Celui qui s'applique à la vengeance garde fraîches ses blessures...  

*******BLIND VENGEANCE*******  

Générique: https://www.youtube.com/watch?v=b6NDdF-R2uk  

UN FILM DE PRISCILLA HUANG  

AVEC:  

GAIA WILLIAMS - NEELAM COUSIN - JEFF COLLINS  

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---- Chapitre 1: Le Dernier Jour de la Colère ----  

Le vent souffle à travers le désert mais les chevaux et leurs cavaliers continuent tout de même leur voyage. Entre les bourrasques de vent et de sable, une ferme est visible non-loin. Le cheval va dans cette direction. Alors qu'ils pénètrent dans la cour de cette modeste ferme, un homme aux cheveux blancs et un enfant, son fils probablement, regardent les deux cavaliers. L'un des deux, une jeune femme (Gaia Williams), portant des sortes de lunettes d'un noir de jais, descend de cheval, attrape son fusil puis marche en direction de l'homme aux cheveux blancs. Elle s'arrête devant lui et le gamin.  

-"Conrad Beaver?" demande-t-elle. L'homme aux cheveux blancs hoche la tête avant de répondre:  

-"Oui, c'est moi..."  

Puis se tournant vers son fils, le vieil homme dit:  

-"Rentre à la maison... Et ne sort pas avant que je te le dise, t'entend?"  

Le gamin ne semble pas d'accord mais obéit finalement à son père. Une fois seuls, face à face, la jeune femme et Beaver (Gérard Cousin), ce dernier dit:  

-"Je t'attendais depuis bien longtemps, tu sais... J'ai imaginé cette scène des dizaines et des dizaines de fois..."  

Toujours aussi impassible, l'étrangère répond:  

-"Alors vous savez comment elle va se terminer..."  

Beaver hoche la tête: Oui, il le sait. Elle attrape la crosse de son fusil et tire d'un coup sec: Le fusil est désormais en deux parties, l'une avec la crosse dotée d'une lame acérée et tranchante, l'autre, le reste de l'arme, canon, ce genre de chose. En vérité, ce fusil est une arme mortel capable de tirer mais aussi un "fourreau".  

-"A genoux!" dit sèchement la jeune femme. Beaver obéit, faisant un signe de croix avant de se mettre à genoux devant son bourreau. Le vent souffle lorsque la jeune femme, d'un coup, tranche la tête de Conrad Beaver qui roule au sol. Son corps tombe à son tour dans la poussière, déversant le sang du malheureux au sol. Elle ramasse à tâtons le "fourreau" de son arme, essuie la lame sur sa manche avant de la rentrer dans son fusil. Puis elle tourne les talons pour rejoindre son cheval. Keoma (Neelam Cousin), son compagnon de voyage lui demande:  

-"Tu as eu ce que tu voulais?"  

La jeune femme hoche la tête: Exactement. Le métisse voit une larme couler sur la joue de la jeune femme.  

C'est à chaque fois plus dur...  

Alors que Keoma et la jeune femme s'apprête à partir de la ferme, un homme moustachu a cheval attend derrière eux, vétu comme l'un de ces agents de la Pinkerton.  

-"Je sais tout..." dit-il.  

Keoma comme la jeune femme reconnaissent Siringo.  

Elle hoche la tête:  

-"Alors qu'allez-vous faire?"  

Le moustachu s'allume un cigare:  

-"Vous aider..."  

---- Chapitre 2: Eagle Pass, Texas ----  

Eagle Pass est une ville des plus minables, point de passage obligé vers différentes villes minières. Cela explique le va et vient incessant. Cette modeste ville, à la crasse repoussante, ne semble pas déranger la cavalière aux cheveux auburn qui y pénètre. Son cheval s'arrête devant le saloon. La jeune femme, portant des sortes de lunettes d'un noir de jais, descend de cheval, laisse ses mains glisser sur ce qui l'entoure et pénètre finalement dans l'établissement. Le bruit est assourdissant. Elle n'a aucune difficulté à rejoindre le comptoir.  

-"Qu'est-ce qu'il vous faut, ma petite dame?" demande le barman. La jeune fille esquisse un sourire et un accent du Sud prononcé répond:  

-"Sommes-nous bien à Eagle Pass, Texas?"  

La question étonne le barman mais il finit par répondre que oui.  

-"Alors pouvez-vous me dire où puis-je trouver un certain Lafayette Brown?"  

Lafayette Brown (Terry Fillion) est un héros de guerre: Échappé d'une plantation où il était esclave, il a fuit vers le Nord et rejoint l'armée de l'Union, avec pour seul objectif d'aider ses frères et soeurs de couleurs à sortir du joug infamant de l'esclavage. Sous les ordres du lieutenant Archibald Kain, il se battit contre les Confédérés puis plus tard, contre les membres du groupuscule appelé Ku Klux Klan, un groupuscule raciste et Sudiste qui est apparu après la guerre civile. Depuis, héros de guerre et citoyen respecté, Lafayette Brown coule des jours paisibles ici à Eagle Pass.  

-"Vous lui voulez quoi à Brown?" demande le barman.  

La jeune femme bien que toujours calme, répond juste, d'un ton empreint de menace: -"Ce n'est pas ton affaire! Dit-moi où trouver Lafayette Brown!"  

L'un des hommes présent dans le saloon se lève et quitte les lieux. Alors que la jeune femme attrape le barman par le col pour qu'il réponde, l'homme qui vient de quitter le saloon va au bureau du shérif.  

-"Shérif Brown! Y'a une fille bizarre avec un sacré accent du Sud qui vous demande au saloon!"  

Brown se lève, attrape son fusil et décide de s'y rendre. Il ne tolère qu'aucun étranger ne fasse le bordel dans sa ville! Même si c'est une femme! Brown arrive dans le saloon, fusil entre les mains.  

-"Lâchez Steve, mademoiselle!"  

La jeune femme aux lunettes d'un noir de jais lâche le barman et tourne la tête vers le nouvel arrivant:  

-"Lafayette Brown... Je n'ai pas oublié votre voix..."  

Le shérif est surpris: Il ne connait pas cette femme!  

-"Je ne sais pas ce que vous voulez mais on aime la tranquillité ici!"  

La jeune femme s'avance vers le shérif, on laissant glisser ses mains sur ce qui l'entoure.  

-"Vous me cherchiez? Je suis devant vous!"  

La jeune femme reste sans réaction puis contourne le shérif et quitte le saloon. Lafayette Brown sort à son tour alors que la jeune femme attrape un fouet accroché à la selle de son cheval. En voyant cela, le shérif perd son sourire:  

-"Faites attention avec ça..."  

Il est sur la défensive...  

D'un coup, la jeune femme le frappe de son fouet, lui faisant lâcher son fusil! La douleur, la brulure du cuir sur sa peau, Lafayette n'a que trop connu ça! Alors qu'une fille à l'accent du Sud le "fouette", il ne peut accepter ça!  

-"Sale pute! Je vais te flinguer!"  

