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Les Flims Plalstique présente
Le Monstre de l'Antarctique

 

New York – 1933  

 

En cette matinée de début de printemps, le port de Manhattan est en effervescence. Un bateau à vapeur de taille honorable est au centre des attentions et une multitude d’hommes circule sur le pont, lui donnant l’apparence d’une fourmilière. À quai, les journalistes se pressent et les flashs crépitent en direction d’un homme d’une trentaine d’années (voix de Hugh Darby), casquette sur le crane et costume en tweed. Caché derrière ses petites lunettes rondes, il ne semble pas à l’aise et il s’accroche vainement à sa valise alors qu’il est chahuté par les questions des reporters.  

- Professeur ! Professeur ! Pourquoi pensez-vous que cette expédition pourrait être couronnée de réussite après les derniers événements ?  

Le jeune homme lance un regard désespéré en arrière, vers le bateau qui semble l’attendre. La voie n’est pas encore dégagée mais il s’en rapproche, petit pas après petit pas. Il toussote un peu dans son poing et remonte la fine monture de ses lunettes avec l’index.  

- J’ai pu me procurer de nouveaux éléments afin de poursuivre les recherches du professeur Pabodie. Tout nous prête à croire que son équipe avait fait de fabuleuses découvertes. C’est pourquoi l’Université de Miskatonic a accepté de financer cette expédition sur le continent Antarctique.  

- Mais qu’en est-il des mises en garde de William Dyer, qui a participé à la première exploration ?  

Le professeur Starling marque une pause. Dyer était un géologue renommé qui faisait partie de l’équipe du professeur Pabodie. Il en était, d’ailleurs, l’unique rescapé, même s’il avait subi visiblement de gros chocs psychologiques et les séquelles qu’il avait gardées de ce voyage, en plus d’être effrayantes, le conduisirent au suicide.  

- Superstitions.  

Starling réussit à clore le débat et se faufile entre les derniers photographes qui espèrent lui tirer le portrait. Le jeune professeur gravit la passerelle à toute vitesse et se retrouve enfin sur le pont. Il pose sa valise et reprend son souffle. L’exercice physique, ce n’est décidément pas son truc. Une large main vient se poser sur son épaule.  

- Déjà à bout de souffle, professeur ?  

Starling lève les yeux et croise le regard de Bonzano, le capitaine du navire (voix de Javier Perez). L’homme mesure presque deux mètres et ses épaules sont carrées comme une porte. Malgré sa grosse voix et son regard intimidant, le capitaine dégage une certaine assurance paternaliste rassurante. Surtout sur un bateau engagé dans une aussi longue expédition.  

- Ça va aller, capitaine, ça va aller. Je crois que le plus dur est passé.  

Il désigne la horde de journalistes qui continuent de se bousculer sur le quai, au risque de tomber à l’eau.  

- Vous avez bien reçu mon matériel ?  

- Vos malles sont entreposées dans votre cabine, ainsi que vous nous l’avez demandé. Jerry va vous y conduire.  

Le capitaine lance un terrible sifflement et, aussitôt, à l’autre bout du navire un jeune garçon d’environ dix ans (voix d’Edward Erotas) lève la tête. Il lâche la corde qu’il était en train de remonter et se met à courir sur le pont du bateau, slalomant avec agilité entre les marins qui le dévisagent, sautant par-dessus les obstacles qui jonchent le sol du pont. Le capitaine l’attrape par le bras.  

- Voici Jerry, notre mousse. Il aura la tâche de vous assister pendant le voyage. En espérant qu’il en soit à la hauteur…  

Le capitaine lance un regard désapprobateur au gamin qui baisse les yeux.  

 

Après un long trajet dans les coursives labyrinthiques du bateau, Jerry trouve enfin la cabine du professeur. Celui-ci pousse la porte. Jerry entre derrière lui et écarquille les yeux.  

- Wouah ! C’est pas croyable !  

