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Les Films du Corbeau présente
Comme un jour sans nuit

Il se faisait distancer alors que l’autre n’était pas muni d’un jetpack. Eliaz (Isaac Chenowith) filait dans les airs aussi vite que son engin crachoteux le lui permettait, mais l’homme qu’il poursuivait était plus rapide malgré tout. Pourtant, il était au sol et courait dans la rue vide et blanche. La neige aurait dû ralentir sa course, mais elle ne semblait pas être un obstacle pour lui. Eliaz avait des difficultés à le distinguer dans sa combinaison intégrale blanche, mais sa silhouette était résolument menue, ce qui accroissait sa surprise de le voir avancer si vite malgré la bourrasque glacée contre laquelle Eliaz avait, lui, bien du mal à lutter.  

L’homme en blanc se projeta contre la paroi d’un immeuble délabré et en entama l’escalade. Une fois de plus, Eliaz n’en cru pas ses yeux : il gravissait la façade avec une dextérité désarmante. En un rien de temps, il était parvenu à une terrasse qui fut autrefois destinée à accueillir des hélicoptères. Et là, étrangement, il se retourna pour faire face à Eliaz. Son visage était caché par un casque blanc, mais le soldat eut la conviction qu’il le regardait, et qu’il l’attendait. Comme par un fait exprès, c’est ce moment précis que choisit la batterie de son jetpack pour signifier sa faiblesse. L’expulseur émit des ratés, et Eliaz comprit qu’il n’arriverait pas jusqu’au bout. Il tendit son arme et visa l’homme immobile, mais le jetpack rendit subitement l’âme et il rata sa cible. Propulsé dans le vide, il s’écrasa contre la façade de l’immeuble et put à peine se raccrocher au chambranle d’une fenêtre. La paroi était glissante de givre, et il devrait crapahuter sur deux étages pour rejoindre la plateforme. Son adversaire aurait tout le temps de s’enfuir.  

Mais au même moment, il perçut le bruit d’un moteur, et le Speeder de Pron (John Mears) apparut de l’autre côté de la terrasse. Pron était le chef de son escadron, ainsi le seul à pouvoir utiliser le dernier véhicule de combat volant de la ville. Pron s’immobilisa dans les airs, pointant l’homme en blanc avec son arme. Ce dernier restait toujours immobile et le regardait. Tandis qu’Eliaz poursuivait sa progression, Pron atterrit sur la terrasse et s’approcha de l’intrus. Il lui ordonna de lever les mains en l’air, mais l’autre n’esquissa pas un mouvement. A mesure que le soldat approchait, Eliaz constatait une fois de plus à quel point l’homme en blanc était d’une carrure fine. S’il n’obtempérait pas, Pron n’en ferait qu’une bouchée.  

Mais soudain, l’intrus s’élança et désarma le soldat avec une étonnante facilité. Pron était le meilleur combattant de la ville et fut habile à réagir. Mais son adversaire para les coups avec la même aisance. Il était d’une rapidité impressionnante, et les coups qu’il portait semblaient rudes et implacables. Pron ne parvenait pas à prendre le dessus et ployait sous les coups. L’homme en blanc le frappa avec une telle force qu’Eliaz, qui parvenait enfin à s’agripper à la bordure de la plateforme, entendit les os de son bras se briser, et son équipier hurler. En désespoir de cause, Pron se jeta une dernière fois sur son adversaire, mais celui-ci le réceptionna en agrippant sa gorge. Eliaz tentait de se hisser, retenu en arrière par le poids de son jetpack. Il vit l’homme blanc hisser le corps de Pron au-dessus du vide, par la seule force de son bras, et les yeux du soldat impuissant se révulser sous l’étreinte inflexible. De désespoir, le soldat battait l’air de ses bras et s’agrippa au casque de son adversaire, mais il ne parvint qu’à l’ôter. L’intrus le relâcha, et Pron tomba dans le vide. Eliaz regarda l’élite de leur armée s’écraser sur le sol givré, une centaine de mètres plus bas.  

Eliaz réussit enfin à se hisser sur la terrasse. Il était à cours de souffle, mais parvint tout de même à tendre son arme.  