Il tente de sortir son Colt mais un nouveau coup de fouet l'en empêche! Au milieu de la rue, Lafayette Brown est fouetté par la mystérieuse étrangère, il souffre, il implore, ne comprend pas... La ville entière regarde, terrifiée par cette "folle" mais d'autres, savourent l'instant de voir ce putain de "nègre" subir une telle raclée...  

Le visage ensanglanté, les vêtements lacérés par les coups, Lafayette, hurle de douleur, cris, pleure, ne comprenant pas pourquoi cette fille lui fait subir cela! Elle s'approche de lui, s'accroupit et dit:  

-"Allons... Cesse de pleurer. Pleurer ne changera rien..."  

Lafayette, malgré la douleur, commence à comprendre...  

A ce moment-là, la jeune femme quitte ses lunettes, révélant d'horrible blessures au niveau de ses yeux. Puis elle les remet: Oh oui, il comprend! Il pleure, prie, supplie...  

-"Mon Dieu! Aidez-moi!"  

La jeune femme a un rictus malfaisant sur le visage:  

-"Je doute que Dieu vienne à ton secours..."  

Elle entoure la gorge de Lafayette à l'aide du fouet puis accroche le fouet en hauteur: Le shérif se débat, l'air se raréfie dans ses poumons, il étouffe, pendu...  

Il tente de parler:  

-"Ep... Epargne-moi..."  

La jeune femme s'allume une cigarette et dit:  

-"Tu crois que je vais lever le petit doigt pour aider un sale négro?"  

Alors que Lafayette Brown rend ses derniers soupirs, la jeune femme est déjà à cheval et quitte la ville. Ce faisant, la jeune femme aux cheveux auburn est satisfaite: Lester Williams a dit la vérité sur où se trouvait Brown...  

---- Chapitre 3: Recherchée plutôt Morte que Vive ----  

Jeb Siringo (Michael Cannon) regarde le corps de Lafayette Brown être mis dans le cercueil de bois. Il voit le cadavre lacéré, tuméfié...  

-"Alors c'est pour cela qu'on a combattu?" se pense-t-il. Siringo est un agent de la Pinkerton, l'agence de détective. Son boulot l'a fait combattre dans les rangs Nordiste durant la guerre civile, dans l'espionnage et dans le renseignement. Après la guerre, il a repris ses activités de "détective" ou plutôt d'agent chargé de traquer les criminels les plus dangereux de l'Ouest. Et depuis quelques temps, un an ou deux, il traque une "folle" qui élimine des gens de manières violente...  

Très violente même! La plupart de ses victimes sont des ex-soldats Nordistes mais on trouve aussi la tenancière d'un bordel et pas mal d'hommes de main. Qu'est-ce qui la motive? Il n'en sait rien...  

Depuis tout ce temps, il cherche à "comprendre" ses actes mais au final, ça reste obscur. Et pourtant, il est l'un des meilleurs détectives de l'agence! Les deux seules choses qu'il sait, c'est son prénom, elle se ferait appeler "Bonnie", et surtout, qu'elle est aveugle! Oui, aveugle! Siringo ne sait pas comment cette Bonnie fait pour se déplacer, tirer et tuer sans la moindre difficulté mais c'est ce qui est ressorti des différents témoignages: Atrocement blessée aux yeux, ne les ouvrant pas lorsqu'elle quitte ses lunettes. Différents états ont mis sa tête à prix...  

Et c'est le boulot de Siringo de la traquer. Elle est folle et dangereuse. Et ses supérieurs préféreraient qu'il la rapporte plutôt morte que vive...  

Mais malgré tout son talent, Siringo a toujours du retard sur Bonnie. Difficile de croire qu'elle tue au hasard, qu'elle se ballade et élimine les gens comme ça. Mais qu'importe au final: L'agent de la Pinkerton est bien décidé à la traquer jusqu'au bout et de l'envoyer à la corde...  

---- Chapitre 4: Keoma ----  

Bonnie titube en avançant, tirant son cheval derrière elle. Elle perd beaucoup de sang. Blessée par cette enfoiré de Skull, elle l'a tout de même éliminé. Mais maintenant, c'est elle qui va certainement passer l'arme à gauche. Mais cela en valait la peine, assurément!  

-"Lorsque l'on s'engage sur le chemin de la vengeance, on doit être prêt à mourir pour cela... Sinon, pourquoi s'engager sur cette route dangereuse si on est pas prêt à cela?"  

Les mots de Ichi résonne encore dans la tête de la jeune femme. Alors qu'elle avance de plus en plus difficilement, elle s'effondre dans la poussière. A ce moment-là, elle dit: -"Ichi... Tu me manques..."  

Alors qu'elle est presque dans les vapes, une silhouette se penche sur elle. Elle sent une présence...  

Serait-ce Ichi?  

La nuit est glaciale et Bonnie reprend peu à peu ses esprits, enroulée dans une couverture. Elle tâte sa blessure au niveau du ventre: Elle est soignée même si cela lui fait un mal de chien! Le feu crépite et Bonnie sent une présence assise prêt d'elle. Mais non, ce n'est pas Ichi, c'est une personne qu'elle ne connait pas...  

La jeune femme n'a pas peur, non, elle sait se défendre, elle sait se battre et à moins qu'il ne la flingue, il mourra s'il s'approche d'elle ou tente de poser sa sale patte sur son corps!  

-"Qui... Qui êtes vous?" demande-t-elle finalement.  

Le jeune homme s'approche d'elle, Bonnie a un mouvement de recul.  

-"Ne craignez rien! Je m'appelle Keoma. Et je vous ai soignée..."  

Il tend une gamelle contenant de la nourriture à la jeune femme qui reste sans réaction.  

-"Vous n'en voulez pas?"  

De sa main dans l'air, elle essaye d'attraper la gamelle. Le jeune homme comprend que quelque chose ne va pas. Bonnie, une fois qu'elle a attrapé la gamelle, mange, affamée qu'elle est. Après réflexion, il pose une question:  

-"Vous êtes aveugle? Vraiment?"  

Bonnie s'arrête de manger. Keoma lui explique que ses lunettes était tombées en même temps qu'elle. Et il avait vu les blessures aux yeux, horribles, sauvages, glaçantes...  

Il avait pensé que peut-être elle pouvait voir quand même, n'étant pas docteur et ne connaissant pas grand chose en médecine. Mais sa réaction cherchant la gamelle de la main n'a fait que confirmer...  

-"Comment cela vous est arrivé?"  

Bonnie préfère ne pas répondre avant de dire finalement:  

-"C'est une longue histoire... Et je n'ai pas envie de la raconter!"  

Après avoir mangé, ayant remis ses lunettes pour "cacher" ses blessures, elle demande à son "sauveur" qui il est et pourquoi il l'aide. Cela étonne le jeune homme:  

-"Pourquoi je vous ai aidé? Juste parce que vous sembliez en avoir grand besoin..."  

Keoma voit au loin tomber une personne tirant un cheval. Il hésite, se dit que ce n'est pas ses affaires: Cette personne qu'il ne connait pas peut crever, au final, il s'en fout...  

