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Gérard Cousin Prod présente
Black Karatéka Vs. Le Ninja de Brooklyn

Générique: https://www.youtube.com/watch?v=VY4g9ZOKa7k  

 

San Francisco, 4 juillet 1978  

 

Pour une fête de l’Indépendance, la météo semblait se montrer raisonnable. Un beau soleil se leva sur la Côte Ouest et San Francisco s’illumina. Dans les rues du quartier de North Beach Generation, une silhouette se faufilait au pas de course entre les badauds, esquivant les agents de police qui sécurisait le parcours du défilé de chars et souriant aux jeunes femmes qui se retournaient toutes sur son passage. L’homme n’était pas réellement un inconnu puisqu’il s’agissait de Jim Kelly (Carl M.) également connu sous le nom de « Black Karateka » ! Depuis quelques années, cet athlète complet spécialiste en arts martiaux combattait le crime dans les bas-fonds de Frisco. Au fil des années, le héros avait combattu les plus machiavéliques des pires salopards de la pire espèce des tarés de la ville. Parmi eux, Black Karateka avait déjà pu stopper Black Samba, Blackula, Black Voodoo, Black Coffee ou en Black n’ Decker. Mais la seule qui avait réussi à échapper au célèbre justicier était la délicieuse et dangereuse Cleopatra Brown, une sacrée garce qui n’hésitait pas à éliminer tout ceux qui se trouvaient sur son chemin.  

 

Jim stoppa sa course sur le trottoir d’une avenue, estimant que quatre heures de jogging étaient suffisantes : c’était un jour férié. Il essuya les quelques gouttes de sueur qui perlaient sur son front et jeta le mouchoir humide à une jeune femme qui manqua de s’évanouir devant ce don tombé du ciel. Il regarda sa montre et en conclut qu’il avait le temps de s’enfiler un petit café avant d’aller ouvrir sa salle de sport. Même si on était le jour de la fête nationale, Jim estimait qu’il se devait de continuer à prodiguer ses cours. Surtout ceux de self-défense pour les femmes cinquantenaires, les seules à pouvoir se lever aussi tôt. Il entra dans une petite boutique nommée « Starbucks ». Elle venait d’ouvrit mais Jim aimait soutenir les petits commerçants.  

 

Dès qu’il mit le pied à l’intérieur, tous les regards convergèrent dans sa direction dans un silence brutal. Comme pour s’excuser, il leva la main avec un petit sourire en coin.  

- Faites comme si j’étais pas là ! Je bois un café et je repars sauver le monde…  

Il y eut des éclats de rire et chacun retourna à ses occupations. Jim commanda un moka et le sirota en jetant un coup d’œil distrait en direction de la télévision. Les chaînes d’information étaient sur le qui-vive en ce 4 juillet. Les images montraient les préparatifs d’une grande cérémonie donnée à la Maison Blanche. Le président Starter profitait de l’occasion pour récompenser quelques personnalités qui avaient brillées dans l’année écoulée. Certains spécialistes estimaient qu’il s’agissait d’une pure manœuvre démagogique pour remonter sa côte de popularité mais Jim n’avait pas trop suivi cette affaire. Le journaliste à l’écran énuméra les noms de ceux qui seraient décorés de la médaille du mérite. Jim cracha son café sur le comptoir avant d’éclater de rire.  

- C’est pas vrai… Pas lui… Pas ce guignol…  

 

Washington D.C., le même jour  

 

Marcus était complètement crispé. Malgré les nombreux conseillers qui se succédaient et l’abreuvaient de consignes qu’il ne captait pas, le jeune homme (Lukas Hart) ne parvenaient pas à oublier la boule qu’il avait dans le ventre. Le président de la république allait le décorer, lui, le Ninja de Brooklyn ! Son action contre le lovesmoke de Loveleï avait évité à New York de se transformer en orgie géante. Marcus avait bien pris la peine d’occulter le rôle prépondérant de son pire ennemi, le Baron du Bronx, dans cette victoire et celui-ci avait réussi à disparaître dans la nature.  