« Ne bouge plus ! »  

L’homme en blanc lui tournait le dos et approchait du vide. Sa tête dénudée laissait entrevoir une chevelure courte, étonnamment bleue, qui volait sous les bourrasques de vent glacé. Il s’arrêta sous l’avertissement du soldat et se retourna. Eliaz se figea de surprise. Ce qu’il avait devant les yeux était impossible. Tout à fait impossible. L’intrus était une femme ! (Brume) Et elle le regardait avec un visage sans expression. L’arme d’Eliaz se mit à trembler dans sa main, il sentit ses entrailles en ébullition, ses muscles tressauter dans l’intégralité de son corps. Le choc était trop fort, il perdait ses moyens sous le regard doré de cette femme. Il avait oublié cette sensation. Son corps même l’avait oublié, et la redécouvrait avec violence.  

« Ne… ne… ne bouge pl… »  

Il n’arrivait plus à parler. La femme profita de son trouble pour sauter subitement dans le vide.  

« Nooooon ! »  

Eliaz reprit le contrôle de lui-même pour se précipiter au bord de la terrasse, assez vite pour apercevoir la fine silhouette blanche se réceptionner avec légèreté tout en bas, après un saut qui aurait dû lui être fatal. Il la regarda avec stupéfaction reprendre sa course et disparaître dans une ruelle.  

 

 

Il était resté dehors trop longtemps et le contraste subit de la chaleur rendait la douleur de ses mains et de ses orteils insupportable. Il se prit à repenser aux temps d’avant le Grand Froid où la chaleur existait au-delà des murs. Mais il ne perdit pas de temps à ôter sa cuirasse et se fit recevoir aussitôt. Narsyzh (Ivarr Knudssen) était penché sur la table de son laboratoire et posa son regard contrarié et glacial – presque blanc – sur le soldat.  

« Où est Pron ? Tu n’es pas habilité à me faire un rapport.  

- Il est mort, Maître. »  

Il put lire la stupéfaction sur le visage lisse du jeune homme. Pron mort était une aberration. Il était le soldat le plus puissant et le plus entraîné de l’armée citadine.  

« Que s’est-il passé ?  

- Un intrus. Doté d’une force incroyable. Pron n’a rien pu faire.  

- Quel intrus ?  

- Je ne sais pas. Il s’est enfui… »  

Pourquoi omettait-il LE détail ? Il ne savait pas se l’expliquer. Sous le regard dur de leur Maître à tous, cet homme androgyne à la pâleur maladive, il ne s’était jamais senti à l’aise, ni en sécurité. L’émotion de ce qu’il venait de découvrir était encore trop présente, et le cataclysme qu’entrainera sans nul doute sa révélation l’effrayait encore trop.  

Pourtant, Narsyzh était leur salut. Le savant avait naturellement prit les rennes de la mégalopole dépeuplée après l’arrivée du Grand Froid, et dans son sillage celle du Grand Virus. Celui qui avait décimé les femmes. Toutes. Du moins, pour autant qu’ils l’avaient cru jusqu’à présent. Dans ce monde recouvert de glaces, où leur ville était séparée du reste du monde par des centaines de kilomètres de banquise et de glaciers impénétrables, les hommes s’étaient recroquevillés autour de ce scientifique, qui seul pourrait leur offrir un espoir de survie. La ville repliée sur elle-même mourrait, du manque de nourriture, du manque d’énergies et de carburants, et du manque de bonheur. Mais Narsyzh était sur le point de parvenir à créer l’Elixir. Celui qui donnerait l’immortalité. Il en était la meilleure preuve. A 68 ans, il avait l’apparence d’un jeune homme de 25 ans. Mais mortel, encore. Lorsque tous seraient immortels, alors ils auraient le temps de régler leurs autres problèmes. Comment franchir les glaces, comment reprendre contact avec le reste du monde. Et peut-être découvrir que les femmes n’ont pas totalement disparu de cette Terre.  

Il devrait parler à Narsyzh. Lui dire qu’une femme est encore dans cette ville. Il ne comprenait pas pourquoi il se taisait. Narsyzh regardait le vide. La perte de Pron était un choc.  

« Ne reste pas là. Prends la tête de l’escadron, et retrouve l’intrus. »  

 

 

Eliaz n’avait pas voulu utiliser le Speeder – qui lui revenait maintenant de droit -, à cause des carences de carburant. Il sillonnait les rues de la ville avec une escouade de trois soldats et plissait les yeux sous la violence de la neige qui leur cinglait le visage. Tout était désert et sans vie. Rechercher un être humain dans cette mégalopole était relativement vain, mais l’étrange femme au regard doré cherchait quelque chose. Si elle croisait une seule âme à visage découvert, Eliaz le saurait aussitôt.  

