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Les Flims Plalstique présente
The Argonauts and the Lost City of Shambhala

 

Quelque part dans les montagnes Népalaises - 1904  

 

 

Gorgor souffla d’épuisement. Malgré sa grande expérience de l’altitude et des conditions extrêmes, il suivait avec difficulté le rythme imposé par son client. Celui-ci, emmitouflé sous plusieurs vêtements de laine, stoppa sa marche à côté d’un rocher haut d’une dizaine de mètres et qui, malgré l’épaisse couche de neige qui le recouvrait, avait clairement la forme d’une bête à cornes. Gorgor réussit à se rapprocher et il se rendit compte que Sir Alexander avait encore le nez fourré dans son petit carnet. Le vieil aristocrate anglais le referma aussitôt quand il comprit que le sherpa cherchait à lire par-dessus son épaule. Il rangea le calepin dans la poche intérieure de son manteau et désigna un étroit corridor rocheux dissimulé à l’ombre d’une immense montagne enneigée. La pente était raide et le vent gagnait en intensité. Néanmoins, l’anglais reprit l’ascension suivi par son porteur qui ne cachait plus sa désapprobation. Avant de pénétrer dans l’étroit couloir rocheux, les deux alpinistes longèrent un immense cairn composé uniquement d’ossements jaunis. Gorgor frissonna en repensant à d’anciennes légendes qu’on contait au village. Et ces pensées le détournèrent du principal : il ne remarqua pas la gigantesque silhouette qui les suivait à distance.  

 

Sir Alexander alluma sa lampe torche et balaya les murs de la caverne avec le faible faisceau lumineux. Des inscriptions visiblement anciennes ornaient le fond de la cavité. L’explorateur s’en approcha et commença à prendre des notes, malgré le bout de ses doigts gelé. Il dessinait les principales images de la fresque : un grand navire, une pyramide, un être immense, de la lumière rouge, une cité merveilleuse… Un craquement le fit sursauter et il se retourna.  

- Gorgor ?  

Le sherpa avait disparu. Sir Alexander ne s’en étonna pas. Ces porteurs avaient le crâne bourré de superstitions antédiluviennes et Gorgor n’échappait pas à la règle, même s’il avait été le seul à accepter de l’accompagner dans ce coin perdu de la chaîne de l’Himalaya. L’aristocrate haussa les épaules. Il en avait vu d’autres dans sa longue vie. Il revint aux inscriptions mais une partie de son esprit était occupé par autre chose. Sir Alexander n’était pas seul, il en eut la soudaine conviction. Et quand il se retourna une dernière fois, son crâne fut mortellement heurté par une massue qui le frappa sur le sommet du crâne.  

 

Dans le silence de la montagne seulement brisé par les sifflements du vent au milieu des rochers, une ombre colossale trainait le corps inanimé d’un vieillard venu du bout du monde. Il formait un long sillon dans la neige glacée, au milieu duquel le petit carnet gisait…  

 

 

Paris, France – 1914  

 

 

La nuit était tombée depuis plusieurs heures sur la capitale française. Le Musée Carnavalet avait été inauguré presque 35 ans plus tôt mais il demeurait une place sûre et les trésors ancestraux qui y résidaient y étaient parfaitement gardés. En théorie. Une fenêtre, à l’étage, s’ouvrit dans un silence parfait et une silhouette filiforme se glissa entre les vitrines avec une souplesse féline. Elle traversa une première salle, réussissant l’exploit de ne pas faire grincer le plancher. Rapidement, elle débarqua dans la pièce principale du musée, là où les pièces les plus précieuses étaient exposées. Bien que consacré à l’histoire de Paris, le musée Carnavalet présentait parfois des collections plus exotiques. Ainsi, la jeune femme habillée de noir passa devant un écriteau qui indiquait une exposition temporaire sur les trésors rapportés par des explorateurs français. À pas de loup, elle se dirigea vers une vitrine qui abritait des bijoux artisanaux et quelques poteries. Elle sortit un passe-partout de sa poche et déverrouilla rapidement la porte vitrée. Elle attrapa une pleine poignée d’objets précieux, notamment un médaillon qui portait une inscription mystérieuse ainsi qu’un petit fétiche en terre cuite maladroitement sculpté.  

