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Les Flims Plalstique présente
Le Signal

 

https://www.youtube.com/watch?v=6IXXr1IG7xg  

 

 

~~~~~~~~ LE SIGNAL ~~~~~~~~  

 

 

 

2 février 1979 – Observatoire de radioastronomie de la Mesa, Nouveau-Mexique, USA  

 

Un cri de coyote, bref et unique, vint troubler la quiétude du désert. Ce paysage typique de l’Ouest américain était baigné dans une obscurité paisible que seule la lune venait troubler. L’astre se reflétait ainsi sur les gigantesques structures métalliques qui se concluaient chacune par des paraboles de la taille d’un terrain de tennis. Celles-ci pointaient fièrement leurs antennes vers le ciel noir, faiblement parsemé d’étoiles. Malgré l’activité intense de ces radiorécepteurs, le silence était total.  

 

À l’intérieur du bâtiment C, un gros bloc de béton sans la moindre personnalité, il ne régnait pas une animation beaucoup plus intense. Le Docteur Greg O’Sullivan (Bob Peck) somnolait devant le moniteur de son Apple II qui compulsait une série de nombres sans lien apparent, le tout rythmé par un bip-bip irrégulier plutôt désagréable. Le long du mur de la pièce, de nombreux pupitres informatiques affichaient des sinusoïdes et quelques voyants clignotaient dans un ordre que seuls les scientifiques du laboratoire pouvaient interpréter. Sur un coin du bureau, un café refroidissait en compagnie d’un mégot de cigarette qui se consumait sans un bruit. O’Sullivan souffla bruyamment. Le service de nuit n’était pas le plus palpitant. Mais il était impensable qu’on puisse envisager de laisser passer quoi que ce soit. Peut-être qu’un jour on pourrait se passer de l’œil humain… Greg haussa les épaules. Il n’était pas dans un roman de science-fiction.  

 

L’imprimante se mit en route, faisant sursauter le Docteur. Le bruit crispant des allers-retours du rouleau dura presque une minute et le docteur se leva pour tirer sur la longue feuille prédécoupée et perforée sur les bords qui s’extirpait en continu de la machine. D’un œil distrait, Greg analysa le signal qui était retranscrit sur la page longue d’un bon mètre. L’homme d’une quarantaine d’années, à la silhouette trapue et au crâne légèrement dégarni se mit à plisser des yeux. Une lumière fit soudainement briller son regard. Sa main gauche tremblante attrapa le mégot qui trainait sur le bureau alors que ses yeux, désormais écarquillés, balayaient le document imprimé, à toute vitesse.  

- Bordel de…  

 

L’homme se mit tout à coup à courir hors de la pièce. Il manqua de trébucher sur son fauteuil qui obstruait le passage et déboula dans un couloir silencieux et faiblement éclairé par un néon qui scintillait. Greg passa devant quelques portes closes et finit par ouvrir la dernière d’un coup d’épaule. Il atterrit dans un bureau bien plus étroit que le sien. Une femme aux longs cheveux gris (Olivia Fallon) et vêtue d’une blouse se tenait dos à la porte, en train de manipuler des bandes magnétiques dans une obscurité seulement brisée par une lampe de bureau.  

- Eh bien O’Sullivan… Quelle entrée fracassante…  

Elle se retourna et dévisagea son collègue déjà à bout de souffle qui déployait d’un bras tendu la longue feuille qui touchait presque le sol. Sans un mot supplémentaire, elle attrapa le document et y jeta un œil avec attention. Le Professeur Judy Armando était réputée pour son sang-froid et son calme apaisant. Bien qu’elle n’occupât nullement un poste de haute importance au sein du laboratoire radioastronomique, la femme d’une cinquantaine d’années bénéficiait d’une large estime auprès de ses collègues. Elle parcourut les séries de nombres imprimés.  

- Mmh. C’est une sorte de code tout à fait banal.  

Greg O’Sullivan avait les yeux exorbités. Il s’approcha et tapota la surface du papier de son index.  

- Tu peux le décoder ? Ça a un sens ?  

D’un air las, Judy haussa les épaules et s’assit à son bureau. Elle se saisit d’un crayon à papier et commença à griffonner sur un calepin. Greg, placé derrière elle, observait silencieusement. Le crissement de la mine qui s’usait sur le papier lui vrillait les tympans. Judy releva la tête.  