Un peu partout dans la petite pièce sont accumulés des instruments de toutes sortes. Alors que le professeur Starling pose ses valises sur sa couchette, le gosse déambule entre les objets mystérieux qui ressemblent parfois à des horloges ou des lunettes astronomiques. La poche de Jerry se met à remuer étrangement. Tout à coup, la tête d’un petit animal s’extirpe de la veste du garçon. C’est une espèce indéterminée, mélange d’écureuil et de lapin, qui se caractérise par une curiosité maladive et un sans-gêne particulier. La bestiole (voix de Gabriella Salazar) saute au milieu des bibelots et se met à toucher à tout avec un enthousiasme non dissimulé.  

- Roooh ! Mais à quoi servent ces drôles de pastilles ?  

Évidemment, Jerry et le professeur n’entendent que des couinements incompréhensibles et Starling se met à lever les bras au ciel en haussant la voix.  

- Ne touche à rien ! Et enlève cette sale bête du milieu !  

Jerry, l’œil mauvais, attrape son animal et la replace dans sa poche.  

- Viens Spinky, on a sûrement autre chose à faire…  

 

 

~~~ LE MONSTRE DE L’ANTARCTIQUE ~~~  

 

https://www.youtube.com/watch?v= 6P6mG0UMRh4  

 

 

Les premiers jours du voyage sont agréables. La météo est conciliante et la bonne humeur est de mise sur le bateau. Le capitaine Bonzano mène son équipage d’une main de maître et chacun des marins ne rechigne pas à la tâche. Et surtout pas Jerry qui, en véritable mascotte du navire, est toujours présent pour donner un coup de main aux quatre coins de l’embarcation. De plus, le jeune garçon est ravi car le professeur Starling ne fait presque jamais appel à lui et préfère rester enfermé dans sa cabine à compulser des notes et bricoler ses mystérieux engins.  

 

La route vers le Sud se poursuit. Les jours deviennent des semaines et le froid commence à gagner le pont du navire. Les escales se font de plus en plus rares et le continent américain ne tarde pas à montrer ses limites. Et après un ultime arrêt aux Îles Malouines afin de se réapprovisionner une dernière fois en vivres, Bonzano trace directement vers le Sud. Le mystérieux sixième continent est la prochaine étape du parcours. Le professeur fait alors son apparition sur le pont du navire, chaudement vêtue d’un manteau de fourrure, et les bras emplis de cartes et d’outils de navigation.  

- Capitaine, je pense qu’il est temps de faire le point sur la destination exacte de notre périple. On verra comment sont les glaces, mais je pense avoir une idée d’un premier point de chute.  

- Ouais, il serait temps d’y penser parce que…  

Un matelot interpelle le capitaine. Celui-ci s’interrompt et s’approche du bastingage. Une petite île rocailleuse est en vue, ce qui n’est pas anormale en cette région. Mais ce qui est plus étonnant, c’est la fumée qui s’en dégage.  

- Jerry ! Ma longue-vue !  

Le garçon déboule à toute vitesse, descendant une échelle de cordage, et tend la longue-vue à son capitaine qui y jette immédiatement un œil. Après un silence de quelques secondes, Bonzano se met à hurler.  

- Y’A UN NAUFRAGÉ SUR CETTE ÎLE ! CAP À TRIBORD !  

 

La barque accoste sur une petite plage de galets. Quelques morses observent placidement l’arrivée du capitaine, du professeur et des quelques matelots qui les accompagnent. Les mains sur les hanches, Starling plisse les yeux afin de distinguer l’origine du feu.  

- Alors ? Il est où votre naufragé ?  

Sans un mot, Bonzano se rapproche du centre de la petite île exclusivement recouverte de roches et d’arbustes. Auprès du feu mourant gît une silhouette inanimée. Le professeur s’approche, pose un genou au sol et l’observe attentivement.  

- Elle est encore vivante mais elle a besoin de soin !  

- Elle ?  

Comme tout bon marin qui se respecte, le capitaine marque un temps d’hésitation.  