 

De retour à son point de départ, la jeune femme marqua un temps d’arrêt. La fenêtre par laquelle elle avait pénétré dans le musée était désormais fermée. Les lampes s’éclairèrent et la pièce fut plongée rapidement dans une luminosité aveuglante. Un groupe de trois hommes s’approcha de la direction opposée et, quand elle voulut se retourner, la cambrioleuse (Savannah Dallas) tomba nez à nez avec un grand type au teint basané et au regard sombre. Il lui saisit les poignets.  

- Lâchez-moi !  

L’homme répliqua avec un fort accent ottoman. Une large cicatrice lui barrait la joue alors qu'un petit sourire cruel apparaissait.  

- Mademoiselle Montgomery, quel plaisir de vous retrouver en ces lieux… À croire que nos destins sont liés…  

Pour toute réponse, la jeune femme lui cracha au visage. L’homme réagit brutalement et la poussa au sol. Puis deux de ses sbires la maintinrent dans cette position. Le type à la cicatrice posa un genou sur le plancher et commença à glisser ses mains sous les vêtements de la fille.  

- Enlevez vos sales pattes de là !  

Mais elle était coincée et à la merci de l’homme qui la tâtait de tous côtés. Il finit par récupérer les objets volés et notamment le médaillon qu’il contempla à la lumière d’une lampe électrique.  

- C’était donc ça…  

L’homme glissa l’objet dans sa poche, délaissant le reste du butin, et s’enfuit par une porte. Il prit néanmoins le temps de glisser un dernier mot amical.  

- Ce fut un plaisir de travailler avec vous, mademoiselle Montgomery. Toutefois, j’ai bien peur que ce fut la dernière fois.  

Et il lança un signe de tête équivoque à ses hommes avant de disparaître.  

 

Les trois gars semblaient encore plus mal élevés que leur chef. Et eux, ce n’était pas des objets qu’ils cherchaient. Tina Montgomery avait beau se débattre, elle ne parvenait pas à s’extirper de leur emprise.  

Un bruit sourd retentit et l’un des types s’effondra en avant après avoir lâché un « Beeuuuaaaah… » de souffrance. Un deuxième chercha à se relever aussitôt mais chuta tout aussi lourdement. Le dernier réussit à reculer contre un mur et reprit appui sur ses deux jambes. Face à lui, un colosse humain (Konrad Hamilton) arborait un bâton doré, qui semblait venir d’une vitrine voisine. Le vaurien se protégea le visage avec les mains, marmonnant des supplications en turc. Le coup tomba brutalement et il rejoignit ses comparses dans les bras de Morphée.  

- Bon sang, Johnny, fais un peu attention ! C’est le sceptre de Charles V !  

- De rien, Tina. J’aurais dû te laisser faire le boulot…  

L’homme resta impassible mais le ton de sa voix laissait comprendre qu’il attendait plutôt des remerciements… qui ne vinrent pas.  

- Et tu faisais quoi ? Aslan a fait son apparition…  

- Disons que j’étais pas tout seul en bas. Il t’as volé ce que t’étais venu chercher ?  

Tina sortit le fétiche en terre cuite et l’ausculta de tous les côtés.  

- Je ne pense pas. Ce crétin n’a pris qu’un médaillon sans importance.  

 

https://www.youtube.com/watch?v=Sg1tKGSYSBk  

 

Les deux voleurs descendirent les larges escaliers en pierre calcaire, passèrent devant une dizaine de gardes inanimés qui avaient eu le malheur de croiser Johnny et finirent par franchir la porte principale pour se retrouver dans la rue de Sévigné. Malgré l’heure tardive, la ville était encore vivante. Des calèches croisaient des automobiles qui semblaient devoir exploser sur chaque pavé. Des hommes vêtus de longues vestes à queue de pie et de haut-de-forme tenaient le bras de femmes emmitouflées dans des fourrures épaisses et ostentatoires. Tina leur jeta un coup d’œil mi-amusé, mi-dédaigneux. Les deux compagnons ne perdirent pas davantage de temps, la police allait sûrement rappliquer dans les minutes prochaines.  

 

La petite clochette qui tinta à l’entrée de la librairie eut droit à une réponse agacée venant de l’arrière-boutique.  