- C’est une sorte de séquence modulée… qui comprend clairement les nombres 2, 3, 5, 7, 11, 13, 19, 23, 29, 31…  

- Les nombres premiers ?  

- Voila. C’est un simple code mathématique. Et ça répète juste l’opération indéfiniment.  

Greg se mit à tituber. Le sol vacilla sous ses pieds et Judy dut se relever brusquement pour le rattraper.  

- Qu’est-ce qui t’arrives O’Sullivan… Tu ne te sens pas bien ?  

- Mon dieu… tu ne comprends pas… Ca veut dire que c’est… un signal ! Il ne peut être que d’origine biologique… une… une forme d’intelligence… proche de la nôtre… venue de l’espace… !  

- Tu te moques de moi ?  

- Je vais te montrer…  

 

De retour dans son bureau, Greg se précipita sur l’imprimante.  

- Regarde, ça continue d’arriver !  

Judy se plaqua la main sur la bouche. Le morceau était trop gros à digérer. Cette fois-ci, ce fut elle qui dut s’asseoir alors que son collègue avait recouvré sa lucidité.  

- Ils ont cessé d’émettre, ça s’est arrêté. Sûrement pour attendre une réponse !  

Un long silence s’installa. Chacun semblait dans ses pensées. Ce fut Greg, à nouveau, qui prit la parole.  

- J’envoie un rapport sur le champ.  

Il allait se saisir du combiné de son téléphone lorsque Judy bondit de sa chaise comme un diable hors de sa boite pour lui attraper le bras.  

- Non !  

Elle poussa son collègue et le pointa du doigt avec une flamme dans les yeux.  

- Réfléchis, O’Sullivan… Réfléchis ! Pense aux possibilités…  

Malgré sa carrure imposante, Greg baissa les yeux et se dégagea de l’étreinte de la femme.  

- Lâche-moi… C’est notre boulot. On peut pas déconner.  

Judy pencha légèrement la tête sur le côté, comme pour implorer.  

- S’il-te-plaît, O’Sullivan… Laisse-moi quelques heures. J’ai besoin d’un peu de temps pour réfléchir. Mais d’abord, il faut qu’on localise la source.  

Et elle poussa Greg vers la sortie.  

 

Ils empruntèrent un grand escalier et parvinrent devant une porte massive. Greg connaissait les locaux de la salle d’observation sans pour autant en être familier. N'attendant pas davantage, Judy poussa la porte. Là encore, un seul homme (Marc Mesnil) se trouvait dans la pièce, assis à un bureau. L'homme était dans la force de l'âge et il présentait de larges épaules qui soutenaient une tête à la chevelure abondante. Il posa hâtivement un lourd dossier qu’il étudiait et se dirigea vers ses deux visiteurs. Avec un grand sourire amical, Judy vint également à sa rencontre.  

- Bonsoir, je suis le professeur Armando du décodage et voici le docteur O’Sullivan, de la surveillance. Vous avez une minute, Professeur Stein ?  

Stein, malgré une expression de méfiance, acquiesça d’un signe de tête.  

- Pourriez-vous localiser… et nous donner la source de ce signal.  

Judy tendit la feuille au responsable de l’observation. Celui-ci y jeta un bref regard avant de se diriger vers un grand panneau lumineux sur lequel l’espace proche et lointain y était cartographié. Un système complexe de coordonnées semblait régir le plan sur lequel Stein se repérait aisément.  

- Voyons. Compte tenu de la puissance et de la fréquence, je dirais quelque part dans ce quadrant.  

Il pointa l’une des zones de la carte, puis il se releva brusquement tout en fixant Judy et Greg.  

- Qu’est-ce qui se passe ?  

Il y eut un silence gêné et Greg tenta d’esquiver maladroitement.  

- Oh, rien… Simple curiosité.  

Stein les pointa du doigt d’un air menaçant et s’approcha d’eux.  

- Ben voyons ! Vous me mettez au parfum… ou vous sortez d’ici !  

Greg fixa pensivement le bout de ses chaussures et Judy finit par vendre la mèche, du bout des lèvres.  