 

Le Ninja avait toujours rêvé de ce jour. Celui de la reconnaissance ultime qui lui permettait enfin de passer à la postérité. Le jour où il devenait officiellement un héros. La fille du président (Jewel Desplat), une jeune femme de vingt ans prénommée Suzy, était même venue lui demander un autographe et avait avoué qu’elle était fan de lui ! Et dire que Sugar Belly, son associée, avait refusé de l’accompagner car « il devait un peu se débrouiller seul et je suis pas ta mère, bordel ! »… Un homme avec un casque sur les oreilles s’approcha de lui. Plus que cinq minutes et ça débutait. Ensuite, le président était attendu au Congrès pour un discours qui se voulait historique. Tout le monde, dans les coulisses, faisait preuve d’une nervosité grandissante. Marcus n’était pas dupe. Il savait que ce n’était pas en rapport avec la cérémonie. Il avait lu les gros titres des journaux du matin : les relations entre les États-Unis et le l’Union Soviétique redevenaient tendues. Certains journalistes craignaient même qu’un attentat soit commis sur le président Starter ! Cette idée ne décollait plus du crâne de Marcus.  

 

Les caméras du monde entier étaient braquées sur lui. Marcus sentait son cœur qui allait exploser dans sa poitrine. Vêtu de sa combinaison de ninja (il tenait à son anonymat), il était rangé aux côtés de diverses personnes qui avaient fait preuve d’audace, de courage ou de chance ces derniers mois sur une scène placée dans les jardins de la Maison Blanche. Sur sa droite, il aperçut le président Starter (Jeff Collins) qui saluait et remerciait chacune de ces personnes successivement, suivi par sa fille. Le ninja se mit à stresser encore plus. Son tour allait arriver. Que dirait-il ? Devait-il serrer la main du président ? Lui dire « Monsieur » ou « Président » ? Ou les deux ? Soudain, son regard fut attiré par une silhouette patibulaire qui se tenait sur le côté du public. Vêtu d’une combinaison verte, l’homme fixait la scène avec attention. Marcus le fixa pendant un instant, tâchant d’analyser la situation. L’inconnu était blond aux yeux bleus et avait le teint rougeâtre, un peu comme s’il avait abusé de l’alcool. Comme de la vodka. L’homme leva ses mains. Il tenait un long objet serti de deux lames tranchantes. Marcus se raidit brusquement.  

- Un assassin communiste !  

 

San Francisco, au même moment  

 

Tout le monde avait les yeux rivés sur l’écran et Jim était désormais collé à tous les clients qui s’étaient levés pour mieux voir la télévision. La journaliste qui effectuait le reportage parlait à toute vitesse.  

- Le président a été enlevé ! Incroyable ! Le Ninja de Brooklyn s’est littéralement jeté sur lui et l’a embarqué sur le côté de la scène ! Là, il a trouvé une voiture et a menacé le chauffeur avec son sabre afin de pouvoir s’enfuir ! La fille du président, la célèbre Suzy Starter, a visiblement réussi à suivre son père avec son ravisseur ! Le Ninja s’est mis au volant et a réussi à quitter la Maison Blanche après avoir traversé le jardin à toute allure et avoir semé une pagaille monstrueuse ! La CIA, le FBI et les services secrets sont déjà sur le coup mais les préparatifs de la fête nationale semblent avoir aidé le kidnappeur à disparaître dans la nature !  

Jim se tint la tête à deux mains. Il avait vite compris que ce ninja était un imposteur de première et un véritable clown. Mais là, il avait dépassé les bornes. À l’écran, la journaliste gardait l’antenne.  

- Et j’ai ici le jardinier personnel du président Starter qui était aux premières loges quand l’enlèvement a eu lieu.  

Un homme s’approcha. Il était blond aux yeux bleus, vêtu d’une salopette verte et il tenait un grand sécateur dans les mains. Le jardinier s’exprimait avec un accent prononcé de l’Arkansas.  

- Ah bah vin’dieu, ça j’peux dire que ça m’fout un coup ! Non mais regardez-moi ce travail de saligaud ! Il m’a complètement salopé la pelouse avec sa bagnole ! Nom di diou, j’en ai pour au moins… pffiou, deux à trois semaines de boulot, là…  

 

En moins d’un quart d’heure, Jim fut de retour dans son appartement. Le visage grave, il attrapa un sac de sport et y jeta tout le matériel nécessaire : nunchakus, poings américains et lunettes de soleil. Il ne devait pas perdre une minute supplémentaire, l’avenir de la nation se jouait actuellement. En effet, le héros savait quand il devait prendre ses responsabilités. On pouvait toucher à tous les symboles de son pays, mais pas au président. Celui qui avait osé faire ça allait devoir bouffer ses couilles en chili con carne.  

