Le soleil, la Terre... Il y a des jours qu'on aurait voulus éternels.  

Yann (Travis Lavino) adorait ces après-midi sur les rochers, les cris des mouettes, la fraicheur et le fracas des vagues, mais surtout elle (Evalena Sweet). Il adorait l'odeur de sa peau salée, le parfum de ses cheveux, le rire de ses yeux, les yeux d'Iréna  

Jeanette (Melany Dennis), la mère d'Iréna fait son entrée sur la plage et fait signe à sa fille de venir la rejoindre.  

Aurevoir mon p'tit Yann  

La jeune fille embrasse son doux prince et marin avant de l'abandonner pour rejoindre sa mère. Tout deux se reveront demain, exactement au même endroit comme chaque jour.  

La nuit approche à grand pas et il est désormais temps pour Yann de rentrer chez lui. Voilà des heures qu'il effectue des ricochets en rêvant de sa chère et tendre Iréna. Pour rentrer plus rapidement chez lui, il décide de quitter par la nasse aux crabes, c'est un raccourcis. Alors qu'il saute de rochers en rochers, sa course est immédiatement interrompue. Non loin de lui, Yann voit un corps gisant sur le sol, aucun doute possible, il en est certain, il s'agit de Jeanette, la mère d'Iréna.  

Il pleuvait sur la Terre comme dans les coeurs ce jours là. Un homme pleurait sûrement plus encore que le bon Dieu. L'aubergiste (Isaac Chenowith) enterrait sa femme, un gamin du village aurait retrouvé son corps quelques jours auparavant, dans un passage sous les falaises que les gens appelaient la nasse aux crabes.  

Si le peit Yann Korwen était aussi triste devant cette tombe, c'était moins à cause du souvenir de sa macabre découverte qu'à cause de la disparition de sa meilleure amie. En effet, ce matin-là, l'aubergiste pleurait aussi sa fille, la jolie Iréna que nul n'avait revue depuis ce triste jour. L'aubergiste la pleura longtemps...  

Le curé, le père Froissard, avait fait un joli sermon, il faut dire que tout le monde l'appréciait la femme de l'aubergiste, une belle femme, honnête et travailleuse. Mais les gens ne se sont pas éternisés en condoléances, faut dire que les marins n'aiment pas la mort, ils la côtoient tellement...  

L'aubergiste se retrouva rapidement seul dans son malheur, priant le retour de sa fille. Le crime abominable qui avait causé la mort de sa femme ne plaisait à personne et faisait mauvaise presse pour la région. Les petits gens s'enfermaient chez eux à la nuit tombée, quant à la pognée de notables et rentiers du villages, ils venaient tous d'investir dans la construction de la première conserverie du pays, une fabrique ultramoderne de conserve de poissons aux innombrables machines à vapeur. Cette conserverie était une bénédiction pour les habitants et seuls ceux qui partaient en mer n'y travaillaient pas. L'aubergiste non pus n'y travaillait pas, il continuaient de pleurait la mort de sa femme priant le retour de sa fille Iréna.  

Les gens du village s'empressèrent d'enfouir dans leur mémoire le souvenir de l'abominable crime et la disparition de la fillette. L'affaire fut classée en quelques semaines...  

Les années passèrent, entre temps, le roi Louis XVIII mourut et Charles X lui succèda, puis les Trois glorieuses amenèrent Louis-Philippe, dernier du nom.  

Pour les gens du villages, cela ne changea rien, ils avaient toujours la conserverie qui faisait travailler tout le canton et les préserver de la misère, même l'épidémie de variole de 1832 les épargna.  

Pour le malheureux aubergiste, le temps n'avait rien changé, il n'avait plus gout à rien, sinon à la bouteille et il était plus qu'à son tour le premier client de sa cave. Certains soirs, fou de douleur et ivre mort, il appelait sa fille le long des falaises, hurlant et sanglotant son nom à travers le fracas des vagues. Les gens l'aimait bien et compatissait à son chagrin, il y avait toujours une bonne âme pour le ramener à son auberge lorsque soul, il s'écroulait dans le sable.  

Il faut crore que tout ce chagrin avait ému le bon Dieu, parce qu'un soir orageux, quelqu'un frappa à la porte. Derrière elle, Iréna, malgré le fait qu'elle avait bien grandit et qu'elle n'était plus une simple fillette, l'aubergiste ne pouvait pas se tromper, il s'agissait bel et bien de sa fille Iréna.  

