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MiklProd présente
Alloluia

Le réveil sonne dans une petite maison de la banlieue ouest de Gérardmerveille. Ce réveil émet un son plutôt agréable, pas le dernier son d’un de ces poètes qui hurlent dans les micros ou de l’une de ses stars obligées de montrer un bout de sein pour vendre. Non, ici, on vous parle d’une vraie mélodie, douce, timide, presque fantastique. Benoit (Steve Damian) se retourne et l’arrête, poussant un grand cri d’étirement. Ce quadra célibataire, d’une bonne situation puisqu’il vit des rentes de son produit phare exporté d’une contrée qu’on appelle « l’Amérique » (qu’il voudrait voir et qu’il aura mais ne demandez pas d’explication pour la seconde partie). Il enfile sa plus belle robe de chambre parmi sa longue collection, la rose fushia, sa préférée et rejoint le salon où l’attend Tina (Edith Mayer), sa collaboratrice, son amie et c’est déjà bien assez.  

- Bien dormi ? lui demande-t-elle.  

- Comme un bébé qui pèse des millions, lui répond-il avec un grand sourire.  

- Je peux attaquer les mauvaises nouvelles maintenant alors.  

- Ah non ! Je n’ai pas encore bu mon thé au jasmin et à la lavande, je n’ai pas fait mon soin du visage, mon cheveu est flasque, mes ongles, OH MON DIEU, ne sont pas faits, ma pilosité est proche de celle d’un Freddie Mercury en fin de vie, paix à son âme, et ma voix ressemble à celle de Mika qui se fait prendre par un Bareback ! Attends un peu !  

Tina lève les yeux au ciel, de désespoir. Elle a beau travailler pour lui depuis quelques années, pour ne pas dire dix puisque Benoit refuse de parler de son âge (son dernier plan cul croit qu’il a 33 ans), elle oublie ce traditionnel rituel du matin. Benoit s’affaire à faire ses affaires d’un coup de fer.  

 

Deux heures plus tard, le voilà prêt pour la mauvaise nouvelle. Il s’assoit du bord de ses fesses sur le canapé et se prépare psychologiquement.  

- Les ventes ont chuté, dit Tina d’un ton sec et froid.  

- QUOI ? OH MON DIEU ! dit-il d’un ton… enfin normalement  

- Je sais, c’est la crotte !  

- Oui ma pauvre fille, nous sommes perdus !  

Benoit tombe dans les bras de Tina, feintant de pleurer. Tina est excédée.  

- Agis en homme, tapette !  

- Oh la morue ! Tu ne t’es pas fait sécher la moule ce matin ?  

[La séquence qui suit a été censurée par respect pour les animaux aquatiques tels que le WQT ou le TXTXTX. Merci de votre compréhension.]  

Benoit tourne et retourne dans la pièce, cherchant une solution à cette débâcle financière. Il réfléchit, enfin fait semblant. Soudain, il est touché par la grâce… enfin la grasse Tina.  

- J’ai une idée ! Sponsorisons une église !  

Benoit trouve l’idée juste MAGNIFAILLEQUE ! (désolé mais lui et l’accent travelisien…) Il regarde sur le net les églises à vendre mais il n’y en a aucune. Il souffle et tombe sur une annonce disant « cherche généreux donateur pour nous permettre de remettre en état la modeste maison de Dieu ». Benoit voit en cette annonce l’immense potentiel de son projet. Il décide de prendre rendez-vous avec la personne concernée.  

 

- Oui, très bien, rendez-vous demain. Oui, merci, au revoir, merci encore, oui, au revoir.  

Frère Guillaume Séraphin (Seth Brandl) raccroche au nez de la personne. Il se frotte les mains. Il s’écrit haut et fort (sur un fond d’orgue joué par une jeune gothique (Jocelyn Wieczorek) ne sachant quoi faire de sa vie) « Nos problèmes sont derrières nous ! ». La jeune gothique, répondant au nom de Sam, le regarde d’un air plutôt agacé.  

- Bon, d’accord mon enfant… Toi aussi ton problème est derrière toi… Mais comprends-tu ? Non ? Je vais t’expliquer. Un riche investisseur veut nous faire une dotation ! Nous pouvons sauver notre église.  

Il faut dire que le pauvre Guillaume Séraphin n’a eu guère de chance. Arrivé dans cette église totalement abandonnée par les croyants, il fait sa messe aux clochards venus dormir dans la modeste bâtisse. Plus une personne ne vient, plus une personne ne s’intéresse à la foi, au foie et à la ville de Foix dont on peut voir le plan sur l’un des bancs de la messe. Bref, vous l’aurez compris, la situation n’est pas simple.  

 

Le lendemain, costume bleu ciel, pochette à fleurs, Benoit se présente à l’église pour y rencontrer Guillaume Séraphin.  

- Qu’est-ce que cette chose, mon père… se demande l’homme de foi en s’approchant de l’entrepreneur.  

- Bonjour Benoit, l’entrepreneur. Quelle charmante demeure. Il manque quelques couleurs ici et là mais qu’importe.  

Les deux hommes s’installent et discutent de la proposition. Celle-ci est simple : contre un financement conséquent, le prêtre doit promouvoir lors d’une messe magistral le téléphone mobile, produit phare de la société de Benoit. Voyant le montant du chèque, Guillaume Séraphin a mal aux fesses.  

- On signe où ? demande l’homme d’église.  

L’affaire est conclue, sous l’œil de la gothique névrosée.  