 

Banlieue de New York, un peu plus tard dans la journée  

 

La petite chambre du motel était franchement miteuse. La moquette accrochée au mur sentait la nicotine et le lavabo de la salle de bain avait des traces marron un peu partout. Dans un coin de la chambre, un homme était ligoté aux barreaux du lit. C’était le président des États-Unis qui se débattait mais ne parvenait pas à se libérer. À ses côtés, Marcus l’observait d’un air désolé. Suzy, la fille du président, ne put cacher son désarroi.  

- Pourquoi vous faites ça ?  

- Sécurité d’État. Le président est en danger et je ne peux pas risquer qu’il se mette en danger.  

- Mais… Pourquoi l’attacher et le bâillonner depuis des heures ? Il doit appeler sa garde rapprochée, la sécurité intérieure…  

- Justement ! Les communistes sont infiltrés un peu partout ! Il n’y a que nous deux qui pouvons assurer sa survie.  

- Si vous n’aviez pas réussi de si grands exploits, je serais persuadé que vous êtes complètement barge. Mais je n’ai pas le choix, je crois. Je dois vous faire confiance.  

- Vous faites bien. Je dois retourner à mon appartement, récupérer quelques affaires. Vous allez m’accompagner.  

- Et mon père ?  

- Que voulez-vous qui lui arrive ? Je vais lui laisser la télé pour lui faire passer le temps.  

Le président se débattit davantage et on put presque deviner les insultes qu’il proférait à l’encontre de Marcus.  

 

Aéroport de New York-LaGuardia, même heure  

 

Jim attrapa son sac de sport qui tournait en rond sur le tapis roulant et se dirigea vers la file de taxi. Il doubla les nombreux voyageurs qui attendaient patiemment et se mirent à protester en voyant le grand baraqué qui leur passait devant.  

- Hey, s’il vous plait ! Auriez-vous l’amabilité de faire la queue comme tout un chacun ?  

Jim se retourna lentement, des éclairs dans les yeux. Il dévisagea un type bedonnant qui portait un costume un peu trop petit pour lui.  

- C’est bien à moi qu’tu parles ?  

L’homme se mit à reculer lentement.  

- Mais je… Je vous ai juste demandé d’attendre votre tour… Je ne vois pas ce qui…  

- Écoute sale petit merdeux de blanc de mon cul. Je suis en mission pour le président de la république des États-Unis d’Amérique. Je n’ai pas de temps à perdre.  

- Je vois. Alors pourquoi personne n’est venu vous chercher ?  

- Je suis incognito.  

- Oh. Alors pourquoi vous le criez sur tous les toits ?  

 

Jim avait réussi enfin à monter à bord d’un taxi. Sur le trottoir, le petit gros gisait inanimé, la bouche en sang. La petite souris allait faire des heures supps.  

Une voix féminine questionna Black Karateka.  

- Alors ? Quelle adresse ?  

Jim pesta. Une gonzesse. Il était pas arrivé. Soudain, il fut saisi d’un doute. Il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire. À chaque fois qu’il s’était retrouvé dans pareille situation, les événements s’étaient enchaînés naturellement et il n’avait pas eu besoin de se creuser la tête. Là, il avait juste déduit que le Ninja de Brooklyn reviendrait à Brooklyn. Conscient que le raisonnement était faiblard, Jim comprit qu’il n’avait pas d’autre alternative.  

- Brooklyn.  

- C’est grand Brooklyn. Mais j’connais bien. Vous avez l’air sympa, on va prendre un raccourci.  

Le héros californien tiqua. Une vitre séparait l’habitacle avant de l’arrière. Néanmoins, il se pencha sur le côté pour tenter de mettre un visage sur la fille au volant.  

- Cleopatra Brown !  

La jeune femme (Laurie Patton) se retourna et offrit un large sourire à son passager.  

- Bonjour, Black Karateka. Belle journée pour une visite de New York, non ?  

Jim se rua sur les portières. Verrouillées, bien entendu. Le taxi commençait à accélérer.  

- Qu’est-ce que tu veux, sale traînée de mes deux ?  