- Une femme sur mon navire ? C’est… c’est impossible.  

- Vous seriez aimable de laisser vos antiques superstitions de côté et de m’aider à la transporter sur le canot. On parle de la vie d’une jeune femme !  

Malgré les regards de reproche de ses hommes, Bonzano s’exécute en silence.  

 

La jeune femme (voix de Courteney Campbell-Seasong) ouvre les yeux. Elle se redresse vivement et semble terrorisée. Elle se trouve dans une petite cabine et le mouvement de roulis ne lui laisse aucun doute sur le fait qu’elle se trouve dans un bateau. En face d’elle, un homme au regard étrange, un enfant et un petit animal qui la touche presque. La femme, au visage sombre et aux yeux bridés, replie brutalement ses jambes. Elle lance des mots inconnus et comprend très vite qu’ils ne parlent pas sa langue. Le professeur se rapproche un peu.  

- Parlez-vous anglais ?  

Et contre attente, l’inconnue répond avec un accent très hésitant et une syntaxe sommaire.  

- Oui, un pas beaucoup. Vous être qui ?  

En prenant soin de choisir ses mots, Starling se présente, ainsi que la raison de l’expédition, sous les yeux attentifs de Jerry et Spinky. Le garçon est hypnotisé par le regard de l'inconnue qui arbore une chevelure tellement claire qu'elle en paraît blanche, ainsi qu'un pendentif de cristal autour du cou. À son tour, la jeune femme raconte son histoire. Elle dit se nomme Skelena et être issue d’un groupe de pêcheurs autochtones d’une île secondaire des Malouines. Là-bas, elle s’est prise d’amitié avec un jeune agent administratif britannique, ce qui explique sa maîtrise de la langue anglaise. Mais ce rapprochement des cultures n’a pas été bien vu par les siens et, après l’avoir battue, elle a été jugée coupable de trahison et bannie sur l’île où elle a été découverte. Jerry est scandalisé devant tant de cruauté. Il tend un morceau de pain à Skelena qui se jette littéralement dessus.  

Quand il remonte sur le pont, le garçon est accueilli par un silence de mort. Les autres marins ont clairement désapprouvé l’accueil de la jeune indigène sur le bateau. Jerry se met à les insulter alors que Spinky tend également le poing dans leur direction en couinant.  

- Bande de lâches et de poltrons !  

Dans son coin, la capitaine Bonzano se demande s’il a vraiment pris la bonne décision en suivant l’avis de Starling. Il sait pertinemment que l’équilibre d’un équipage engagé sur un long voyage ne tient qu’à un fil…  

 

Les jours se succèdent et le froid saisit définitivement tous les passagers du navire. Malgré les vêtements chauds, il entre en contact avec la peau pour ne plus la lâcher. Skelena ne se montre presque jamais. Le professeur lui a laissé sa cabine et la jeune femme a bien compris qu’elle n’est pas forcément la bienvenue sur le bateau. De plus, la compagnie de Jerry semble lui suffire. De son côté, Bonzano se concentre uniquement sur le maniement de son navire. Il a réduit la vitesse car de gros icebergs apparaissent de plus en plus fréquemment. Il ne faut pas laisser la moindre opportunité au mauvais sort et le capitaine sent la tension qui monte au sein de son équipage. La bonne humeur des débuts n’est plus qu’un lointain souvenir.  

 

- Terre !  

Un regain d’optimisme voit le jour lorsque la vigie aperçoit enfin le continent. Enfin, l’Antarctique est là, une terre blanche et grise occupant presque tout l’horizon. Le capitaine fait le point avec son navigateur. C’est la saison chaude, les glaces ne sont pas trop présentes et il est plutôt aisé de se frayer un passage jusqu’à la côté. Cela fait plusieurs jours que la nuit ne se montre plus mais la baisse de luminosité devient conséquente malgré un ciel dégagé.  

- Jetez l’ancre ! Professeur, nous attendrons demain pour mettre le pied à terre.  