- On a reçu un signal. D’après le déchiffrage, c’est un genre de message. Il y a une vie intelligente sur une autre planète qui tente de nous contacter. On doit découvrir quelle planète.  

La respiration de Stein se fit plus rapide. Il sonda le regard de ses deux interlocuteurs, cherchant à déterminer s’ils se foutaient de lui. Ne repérant aucun indice qui pourrait lui permettre de conclure à un canular, l’homme recula en direction de sa carte et, après une minute de réflexion, désigna une zone bien précise.  

- Pour moi, c’est une planète du système Barnard, à dix années-lumière d’ici. Une planète minuscule, pas plus grosse que notre lune. C’est tout ce que je peux dire pour l’instant.  

Il jeta un coup d’œil à sa montre.  

- Et la relève va bientôt débarquer.  

Judy s’approcha de lui.  

- On est les seuls à être au courant.  

Elle se tourna également vers Greg qui ne cachait pas son malaise.  

- Et vous devez me jurer tous les deux de garder le secret jusqu’à ce qu’on trouve un moyen d’en tirer profit.  

Greg acquiesça immédiatement alors que Stein semblait hésiter. Il avait apparemment compris qu’il avait mis le doigt dans un engrenage puissant et qu’il avait beaucoup à perdre dans l’histoire. Pourtant, il tendit la main à Judy, histoire de sceller l’accord.  

 

Le break Chevrolet Kingswood, aux portières recouvertes de faux bois, stationnait dans une rue pavillonnaire de la petite ville de Socorro. Le jour commençait à poindre à l’horizon et pourtant, Judy et Greg restaient assis dans l’automobile, observant une maison de l’autre côté de la rue. Greg ne cachait pas son impatience.  

- Qu’est-ce qu’on attend ? J’suis crevé.  

- Tu trouves pas ça étrange la facilité avec laquelle il a digéré notre découverte ? Je connais un peu Stein. C’est pas dans ses habitudes de passer outre la hiérarchie. Je veux en avoir le cœur net.  

Elle ouvrit la portière, traversa la rue silencieuse et se précipita dans le jardin, à l’abri d’un buisson. Très vite, elle aperçut la silhouette de Stein à travers les stores vénitiens d’une fenêtre. L’homme semblait au téléphone et Judy en eut la confirmation en se rapprochant un peu, au risque d’être vue. Le battant de la fenêtre était entrouvert et elle put distinguer les derniers mots du responsable du service observation.  

- …peux pas en dire plus, camarade. J’attends que votre agent local me contacte !  

Prise de panique, Judy se mit à battre en retraite. Un espion russe ! Son instinct ne l’avait pas trompée. Surprise par l’herbe humide du petit matin, la femme trébucha et tomba lourdement sur son arrière-train. Elle lâcha un juron.  

- Qui est là ?  

Stein venait de faire son apparition sur le perron de la porte. Judy se mit à trembler en voyant qu’il tenait un pistolet à la main. Sachant qu’elle était dans l’incapacité de le fuir, elle décida de prendre les devants.  

- Tu es un espion, Stein. Je vais te dénoncer, et si tu m’en empêches, c’est O’Sullivan qui le fera !  

- Et que dira-t-on lorsqu’on apprendra que vous aviez gardé pour vous de si précieuses informations ? Vous tomberez pour complicité !  

- Jamais ! Nous ne sommes pas des salauds d'espions !  

Étrangement, toute agressivité disparût presque aussitôt des mots de Stein. Il baissa son arme et une expression implorante apparut sur son visage.  

- Réfléchissez, professeur Armando. Cette information appartient au monde entier… Pas à une bande d’arnaqueurs ou à une nation de sales capitalistes… Rappelez-vous comment les hommes ont colonisé les nouveaux territoires, on est des barbares ! Au moins, si l’information est partagée par deux grandes puissances, elles pourront exercer un contrôle mutuel. C’est une question morale ! Et puis… ils recommenceront à envoyer le signal sur la Terre, et les USA le recevront aussi. Qu’est-ce que ça change ?  

Judy sentit ses poings qui se crispaient. Elle oubliait le danger que représentait cet homme en se rendant compte que l’incroyable opportunité qui s’était présentée à elle était en train de lui échapper. L’autre continuait son discours.  

