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Les Films du Corbeau présente
Hacking Julius

Inspiré d’une histoire vraie  

 

 

#Jul17 : Tu te pren pour ki  

#GeniusWave : Juste un conseil : ne me cherche pas.  

#Jul17 : T kune merde et tu te prend pour un dieu. ptdr  

#GeniusWave : Tu devrais faire attention à ce que tu me dis.  

#Jul17 : Tu me fai marer. Degage pov naze  

 

Julius (Jérémy Husson) rabattit le clapet de son ordinateur. Ok, c’était puéril d’être rentré dans son jeu, mais ça faisait un bien fou de se défouler. Depuis qu’il sillonnait ce forum de programmateurs informatiques, il avait de plus en plus de mal à supporter l’un de ses membres, qui se désignait sous le pseudonyme de « GeniusWave ». C’était assurément l’un des membres qui s’y connaissait le mieux, et Julius savait qu’il n’avait pas grand-chose à lui apprendre dans ce domaine. Mais le jeune homme était fatigué de ses réflexions moralisatrices et pédantes. Leur altercation était partie d’une broutille. Sans doute serait-elle noyée dans le flot des conversations du forum dans les jours à venir. Mais Julius n’avait pas pu s’empêcher de laisser son flot d’aigreur s’échapper sur les touches du clavier.  

 

 

 

Quand la sonnette retentit, Annie (Aline Siral) laissa retomber sa fourchette avec agacement.  

« Ah non, pas encore ! »  

Elle se leva de table, laissant Julius et son époux Eric (Shawn Green) poursuivre le repas et ouvrit la porte sur un jeune homme en tenue de livreur qui répondit à son regard courroucé par une grimace désolée. Il portait une boîte de pizza dans les mains.  

« Ce n’est pas possible, vous vous fichez de nous ! », s’énerva-t-elle.  

« J’ai dit à mon patron que ça devait être encore une erreur, mais la commande informatique est claire et nette, et elle vient de chez vous…  

- Pour la cinquième fois cette semaine, je vous répète que nous ne commandons JAMAIS de pizzas ! Je vous préviens que je ne les paierai plus. Tenez-vous-le pour dit. »  

Elle claqua la porte au nez du malheureux et rejoignit la table. Elle soupira d’agacement.  

« C’est tout de même insensé ! Il faut être d’une totale absurdité pour se tromper d’adresse cinq jours de suite. »  

Eric avait pris l’habitude de ne pas porter plus d’importance aux éclats de sa femme qu’ils ne le méritaient. Il releva pourtant.  

« Une faille informatique. Ou un petit plaisantin. »  

Julius gardait le nez sur son assiette. Pourtant, quelque chose commençait à déranger son estomac.  

 

 

#GeniusWave : J’espère que tu aimes les olives ?  

#Jul2017 : Tas que ça a faire de t journee ? Comment tas eu mon adresse ?  

#GeniusWave : Tu me fais rire, Julius Lancien.  

#Jul2017 : Tes un gros malade toi. Moi aussi je peu te faire la misere.  

#GeniusWave : J’aimerais bien voir ça. Je ne crois pas que tu saches vraiment ce que misère veut dire…  

 

 

Eric était en retard ce matin-là. Le trafic était surchargé sur l’artère principale, une rangée impressionnante de camions-bennes ralentissait le trafic. Et sa respiration se bloqua dans sa gorge lorsqu’il se rendit compte que tous ces camions commençaient à rentrer précisément dans la cour de son entreprise. De quoi pouvait-il s’agir ? Il n’attendait aucune commande ce jour-là, et encore moins de cette quantité.  

Lorsqu’il parvint enfin à rejoindre sa place de parking, il rejoignit précipitamment Boris, son contremaître, qui faisait face à l’arrivée de cette quinzaine de camions avec la plus totale perplexité.  

« Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?  

- Je ne comprends pas, M. Lancien. Nous n’attendons rien… »  

Le chauffeur du premier camion descendit de son habitacle et s’avança vers eux pendant que plusieurs autres restaient à bloquer la rue, la cour de l’entreprise étant trop petite pour les faire entrer tous.  

