difficilement son enthousiasme devant la belle proie qu'il vient de localiser. Il inspire un grand coup et se prépare à se lancer dans son laïus habituel. Le garçon a suffisamment d'expérience pour savoir baratiner une ancienne et ainsi lui "emprunter", par la suite, quelques babioles sans réelles valeurs à ses yeux.  

- Madame, permettez-moi de vous faire remarquer que vous êtes particulièrement en beauté et que les poids des années n'a aucune prise sur votre...  

Alors que Dorothy lève à nouveau les yeux au ciel devant l'affligeant spectacle, la vieille dame pose sa tasse sur la table basse et penche légèrement la tête avec un petit sourire heureux.  

- Oliver, mon grand... Que tu as grandi !  

Le séducteur se retrouve bouche bée et la gouvernante en laisse tomber son plumeau sur le sol.  

 

Malgré la nuit qui tombe, Mary (Elsa Foster) file comme le vent sur son vélo. Sous son bras, elle porte l'étui de son violon et ses longs cheveux blonds volent en arrière. Elle affiche un grand sourire à tous les visages connus qu'elle croise, avec un petit coup de sonnette en prime. Enfin, la maison de sa grand-mère est en vue. Maison... ou plutôt palace. La demeure de Mrs. Turnipfield, la grand-mère de Mary, est de très loin la plus grande propriété de tous les alentours et personne n'ignore l'empire financier que possède la vieille femme. Mary s'en désintéresse totalement et si elle porte une affection particulière à sa grand-mère, c'est parce que celle-ci s'est toujours occupé d'elle comme un trésor extraordinaire. Mais cette relation privilégiée s'est consumée et rien n'est désormais plus comme avant. Tout ça à cause du temps qui passe, un peu, et de cette saloperie d'Alzheimer, beaucoup. Cela fait plusieurs mois que sa grand-mère ne la reconnaît plus, même si elle accepte plutôt bien sa présence généralement. Mais il est difficile d'aider une personne qui ne vous montre aucune gratitude. Alors Mary s'accroche, mais l'effort devient presque trop grand pour elle, au fil des jours.  

 

En entrant dans la maison, Mary est frappée par les grands éclats de rire qui retentissent dans le salon. Elle n'aurait pas été moins choquée par des hurlements de terreur. Elle reconnaît les voix de sa grand-mère et de Dorothy. Plus une voix masculine inconnue. Mary s'agrippe à l'étui de son violon.  

Ils sont tous attablés et se taisent comme un seul homme lorsque la jeune femme fait son apparition dans l'embrasure de la porte. Immédiatement, le jeune homme se lève et lui tend sa main avec un grand sourire chaleureux.  

- Bonsoir, tu dois être Mary. Je suis Oliver. Je crois que nous devons être quelque chose comme grand-cousins...  

Alors que Dorothy s'esclaffe à nouveau, Mary envoie un regard glacial à l'inconnu qui baisse lentement sa main.  

- Je ne connais aucun Oliver. Et ma grand-mère non plus. Comment êtes-vous entré ? Et de quel droit osez-vous abuser de l'hospitalité d'une femme en souffrance ?  

Elle lance un regard de reproche envers la gouvernante mais c'est la vieille femme qui répond, après s'être péniblement redressée.  

- Jeune fille ! Je ne sais pas qui vous êtes et qui vous a éduqué, mais je ne vous permets pas de juger de mon état de santé.  

Un silence gênant s'installe et Mrs. Turnipfield enchaîne en désignant Harold.  

- C'est Oliver, le petit-fils de mon frère Reginald. Je me souviens très bien de la dernière fois que je l'ai vu. Il n'était pas plus haut que ça, il devait avoir dans les... dix-huit mois, je pense. Martha, sa mère, et lui avaient disparu de la circulation peu de temps après. Je suis très heureuse de le revoir après toutes ces années et je vous prierais, mademoiselle, de foutre le camp de chez moi.  

 

Un peu plus tard dans la soirée, alors que la maîtresse de maison et la gouvernante ont fini par aller se coucher, Mary croise à nouveau le garçon dans un couloir de la maison.  

- Mais que faites-vous encore ici ?  

- Et bien, ma grande-tante m'a invité à passer quelques jours ici, j'ai évidemment accepté son invitation.  

- Ça ne tient pas debout ! Pourquoi ne pas avoir donné signe de vie plus tôt ?  

Pour toute réponse, Harold hausse les épaules et entre dans une chambre avec un sourire énigmatique. Mary, elle, plisse les yeux de méfiance. Ce jeune homme, bien que charmant, n'est pas clair et elle compte bien en savoir plus à son sujet.  