Il s’arrêta quand un de ses hommes cria quelque chose. Mais le vent était trop fort, il n’entendait rien. Il leva la tête dans la direction que l’homme indiquait, et il la vit : elle était debout, immobile, et les regardait, perchée sur l’antenne de l’ancienne radio. De là où ils étaient, ses hommes ne pouvait pas discerner la nature précise de cette silhouette, mais Eliaz reconnaissait la combinaison blanche et la chevelure bleue. Un de ses soldats chargea son bazooka sur l’épaule et l’arma. Eliaz cria pour l’interrompre, mais le coup partit trop vite. Le temps s’immobilisa un instant, où Eliaz vit la dernière femme vivante de cette Terre mourir sous le projectile. Mais elle s’élança dans les airs avant qu’il atteigne sa cible. Le souffle de l’explosion sembla la propulser sur le toit de la bibliothèque. Ce n’était quand même pas possible qu’elle ait sauté sur une telle distance !  

Les hommes s’élancèrent à sa poursuite.  

« Je veux la cible vivante ! »  

L’intruse disparut derrière la toiture verglacée, mais alors qu’ils arrivaient sur le parvis du bâtiment, Eliaz eut la surprise de voir la porte s’ouvrir avec fracas. Au lieu de fuir, elle était venue à leur rencontre ! Les soldats se figèrent en distinguant ses traits. Maintenant, Eliaz n’était plus le seul à savoir… L’un d’entre eux reprit néanmoins ses esprits et tendit son arme vers la cible en tremblant.  

« Chef, c’est une femme !... Chef !... Qu’est-ce qu’on fait !  

- Je la veux vivante ! »  

Mais la jeune femme s’était déjà élancée vers eux et, sans attendre, projeta son talon dans le visage du jeune soldat. Les deux autres tentèrent de la saisir, mais ils ne purent jamais trouver de prise. Elle se glissait entre eux avec une fluidité déconcertante, et les envoya valser brutalement en un tour de main. Eliaz eut à nouveau besoin de reprendre possession de lui-même, et s’élança à son tour. Elle parait ses coups invariablement. Il semblait ne jamais pouvoir la toucher. Mais étrangement, elle ne le frappait pas en retour…  

Elle agrippa le poing d’Eliaz alors qu’il tentait un uppercut et le maintint dans les airs. Elle avait une force incompréhensible pour un si petit gabarit. Elle leva la tête, et c’est à ce moment qu’Eliaz perçut le bruit. Il leva les yeux à son tour, et aperçut le Speeder qui s’approchait d’eux. Qui avait osé ?  

La jeune femme repoussa violemment Eliaz qui s’effondra dans la neige, puis elle se tourna vers le soldat qui descendait de son véhicule. Eliaz releva le nez, et n’y comprit plus rien : Pron se tenait devant elle ! Pourtant, il n’avait pas pu survivre, il en était absolument certain !  

Loin de s’émouvoir, la jeune femme s’avança vers lui et répondit au premier coup du revenant. Eliaz avait déjà vécu ce moment. Mais cette fois-ci, ce Pron flambant neuf n’était pas autant surmené : il semblait plus puissant encore, plus aguerri, et il parvint même à frapper violemment la femme dans l’épaule, qui s’effondra à son tour dans la neige. Eliaz restait pétrifié devant cette scène incompréhensible, et d’autant plus quand la jeune femme se releva avec une épaule ouverte sur un circuit de câbles qui émettaient des étincelles ! Ce n’était donc qu’un robot !  

Elle reprit le combat avec plus de violence, et Pron se défendit avec plus de hargne. Ils semblaient de force égale, mais la carrure du soldat était plus lourde et plus lente. Insensible à son épaule endommagée, la femme-robot réussit à se hisser sur ses épaules et, empoignant le visage de son adversaire entre ses deux mains, lui donna un coup sec et brutal qui fit craquer ses vertèbres. Il s’écroula sur le sol. Aussi incroyable que cela fut, elle venait de tuer Pron pour la deuxième fois…  

Eliaz se redressa. Il était désarmé, et la femme-robot s’avançait vers lui, déterminée. Il n’avait aucune chance, mais il n’avait pas le choix. Il attaqua, elle esquiva. Et elle frappa directement dans la nuque. Tout devint noir…  

 

 