La fille éclata de rire et referma la petite trappe qui leur permettait jusqu’alors de communiquer. Seul le bruit du moteur parvint aux oreilles de Jim. Il était pris au piège et fulminait de s’être fait jouer comme un bleu-bite.  

 

Brooklyn, au même moment  

 

Le soir était tombé sur Paxton Heights et Marcus put se garer en toute discrétion en bas de l’immeuble. En poussant la porte de son appartement, il marqua un temps d’arrêt.  

- J’étais persuadé d’avoir fermé à clé, pourtant.  

Il poussa l’interrupteur et entra chez lui, suivi par la fille du président. La porte se referma toute seule dans leur dos. Deux hommes asiatiques leur barrèrent le chemin et leur empêchèrent toute fuite en arrière. Devant eux, le fauteuil rouge du salon se retourna et Marcus se rendit compte qu’un chinois (Hisa Toshi) y était confortablement installé.  

- Que faites-vous chez moi ?  

- Vous êtes bien le Ninja de Brooklyn ?  

- Pas du tout. Vous… vous faites erreur.  

- Et pourquoi y a-t-il la voiture présidentielle en bas de l’immeuble ?  

- Simple coïncidence.  

- Bon. Très bien. Veuillez m’excuser pour ma méprise.  

L’inconnu se leva presque désolé et sembla quitter l’appartement. Au dernier moment, il sortit un carnet et un stylo.  

- Ah, juste une dernière chose… Vous pourriez me signer un autographe ? C’est pour mon fils. Il adore tout ce que vous faites.  

Ravi, Marcus attrapa le stylo.  

- Bien sûr ! Comment il s’app… Raaah, c’est pas vrai ! Je me fais avoir à chaque fois !  

Le chinois revint sur ses pas.  

- Bien. Nous allons pouvoir discuter sérieusement, Ninja. Où est le président Starter ?  

Marcus, vexé, croisa les bras.  

- Je ne dirai rien. Je suis prêt à mourir.  

- Vous m’en voyez désolé. Chang !  

L’un des deux hommes de main, un véritable colosse humain, s’approcha et bouscula Marcus en direction d’une chaise. Celui-ci s’assit docilement.  

- Ca va, pas besoin d’être violent.  

- Je vous le redemande une dernière fois…  

- … et vous perdez votre temps. Je resterai muet quoiqu’il advienne.  

Le grand costaud saisit Marcus par les épaules et l’immobilisa. Le chef attrapa une pince coupante et s’approcha du ninja. Suzy était stupéfaite et n’osait pas esquisser le moindre geste.  

- Et maintenant, voyons ce qu’il se passe si je c…  

Marcus s’affola et se mit à crier avec une voix aigüe.  

- PAS MES DOIGTS ! OH NON PAS MES DOIGTS ! JE VOUS EN SUPPLIE ! CA FAIT TROP MAL ! PAS LES DOIGTS ! JE VOUS DIRAI TOUT ! JE SAIS OÙ IL EST ! LE PRÉSIDENT ! IL EST À PISCATAWAY ! DANS LE NEW JERSEY ! DANS LE COMTÉ DE MIDDLESEX ! AU LOVE MOTEL, AVENUE FRANKLIN ! CHAMBRE 69 ! TENEZ, J’AI LES CLÉS DANS MA POCHE ! PRENEZ-LES MAIS TOUCHEZ PAS À MES DOIGTS ! JE VOUS DONNE MÊME UN AUTOGRAPHE POUR VOTRE FILS, SI VOUS VOULEZ !  

Le chinois sembla satisfait. Il attrapa les clés et se dirigea vers la porte.  

- Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous, monsieur le Ninja de Brooklyn. Chang… Règle l’affaire. Définitivement. On se retrouve plus tard au Yellow Star.  

Et l’inconnu disparut avec un de ses hommes. Il ne resta que le grand costaud qui affichait un sourire sadique. Marcus ferma les yeux en tremblant. Mais rien ne vint. Au contraire, il entendit une succession de bruits sourds et un gros choc résonna en faisant trembler le sol. Il rouvrit les yeux. Le gros asiatique gisait sur le sol, visiblement inconscient. Il se tourna stupéfait vers la fille du président.  

- C’est… c’est vous qui avez fait ça ?  