L'aubergiste était fou de joie, il était convaincu que son obstination n'avait pas été vaine et que le bon Dieu l'avait entendu. La mystérieuse Iréna ne le contredisait pas, elle se contentait de sourire inlassablement à chaque parole de son père, elle était muette. Son père dut se résigner, personne ne pourrait savoir ce qui s'était passé lors de l'abominable assassinat de sa mère, ni ce que sa fille avait bien pu faire pendant ces onze années.  

- Un an plus tard -  

La nouvelle ne tarda pas à faire le tour du pays, la fille de l'aubergiste était devenu une guérisseuse. Iréna était passée du statut de suspecte à celui de rebouteuse pour les animaux. Pourtant, personne ne la questionnait sur ce qu'elle avait fait durant ces onze longues années, ni même sur ce qu'elle savait sur la mort de sa mère.  

L'aubergiste, aveuglé par le bonheur d'avoir retrouvé sa fille, se refusait de parler du passé et vivait comme si aucun malheur n'avait frappé sa famille. Les jours passent et la jeune Iréna continue de rester muette, elle se contente de vivre dans l'auberge familiale...  

Nul doute que le coeur de Yann s'était endurci au cours des quelques années qu'il effectua dans la royale puis dans la marchande. Le regard gris-bleu du jeune marin reflétait autant la mer que la fumée des canons. Pourtant, une lueur brillait encore au fond de ces yeux perdus, cette lueur qui fait dire à ceux qui croisent son regard, que le rêve et l'espoir l'habitent encore.  

Yann est revenu depuis quelques moins au sein du village. Lorsqu'on lui apprit le retour de Iréna, il courry jusqu'à l'auberge pour le voir de ses propres yeux.  

En attendant le jour ou il serait assez riche pour acheter une grande maison, Yann devait se contenter de la maison familiale qu'il avait hérité. Le jeune marin passait le plus clair de son temps à l'auberge aux côtés de Iréna. L'aubergiste était ravis et il se disait que ce garçon honnête et prévenant ferait un bon mari pour Iréna.  

Mais Yann ne regardait plus la jeune femme avec ses doux yeux d'enfant, il préservait une forme de distance avec elle comme si il cachait en fond de lui un lourd secret.  

En ce doux jour d'été, Iréna propose à Yann d'aller sur la plage et contemplait la marée, attendant que le temps passe, mais ce dernier refusa pretextant qu'il avait quelques courses à effectuer en ville.  

Lorsque cette dernière franchisa la porte, Yann se leva de sa chaise et se posa sur le comptoir de l'auberge. Il fixa durant de longue minutes l'aubergiste avant d'extirper quelques mots de sa bouche.  

Il faut que je vous parle monsieur…  

- Si tu veux avoir mon consentement, sache que tu l'as, tu feras un excellent mari pour ma belle Iréna. Tout comme moi, tu n'as cessé de l'aimé pendant ces longues années d'absence.  

- Oui, il est vrai que je l'ai aimé durant ces onze longues années, il est vrai que j'aime encore…  

- Que se passe-t-il mon p'tit Yann?  

- Suivez-moi, je vais vous montrer...  

Yann amène le vieil homme hors de l'auberge puis ils se dirigent ensemble jusqu'au cimetière. L'aubergiste n'aime pas cet endroit, il n'y est pas revenu depuis l'enterrement de sa femme, pas même pour fleurir son cavot.  

Yann emmène pourtant l'aubergiste jusqu'à la tombe de sa femme et ce qui attend l'aubergiste risque même de lui causer sa mort, mais Yann ne peux plus vivre avec ce secret.  

Regardez...  

L'aubergiste n'en croit pas ses yeux, allongé sur la tombe de sa femme, se trouve un squellette, aux vêtement que porte celui-ci il reconnaît ceux de sa douce Iréna, ceux qu'elle portait le jour de sa disparition.  

Je suis navré monsieur, durant toutes ces années j'ai vécu avec ce lourd secret. Iréna était revenu pleurer sur la tombe de sa mère et en était morte de chagrin. Mais si Iréna se trouve ici, qui est cette muette qui prétend être votre fille?