Après un bon repas festif où même Skelena a pu faire une petite apparition, tout le monde va se coucher.  

 

Jerry est réveillé en sursaut par un grondement tonitruant. Dans son cou, il sent Spinky qui se met à trembloter.  

- N’aie pas peur, on va aller voir.  

- « N’aie pas peur, n’aie pas peur », je voudrais t’y voir, toi.  

Le garçon monte silencieusement sur le pont. Il est alors immédiatement balayé par un vent glacial. Il se rend compte que de gros nuages noirs ont envahi le ciel et qu’un terrible orage gronde au-dessus du continent. Pourtant, la mer semble calme et le bateau reste immobile. L’enfant finit par hausser les épaules et décide de retourner dans son hamac. La journée du lendemain sera longue.  

 

- On est bloqués, capitaine !  

Bonzano ne peut que constater les dégâts : les glaces se sont refermées autour de son bateau et il est désormais impossible de repartir. Le capitaine se met à grogner. Et lorsque le professeur, accompagné de Skelena, se rapproche de lui, sa colère ne désemplit pas.  

- Capitaine, nous allons profiter de l’occasion pour faire une première reconnaissance des lieux.  

- Ouais, c’est ça, laissez-nous faire le sale boulot. Et n’hésitez pas à emmener cette bonne femme de malheur avec vous.  

Skelena baisse les yeux mais ne rétorque pas. Elle ne veut visiblement pas d’histoires.  

 

Une échelle de cordes est lancée par-dessus le bastingage. Starling descend en premier, rapidement suivi par la jeune femme alors que Jerry leur transmet un sac de toile rempli de matériel. Puis, le garçon et son petit animal les rejoignent sur la glace. Spinky a très envie de se dégourdir les jambes et il saute sur la surface gelée. La bestiole perd rapidement l’équilibre, tente de se redresser en remuant les bras de tous les côtés puis chute lourdement sur son arrière-train. Jerry le ramasse en riant joyeusement et le petit groupe se met en marche. Une fois le pied sur la terre ferme, ils peuvent admirer un paysage lunaire au relief très marqué. Une première barrière de collines bloque la vue et cette première ascension se fait difficilement, hormis pour le jeune garçon qui court à toute vitesse. Ainsi, il arrive largement en tête au sommet. Il se retourne et jette un œil émerveillé en direction de la crique dans laquelle le navire de Bonzano est coincé. Malgré la situation critique, l’endroit est magique. Le soleil joue avec les glaces qui brillent de reflets multicolores. Puis Jerry ose enfin regarder l’Antarctique dans les yeux. Face à lui se dressent d’immenses montagnes qui semblent toucher le ciel. De lourds nuages gris entourent la cime des plus hauts monts. Le vent se lève et vient lui glacer les os.  

- On… va… s’installer… par… ici… .  

La voix à bout de souffle du professeur parvient enfin au sommet. Il désigne un petit renfoncement probablement à l’abri du vent, au pied d’une falaise. Jerry y pose tout le matériel et décide d’aller inspecter les lieux alors que Starling déballe ses instruments.  

 

Le garçon escalade des rochers et glisse dans la neige. Après de longues semaines sur la mer, il apprécie à juste titre le retour à la terre ferme. Spinky fait de même et les deux amis arpentent avec bonheur ce continent inexploré. Mais une sensation désagréable commence à serrer la poitrine de l'enfant. Il est trop jeune pour parvenir à mettre des mots sur ce qu’il ressent mais c’est surtout l’absence de vie qui commence à l’oppresser : pas la moindre trace animale ou végétale. Si le royaume des Morts existait, c’est à ça qu’il ressemblerait. Ainsi, Jerry décide de retourner à son point de départ pour y retrouver Skelena et le professeur. Il les découvre en pleine conversation. La jeune femme narre de vieux contes qu’on lui racontait quand elle était enfant. Visiblement, l’Antarctique y était vue comme une terre maudite et taboue. Mais Starling et Jerry ne semblent pas y prêter grand cas, au contraire de Spinky qui se blottit davantage sous l’épaisse fourrure de son maître.  