- Bah oui. Je vous avais dit que j’étais fan. Du coup, j’ai pris des cours de kung-fu.  

- Mais pourquoi vous l’avez pas fait avant ?  

- J’croyais que vous maîtrisiez la situation… J’ai vite déchanté.  

- Oh, ça va hein, on a tous nos petites phobies. Sachez que même pour me couper les ongles, c’est un véritable calvaire.  

 

Quelque part, juste après  

 

Cleopatra conduisait à toute allure, comme si elle avait un rendez-vous. D’ailleurs, elle sortit un combiné de téléphone de la boite à gants. Jim se rendit compte qu’elle était en pleine discussion. Rapidement, le taxi rejoignit un terrain vague qui culminait l’Hudson au débit particulièrement rapide en cette saison. Cleopatra gara la voiture au sommet d’une pente qui descendait droit vers le fleuve. Elle ouvrit la trappe et sourit tristement.  

- Et c’est ainsi que se terminèrent les tristes et pitoyables aventures de Black Karateka.  

Et elle débloqua le frein à main puis sauta hors de la voiture qui commençait déjà à prendre de la vitesse dans la descente. Jim se mit alors à donner des coups de poing de tous côtés. Mais l’automobile résistait et le héros dut serrer les dents en voyant le plongeon s’approcher.  

Le choc fut terrible et Jim heurta la vitre. Mais celle-ci ne bougea pas. Déjà, la voiture commençait à couler et l’eau s’infiltrait de toute part. Le californien savait qu’il ne lui restait plus que quelques secondes à vivre. Il se retourna et tenta d’arracher la banquette arrière qui finit par céder. Une fois dans le coffre, Jim lança de puissants coups de pied pour tenter de le déverrouiller. L’eau remplissait la voiture qui s'enfonçait encore plus vite. Dans l’obscurité totale et entièrement immergé, Black Karateka ne put bientôt plus respirer.  

 

New Jersey, Comté de Middlesex, Township de Piscataway, Avenue Franklin, Love Motel  

 

Marcus et Suzy comprirent très vite qu’ils étaient arrivés trop tard. Le motel était en flammes et la chambre 69 n’existait plus. La jeune femme sortit de la voiture en courant.  

- Papa !  

Marcus la rejoignit, le visage grave.  

- Ils l’ont emmené. Les salauds. Allez, j’te paye un café ?  

La fille du président resta bouche bée.  

- Vous… vous…  

- JE SAVAIS BIEN QU’ILS NE FINIRAIENT PAS LE BOULOT !  

Ils levèrent la tête et aperçurent une silhouette émerger d’entre les flammes, sur le toit du motel. C’était une jeune femme à la peau noire (Laurie Patton) vêtue d’une combinaison de cuir rouge. Elle s’approcha du bord et sauta au sol dans un saut périlleux parfaitement réalisé. Marcus applaudit alors que Suzy se pencha vers lui.  

- Je la connais ! C’est Cleopatra Brown ! Une dangereuse criminelle !  

Mais le Ninja dévorait des yeux la nouvelle venue. Il était clairement sous le charme.  

- Meuh non… C’est juste une fille comme moi. Tellement comme moi…  

Il s’approcha de Cleopatra qui venait également vers eux avec un visage menaçant.  

- Hey mademoiselle, vous êtes drôlement charmante. Ça te dirait qu’on aille se… AÏEUH ! MAIS CA VA PAS ? ELLE M’A FRAPPÉ !?  

La tigresse envoya un coup de pied retourné dans la face du Ninja qui s’écroula au sol. La fille du président se précipita sur elle et réussit à esquiver un coup de coude violent. En revanche, une balayette la fit trébucher et Cleopatra put lui envoyer un puissant coup de poing dans les côtes. Mais Suzy ne se démonta pas et elle parvint à se relever très vite pour surprendre son adversaire d’un crochet du droit dans la pommette. Cleopatra se caressa le visage du dos de la main et vit le sang qui coulait sur sa joue.  

- T’as signé ton arrêt de mort, p’tite merdeuse.  

 

Marcus rouvrit les yeux et secoua la tête. Il s’en était pris une bonne. Devant lui, dans un flou artistique peu agréable, il distingua deux silhouettes qui semblaient prendre part à une chorégraphie acrobatique. Quand il eut à nouveau les yeux en face des trous, il aperçut les deux femmes qui se renvoyaient coups sur coups.  