Il faisait chaud, et cela sentait bon. Quelle était cette odeur ? Une odeur d’antan. Celle de la terre… Eliaz ouvrit les yeux et reprit lentement ses esprits. Sa tête était endolorie. Il était allongé sur un matelas à même le sol, et la première chose qu’il vit fut un feu qui crépitait dans une cheminée aménagée dans un mur en terre battue. Et lorsque sa main se posa près de lui, il sentit la terre, à nouveau, sèche mais douce, sous ses doigts. Il n’avait plus vu de terre, enfermée sous les glaces, depuis tellement d’année…  

Soudain, il prit conscience du bruit et du mouvement qui l’entourait. Il se trouvait dans un atelier, dans cette étrange pièce de terre sans fenêtre, et près de lui, un homme lui tournait le dos, affairé à émettre des étincelles sur une silhouette blanche aux cheveux bleus. Il se redressa brutalement. L’homme et la femme-robot tournèrent la tête dans sa direction. Lui portait des lunettes de métallurgie, et elle le regardait avec une lueur étrangement apaisante.  

« Qui êtes-vous ? Où suis-je ? »  

Eliaz aperçut une lame métallique posée, au milieu d’autres outils, sur l’étal qui le séparait du couple. Il le saisit et le tendit pour se protéger.  

L’homme (Baya Santiago) releva les lunettes sur son front et lui sourit.  

« Vous savez bien que cela ne vous servira pas à grand-chose contre elle. Vous devriez le reposer. »  

Eliaz le savait bien, mais il ne le reposa pas pour autant.  

« Répondez à mes questions d’abord !  

- Vous êtes sous terre, et nous sommes les Autres, évidemment. »  

Les Autres… C’était comme cela que les hommes de la ville parlaient de ces autres hommes qui avaient refusé de reconnaître Narsyzh comme leur Maître, et avaient choisi de tenter leur chance dans les glaces pour trouver le salut ailleurs. On parlait d’eux comme s’ils existaient, mais tout le monde en ville pensaient qu’ils étaient morts.  

« Vous… Sous terre ? Nous sommes sous la ville ?  

- Non, pas exactement. Mais pas loin.  

- Nous vous croyions tous morts.  

- Et pourtant, nous sommes assez nombreux ici.  

- Je vous ai déjà vu. »  

Le visage de cet homme asiatique ne lui était effectivement pas inconnu. Une image du passé, mais son souvenir n’était pas précis.  

« Vous devez vous rappeler de l’arrivée du Grand Froid. J’étais très souvent auprès de votre ‘‘Maître’’, à l’époque. »  

L’image lui revint en mémoire.  

« Monsieur Khaa ? Vous mentez. Il était plus vieux que vous.  

- Oui, il avait quelques années de plus que son partenaire, Narsyzh. J’ai toujours six ans de plus que lui, d’ailleurs. Tiens, dites-moi quel âge a-t-il ? J’ai perdu la notion du temps et je ne sais plus si j’ai 73 ou 74 ans… »  

Eliaz le regardait avec méfiance. Ce type était fou.  

« Vous ne me croyez pas. Pourtant, vous croyez bien votre Maître ? Jusqu’à mon départ, nous travaillions ensemble. C’est ensemble que nous avons avancé sur cet Elixir, même si nous ne savons pas comment l’achever.  

- Vous… vous êtes vraiment Monsieur Khaa ? »  

L’homme ne s’intéressait plus à cette question et poursuivait comme si le soldat n’avait pas parlé.  

« Mais pour tout vous dire, ces travaux ne m’intéressent plus. Je pense vraiment que l’immortalité est impossible à atteindre. Vous avez rencontré le fruit de mes nouveaux travaux. Vous reconnaîtrez que le résultat est encore plus concret ! »  

Il désignait la femme-robot, qui elle-même ne quittait pas Eliaz du regard. Ce dernier fronça les sourcils.  

« J’ai pu m’en rendre compte, oui. Mais que cherchez-vous ? Au lieu de tuer les nôtres, pourquoi ne pas vous joindre à nous ? Nous sommes tous dans la même galère.  

- Vous vous trompez, hélas. Nous ne cherchons pas les mêmes choses que votre Maître.  

- Que voulez-vous dire ?  

- Que vous ne connaissez pas Narsyzh. Que ses desseins ne sont pas aussi limpides que vous le croyez. Et que vous avez eu tort de remettre vos vies entre ses mains. »  

Les paroles de Khaa touchaient quelque chose sensible en Eliaz, pourtant il eut envie de le défendre.  