Il hésite et finalement décide d'aller l'aider: Si un jour, il se retrouvait en pareille situation, il aimerait que quelqu'un l'aide plutôt que de le laisser bouffer par les charognards...  

Alors il fonce en direction de la silhouette et découvre que c'est une jeune femme aux yeux horriblement blessés et perdant beaucoup de sang...  

-"J'ai pas beaucoup de connaissances médicales, juste ce qu'il faut pour pouvoir "survivre" en cas de blessure..." ajoute-il. Et c'est là le résumé de sa vie: Survivre dans un monde hostile... Trop "Blanc" pour les siens, trop "Indien" pour les Blancs, il est un métisse qui a dû se débrouiller seul, pour vivre et "survivre". Tel est son lot.  

-"Ma pauvre mère a eu le malheur de croiser l'une de ces maudites Tuniques Bleues... Vous savez, nous ne sommes que du "bétail" nous autres Navajos pour les Tuniques Bleues..."  

Bonnie serre son poing: Oh oui, elle ne le sait que trop! Mais ce ne sont pas que les Navajos qui sont considérés comme du bétail par les "yankees"...  

---- Chapitre 5: Le Diable est descendu en Géorgie ----  

La Confédération Sudiste est défaite militairement, financièrement et politiquement. Ce qui fut la Confédération est désormais un territoire sans loi où les soldats d'occupation Nordistes font régner la terreur la plus glaçante...  

Le plus dangereux de tous, c'est un lieutenant de cavalerie, le sinistre Archibald Kain (Jeff Collins). Baptisé par ses hommes "Le Colonel", au mépris de son grade réel, il est à la tête d'une section de cavalerie, la Section 66. Constituée de 13 salopards, plus tarés les uns que les autres, ils pillent, violent, massacrent en toute impunité, l'état-major Yankee ne voyant aucun problème à ce que les Confédérés subissent le "courroux" justifié par leurs infamies, l'esclavage en tête. En vérité, derrière ce genre de discours, c'est surtout un moyen d'humilier les Sudistes, de les broyer, de leur faire payer le fait de s'être rebeller contre un gouvernement manipulé par des riches industriels, avides de matières premières et de main d'oeuvre pas chère. La mort et la destruction que Kain et ses hommes faisaient dans le Sud a valu un surnom à la Section 66: Tant de folie, de tortures sadiques et autres dépravations ne pouvaient être que l'oeuvre du Diable en personne! Et de nombreux Sudistes commencèrent à appeler cette section de cavalerie "Section 666"...  

Loin de s'en offusquer, le Colonel et ses hommes s'approprièrent ce titre officieux, avec joie et délectation. Lui et ses hommes, l'inverse de Jésus et de ses apôtres!  

13 fils de putes constituent cette section: Le Colonel, bien sur à sa tête. Snake, un cavalier psychotique, connu pour son attrait pour les jeunes garçons, très "jeune" si possible. Nombre de garçonnets Sudistes et même yankees ont été "souillés" par ses dépravations...  

Lester Williams dit "Faceman". Obsédé par la beauté et la pureté, c'est surtout un joueur et un tricheur, tuant de sang froid comme il le fit avec sa propre famille: Il déroba la fortune de son père, abattit froidement son père, sa mère et ses deux soeurs avant de rejoindre l'armée, pour éviter d'avoir à faire face à ses actes...  

Lafayette Brown, un esclave évadé devenu le pourfendeur de Sudistes! Véritable ordure, pillant et massacrant, il fit les pires atrocités sur les Sudistes, hommes, femmes, enfants ou nouveaux-nés, pour se venger de ce qu'ils lui ont fait lorsqu'il était esclave. Sans la moindre once d'humanité aucune, il est l'un des pires de la bande! Comme il aime à le répéter, il est l'un des "démons" venus de l'Enfer pour les punir par là où ils ont pêchés! Antoine Laurent dit "Le Français" (Marc Mesnil). Engagé volontaire dans les rangs Nordiste, cet homme venu de France s'est vite accommodé à la brutalité et à la violence de l'Ouest. Ce qui n'est pas étonnant lorsqu'on connait son parcours: Échappé du bagne, c'est un criminel sans foi ni loi, prêt à tout pour de l'argent... Promettez lui des pillages et des meurtres, il vous suivra en Enfer s'il le faut!  

Caporal Felix Sabates mais tout le monde le surnomme "The Skull". Il a débuté la guerre comme artilleur. Mais suite à un bataille, son canon et la poudre explosa...  

Horriblement défiguré, il déteste ce qu'il est devenu. Son surnom provient du fait qu'il décapita un blessé Sudiste pour se confectionner un "masque" avec l'os du visage du malheureux Confédéré. Portant toujours ce masque d'os macabre, il est devenu un expert dans le "marquage" du bétail "humain", notamment Sudistes: Il confectionna un outil, composé d'une tige de fer avec à son bout l'emblème de la Section 66. Et il marqua au fer rouges tous les Sudistes propriétaires de plantations, pour les humilier un peu plus...  

Douglas Cartwright dit "Le Docteur" (Richard Parker). Ancien dentiste, ayant tuer plusieurs personnes avant même la guerre civile. Mais durant la guerre, Doc se forgea une sinistre réputation: Il est celui qu'il fallait appeler pour torturer, pour faire parler des prisonniers ou tout simplement pour terrifier les autres. Connu comme le "Boucher de Point Lookout", la sinistre prison Nordiste du Maryland. Ami de longue date du Colonel, ce dernier lui proposa de rejoindre sa section où Cartwright finit la guerre. C'est à l'air libre qu'il put exercer ses penchants sadiques sur les population civiles Sudistes.  

Conrad Beaver, cavalier émérite, le plus effacé de la bande. Mais qui ne rechigne pas à la tache: Son truc, c'est de faire s'agenouiller ses victimes, pour leur loger une balle dans la tête. "Tex" Owens, David Fitzpatrick, Jebediah Preble, Joshua Adams et Neal "Butcher" Slim sont les autres membres de la Section 66. Après la guerre, ils s'acharnèrent sur les Sudistes, chacun laissant libre court à ses propres démons. Connaissant la peur qu'inspirait la section, l'état-major la chargea de s'occuper des membres du groupuscule Sudiste appelé Ku Klux Klan.  

-1875- Dans une clairière, les 13 salopards sont là, regardant une dizaines d'hommes, agenouillés au sol, les mains attachées. Tous sont vêtus de robes blanches mais les membres de la section leur ont enlevé leurs cagoules. Le Colonel fait les cents pas en les regardant puis déclare:  

-"C'est mal ce que vous faites! Lyncher des gens, à cause de leur couleur de peau, c'est mal!"  

Les membres de la section rigolent en entendant ça, eux qui massacrent et lynchent des gens juste parce qu'ils sont "Sudistes". Le Colonel est content de son effet. L'un des hommes attachés crache dans sa direction et hurle:  

-"Sales yankees! On sait qui vous êtes! Vous êtes des chiens enragés, vous et votre nègre!"  