- Z’avez pas vu l’heure ? On est fermés !  

Un vieil homme (Ronan Cartalitanesto) au regard pétillant en sortit et un sourire éclaira son visage quand il reconnut les deux silhouettes.  

- Tina ! Mister Copperfield ! Je suis content de vous voir ! Suivez-moi…  

Il guida les deux nouveaux venus dans le labyrinthe des rayonnages de vieux livres qui constituait sa boutique. Il poussa une porte dérobée et entraina les deux compagnons dans un petit bureau dans lequel s’amoncelait une multitude de bibelots issus des quatre coins du monde.  

- Vous l’avez ?  

Tina lui présenta le fétiche avec une infime précaution. Le vieillard s’en saisit avec tout autant de soin et il le tourna dans tous les sens.  

- Superbe.  

Et brutalement, il lança l’objet contre le mur. Celui-ci se brisa en mille morceaux alors que Tina porta la main à sa bouche, visiblement choquée. Johnny, lui, resta impassible. Le vieil homme s’approcha des débris et, avec quelques tremblements, se pencha pour attraper un rouleau de parchemin.  

- Cette statue était horriblement moche et je ne comprends toujours pas pourquoi ce cher Gabriel Bonvalot nous a rapporté ça du Tibet. Mais, l’objet en question correspondait tout à fait à nos descriptions et c’est ça qui nous intéresse ! Voyons voir…  

Il déroula le parchemin qui représentait une carte en couleur. Tina comprit qu’elle datait de plusieurs siècles, peut-être de l’époque de Marco Polo.  

- Comment avez-vous su que…  

- Les Argonautes vous ont recruté pour vos compétences, miss Montgomery, pas pour que vous vous posiez des questions. Prenez exemple sur ce brave Johnny qui est un maître en la matière !  

Le colosse bomba le torse de fierté, ne détectant pas l’ironie qui se cachait derrière le compliment.  

 

 

Katmandou, Népal – Quelques semaines plus tard  

 

 

Dans les rues animées de la cité tibétaine, la carrure de Johnny Copperfield ne passait pas inaperçu. Tina s’agaçait de devoir se faire autant remarquer mais il fallait un minimum d’équipements pour une telle expédition. Ainsi, ils ne tardèrent pas trop et la jeune anglaise réussit à trouver un guide pour les conduire à l’ashram de Mingma, la première étape de leur long voyage. Tapis dans l’ombre, le sournois Aslan et sa clique observaient tous leurs faits et gestes.  

 

https://www.youtube.com/watch?v=mQFWC3zLjsY#t=0m11s  

 

Pour Tina et Johnny, les jours s’enchaînaient au rythme monotone de leurs pas sur les pierres. Les paysages grandioses qui les entouraient, succession de montagnes, de rivières et de vertigineuses falaises n’avaient plus de prise sur les aventuriers qui n’étaient pas habitués à si peu d’action. Le manque d’oxygène commençait également à jouer sur leur moral. L’ascension du mont Dha-Kan leur redonna un peu de courage car ils savaient que le refuge des moines tibétains se trouvait à son sommet. Ce fut une épreuve terrible et les premiers pas dans la neige les freinèrent terriblement. Mais au bout de quelques jours supplémentaires, un pont de lianes fit son apparition au milieu de la brume. Le guide leur annonça que l’ashram se trouvait de l’autre côté puis, sans demander son reste, fit demi-tour. Les deux étrangers haussèrent les épaules et s’engagèrent sur le pont. Les planches grinçaient sous leurs pas et leurs mains blanchissaient tellement ils s’agrippaient aux cordes. Un tressaillement se fit ressentir. Ils stoppèrent leur marche. Une nouvelle secousse avant une vibration continue… Tina comprit aussitôt.  

- Quelqu’un coupe les lianes !  

- On avance ou on repart en arrière ?  

- EN AVANT !  

La jeune femme sprinta et parvint, au prix d’un bel effort, à rejoindre l’extrémité du pont. Personne. Celui ou ceux qui cherchaient à les faire chuter se trouvaient bel et bien de l’autre côté. Johnny arriva à son tour mais au moment de poser le pied sur le sol glacé de la montagne, le pont se déroba sous ses pieds et il ne put rejoindre Tina. Heureusement, celle-ci se jeta à plat ventre et attrapa le bras de son acolyte et l’aida à se hisser à ses côtés. Ils s’assirent et reprirent leur souffle. Surtout Johnny qui avait vu la mort de près.  