 

Les jours passent et la demeure de Dieu se prépare à recevoir l’une de ses plus grandes messes à la gloire du téléphone. Guillaume Séraphin prépare son discours en conséquence. Il a la pression si bien qu’il pisse sur Sam. Il peaufine les détails et s’apprête à prospecter les gens pour venir à cette grande messe. Il sort dans la rue, papier en main. Il approche une demoiselle.  

- Bonjour, venez demain soir dans ma petite église pour une messe particulière, à la gloire du téléphone.  

La jeune femme (Chloé Marthe), noire de peau, le regarde de haut en bas, mâchouillant son bubble gum comme une grosse vache normande qui aurait du mal à mâcher l’herbe fraîche de la Beauce.  

- Hey, frère, tu crois que je vais venir à ton truc pourri ? Tu crois que moi, Mamassita, je vais venir à ton truc ? Tu crois que my ass va se poser sur tes bancs pourris ?  

- Vous jouez aux cartes ?  

- tssssss en plus, t’es con !  

- Pardonnez-moi ma crudité sans carotte mais espèce de pétasse, tu te prends pour qui wesh ? Je vais te sodomiser ta race si tu me parles comme ace ! Biatch !  

- Quoi la plage ?  

[La séquence qui suit a été censurée par respect pour les personnes anglophones qui pourraient saigner des yeux. Merci de votre compréhension.]  

Guillaume Séraphin continue son chemin et interpelle un homme (Avi Elias), plutôt mûr.  

- Bonjour, venez demain soir dans mon église pour une grande messe.  

- Une bar mitzvah ?  

- Non, une messe. Il n’y aura pas à boire puisque nous n’avons pas de bar.  

- Désolé mais j’ai Shabbat…  

- Vous battez des chats ? Mais c’est immonde ! Comment pouvez-vous ?  

- Mais non ! C’est une fête de ma religion, le judaïsme…  

- Judas, il se me quoi ?  

L’homme, exaspéré, poursuit son chemin, laissant Guillaume Séraphin comme un… con !  

 

C’est le grand jour… Que dis-je, le grand soir ! La salle est remplie pour accueillir le one man show de Guillaume Séraphin  

- Oui, j’ai choisi ce terme lors de l’écriture du scénario parce que « messe », c’est démodé ! se justifie-t-il.  

Sam lance un vague son d’orgues. Il entre dans un soleil de plomb. Il sait ce qu’il a oublié : les choristes.  

- Excusez-moi… je reviens !  

Dans la salle, Benoit et Tina sont médusés. Il part chercher dans la rue la « mamassita ». Il la voit, à quelques mètres de l’église.  

- Wesh, gros cul, j’ai besoin d’une chorale ! Viens avec tes bro’ et tes sis’ !  

Mamassita ne répond pas, siffle un coup et suit Guillaume Séraphin. Sous les chœurs aux accents africains, le curé entre et monte sur scène, devant un Benoit excité comme une puce et une Tina qui se demande ce qu’elle fait là un vendredi soir.  

 

Mes chères sœurs, mes chers frères, mes chers entre deux. Si nous sommes réunis en cette paroisse, c’est pour une messe exceptionnelle ! Oui, une messe comme vous n’en verrez jamais plus ! Oui, toi, toi, toi, pas toi parce que tu es trop moche, nous allons bénir les téléphones ! Tu dois être surpris de cette pratique mais il faut ! Non, tu n’auras pas mal, les Ipôtres sont là pour nous protéger. Alors, croyez en eux comme eux croient en nous !  

« alloluia »  

Mes frères, mes sœurs, mes sodomisés – oui, être entre deux chaises, c’est se faire sodomiser, les téléphones sont la vie, notre avenir, notre futur. Dans la Genèse, souvenez-vous de ce qui est dit : « in texto, veritas »… Oui, tu comprends bien ! Les textos nous aident à faire des contrôles tech… Qui a écrit ça ? Bref, la vérité est dans les SMS, les MMS, les M&M’s aussi ! Les portables sont devenus notre raison de vivre à toutes, à tous, à… toutesse. Pour cela, nous devons les bénir !  

« alloluia »  

Mais qui va les bénir ? Bénis-je ? Bénis-tu ? Bénny Hill ? Bénit-dicta ? Bénit-chou ? Que sais-je de cette histoire mais je dois le faire, pour Dieu, pour les Ipôtres !  

« alloluia »  

Nous entrons dans une nouvelle ère, une ère que GS aime ! Euh, GS, c’est moi hein ! Mes sœurs, mes frères, mes entre deux, bénis soit le téléphone cellulaire !  

« alloluia »  

 

Sous une acclamation générale, une standing ovation, Benoit verse une larme, Tina est affligée par le spectacle et Guillaume Séraphin vit un moment de gloire. Mais de courte durée puisque la sirène retentit. Chacun s’inquiète, commence à paniquer ou à niquer, croyant en la fin de sa vie.  

- Ce n’est que mon téléphone, pas d’inquiétude, dit Benoit dans un sanglot.  

La nouvelle tombe ! Crack badaboum !  

 

Merci Gérard pour l'affiche

Scénario : (2 commentaires)
une série A comique de Shannon Hecht

Steve Damian

Edith Mayer

Seth Brandl

Chloé Marthe
Avec la participation exceptionnelle de Jocelyn Wieczorek, Avi Elias
Sorti le 30 août 2036 (Semaine 1652)
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