Lafayette va vers le type et le frappe, lui cassant le nez. Le Colonel intime l'ordre à l'ex-esclave d’arrêter:  

-"Tout doux, Lafayette!"  

Le Colonel va vers le "grand sorcier" du Klan qui a le nez fracassé, sa tunique blanches devenant pourpre.  

-"Oui nous sommes des chiens enragés!  

Et oui nous vous martyrisons...  

Tu crois que vos délires en costumes nous arrêterons?  

Non...  

Nous sommes les vainqueurs! Nous ferons ce que nous voudrons de vous et on nous remettra des médailles pour ça!"  

Le Colonel toise du regard le membre du Klan avant d'ajouter:  

-"Vous aimez les croix enflammés à ce que je sais..."  

Il tourne la tête et voit trois ou quatre croix de bois au sol.  

-"J'espère que votre Dieu vous accueillera malgré vos pêchés si vous mourrez comme lui..." dit le Colonel.  

Le membre du Klan dit juste:  

-"J'espère que le Diable vous accueillera grâce à vos actions!"  

Cela fait sourire le Colonel:  

-"J'y compte bien!"  

Il fait signe à Lafayette:  

-"Amène les clous et le marteau!"  

Les hurlement de douleurs des membres du Klan envahissent la nuit alors qu'ils sont crucifiés. Le Colonel donne l'ordre de lever ces croix le long de la route menant à Knoxville, Tennessee. Pour que les voyageurs sachent ce qu'il en coute de braver les "interdits" des vainqueurs, pour que tout le monde sache que le Sud appartient à l'Union et que quiconque remettra ça en cause sera châtié comme il se doit!  

-"On fait quoi de ceux qui n'ont pas été crucifié?" demande Snake.  

Le Colonel hausse les épaules:  

-"Faites en ce que vous voulez les gars!"  

Lafayette badigeonnent les types crucifiés avec de l'huile et le Colonel met le feu aux croix: La Section 66 quitte les lieux, laissant derrière eux des cadavres aux sols, atrocement mutilés et des croix enflammées où brulent des hommes encore vivants...  

-1865- Un jour glacial de novembre, le Section 66 atteignit une petite ferme de Long River, Géorgie. Une magnifique petite ferme. Les 13 cavaliers arrêtèrent leurs montures devant le fronton et descendirent de cheval, le Colonel en tête. Curtis Robertson (Steve Damian) ouvre la porte, tenant fermement un fusil entre ses mains.  

-"Quittez ma propriété, messieurs! Je suis un humble fermier qui trime pour sa famille, rien de plus!"  

Le Colonel s'approche:  

-"Ceci n'est pas votre propriété! Elle appartient à l'Union comme tout ce qu'il s'y trouve!"  

Curtis ne s'en laisse pas compter:  

-"Non monsieur! La Confédération, l'Union, tout cela ne me concerne pas!"  

Le Colonel fait un signe de la main et Snake (Jake Hopkins) fait exploser la rotule de Curtis à l'aide de son fusil! Le fermier se retrouve au sol, hurlant de douleur. Le Colonel donne l'ordre à Skull et au Français de sortir les différentes personnes qui sont à l'intérieur de la ferme. Des cris de femme se font entendre et Skull ressort tenant fermement une jeune femme alors que le Français tire par les cheveux une fillette qui doit avoir dans les quatre ans...  

Le Colonel s'accroupit vers Curtis:  

-"Tu vois, si je voulais les prendre là, tout de suite devant toi, tu ne pourrais rien faire..."  

Curtis regarde son épouse et leur fille puis reporte son attention vers le Colonel:  

-"Pitié! Ne leur faites pas de mal! Nous n'avons jamais eu d'esclaves, nous n'avons jamais fait de tord à personne! Épargnez ma famille, je vous en prie!"  

Le Nordiste s'en amuse:  

-"T'as entendu ça, Lafayette, c'est des "bons" Sudistes qui n'ont jamais eu d'esclaves!"  

Les soldats se marrent. Le Colonel porte son attention sur l'épouse et la fille du fermier. Il ne peut détacher son regard de l'enfant et de ses magnifiques yeux bleus...  

Il "donne" la jeune mère à ses hommes, il laisse Lafayette s'occuper de Curtis et lui, se garde la petite fille.  

Alors que sa mère est entrainée à l'intérieur de la maison par les soldats, Bonnie, la petite fille crie, pleure mais elle est fermement maintenue par le Colonel. Lafayette va vers sa selle pour y chercher un fouet puis revient vers Curtis, un sourire mauvais sur le visage:  

-"Ça t'a plu de fouetter du nègre, n'est-ce pas?"  

Curtis a beau hurler qu'il n'a jamais eu d'esclave, Lafayette abat son fouet avec violence, chaque coup étant une véritable "jouissance" pour l'ex-esclave! Bonnie hurle, sa mère subissant les outrages des soldats aussi tout comme Curtis, sous les coups de fouet...  

Lafayette "pend" le cadavre de Curtis devant la maison alors que Snake et les autres brûlent la maison, après avoir au préalable tué la jeune maman. La petite Bonnie est en larme, le Colonel l'obligeant à regarder. Finalement, il lui dit:  

-"Cesse de pleurer. Pleurer ne changera rien. On pleure quand on est triste, on pleure quand on a peur mais au final, cela ne sert jamais à rien car ne pouvant influer sur les choses qui nous provoquent ces larmes. Tes parents sont morts, c'est un fait! Ta maison est en train de brûler, c'est un fait! Tu es désormais ma propriété, c'est encore un fait! Pleurer pour cela, c'est comme pleurer contre le ciel parce qu'il est bleu, aussi bleu que tes yeux soit-dit en passant: Inutile car jamais tu pourras lui donner une autre couleur! C'est un fait. Tout ça pour dire que désormais que tu dois arrêter de pleurer car tu es à moi et que je ferais de toi ce que j'en ai envie...  

Et aucun de tes pleurs ne pourra m'en empêcher..."  

Le soir même, Bonnie perdait son innocence, dérobée par cette ordure de Colonel...  

---- Chapitre 6: Un Ami ----  

Cela fait quelques temps que Keoma et Bonnie voyagent ensemble. Lui errait sans but avant de la soigner, il était un vagabond, un marginal, un criminel...  

Avec Bonnie, il continue sur cette même voie, il faut bien l'avouer! Mais pour la première fois depuis bien longtemps, il n'est pas seul. Et Bonnie pense visiblement la même chose. Alors qu'ils sont à cheval, Keoma demande à la jeune femme:  

-"Cette arme que tu transporte, ce fusil avec une lame cachée dans le manche, où tu as eu ça?"  

Bonnie esquisse un sourire: C'est une longue histoire! C'est Ichi qui a fabriqué cette arme, utilisé la lame d'un katana, un sabre de son pays, et un fusil. C'est l'homme qui l'a sorti du bordel de Miss Wallace, celui qui l'a aidé comme personne ne l'a fait, cet homme, ce Japonais, lui a non seulement sauvé la vie mais aussi appris à survivre dans ce monde très hostile. Il lui apprit à se débrouiller seule, à développer ses sens: Son ouïe, son toucher, son odorat car bien que privée de la vue, il lui rester les autres sens. Et ces sens "aiguisés" lui donneront un avantage certain!  