- L’hospitalité tibétaine, tu parles…  

- Regarde !  

La jeune femme avait tourné la tête. Le brouillard se levait légèrement et ils découvrirent un imposant bâtiment à étages qui semblait être posé en équilibre au sommet de la montagne.  

- L’ashram…  

 

L’accueil des moines tibétains fut chaleureux. Ces hommes coupés du monde semblaient animés d’une véritable bienveillance désintéressée et les deux aventuriers furent heureux de pouvoir se restaurer et reprendre des forces dans un cadre aussi agréable. Alors qu’ils dînaient dans une petite pièce sombre que seul un feu de cheminée éclairait au rythme des crépitements des bûches, un petit homme chauve fit son entrée. Il s’exprima dans un anglais correct, malgré un accent à couper au couteau.  

- Je me nomme Fang et je vous souhaite la bienvenue mes amis.  

Il reçut deux grands sourires en échange.  

- Pourrais-je savoir comment nos routes se sont croisées ?  

Tina prit la parole.  

- Nous sommes en expédition. Des touristes, quoi…  

Le moine resta souriant mais son regard devint plus perçant.  

- Curieusement, nous avons souvent la visite d’étrangers, par ici. La plupart restent évasifs sur la raison de leur présence ici. Mais nous ne sommes pas dupes. Nous savons qu’ils sont à la recherche de la mystérieuse cité de Shambhala et de son trésor légendaire.  

Tina et Johnny s’échangèrent un regard inquiet alors que Fang poursuivait.  

- Shambhala est un pays mythique, une terre pure qui ne peut être située sur les cartes et qui serait la source du bonheur éternel. Seuls les détenteurs d’un karma convenable y auraient accès. Les autres seraient promis à une mort certaine.  

Le moine éclata de rire.  

- Vous devriez voir votre tête ! Croyez-moi, Shambhala n’est qu’un conte pour les enfants. Depuis le temps que notre communauté est installée ici, on le saurait si une cité légendaire source de vie était cachée dans le coin…  

Il reprit un ton un peu plus sérieux.  

- Je vous conseille vivement d’oublier cette histoire. Restez un peu parmi nous, profitez du grand air et essayez-vous plutôt à la méditation !  

 

Un peu plus tard dans la soirée, Johnny s’accouda à la fenêtre de leur chambre et s’alluma une cigarette. Il chercha à mettre de l’ordre dans ses idées. Depuis qu’il avait rejoint les Argonautes, son besoin d’action était assouvi. De plus, on lui avait permis d’échapper à son passé tumultueux dans l’armée égyptienne. Mais il se posait des questions. Il ne savait finalement pas grand chose sur ses employeurs et leurs motivations…  

L’arrivée soudaine de sa coéquipière le coupa dans ses réflexions. Elle semblait agitée.  

- Regarde… J’ai trouvé ça dans la chambre de Fang.  

- Bon dieu, Tina, tu vas nous attirer des ennuis à fouiller partout.  

- Ça va, on est loin de la sécurité d’une banque suisse. Et ce type nous cache quelque chose… Jette un œil à ça… Ça concorde avec notre carte…  

Et elle lui tendit le petit carnet de Sir Alexander, impeccablement conservé.  

 

 

 

 

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Les Flims Plalstique présentent  

"The Argonauts and the Lost City of Shambhala"  

 

Un film de Barclay Brandon (Slyfox)  

Sur une musique de Daniel Reviglio (Pink Paradise)  

 

Avec pour la première fois à l'écran  

Savannah Dallas dans le rôle de Tina Montgomery  

et  

Konrad Hamilton dans le rôle de Johnny Copperfield  

ainsi que la participation de  

Ronan Cartalitanesto (La Concurrence 2 Loyale) dans le rôle du mystérieux employeur

Scénario : (2 commentaires)
une série Z d'action (Lara Drake & Indiana Savage in Pulp Fiction) de Barclay Brandon

Konrad Hamilton

Savannah Dallas
Musique par Daniel Reviglio
Sorti le 19 juillet 2036 (Semaine 1646)
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