- Nous sommes sur la bonne voie. D’après les descriptions du géologue, le camp de base de Pabodie se trouvait de l’autre côté de cette montagne.  

Le professeur désigne le plus haut sommet qui les domine.  

- On cherche quoi, au juste ?  

Jerry estime qu’il est temps d’en savoir un peu plus. Starling cherche ses mots avant de se lancer.  

- Et bien, l’expédition de Pabodie n’était qu’une expédition de routine : forage, étude géologique, ce genre de choses. Mais ils auraient fait des découvertes inattendues. De profondes cavernes, des rochers en forme de cube, des preuves de l’existence d’une ancienne civilisation. Bref, de quoi rajouter quelques pages majeures à l’histoire de l’humanité.  

- Mais… je me souviens des titres des journaux ! Quasiment personne n’a survécu à cette expédition !  

- L’Antarctique n’est pas une terre accueillante, Jerry, et Pabodie avait mal planifié sa mission. Ils avaient fait un long détour par l’intérieur du continent et la météo n’avait pas été clémente. Je serai plus méthodique.  

Skelena lui lance un regard amusé.  

- Demain, nous irons explorer cette fameuse montagne. Si des cavernes la traversent, des entrées doivent se trouver également de notre côté. Mais là, il est tard. Nous rentrons au bateau.  

 

Le retour est plus rapide et ils ont la bonne surprise de voir que les hommes de Bonzano ont réussi à dégager une bonne partie du bateau. Cependant les glaces maintiennent toujours l’arrière du bâtiment, ce qui permet au petit groupe de revenir à pied. En l'absence d’échelle de cordes, Jerry appelle.  

- Capitaine ! Nous sommes de retour !  

Pas de réponse.  

- CAPITAINE !  

Au bout d’une minute, la silhouette massive du capitaine se montre enfin.  

- Qu’est-ce qu’il y a ?  

Le professeur fait un pas en avant.  

- Et bien nous souhaiterions remonter à bord ! Lancez-nous votre échelle !  

- Très bien ! Mais elle, elle reste en bas !  

- Je vous demande pardon ?  

- Vous m’avez très bien compris ! Cette bonne femme de malheur nous a porté le mauvais œil depuis son arrivée. Elle ne remonte pas à bord !  

Starling se tourne vers Skelena et ne cache pas sa confusion.  

- Mais... Mais... Il en est hors de question ! Je vous ordonne de nous laisser tous remonter à bord.  

- Vous ne m'ordonnez rien du tout ! Je suis le seul maître à bord de ce navire, après Dieu. Et ma décision est prise !  

Et comme pour illustrer ses propos, un marin se saisit d’un fusil et tire à quelques mètres du petit groupe. Un morceau de glace explose bruyamment. Jerry est sous le choc. Starling tend le poing en direction de Bonzano.  

- Si elle ne monte pas, je ne monte pas non plus !  

Le capitaine se contente de hausser les épaules avec indifférence.  

- Vous ferez comme bon vous semble.  

 

Dans la petite grotte surplombée par une immense falaise, un feu crépite et peine à réchauffer les trois êtres humains qui se serrent autour de lui. L’obscurité est déjà bien présente. Le professeur baisse tristement les yeux.  

- Tu n’étais pas obligé de rester avec nous, Jerry. Tu aurais du remonter à bord.  

- Jamais de la vie ! Il nous a tiré dessus !  

La véhémence du jeune garçon retombe très vite.  

- Qu’est-ce qu’on va faire ?  

Skelena, de sa voix hésitante, prend à son tour la parole.  

- Je désolée. Ma faute. Je ne vous porte que problèmes.  

Les regards que lui lance le professeur est clair : elle doit vite s’enlever cette idée de la tête.  

- Demain sera un autre jour. Prenons un peu de repos, nous aviserons après. Je suis certain que cette tête de mule de Bonzano reviendra sur ses paroles.  

 