-"La peur, tu l'a ressentie toute ta vie, je présume?" Bonnie repense à cette phrase de son mentor: Oui, toute sa vie, elle a eu peur, enfin jusqu'à ce qu'elle apprenne à se défendre et à avoir la capacité d' éliminer le premier fils de pute qui poserait la main sur elle...  

C'est à cette époque que son projet de vengeance s'est mis en place dans sa tête, pour faire payer ces 13 types dont les visages sont gravés dans sa mémoire, aux coeur des ténèbres. Keoma écoute avec attention et demande:  

-"Ce type, Ichi, il était d'accord pour que tu te venges?"  

Bonnie préfère ne pas répondre: Non, bien sur, il ne voulait pas de ça! Plus d'une fois elle a évoqué ce sujet avec lui alors qu'elle grandissait et que la formation faisait d'elle une personne dangereuse. A chaque fois qu'elle a abordé le sujet avec Ichi, ce dernier l'a mise en garde car il ne voulait pas qu'elle se lance dans une telle entreprise!  

-"La vengeance est une maitresse bien dangereuse...  

Car lorsque tu crois que tu la contrôle, c'est elle en vérité qui te contrôle...  

Et te fait devenir ce que tu crois combattre..."  

Bonnie sait qu'il n'aurait pas accepté cette "vengeance aveugle" mais que pouvait-elle faire?  

Pardonner et oublier?  

Elle ne pouvait pas!  

Même si peut-être, elle aurait dû...  

Keoma lui demande ce qui est arrivé à Ichi. Après une courte réflexion, la jeune femme lui répondit:  

-"Ichi était malade, déjà à l'époque où il m'a sortie de chez Miss Wallace. Pendant des années, il s'est occupé de moi alors que sa santé déclinait...  

Et un jour, il s'en est allé..."  

Les deux cavaliers restent silencieux avant que Keoma demande:  

-"Que se passera-t-il lorsque tu les auras tous éliminés?" Bonnie est surprise de la question: Car en vérité, elle n'y avait jamais pensé! Depuis de nombreuses années, elle ne vit que pour cette vengeance, que pour faire payer ces salauds de la Section 66 sans jamais penser à après...  

Comme si elle savait qu'il n'y aura pas "d'après", comme si elle savait que c'était un aller-simple...  

-"Nul ne me pleurera de toute façon..." dit-elle.  

Le jeune homme secoue la tête:  

-"Moi je te pleurerai..."  

Bonnie est surprise: Elle ne s'attendait pas à ça...  

Avant qu'elle ait pu répondre, Keoma dit:  

-"C'est pour ça que je t'aide dans cette quête vengeresse: Pour m'assurer que tu t'en sorte!"  

La jeune femme esquisse un petit sourire en entendant les paroles de son compagnon de voyage...  

---- Chapitre 7: Dans les Ténèbres ----  

Bonnie a une dizaine d'année. Nous sommes à l'hiver 1872. Depuis maintenant sept ans, elle est le "jouet sexuel" du Colonel, vivant avec le Section 66, témoin privilégié des exactions du groupe dans le Sud. Elle a bien sur essayé de s'évader mais elle fut rattrapée et battue par le Colonel.  

-"La prochaine fois que tu tentes de t'échapper, je te crèverais les yeux...  

Tu m'as bien compris, Bonnie?"  

La petite fille n'a par contre jamais été maltraitée physiquement par les autres membres de la Section 66: Elle est la propriété exclusive du Colonel...  

Mais lors de cet hiver 1872, le Colonel semble se désintéresser d'elle. La vérité, c'est que si cet ordure de Colonel aimait la petite fille, elle vieillit...  

Et ne présente plus guère d'attrait. Cela fait des mois qu'il pense ça: Il va falloir se débarrasser d'elle, il est utile de continuer à la trainer avec eux si elle n'est plus d'utilité. Tel un vulgaire outil dont on a plus besoin, le sort de Bonnie fut scellé...  

C'était sans compter sur Lester Williams: Ce dernier eu une idée qu'il soumit au Colonel:  

-"Je connais une femme, Miss Wallace, qui achètent les filles, jeunes ou non, pour alimenter son bordel de Pasadena...  

Je suis sur que pour Bonnie, elle ferait une belle offre! Elle est jeune, plutôt jolie et en "bon état"..."  

La petite fille n'était rien de plus que du bétail visiblement. Après plusieurs jours de réflexions, le Colonel prit sa décision: La "vendre" à Miss Wallace est une bonne idée.  

Alors que la Section 66 fait route vers Pasadena, un matin alors qu'ils sont non-loin de la destination, le Colonel réveille Bonnie. Elle ouvre alors ses grands yeux bleus. Le vieil homme lui dit:  

-"Cela fait des années que l'on voyage ensemble, des années que je t'aime..."  

Bonnie a envie de hurler, de lui cracher au visage...  

-"Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Je vais te vendre à Miss Wallace. Avec tout ce que je t'ai appris, tu devrais bien t'en sortir chez elle..."  

La petite fille lui crache au visage mais cela n'émeut pas le Colonel. Il s'essuie le visage et déclare:  

-"Mais lorsque j'ai pris cette décision de te vendre, je me suis dit que tes yeux, ces si magnifiques yeux bleus étaient miens! Et je n'ai aucune envie que quiconque d'autres que moi ne puisse en profiter..."  

Il fait signe à Snake et au Docteur de venir tenir l'enfant, alors que Lester Williams maintient les yeux de Bonnie grands ouverts. Le Colonel sort un couteau de chasse, s'approche:  

-"Cela va me faire aussi mal qu'a toi, tu sais..."  

Elle hurle se débat mais elle est fermement maintenue au sol. Elle implore Lafayette Brown qui regarde en s'allumant une clope. Mais la réponse de l'ex-esclave est cinglante:  

-"Tu crois que je vais lever le petit doigt pour aider une sale Sudiste?"  

La lame crève les yeux de la petite fille, la douleur lui fait perdre connaissance, la plongeant dans des Ténèbres éternelles...  

---- Chapitre 8: Deux bras les tua tous... ----  

Bonnie est très calme, Keoma commence à regretter de lui avoir proposé son aide! Car elle s'est mise en tête de débarquer chez "Snake" Moran. Depuis qu'il a quitté l'armée, ce mec est au Mexique, vivant dans une putain de forteresse, entouré de Mexicains complétement "fêlés"! Déjà que Snake était un peu parano, là depuis que les assassinats sanglants de ses "potes" de Section 66 ont débuté, il a utilisé une grande partie de son argent, accumulé par les nombreux pillages, pour se payer tout un tas de pistoleros complétement ravagés du bulbe. Mais ce qui est un désavantage en temps normal est vachement conseillé lorsque l'on veut se protéger d'une folle vengeresse! Le métisse la regarde:  

-"Tu es sur, Bonnie?"  