- Il faut que j’intervienne… Il faut que j’intervienne !  

Soudain, Cleopatra frappa Suzy dans le dos et le chemisier de cette dernière fut entièrement arraché. Dans le mouvement, la fille du président fit chuter son ennemie qui déchira son pantalon sur tout l’arrière-train. L’une était en soutien-gorge, l’autre en petite culotte. Marcus ne bougeait plus.  

- Finalement, je vais peut-être attendre un peu.  

Noire de colère, Cleopatra sortit un couteau à cran d’arrêt de la poche de sa veste. Elle avait clairement décidé de mettre fin au jeu. Au moment où elle allait poignarder Suzy, une ombre apparut derrière elle et la mit KO avec un coup de coude dans la tempe. Suzy exulta.  

- BLACK KARATEKA !  

Jim sortit de l’obscurité, le visage victorieux. Ses vêtements étaient trempés et sculptaient les formes avantageuses de son corps musculeux et velu. Il s'approcha du corps inanimé de Cleopatra et lui cracha dessus.  

- Alors ? C'est toujours la fin de mes aventures, espèce de putain ?  

Le héros avait lu sur les lèvres de sa ravisseuse quand celle avait téléphoné dans le taxi. Il avait ainsi su où il devait se rendre. Mais son visage se ferma aussitôt. Il se dirigea à grandes enjambées vers Marcus qui se mit à reculer de peur. Black Karateka saisit le ninja au cou et l’étrangla violemment.  

- ALORS C’EST TOI QUI A COMMANDITÉ TOUT CA ? ESPÈCE DE FOUR À MERDE ! SALOPERIE DE TERRORISTE DE MES DEUX ! BRANQUIGNOLE A LA CON !  

Suzy se précipita sur Jim.  

- Arrêtez ! Arrêtez ! Il n’y est pour rien.  

Black Karateka lâcha Marcus qui chuta sur le sol.  

- Comment ça, il n’y est pour rien ? Je l’ai vu vous enlever, avec votre père.  

- Oui, bon, d’accord. C’était une erreur. C’est simplement…  

- Ne me dites pas que…  

- Si. C’est juste qu’il est très con.  

Marcus se releva péniblement.  

- Merci du compliment. C’est toujours agréable. Je vous ai sauvé de la mafia russe, je vous rappelle.  

Suzy leva les yeux au ciel.  

- Je pense plutôt que c’est un coup des chinois. Ils ont parlé du Yellow Star. Ça vous parle ?  

Marcus haussa les épaules. Jim leva une main.  

- J’ai des connexions dans le coin. Je connais peut-être quelqu’un qui pourra nous renseigner. En route !  

Et il se dirigea vers la voiture, suivi par la fille du président. Marcus désigna le corps inerte de Cleopatra.  

- Et elle ? On la prend pas ?  

Jim hésita une seconde.  

- Ouais, pourquoi pas. Fous-la dans le coffre. Elle comprendra le message.  

Marcus se dirigea vers la jeune femme inconsciente qui n’avait plus de pantalon. Il lui murmura quelques mots à l’oreille.  

- T’inquiète pas ma beauté, je vais prendre soin de toi.  

Et il la souleva en s’agrippant généreusement à ses fesses dénudées.  

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Voici le cross-over le plus épique, le plus stylé et le plus "badass" que vous pouviez imaginez: "Black Karatéka Vs. Le Ninja de Brooklyn", réunissant les deux héros "Blacks" de GCP et des Flims Plastiques pour un film explosif! Réalisé par Frank Armitage, on trouve au générique Carl M, Lukas Hart, Jewel Desplat, Laurie Patton, Hisa Toshi et Jeff Collins entre autres! La musique est l'œuvre de Morena Levanon! "Black Karatéka Vs. Le Ninja de Brooklyn" le nouveau film d'action de Gérard Cousin Prod et des Flims Plastiques!

Scénario : (2 commentaires)
une série A d'action (Blackploitation/Tatane) de Frank Armitage

Carl M.

Jewel Desplat

Lukas Hart

Laurie Patton
Avec la participation exceptionnelle de Hisa Toshi, Jeff Collins
Musique par Morena Levanon
Sorti le 17 octobre 2037 (Semaine 1711)
Entrées : 27 154 172
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