Le vent siffle entre les rochers millénaires de la Montagne de Tekeli-li puis il s’engouffre dans les trous à la forme parfaitement arrondie qui parsèment le mont. Dans le ciel dégagé, une aurore boréale a fait son apparition. Les vagues de lumière rendent le décor surnaturel et éclairent une silhouette indistincte qui grimpe l’un des flancs du sommet avec une agilité presque irréelle. Sous ses pieds, des escaliers quasiment invisibles et usés par le temps lui indiquent le chemin. La jeune femme arbore un sourire fixe et son pendentif brille dans l’obscurité. Elle ne peut cacher sa satisfaction. Ils ont tout gobé à son histoire et même le capitaine finira par succomber à sa faiblesse apparente. Il semble tellement influençable... Elle a la certitude de mener à bien sa mission. Et le Maître lui en sera reconnaissant.  

Elle pénètre dans une ouverture et emprunte un long corridor dont les murs phosphorescents sont parfaitement taillés. Le sol s’incline légèrement vers le bas et elle arrive au sommet d’un immense trou d’une trentaine de mètres de diamètre. Un escalier dans la pierre permet à la jeune femme de descendre encore plus profondément dans le ventre de la montagne.  

 

À chaque seconde, Spinky regrette davantage d’avoir suivi Skelena. Mais l’animal se demande légitimement quelle est la raison qui pousse l’indigène à se perdre dans ces lieux qu’elle avait décrits comme maudits quelques heures auparavant, surtout en profitant du sommeil de Jerry et du professeur. Le vertige est horrible lorsqu’il descend un escalier raide aux marches étroites et glissantes mais il tient bon. Arrivée tout en bas, un grondement terrible se fait entendre et la petite bête se met à trembler de peur. Serait-il arrivé au cœur d’un volcan ? Pourtant, la curiosité est trop forte et il emprunte un petit couloir qui débouche sur une caverne qui semble d’une taille infinie. Spinky n’en discerne pas les limites. Après s’être caché derrière un gros caillou qui renvoie une lumière bleuâtre, l’animal aperçoit très vite la silhouette de Skelena qui s’exprime dans une langue inconnue. Le grondement se fait à nouveau entendre et les yeux de Spinky se révulsent de terreur. Au fond, se trouve une créature (voix de Dante Machine) qui ne s’exprime que par des grognements à peine articulés. Mais s’il n’en distingue que les contours, Spinky remarque de nombreux tentacules qui remuent lentement de chaque côté d’un corps immense qui doit mesurer presque trente mètres. Au sommet, est posé un énorme crâne déformé sur lequel brillent deux éclats rouge sang. Le monstre est en grande communication avec Skelena et le cœur de Spinky est à deux doigts d’exploser.  

- Il faut que je prévienne Jerry !  

 

 

 

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Les Films Plalstique présentent  

"Le Monstre de l'Antarctique"  

 

Un film d'animation de Benjamin Dias (Nouveaux Ancêtres)  

Sur une musique de Raphael Hemmings (Pantin)  

 

Avec les voix de :  

Edward Erotas (L'enfant et la dictature) dans le rôle de Jerry  

Javier Perez (SODA - un ange-gardien sur le trottoir) dans le rôle du capitaine Bonzano  

Courteney Campbell-Seasong (Rising Sun for Dr Cropes) dans le rôle de Skelena  

Hugh Darby (L'Heure des loups) dans le rôle du professeur Starling  

Gabriella Salazar (Lost Identity) dans le rôle de Spinky  

et  

Dante Machine (Karmapolis) dans le rôle du Monstre

Scénario : (2 commentaires)
une série A d'animation (Lovecraft Kid) de Benjamin Dias

Edward Erotas

Courteney Campbell-Seasong

Javier Perez

Gabriella Salazar
Avec la participation exceptionnelle de Hugh Darby, Dante Machine
Musique par Raphael Hemmings
Sorti le 23 décembre 2034 (Semaine 1564)
Entrées : 21 929 729
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