Elle hoche la tête, en repensant à Snake, revoyant les images de ce qu'il fit sous ses yeux...  

-"Plus que sur!"  

Keoma hoche la tête: Il la suit.  

-"Tu as un plan j'espère..."  

Bonnie a effectivement un plan: Ils rentrent, tuent tout ce qui se met entre eux et Snake! Le jeune homme demande:  

-"Discrètement j'espère..."  

Bonnie sort plusieurs bâtons de dynamite, les allume et les jette contre le mur de l'hacienda! Le mur explose et Bonnie, tenant fermement le fusil "trafiqué" que Ichi lui avait donné...  

Keoma, un Colt dans chaque main, la suit même s'il se rend compte que c'est complétement fou! A peine entrée, la jeune aveugle utilise tous ses sens pour tirer, pulvérisant le bide ou la tête de plusieurs pistoleros! Mais ses sens ultra-développés vont plus loin: Elle évite les balles avec une maestria certaine, tire sur ses ennemis...  

C'est déjà un véritable carnage! Mais en entendant le clic signifiant qu'elle n'a plus de balle, Bonnie sort la lame de katana et continue le massacre tranchant, découpant, dans des gerbes d'hémoglobine, ceux qui ont le malheur de se mettre sur sa route! L'un des Mexicain, armé d'une machette, tente de s'interposer...  

Le combat, lame contre lame, commence!  

Keoma tire sur tous les types qui tentent de s'approcher de Bonnie: C'est une sarabande de morts qui se déroule dans l'hacienda, une putain de danse macabre, comme si la punition Divine frappait en ce jour dans ce coin paumé du Mexique et où tous les anges du Paradis venaient foutre une branlée épique aux putains de démons qui ont eu le malheur d'avoir martyrisé les Humains! L'homme à la machette est décapité dans un mouvement rapide de Bonnie...  

Un peu partout dans l'hacienda, des cadavres jonchent le sol, les murs sont éclaboussés de sang, Keoma et Bonnie avancent, "finissant" ceux qui sont encore en vie. La jeune femme suit Keoma qui dans les couloirs pour atteindre une pièce, le seul endroit où ils n'ont pas vérifié: A coup sur ce salopard est là, caché comme un rat...  

Ensemble, ils filent un coup de pieds dans le porte qui cède... Snake est là, armé d'un Colt, tirant au hasard! Bonnie entend les balles siffler et les tranches en deux avec son katana...  

Lorsque ce salopard de Snake n'a plus de balle, il jette son arme en direction de Bonnie qui évite le flingue. L'ancien soldat, plein d'arrogance dans la voix hurle:  

-"Je suis désarmé! Qu'est-ce que tu vas faire? On aurait dû te tuer en même temps que ta pute de mère!"  

Bonnie reste impassible. Elle fait un signe à Keoma qui tire et explose la rotule de Snake Moran. Ce dernier hurle de douleur, se tordant au sol tel un serpent...  

Bonnie s'approche de lui et dit:  

-"Mon père n'avait pas d'arme et pourtant, vous l'avez massacré...  

Ma mère n'avait pas d'arme et pourtant vous l'avez violée et tuée...  

Je n'avais pas d'arme non-plus..."  

La jeune femme attrape son Colt et le pointe sur Snake. Ce dernier a un sourire mauvais sur le visage, que ne voit pas Bonnie bien sur...  

-"Alors... Alors au final, tu nous juges de haut, tu te prends pour l'ange exterminateur tuant les pêcheurs et toutes ces conneries mais au final, tu ne vaux pas mieux que nous! Tu as beaucoup de sang sur les mains! Tu es comme nous!"  

Il part dans un rire sadique, la jeune femme a des larmes de rage qui coulent sur ses joues:  

-"Non... Je n'ai rien en commun avec vous! Rien!"  

Elle tire, vide le barillet du Colt sur Snake puis lâche l'arme. A tâtons, elle cherche Keoma et se blottit contre lui, pleurant toutes les larmes de son corps, comprenant que cette quête vengeresse l'a mis au même niveau que ce qu'elle voulait combattre et châtier. En voulant affronter l'horreur, elle a elle-même sombré dedans...  

Bonnie est blottie contre Keoma, entourée de cadavres, pleurant car elle se rend compte que Snake a dit quelque chose de vrai... Chose que Ichi avait aussi dit à la jeune femme il y a bien longtemps...  

---- Chapitre 9: Le Martyr de Lester Williams ----  

Les temps ont bien changé se pense Lester Williams (Avi Elias), alors qu'il s'apprête à disputer une partie de poker dans son somptueux bordel du "Vieux Carré" de la Nouvelle Orléans. Lui, le fier soldat Nordiste qui, avec ses compagnons, ses frères d'armes de la Section 66 ont semé les graines de la terreur dans le coeur de ces maudits esclavagistes, désormais, il se sent chez lui, ici, en Louisiane, où ces putes du Sud sont ses "choses" et où, il a réussi à faire son trou! Joueur, tricheur, bel homme, d'où son surnom de "Faceman" à l'époque de l'armée, Lester Williams est plutôt satisfait du déroulement des choses.  

-"Carré d'as!" dit avec un grand sourire l'un de ses adversaires. Lester esquisse un sourire alors que l'une de ses putes vient lui mettre la main sur l'épaule.  

-"Tu as un carré d'as, c'est ça?" demande l'ancien soldat à son interlocuteur. Il hoche la tête: Oui, exactement. Lester pose quatre de ses cartes:  

-"Vois-tu, on a un problème! Car cette dernière carte que je tiens, c'est un as!"  

Il la lance sur la table et c'est effectivement un as!  

"Faceman" se lève et commence à faire les cents pas:  

-"Tu as quatre as et moi j'en ai un! Je veux dire, c'est pas commun de trouver cinq as dans un seul jeu!"  

Son interlocuteur confirme: C'est pas commun du tout!  

Mais Lester continue:  

-"Donc y'a deux solutions: Je suis un enfoiré de tricheur..."  

Son interlocuteur secoue la tête: Bien sur que non, jamais il ne traiterait Lester Williams de tricheur!  

-"Je m'attendais à cette réaction et je t'en remercie! Sauf que si je ne suis pas un tricheur, tu sais ce que ça signifie?"  

L'homme aux quatre as transpire à grosses gouttes, terrifié.  

-"Cela signifie que c'est toi le putain de tricheur! Et tu sais comme je m'occupe des putains de tricheurs?"  

Lester sort son Derringer et loge une balle à bout portant dans le crâne du "tricheur", éclaboussant de sang et de cervelle les différentes personnes à la table. Lester range le plus calmement du monde son arme, s'assoit et dit:  

-"A qui de donner?"  