« Messieurs, où est-ce qu’on décharge ?  

- Mais de quoi parlez-vous ? », s’exclama Eric. « Qu’est-ce que c’est que tout ça ? »  

L’homme sortit un bon de commande de sa poche et la lut.  

« 15 tonnes de gravier pour l’atelier Lancien. C’est bien ici ?  

- C’est forcément une erreur… »  

Eric prit le bon de commande et le lut d’un regard anxieux. Le code client et les coordonnées étaient bien ceux de son entreprise. Le contact du preneur de commande était le sien. Il n’y comprenait rien.  

« Ecoutez, je suis navré du dérangement. J’ignore qui a donné cet ordre, mais ça ne vient pas de nous. »  

Son interlocuteur fronça les sourcils.  

« Ah mais ça mon petit monsieur, c’est plus mon problème ! J’ai quinze camions à décharger, et je ne vais pas les remmener plein.  

- Mais on n’a pas besoin de gravier ! Et je n’ai pas les moyens de m’en payer 15 tonnes de toute façon !  

- Ah ça, comme je vous le disais, c’est vraiment pas mon problème ».  

 

 

Annie venait de terminer son yoga quand la sonnette retentit. Elle ouvrit la porte sur le facteur qui lui tendit deux boites en cartons.  

« Une signature, s’il vous plait ? »  

Elle vérifia le destinataire, qui était bien précisé à son nom, et signa le reçu. Elle porta les cartons sur la table de la cuisine en les soupesant. De quoi s’agissait-il ?  

Lorsqu’elle ouvrit le premier paquet, elle resta encore plus interdite. Il refermait un luxueux déshabillé en satin, une nuisette affriolante et vraiment très dénudée. Puis elle eut le déclic. Son anniversaire de mariage était dans moins de deux semaines. Eric n’avait probablement pas prévu que son cadeau arriverait si tôt. Mais elle était surprise, et quelque peu gênée : cela ne ressemblait pas du tout aux cadeaux que son époux avait l’habitude de lui offrir…  

Elle ouvrit le deuxième paquet, plus petit, et resta stoïque de surprise et d’émerveillement : un écrin en velours renfermait une splendide rivière de diamants ! Un document accompagnait le bijou pour attester de l’authenticité des pierres.  

Eric était complètement fou ! C’était splendide mais tellement inhabituel… L’an dernier, il lui avait offert un simple bouquet de roses… Qu’est-ce qui l’avait poussé à une telle excentricité ? D’autant plus qu’il venait de porter au tribunal ce malheureux incident des « graviers » qui avait poussé les finances de son entreprise dans le rouge…  

 

 

#Jul2017 : T completement malade ?????  

#GeniusWave : Que se passe-t-il ? Annie n’aime pas les bijoux ?  

#Jul2017 : G rien dit juska maintenant mai je v allé voir les flik  

#GeniusWave : Pour leur dire quoi ? Qu’un méchant « GeniusWave » te fait des blagounettes ? Tu penses bien que je sais effacer mes traces.  

#Jul2017 : G tou no echange en memoire abruti  

#GeniusWave : Ooooh, Julius, s’il te plait… Tu n’as pas encore compris à qui tu avais affaire ?  

A ce moment, un voile rouge remplit lentement l’écran d’ordinateur de Julius. En son centre, une tête de mort souriante apparu et se gaussa de rire. Puis l’écran s’éteignit, la ventilation de l’ordinateur tourna à toute vitesse, émettant un bruit assourdissant, et s’arrêta subitement lorsqu’une légère fumée s’échappa du processeur.  

Julius était livide. Il ne pouvait plus se taire…  

 

 

Rose (Brume) arriva de sa pause-déjeuner en trottinant sur ses talons aiguilles. Sa conversation au téléphone avec sa mère l’avait mise en retard. Mais Annie semblait vraiment désemparée, et il était vrai que des mésaventures inexplicables se succédaient dans sa famille dernièrement. Lorsqu’elle sillonna les couloirs des bureaux, elle remarqua bien que les regards se tournaient vers elle, mais elle n’y prêta pas encore attention. Elle était DRH d’une grande société d’agroalimentaire, elle n’avait de compte à rendre à personne. Ou presque.  

