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Les Films du Corbeau présente
Puisse le vaste monde poursuivre sa course folle

Lexique :  

- Eireann : nom gaélique de l’Irlande  

- dalaigh : avocat des cours de justice  

- oidhre : héritier du trône  

 

 

Ile de Rahtlin, Eireann – 664  

 

L’abbesse Selchú (Aline Siral) déambulait silencieusement dans le cloître éclairé par la clarté lunaire du milieu de la nuit. Elle n’arrivait pas à dormir, rendue nerveuse par l’arrivée de la délégation saxonne. Le roi Odagar avait mis pied à terre sur l’île éreinté, de mauvaise humeur et s’était couché presque sans mot dire dans la cellule de cérémonie qu’elle avait laissée à sa disposition. Le concile qui devait débuter dès demain, lorsque la délégation celte aurait rejoint l’abbaye à son tour, promettait d’être difficile. Les royaumes saxons devaient décider s’ils comptaient suivre la liturgie de l’église celte, ou bien celle de l’église de Rome. Le choix était lourd de conséquences. S’ils faisaient le choix de Rome, alors les cinq royaumes d’Eireann perdraient leur plus puissant appui et resteraient seuls sur la terre chrétienne à préserver les enseignements de Saint Patrick.  

Elle ne se sentait pas de taille à recevoir un tel événement. Mais cela, elle ne l’aurait admis à personne.  

Le vent s’insinuait dans les replis de sa cape et, si les premières neiges étaient encore ténues sur le sol glacé, le temps était suffisamment mauvais pour que la traversée jusqu’à l’île soit périlleuse. L’île de Rathlin était la plus proche des côtes saxonnes, c’était la raison pour laquelle son abbaye avait été choisie comme lieu du concile, mais elle espérait que le roi Colgú et l’évêque de Cashel parviendraient à accoster le lendemain.  

Soudain, elle s’arrêta lorsqu’un détail inhabituel attira son attention. De l’autre côté de la cour, la grille menant au cimetière monacal avait été laissé entrouvert. Ce qui était curieux, étant donné qu’elle seule était supposée en avoir la clef. Sainte Hilda y reposait, et Selchú avait décidé de cloitrer ce lieu pour le réserver aux cérémonies. Lorsqu’elle franchit la grille, une bourrasque de vent glacé la figea. Elle contempla le lieu, où nul bruit ne s’élevait, si ce n’était le vent qui vrillait entre les pierres tombales. Malgré la pleine lune, la faible clarté l’empêchait de voir les contours du cimetière. Pourtant, elle remarqua la trainée brune sur le sol. Les entrailles de l’abbesse se contractaient à mesure qu’elle avançait. Avant qu’elle ne le vit, elle devina que quelque chose d’effroyable s’était produit dans ce jardin. Elle découvrit alors le corps d’un homme qui reposait sur la tombe de Sainte-Hilda, et elle remarqua aussitôt sa gorge tranchée, ses yeux crevés et sa bouche maculée d’un liquide brunâtre et séché. Son sang, qui s’était répandu sur la stèle et maculait les traces de neige encerclant la tombe.  

 

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PUISSE LE VASTE MONDE POURSUIVRE SA COURSE FOLLE  

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La salle de cérémonie de l’abbaye avait été aménagée afin de recevoir l’assemblée. Deux trônes y avaient été dressés à l’intention des deux rois attendus, et sur l’un d’eux siégeait un homme richement vêtu, qui se tenait les yeux tournés vers les dalles de pierre. Le roi Odagar (Isaac Chenowith) n’avait pas perdu son humeur de chien depuis la veille. Malgré son entourage nombreux, un silence sépulcral régnait dans la pièce. L’événement de la nuit était plus qu’un drame, un affront. Quelques heures après leur arrivée sur les terres d’Eireann, on avait sauvagement assassiné un membre de la délégation saxonne. Meallán n’était qu’un garde au service du roi, qui en ignorait probablement le nom, mais l’atteinte au royaume saxon n’en était pas moins grand.  