Une jeune femme, portant des sortes de lunettes d'un noir de jais marche dans les rues crasseuses du du Vieux Carré, le quartier "Français" de cette maudite ville, cherchant un endroit appelé "Le Royaume". Bonnie n'aime pas cette ville: La Nouvelle Orléans sent la pisse, la merde et le foutre. Sans oublier l'odeur fétide des marais avoisinants qui donne des hauts le coeur à la jeune femme. C'est, de plus, beaucoup trop bruyant pour elle mais elle n'a pas vraiment le choix: La seule piste qu'elle ait pour retrouver les 13 salopards de la Section 66, c'est un certain Lester Williams, membre de cette section de cavalerie qui a "oeuvrée" durant la guerre civile. Ces fiers "yankees" ont pacifié le Sud durant la fin de la guerre mais aussi "après". Enfin, là n'est pas la question...  

Elle croise un vieil homme, fermant sa modeste boutique.  

-"Excusez-moi..."  

Il se retourne:  

-"Qu'est-ce que je peux faire pour vous ma petite dame?"  

Après une courte hésitation, elle dit:  

-"Je cherche "Le Royaume"..."  

Le vieil homme semble bien embêté:  

-"C'est sordide et ça appartient à un porc de yankee! Alors oui, ils sont toujours à la recherche de femmes, jeunes si possible, pour faire la retape...  

Vous lancez pas là-dedans..."  

Comprenant qu'il ne ferait pas changer d'avis à son interlocutrice, il lui explique comment s'y rendre. La jeune femme esquisse une sourire:  

-"Merci de vos indications."  

Elle s'éloigne, faisant jouer sa main sur les choses qui l'entourent alors que le vieil homme secoue la tête, trouvant désespérant qu'une fille comme elle veuille se faire embaucher dans ce bordel...  

Chassant cela de son esprit, il reprend son activité.  

Bonnie pénètre dans le bordel ironiquement appelé "Le Royaume". Au rez de chaussé, ça fait saloon, plutôt chic, à l'étage, les filles attendent le client. Dans un coin, une table où plusieurs types jouent au poker. L'un d'eux, richement vêtu, n'est autre que Lester Williams. Ce dernier a visiblement une chance pas croyable et dépouille littéralement ses adversaires. Assise à une table, Bonnie esquisse un petit sourire: Cette ordure de Lester n'a pas changé...  

Lester est ravi et ramasse la mise lorsqu'il aperçoit assise à une table, une jeune femme sublime, aux cheveux auburn, portant des lunettes d'un noir de jais. Il fait signe à l'une de ses gagneuses d'aller voir si cette beauté ne manque de rien. La prostituée prend mal le fait que son patron semble ne pas faire attention à elle, juste à cette fille. Lester met les choses au clair en l'attrapant par le bras, serrant fort:  

-"Si tu n'obéis pas, je vais me fâcher..."  

La pute s'excuse et va voir si Bonnie n'a pas besoin de quelque chose. La jeune aveugle demande un verre de whisky mais surtout:  

-"J'aimerais bien pouvoir discuter avec monsieur Williams..."  

La pute rapporte ça à son patron: Ce dernier, subjugué par la beauté de la jeune femme décide d'écourter la partie de poker. Il se lève et va s'asseoir à la table où Bonnie se trouve. Tous deux se font face.  

-"Serais-je trop cavalier si je vous demande votre nom..."  

Bonnie s'amuse intérieurement de cette politesse: Elle l'a vu faire des choses innommables à des femmes, avec une violence extrême et une sauvagerie bestiale...  

Lester attend que la jeune femme lui donne son nom...  

Ce qu'elle fait finalement:  

-"Bonnie..."  

Le joueur sourit, se délectant à l'avance de séduire une telle femme...  

Lorsque son sourire se fige:  

-"Bonnie vous avez dit?"  

Elle enlève ses lunettes, laissant apparaitre ses horribles blessures aux yeux. Lester tente de mettre la main sur son Derringer mais il entend le cliquetis d'une arme...  

En effet, sous la table, Bonnie pointe son Colt en direction des attributs masculins de Lester...  

-"Mets tes mains sur la table..." dit Bonnie en remettant ses lunettes. Lester la regarde puis déclare:  

-"C'est quoi ton plan? Me tuer?"  

La jeune femme hoche la tête: C'est effectivement à peu près l'idée...  

-"Mais j'aimerais aussi que tu me dises ce que sont devenus le reste de la Section 66..."  

Lester se met à rire:  

-"Et tu crois que je vais te dire ça? Plutôt crever!"  

La jeune femme a un sourire diabolique:  

-"Crois-moi, je ne te laisserais pas mourir avant de m'avoir dit où les trouver...  

Vous m'avez tellement apprit lorsque vous mettiez le Sud à feu et à sang que j'ai hâte d'essayer ça sur toi!"  

Son interlocuteur demande:  

-"Qu'est-ce qui te fais croire que je sais où ils sont?"  

Bonnie a fait parler cette maudite Miss Wallace avant qu'elle crève, et d'une façon pas racontable car ce fut un putain de meurtre, vraiment!  

-"Et crois-moi, Lester, tu regretteras ce que tu as fait comme saloperies durant ta vie avant de crever..."  

Lester tente sa chance: Il hurle à ses hommes de mains de flinguer Bonnie...  

La jeune femme tire, explose les couilles de Lester, se jette au sol et défouraille sur les porte flingues du proxo...  

Les putes crient et se cachent, les clients se barrent sans demander leur reste...  

Puis tout redevient calme...  

Enfin excepté les cris de Lester, souffrant le martyre avec ses couilles explosées à bout portant. Bonnie se relève et se dirige en direction des cris: Elle se baisse et approche son visage de celui de Lester et dit:  

-"Ce n'est que le début! Ne compte pas t'en sortir si facilement!"  

Elle l'attrape par les cheveux et le traine au dehors. Alors que le jour se lève, Lester vient de rendre enfin l’Âme après une nuit où Bonnie l'a maintenu en vie pour lui faire cracher le morceau. Et effectivement, cela a fonctionné au mieux.  

-"La vengeance est une maitresse bien dangereuse... Car lorsque tu crois que tu la contrôle, c'est elle en vérité qui te contrôle...  

Et te fait devenir ce que tu crois combattre..."  

La voix d'Ichi résonne dans sa tête mais Bonnie se dit que non, elle ne va pas trop loin!  

Jamais elle n'ira aussi loin que ces porcs l'ont fait!  

Plus que 12 à éliminer...  

---- Chapitre 10: Une Lumière dans les Ténèbres ----  

Miss Wallace (Jessica Aronosky) est une tenancière des plus brutale, et parfois bien plus cruelle que ne le fut jamais le Colonel avec elle se pense Bonnie. Plongée dans l'obscurité, elle fait des passes, et quand elle ne fait pas des passes, elle trime comme une esclave. Dans cette nuit éternelle et horrible, Bonnie tient depuis maintenant près de deux ans uniquement en pensant à ses parents, à ce qu'elle fera un jour contre les ordures qui les ont martyrisés, eux et elle...  

Mais la réalité la rattrape toujours: Elle n'est qu'une pute, aveugle et sans le moindre avenir, devant contenter sexuellement des "porcs"...  