- Écoutez Armando. Le KGB ne sait pas encore ce que je sais. Quand ils seront là, je partagerai le crédit de cette trouvaille avec vous. Vous serez quelqu’un là-bas. Qu’est-ce que vous en dites ?  

La fureur de Judy ne pouvait plus être contenue. Telle une lionne, elle s’approcha de l’espion avec des éclairs dans les yeux. Celui-ci se mit à reculer, braquant à nouveau son arme dans sa direction.  

- N’avancez plus, Armando !  

- C’est moi qui ai mis la main sur cette histoire ! Et je me fiche bien de ces conneries de morale !  

Contre toute attente, elle sauta sur Stein qui n’appuya pas sur la gâchette, peut-être surpris par cet assaut ou peut-être parce qu’il n’avait pas l’âme d’un tueur. L’arme tomba sur le sol et les deux individus s’affrontèrent dans un corps à corps où le déséquilibre physique apparent fut compensé par la rage de la femme. Pourtant, elle fut rapidement immobilisée. L’agrippant au niveau des poignets, Stein la fixa, à bout de souffle, s’apprêtant visiblement à la menacer.  

 

Un choc sourd résonna et l’espion russe tomba lourdement sur le sol. Derrière lui, Judy découvrit Greg qui tenait à la main une grosse pierre qui avait été, jusqu’à présent, incrustée dans le gazon du jardin. Il resta immobile, dans une attitude un peu bête. Mais Judy n’avait rien perdu de sa fureur et elle lui arracha l’énorme caillou des mains et se jeta sur Stein qui gisait inconscient au sol. Elle le frappa violemment sur le crâne. Encore et encore. Jusqu’à ce qu’un craquement sinistre se fit entendre et qu'une matière grisâtre se répandit dans l'herbe. Puis elle se leva et commença à soulever le cadavre par les épaules.  

- Aide-moi à se soulever ce…  

Greg était appuyé contre un arbre, prêt à vomir. Judy lâcha le corps et se rapprocha de lui, posant une main sur son épaule.  

- On n’avait pas le choix, O’Sullivan. C’était un sale espion russe. C’est pas une grosse perte. Personne ne dira rien. On se débarrasse de lui et demain, on fera notre rapport comme si de rien n’était.  

Greg se retourna lentement et lui lança un regard mauvais. Il était clairement dégoûté par la tournure que prenaient les événements.  

 

Irene Stein (Victoria Waters) observait la scène avec horreur depuis la fenêtre de sa chambre. Elle avait été réveillée par les cris d’une femme et n’avait pas très bien compris ce que cette harpie pouvait faire dans son jardin à six heures du matin. Et elle avait vu son mari, un pistolet à la main. Irene n’avait plus rien compris et à aucun moment elle n’avait envisagé s’interposer. Elle savait que Harvey n’était pas toujours très clair et qu’il lui cachait des choses importantes. Mais elle l’aimait suffisamment pour ne pas s’y immiscer. Elle lui faisait confiance. Ainsi, elle vécut la suite des événements comme dans un cauchemar. Ce fut avec un regard absent qu’elle observa les deux inconnus emporter le corps de son mari et le ranger dans le coffre d’un break, avant de décamper. Et elle était toujours à la fenêtre lorsqu’un gros 4x4 noir vint se garer en face de chez elle.  

 

 

 

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Les Films Plalstique présentent  

"Le Signal"  

 

Un film de Sylvester Davies(Une histoire d'amour)  

Sur une musique de Gaia Laws (Où êtes-vous Gilda ?)  

 

Avec  

Olivia Fallon (Vixen) dans le rôle de Judy Armando  

Bob Peck (Qui a tué le Docteur Watson ?) dans le rôle de Greg O'Sullivan  

Marc Mesnil (Blind Vengeance) dans le rôle de Harvey Stein  

et pour la première fois à l'écran  

Victoria Waters dans le rôle d' Irene Stein

Scénario : (2 commentaires)
une série B thriller (politico-fantastique) de Sylvester Davies

Bob Peck

Olivia Fallon

Marc Mesnil

Victoria Waters
Musique par Gaia Laws
Sorti le 27 avril 2035 (Semaine 1582)
Entrées : 14 227 907
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