Quand les portes s’ouvrirent sur la délégation celte, l’abbesse Selchú, le teint affreusement pâle, s’avança en ressentant une bouffée de soulagement. Elle allait enfin pouvoir reporter sa charge sur d’autres épaules. Elle vit le vieux visage de l’évêque de Cashel s’avancer, courbé sous le poids des ans, et elle chercha du regard celui de l’homme qu’elle espérait par-dessus tout. Mais elle ne le trouva pas. Aux côtés de l’évêque s’avançait une jeune religieuse (Martha Ren) que le vieil homme tenait par la main.  

L’abbesse se prosterna devant le pontife et se redressa rapidement.  

« Vous êtes venu seul ? »  

Ce ne fut pas l’évêque qui lui répondit, mais la jeune religieuse.  

« Le roi Colgú est souffrant et n’a pas pu se déplacer. Mais il a choisi de se faire représenter par… »  

L’abbesse accueillit la nouvelle comme une gifle, et interrompit vertement à la jeune femme.  

« Qui êtes-vous pour oser prendre la parole avant votre évêque ? »  

L’évêque leva une main pour l’apaiser.  

« Selchú, vous êtes toujours rapide à monter sur vos grands chevaux. Je vous présente la sœur Fidelma de Kildare, la sœur du roi Colgú. C’est elle qui représentera les cinq royaumes à ce concile. Maintenant, ne tardez pas à nous présenter au roi saxon. Nous savons que l’heure est grave. »  

Selchú toisa la religieuse des pieds à la tête. Elle était jeune et très belle, mais sa tenue monacale si simple ne laissait pas deviner le haut rang que le sang lui avait transmis. Le roi Odagar avait écouté l’échange en silence, et regardait lui aussi d’un œil appréciateur la chevelure rousse, le teint pâle et la silhouette harmonieuse de la jeune femme. Pourtant, il s’avança avec brusquerie et son ton dénotait une colère sourde.  

« Les royaumes d’Eireann ont donc décidé de se payer ma tête ? On assassine l’un des miens, et maintenant on me demande de traiter avec une nonne ? »  

Le visage de l’abbesse se vida de son sang et ses paroles se coincèrent dans la gorge. Mais ce fut la jeune femme qui s’avança et soutint le regard du Saxon avec la même flamme de colère.  

« Je suis Fidelma de Kildare, fille de Failbe de Muman, sœur et oidhre du roi Colgú, descendante des Eóganacht Chaisil. Odagar, vous n’ignorez pas les lois du rang et que j’ai toute préséance pour mener nos débats au même rang que vous. Ma tenue ne devrait pas vous le faire oublier. »  

Tous deux soutinrent le regard de l’autre en silence. Odagar fut surpris par la prestance de la jeune femme, qui dénotait effectivement un orgueil et une fierté propre aux têtes couronnées, mais il avait une furieuse envie de la gifler. Aucune femme ne lui avait jamais parlé de la sorte. Il n’ignorait pas que les coutumes d’Eireann différaient beaucoup de celles des royaumes saxons et qu’ici, les hommes se laissaient tenir le bouc par leurs femelles. Une femme pouvait effectivement diriger un royaume, tenir une abbaye, faire à peu près tout ce que les hommes pouvaient faire. Et l’église celte permettait aux religieux de tenir d’autres titres que la seule vénération de Dieu. Lui répondre comme il en avait envie constituerait une grave erreur diplomatique, et il ne devait pas perdre sa position de délégation dont on avait floué les droits.  

« Eh bien soit, Fidelma de Kildare. Ce sera donc vous qui devrez répondre de l’affront qui m’a été porté. On a assassiné l’un des miens.  

- Je le sais, et j’en suis profondément choquée. Il va sans dire que notre concile ne pourra pas débuter tant que nous n’aurons pas éclairci ce dramatique incident. »  

Le roi la regarda avec un début de sourire narquois, comme s’il la jaugeait.  

« Quelle réparation me proposez-vous ?  

- Que voulez-vous dire ?  

- Vous n’y connaissez probablement rien aux lois de justice, mais l’un des vôtres a assassiné l’un des miens. Votre royaume me doit réparation. »  

La flamme se réveilla dans les yeux de la jeune femme, plus brillante et plus terrible. Odagar ne put s’empêcher de l’en trouver d’autant plus désirable.  