Un homme aux trais Asiatiques et aux tempes grisonnantes pénètre dans le bordel de Pasadena. Il cherche à boire dans ce foutu bled. Mais comme le saloon a été à moitié cramé par une bande de pistoleros en vadrouille, impossible de boire. Excepté dans ce bordel! Miss Wallace est ravie de voir un client, même l'un de ces "Jaunes" bossant pour le chemin de fer certainement. Et essaye de le convaincre de peut-être, en plus du verre, profiter des délices que proposes les "filles" de l'établissement...  

-"Non, merci, madame..." déclare Ichi (Toshio Okumura). Miss Wallace est déçue et reporte sa colère sur la pauvre Bonnie trimant comme une esclave en nettoyant le sol.  

-"Tu appelles ça "nettoyer"?" hurle Miss Wallace. Elle frappe la petite fille aveugle et reverse le saut remplie d'eau sale.  

-"Allez! Recommence!"  

La petite fille ne répond pas et obéit. Que peut-elle faire d'autre? Alors qu'il boit son verre, Ichi ne peut s’empêcher de regarder la scène...  

Il est pris d'une quinte de toux. Finalement, il se lève et va vers Miss Wallace:  

-"Je pense que finalement, je vais me laisser tenter par l'une de vos "filles"! Comme celle-ci!"  

En désignant Bonnie.  

Miss Wallace est étonnée:  

-"Cette souillon aveugle?"  

Mais bon, une passe, c'est une passe et ça rapporte de l'argent! Bonnie monte à l'étage avec Ichi, précédés de Miss Wallace qui leur ouvre une chambre. Alors que Bonnie est déjà rentrée, la tenancière dit à Ichi:  

-"Vous savez, vous pouvez être violent avec elle si elle ne vous obéit pas ou qu'elle ne veut pas faire ce que vous voulez..."  

Ichi hoche la tête comme s'il était d'accord. Mais une fois seul avec Bonnie, il va s'asseoir dans un des fauteuils de la pièce alors que la petite fille commence à se dévêtir.  

-"Inutile, petite! Je ne suis pas là pour ça!"  

Bonnie ne comprend pas et se méfie encore plus: C'est peut-être un pervers jouant au "gentil"...  

Il s'allume une clope: En avalant la fumée, il est pris d'une quinte de toux puis demande:  

-"Alors? Comment une gamine comme toi se retrouve dans un bordel de Pasadena?"  

Bonnie ne répond rien: Elle n'a rien à dire et certainement pas expliquer sa triste vie à un inconnu. Devant le mutisme de Bonnie, Ichi esquisse un sourire: Cette fille pourrait lui raconter des bobards, pourrait se plaindre mais non, elle préfère garder le silence. Elle semble mal à l'aise:  

-"Pourquoi être montée si c'est pour ne pas... Vous voyez?"  

Ichi tousse et dit:  

-"Je t'ai vu en train de trimer et être maltraitée par ta patronne...  

Je me suis dit que si je fais le client, tu pourrais souffler un peu..."  

Bonnie garde le silence avant de dire:  

-"Cela va vous coutez de l'argent..."  

Ichi hausse les épaules...  

-"Tu as toujours été aveugle, Bonnie?"  

La petite fille ne répond pas, le Japonais n'insiste pas lorsqu'elle déclare finalement:  

-"Non, cela fait deux ans..."  

Ichi a passé prés d'une heure à discuter avec l'enfant, découvrant quelqu'un de meurtri, blessé, de laissé pour compte...  

Alors qu'il quitte le bordel, il fait quelques pas au dehors, s'allume une clope. Dans sa tête, il se dit que aujourd'hui, ce n'est pas un hasard s'il est rentré dans ce bordel...  

Car à ce moment précis, il a l'occasion de sauver une vie! Lui qui est venu du lointain Japon pour fuir une tragédie, dont les pensées sont toujours tournées vers Kumiko malgré les années, il n'a en vérité rien accompli dans sa vie...  

Rien de glorieux ou d'honorable...  

Non, rien...  

Il finira comme dans cette vieille chanson de son pays où il finira dans un pays inconnu, où il n'y aura personne pour pleurer ma mort...  

Une quinte de toux lui déchire les poumons. Il rentre de nouveau dans le bordel et Miss Wallace est ravie de le revoir si "vite"...  

-"Pouvons-nous nous asseoir?" demande-t-il à la tenancière. Tous deux s'assoient à une table.  

-"J'aimerais vous acheter quelque chose..."  

Miss Wallace est surprise:  

-"Et quoi donc?"  

Ichi la toise du regard:  

-"Bonnie..."  

Il explique qu'il a passé du "bon temps" avec elle, qu'il voudrait se l'approprier, ce genre de chose. La tenancière réfléchit, se dit qu'elle peut se passer d'une souillon comme Bonnie...  

Si on y met le prix...  

-"Combien seriez vous prêt à proposer?" demande-t-elle.  

Le Japonais réplique:  

-"Combien seriez vous prête à accepter?"  

La tenancière réfléchie et déclare:  

-"100 dollars!"  

Ce qui est une énorme plus valu car elle a "achetée" Bonnie pour cinquante dollars au Colonel...  

Ichi sort des billets de sa poche, les dépose sur la table et les pousse vers Miss Wallace. Cette dernière, ravie, se lève:  

-"Je vais dire à Bonnie de se préparer et de prendre ses affaires!"  

Ichi hoche la tête.  

Bonnie a peur: Elle ne comprend pas pourquoi cet homme l'a "achetée"? Pour lui faire ce que tant d'autres lui ont fait subir avant lui?  

Le soir, autour du feu, Ichi sort enfin de son mutisme:  

-"Tu dois te demander pourquoi je t'ai achetée...  

La réponse est simple: C'était la seule chose honorable à faire! Je n'ai pas le pouvoir d'effacer le passé mais par contre, je peux te forger un avenir! Ton handicap n'en sera plus un...  

Je t'apprendrais à te débrouiller seule et à te défendre seule, les ténèbres seront tes alliés les plus fidèles.  

Car je ne suis pas éternel...  

C'est tout ce que je peux t'offrir..."  

Bonnie, tel un animal sauvage, reste sur la défensive malgré tout...  

-"Tu devrais te reposer, on commence dès demain."  

La petite fille se roule dans sa couverture. Ichi regarde la Lune dans le ciel étoilé, en fumant une cigarette. Il pense à Kumiko et déclare tout bas:  

-"J'espère que tu est fière de ton grand frère là où tu es..."  

Une larme coule le long de la joue du Japonais...  

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Western d'action à la fois épique et dramatique, librement inspiré du personnage créer par Kan Shimozawa, voici "Blind Vengeance", le nouveau film réalisé par Priscilla Huang! Au générique, on trouve Gaia Williams, Neelam Cousin, Jeff Collins, Jessica Aronosky, Michael Cannon, Avi Elias, Steve Damian, Jake Hopkins, Terry Fillion, Marc Mesnil, Richard Parker sans oublier les participations exceptionnelles de Gérard Cousin et de Toshio Okumura! La musique est l'oeuvre de Sharon Garrett! "Blind Vengeance", le nouveau western de Gérard Cousin Prod!