 

******  

 

Les jours passent et les rapports se détendent entre les deux jeunes gens. Mary a mené son enquête et a découvert que tout ce qu'avait relaté sa grand-mère était vrai. Reginald, Martha et Oliver n'étaient pas des noms issus de l'imagination détraquée de Mrs. Turnipfield. Et dans un sens, cela rassurait sa petite fille qui se rendait compte que sa grand-mère n'avait pas encore totalement perdu la boule. De son côté, Harold vivait comme dans un rêve. Sa cible l'avait pris sous son aile et il avait très vite compris que Mrs. Turnipfield avait suffisamment de ressources financières pour plusieurs vies. Du coup, son plan avait été modifié. Il ne cherchait plus à la séduire (fort heureusement pour lui, par ailleurs) et jouait à fond le jeu dans lequel il s'était retrouvé bien malgré lui. Il avait décidé qu'il était ce fameux Oliver. Déjà, la vieille dame lui a généreusement donné quelques billets de cent dollars afin de se refaire une garde-robe. Du coup, il passe beaucoup de temps avec elle et s'occupe d'elle avec prévoyance et patience, ce qui épate Mary et Dorothy. Les deux femmes, plutôt médisantes au départ, doivent avouer qu'il n'est rien arrivé de mieux à Mrs. Turnipfield depuis bien longtemps.  

 

Un matin, Harold est tiré du lit par la voix de Dorothy qui l'appelle. Le jeune homme bondit du lit. Il se souvient qu'ils ont prévu de passer la journée sur la plage en "famille". Il s'habille à toute vitesse et descend les escaliers quatre à quatre. Alors qu'il s'apprête à faire une remarque sur le beau temps et à chercher Mary du regard, ses yeux tombent sur Leo qui attend debout dans l'entrée. Alors que la tension est palpable entre les deux hommes, la gouvernante prend la parole.  

- Heu, alors il m'a dit qu'il était votre oncle. Ou votre cousin, j'ai oublié. Moi, j'comprends plus rien à votre famille...  

Harold s'apprête à ouvrir la bouche pour répondre mais la voix de Mrs. Turnipfield le devance.  

- Qu'il vienne, Greta... Nous sommes suffisamment en retard.  

 

La journée est agréable et chacun s'adonne avec joie aux plaisirs de la mer et du sable. Harold et Leo n'ont pas eu l'opportunité de se retrouver pour discuter mais ce dernier semble avoir saisi la situation. D'ailleurs, il préfère porter une grande attention à la jeune Dorothy qui le lui rend bien. De son côté, Mrs. Turnipfield est allée se mouiller les chevilles dans la mer en fixant l'horizon avec mélancolie. Du coup, Harold et Mary se retrouvent seuls, assis sur une serviette. La jeune fille ne s'arrête pas de sourire.  

- Je ne sais pas si tu es un ange gardien, mais je dois réellement te remercier pour tout ce que tu fais pour ma grand-mère. C'est tellement rare de voir autant d'altruisme chez quelqu'un. Si seulement nous n'étions pas cousins...  

Harold ne sait quoi répondre. Il sent un pincement dans son cœur qui s’accroît lorsque la jeune fille lui saisit tendrement la main.  

 

Le soir est tombé et tout le monde a retrouvé son lit avec plaisir après cette journée plaisante mais épuisante. Même Leo a obtenu le droit de passer la nuit dans la demeure de Mrs. Turnipfield. Mais sitôt couché, ce n'est pas à Dorothy (pour l'instant) qu'il va rendre visite... Il entre dans la chambre d'Harold sans même y être invité.  

- Qu'est-ce tu fous ?  

- NON ! TOI, QU'EST-CE TU FOUS ?!  

- Calme-toi, on va t'entendre !  

- Ça fait des jours que j'ai plus de nouvelles, tu réponds plus aux textos, t'ignores mes appels. Putain, t'essaie de me doubler ou quoi, gamin ? Et c'est quoi ces conneries de neveu caché ou j'sais pas quoi ? Si t'as du temps à perdre, moi pas !  

Harold se redresse et apaise son camarade en lui expliquant les tenants et aboutissants de l'opération. Il conclut.  

- La vieille est millionnaire, Leo. Tu comprends ? C'est fini les coups minables. Si j'arrive à m'incruster sur le testament, on peut aller finir nos jours en Floride !  

La nouvelle est accueillie par un grand éclat de rire et les deux amis se mettent à danser dans la chambre. De l'autre côté de la porte, une oreille attentive n'a rien manqué de la conversation. Mary, la main sur la bouche et les larmes aux yeux, ne peut pas réprimer un tremblement qui se répand dans tout son corps.  

 

 

 

 

 

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Les Films Plalstique présentent  

"Mrs. Turnipfield"  

 

un film de Justin Last (Chien & Chat)  

sur une musique d' Ezra Noyes (Petits Films Roses)  

 

Avec Blad Demeci (A Rush of Blood) dans le rôle d' Harold  

Elsa Foster (Le Réseau Alice) dans le rôle de Mary  

Dirk Gold (Pour quelques gorgées de liberté) dans le rôle de Leo  

Anastasia Quinlan (L'extraordinaire Odyssée de Santa) dans le rôle de Dorothy  

et  

Adrienne Fishburne (Iron Man - Daytime of Redemption) dans le rôle de Mrs. Turnipfield

Scénario : (2 commentaires)
une série A comique (Mamie Zinzin) de Justin Last

Blad Demeci

Elsa Foster

Dirk Gold

Adrienne Fishburne
Avec la participation exceptionnelle de Anastasia Quinlan
Musique par Ezra Noyes
Sorti le 13 mai 2034 (Semaine 1532)
Entrées : 22 179 351
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