« Sachez Odagar qu’en plus d’être sœur de roi et religieuse de l’église celte, je suis dalaigh des cours de justice. Aussi n’ai-je pas grand-chose à apprendre sur ce qui est dû à une victime. Mais ne vous doit réparation que le coupable, et il ne me semble pas avéré que ce coupable soit un membre de mon royaume. »  

Odagar blémit d’humiliation. Cette femme cachait bien son jeu. Fidelma eut la décence de ne pas profiter de la situation pour l’humilier davantage et poursuivit.  

« En tant que dalaigh, je me propose de me pencher sur ce crime et vous promet une enquête équitable et juste.  

- Vous voulez que je vous croie, quand vous serez amenée à dénoncer l’un des vôtres et accepter vos erreurs ?  

- Je ne peux pas être seule juge, vous avez raison sur ce point. Aussi je vous propose de désigner un membre saxon pour effectuer cette tâche à mes côtés. »  

 

 

Lorsque Fildema fut amenée à la cellule qui lui était attribuée, elle constata que ses mains tremblaient encore. Un mélange de colère et d’appréhension. Depuis qu’elle avait quitté le monastère de Kildare où elle avait suivi ses enseignements de dalaigh, elle n’avait pas eu l’occasion de se confronter à autant de responsabilités que celles qui seraient les siennes au cours de ce concile. La situation était périlleuse : il allait déjà être difficile de convaincre le roi saxon de rejoindre l’église celtique. La culture saxonne était virile, belliqueuse, voire barbare, allait-elle jusqu’à penser. Elle savait qu’Odagar était davantage séduit par certaines des idées prônées par l’église de Rome, comme la séparation des prêtres et des religieuses, ou leur célibat. C’était à elle de le convaincre que la vénération de Dieu n’était pas antinomique d’une vie aux activités multiples, de monastères mixtes, d’une vie de famille pour les religieux tels que le prônait l’église celtique. Mais ce meurtre atroce venait jeter un voile d’ombre sur les débats, un danger qu’elle devait tenter d’écarter le plus tôt possible en démêlant les fils de cette intrigue. Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que ce meurtre arrivait à point nommé pour affaiblir la cause de son royaume.  

Elle avait les yeux perdus dans le vague et regardait par la fenêtre étroite de sa cellule qui donnait sur les collines environnantes de l’abbaye. Elle sursauta lorsque la jeune religieuse (Cécile Bodin) qui l’avait conduit dans sa cellule toussota.  

« Je vous ai préparé un bain si vous souhaitez vous rafraichir après votre voyage.  

- Merci. »  

La jeune nonne était sur le point de se retirer quand Fidelma la retint.  

« Comment vous appelez-vous ?  

- Eachra.  

- J’aperçois des monticules de pierre sur la colline, là-bas. Savez-vous de quoi il s’agit ?  

- Ce sont des restes de temple païen. La connaissance de Saint Patrick est arrivée depuis peu sur cette île, et cela fait peu de temps que les gens de cette contrée ont renoncé à leurs anciennes croyances.  

- Oui, j’ai pu voir qu’elles avaient encore la peau dure dans certaines parties de notre royaume. Merci Eachra. »  

 

 

Frère Eadulf (Igor Berbatov) était encore penché sur le corps du soldat saxon, une chandelle à la main. Il avait été déposé sur la lourde table de l’officine de l’apothicaire, et c’est à lui qu’on avait fait appel pour observer ses blessures. Eadulf avait accompagné Odagar car il était une sommité de sa cour dans ses connaissances de la médecine. Il avait étudié longtemps au monastère d’Eoforwic et avait rejoint la cour d’Odagar depuis cinq ans déjà. C’était la raison pour laquelle le roi venait de le convoquer et lui avait demandé de résoudre ce crime aux côtés de la rousse arrogante.  

Il avait été, comme tous les autres, à la fois choqué et séduit par l’aplomb de la jeune femme qui avait tenu tête, comme personne auparavant, à son seigneur. Il devait reconnaître que l’idée de la côtoyer et de confronter ses idées aux siennes l’excitait.  

La porte s’ouvrit sur l’abbesse, que suivait Fidelma. Selchú resta près de la porte, répugnant manifestement de s’approcher plus près du cadavre. La jeune femme, au contraire, rejoignit la table et se pencha sur le corps sans poser un regard sur Eadulf. Elle scruta chaque partie du corps, avec minutie, sans pour autant le toucher. Au bout de quelques minutes de silence, elle leva les yeux vers frère Eadulf et il ne put s’empêcher de penser qu’elle le regardait comme s’il n’était qu’un vulgaire moinillon. Le ton qu’elle utilisa pour lui parler ne cachait pas le reproche.  