« Il cherche à préserver l’humanité ! Ou ce qu’il en reste. Vous, que faites-vous à part créer des fantômes du passé ? Cette… Ce… »  

Il allait dire « cette femme », mais il se rendait compte maintenant à quel point il était déçu et en colère que ce n’en soit pas une.  

« Cette chose est une arme terrible. Vos desseins me paraissent bien plus néfastes que ceux du Maître.  

- Vous avez tort. Une arme, soit, mais de défense. Cette femme n’est en rien conçue pour être une menace.  

- N’appelez pas votre robot comme ça ! Ce n’est pas une femme…  

- Si, j’en suis une. »  

Le robot avait une voix… Eliaz ne s’y était pas attendu. Et la machine le regardait maintenant avec colère. Elle semblait vexée. Devant le visage surpris du soldat, Khaa rit.  

« Vous voyez qu’elle a tout d’une femme ! Même sa susceptibilité. Faites bien attention à vous ! »  

Il reprit un visage sérieux.  

« Ma création est une cyborg, pas un robot. Je vous passerai les détails de sa conception, mais Eva – oui, je sais, pas très original…– possède des organes humains. Elle a même un cœur, et une cervelle. Des émotions. Un libre-arbitre. C’est même grâce à tout cela qu’elle vous a choisi, vous.  

- … Moi ?  

- Je lui avais demandé de me ramener Pron. Même ici, j’ai connaissance de sa valeur. Mais j’ignore pourquoi, elle a préféré vous choisir à sa place.  

- Pron est mort, elle l’a tué… Deux fois… »  

Eliaz s’attendit à voir la surprise sur le visage du scientifique, mais à la place, une étrange lueur s’illumina dans son regard. C’est Eva qui prit la parole.  

« Ce n’était pas le même Pron.  

- Etonnant, n’est-ce pas ? », poursuivit Khaa. « Je pense qu’il est grand temps que vous commenciez à vous interroger sur les travaux de votre Maître… »  

Eliaz ne savait plus quoi penser. Il avait besoin de bouger, d’être seul. Il tourna en rond quelques instants.  

« Suis-je prisonnier ?  

- Disons que pour l’instant, vous êtes notre invité. Nous verrons bien où nous en serons quand vous voudrez nous quitter. »  

Eliaz regardait Eva. Il se sentait encore légèrement palpitant en sa présence. Quinze ans qu’il n’avait plus ressenti l’émoi d’une présence féminine à ses côtés… La chaleur de son regard s’insinuait en lui dans un apaisement qu’il avait oublié.  

« Vous dites que la femm… qu’Eva m’a choisi. Que me veut-elle ?  

- Elle a besoin d’un allié pour protéger notre trésor. Pour le rendre à la ville, et pour sauver l’humanité malgré Narsyzh. Rien que ça.  

- Quel trésor ? »  

Khaa hésita. Il ne semblait pas avoir encore confiance en lui. Eva lui posa une main sur l’épaule.  

« Si, professeur. Il faut qu’il sache. »  

Elle se dirigea vers une porte adjacente et l’ouvrit avec prudence. Derrière, l’obscurité ne laissait rien entrevoir. Elle s’y engouffra doucement. Eliaz l’entendit murmurer.  

« Luna, tu peux venir s’il te plait ? »  

A qui parlait-elle ? Luna… Un chat ? Elle revint un instant plus tard, suivi d’une silhouette ensommeillée. Une jeune femme aux cheveux roux et aux grands yeux verts (Gaby Vigmarsson) se frottait les yeux. L’émotion gagna Eliaz et ses yeux s’embuèrent de larmes. Cette fois, c’était sans équivoque : une femme vivait encore sur Terre…  

 

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Un film de Kane MOCHIBATA  

Sur un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Isaac CHENOWITH - Eliaz  

BRUME - Eva  

Baya SANTIAGO - Khaa  

Ivarr KNUDSEN - Narsyzh  

John MEARS - Pron  

Gaby VIGMARSSON - Luna  

 

Sur une musique de Peter FALTERMEYER  

Scénario : (2 commentaires)
une série A d'action (Science-fiction) de Kane Mochibata

Isaac Chenowith

Brume

Baya Santiago

Gaby Vigmarsson
Avec la participation exceptionnelle de John Mears, Ívarr Knudsen
Musique par Peter Faltermeyer
Sorti le 19 avril 2036 (Semaine 1633)
Entrées : 21 550 618
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