« Comment se fait-il que le corps ait été déplacé ?  

- … Pourquoi l’aurions-nous laissé là-bas ?  

- Parce qu’il n’y a pas que le cadavre à inspecter. Je parie que vous avez recouvert toutes les traces qui pouvaient apparaître sur la neige ou sur la terre. »  

Effectivement, Eadulf se maudit de n’avoir pas pensé à cela.  

« Nous ne pouvions pas le laisser dehors à la merci des corbeaux. Il ne serait pas resté grand-chose à observer.  

- L’avez-vous fait ?  

- Quoi donc ?  

- Observer. »  

Pour qui se prenait-elle ? Elle commençait à l’agacer profondément.  

« Evidemment.  

- Qu’avez-vous constaté ?  

- En-dehors de ses blessures manifestes, pas grand-chose. La rigidité de son corps me pousse à croire qu’il a été tué peu après la tombée de la nuit. Et qu’il a été tué sur place, évidemment.  

- Vous avez vu ses doigts ? »  

Elle désignait deux doigts de la main du mort, qui portaient une tâche rouge.  

« Oui, il se sera tâché sur une de ses blessures.  

- Vous ne pensez pas ce que vous dites. Ce n’est même pas du sang.  

- Pardon ? »  

Elle porta les doigts du cadavre près de ses narines.  

« C’est de l’encre de grenat. »  

Eadulf rougit devant ce second oubli.  

« Il aura écrit quelque chose avant de mourir.  

- Tous vos soldats savent écrire ? Vous avez de la chance, c’est bien plus que je ne peux espérer des soldats d’ici. »  

Elle le prenait vraiment pour un imbécile et il brûlait d’envie de lui répondre vertement. Mais elle avait raison. Il n’avait pas réfléchi suffisamment.  

« On lui a tranché la langue. L’a-t-on retrouvée ?  

- Non.  

- Que dites-vous de ses blessures ?  

- … Qu’elles sont profondes et ont été portées avec une certaine sauvagerie.  

- Je ne parlais pas de cela. Vous ne connaissez sans doute pas assez les anciennes coutumes, j’imagine.  

- Mon Dieu ! Seochrachán… »  

C’était l’abbesse qui avait réagit, portant la main à sa bouche. Fidelma se retourna vers Eadulf.  

« Selchú a été plus rapide que vous. On a reproduit sur ce pauvre homme les marques du visage de Seochrachán, l’ancienne idole aveugle et muette. Celui qui annonce les fléaux. »  

Non, il ne savait pas. Décidément cette femme était rapide et clairvoyante. Elle se redressa soudain et sortit de l’officine, laissant le prêtre immobile et décontenancé.  

« Que faites-vous frère Edolf ? Il est grand temps de questionner ceux qui peuvent savoir quelque chose.  

- Eadulf… », corrigea-t-il en s’empressant de la suivre.  

 

 

« Où étiez-vous cette nuit ?  

- …A mon poste, devant la chambre du roi. »  

Owel, le jeune soldat saxon (Jimmy Oakes) qui se tenait devant eux, paraissait extrêmement mal à l’aise.  

« Et où était le soldat… Meallán, c’est bien son nom ?  

- Je ne sais pas, Milady. »  

Eadulf prit la parole, il ne voulait pas laisser la jeune femme mener seul l’interrogatoire.  

« Il était pourtant sensé être de service avec vous ?  

- ... Oui, mais… il avait dû s’absenter.  

- Cessez de tergiverser, Owel. On ne recherche pas votre faute, on cherche à savoir qui l’a tué.  

- … Il a voulu rejoindre une femme. Une nonne de cette abbaye, qu’il avait remarquée…. »  

Eadulf fronça les sourcils.  

« Vous êtes pourtant tenu au célibat.  

- Oui, mais… on lui a dit que les religieuses d’ici étaient… enfin… Elle lui avait fait des œillades, qu’il disait.  

- Savez-vous de qui il s’agissait ? », demanda Fidelma.  

« Non… enfin si, une brunette, assez jolie. Elle s’occupe du linge, je crois. »  

 

 

Le jour disparaissait derrière les collines et Fidelma n’avait pas pu remettre la main sur Eachra, qu’elle soupçonnait d’être la jeune femme dont avait parlé le soldat. Aussi, après s’être entretenue avec l’abbesse et le roi, elle mena Eadulf hors des murs de pierre. Ils longeaient ensemble un étroit sentier qui montait et les éloignait des lumières de l’abbaye. Ils s’étaient munis de torches et Eadulf suivait la jeune femme qui avançait devant lui avec énergie.  

« Où allons-nous ?  

- Vers ce monticule de pierre. »  

Ils progressèrent en silence pendant plusieurs minutes et débouchèrent sur un espace terreux, sur lequel reposaient des enchevêtrements de pierres lourdes qui avaient été disposées en cercle. L’herbe repoussait à peu près partout, ce qui confirma à Fidelma que l’endroit n’avait pas été pratiqué depuis longtemps.  

« De quoi s’agit-il ? », demanda le prêtre.  

« D’un ancien cercle de rituel païen. Il semble qu’il ait retrouvé son utilité depuis peu. »  

Elle désignait une pierre, plus haute que les autres, de laquelle elle chassa quelques corbeaux qui s’y étaient amassés. Un morceau de chair tailladée par les becs des charognards restait visible au milieu des traces de sang séché. La langue tranchée de Melleán.  

Fidelma se retourna brusquement au moment où elle perçut un mouvement dans son dos et put réagir juste à temps pour empoigner la main qui fondait sur elle en tendant une pierre taillée en forme de poignard. Elle repoussa l’intruse, qui s’effondra en entrainant un Eadulf surpris dans sa chute. Fidelma reconnut la jeune Eachra, dont le visage furieux avait tout de la bête sauvage. Au lieu de s’attaquer au Saxon qui ne comprenait pas ce qui venait de se passer, la jeune femme à la tunique déchirée se redressa et se rua à nouveau sur la religieuse. Mais Fidelma réussit à nouveau à maintenir son poignet et elles chutèrent toutes les deux dans l’herbe, luttant avec force. Eadulf se releva enfin et les regarda quelques secondes, surprit et désemparé. Eachra hurlait comme une folle. Le Saxon s’empara de sa torche éteinte par la chute, et s’en servit comme gourdin pour frapper le dos du crâne de la jeune fille. Elle tomba inanimée, et Fidelma put se redresser.  

« Vous allez bien ?  

- Oui, merci. Vous avez vu son visage ? »  

Le visage d’Eachra était souillé de terre, des feuilles et des branchages s’étaient empêtrées dans ses cheveux dénoués.  

« On dirait un animal sauvage. Voici la réponse à ce mystère, une folle furieuse. »  

Ce qui retint l’attention de Fidelma était davantage les traces de baves qui écumaient de sa bouche et coulaient le long de ses joues. Elle releva une paupière de la jeune femme inanimée. A la lueur de sa torche, elle constata que le blanc de ses yeux avait tourné au jaune.  

« N’allez pas trop vite en conclusion. Elle a été droguée. Elle n’est plus elle-même. »  

 

Des rites païens, une jeune femme possiblement manipulée, une victime saxonne. Fidelma ne pouvait croire que les sources de cette sombre intrigue ne purent résulter que dans une simple folie. Les enjeux politiques étaient trop grands dans ce concile pour que les événements n’y soient pas liés. Beaucoup de personnes présentes dans cette abbaye avaient de fortes raisons de vouloir enrayer le cours du vaste monde chrétien.  

 

 

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Un film de Katina DEBNEY  

Sur un scénario du Corbeau, adapté des romans de Peter Tremayne  

 

Avec  

Martha REN - Fidelma de Kildare  

Igor BERBATOV - Frère Eadulf  

Isaac CHENOWITH - le roi Odagar  

Aline SIRAL - l’abbesse Selchú  

Cécile BODIN - Eachra  

Jimmy OAKES - Owel  

 

Sur une musique de Hiromi HANSON  

Scénario : (3 commentaires)
une série A policier de Katrina Debney

Igor Berbatov

Martha Ren

Isaac Chenowith

Aline Siral
Avec la participation exceptionnelle de Jimmy Oakes, Cécile Bodin
Musique par Hiromi Hanson
Sorti le 05 juillet 2036 (Semaine 1644)
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