Lorsqu’elle ouvrit la porte de son bureau, elle eut au moins le plaisir de le trouver vide. Son rendez-vous était probablement plus en retard qu’elle. Elle prit son téléphone et appela la standardiste.  

« J’avais rendez-vous à 14h avec Mme Benoît. Elle ne s’est pas présentée ?... Bon. Elle aura oublié. Savez-vous dans quel atelier elle travaille ?... Merci. »  

Elle décida d’aller la trouver et descendit au rez-de-chaussée pour rejoindre l’atelier de conditionnement. Mme Benoît était une ouvrière qu’elle devait accompagner pour sa reconversion, ses problèmes musculo-squelettiques l’empêchant de poursuivre au poste qui lui était assigné. Mais l’inscription à la formation qu’elle lui avait proposée se clôturait le soir-même.  

Elle sillonna les couloirs malodorants des ateliers et revêtit une blouse blanche et une charlotte avant de pénétrer dans l’atelier. Elle trouva Mme Benoît à son poste, au bord de la chaîne bruyante où elle enchaînait le collage des étiquettes sur des barquettes de cuisses de poulet.  

« Mme Benoît, vous avez oublié notre rendez-vous ? », lui dit-elle en souriant.  

L’ouvrière tourna la tête vers elle et lui présenta un visage fermé, strié d’un rictus de dégoût qui approfondissait les ridules qu’elle portait au coin des lèvres.  

« Non, j’ai pas oublié.  

- Eh bien, y a-t-il un soucis ? »  

L’ouvrière garda le silence un instant, la tête penchée sur son travail, avant de soupirer.  

« Chuis pas venue parce que j’ai pas de conseils à recevoir d’une femme comme vous. Voilà. »  

Rose était estomaquée.  

« Je ne comprends pas…  

- Vous faites ce que vous voulez de votre temps libre, ma petite. Mais moi je choisis qui je fréquente, ‘voyez ?  

- Mais de quoi parlez-vous ?  

- On mélange pas les torchons et les serviettes !… Ou les porte-jarretelles, j’devrais dire. »  

A ces mots, Mme Benoît hocha la tête en direction du mur de l’atelier, déclenchant les rires sous cape des autres ouvrières de la chaîne. Rose tourna la tête et aperçut une feuille scotchée sur le tableau d’informations. Une photo y était imprimée, et la jeune femme sentit son sang quitter son visage lorsqu’elle y reconnut ses traits. Elle se précipita au tableau et arracha la feuille pour la regarder de plus près. C’était bien son visage, mais le reste du corps n’était pas le sien. Un corps voluptueux, presque totalement nu, dans une posture obscène et tenant le membre proéminant de deux hommes noirs dans chaque main.  

Rose quitta l’atelier et rejoignit son bureau. Dans les couloirs, elle rencontra à nouveau ces regards en coin qui n’avait que peu attiré son attention tout à l’heure. Mais maintenant, ils prenaient toute leur signification. Par la vitre d’un bureau, elle reconnut sur l’écran d’un ordinateur la terrible image d’elle. Trois de ses collègues étaient penché dessus en riant.  

Elle s’enferma enfin dans son bureau et fixa la photographie. C’était bien son visage, aucun doute là-dessus, qu’on avait collé sur une image pornographique. Mais le collage était indécelable. Qui ? Pourquoi ? Et d’où venait cette photo d’elle ? En la regardant de plus près, elle reconnut l’expression et revit en mémoire la photographie originale. Une photo de vacances prise à Bali, au bord de la plage. Une photo soigneusement rangée dans un dossier de son ordinateur personnel…  

 

 

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Un film de Fano TOENGA TE POKI  

Sur un scénario du Corbeau, adapté d’un fait divers  

 

Avec  

Jérémy HUSSON - Julius Lancien  

BRUME - Rose Lancien  

Aline SIRAL - Annie Lancien  

Shawn GREEN - Eric Lancien  

 

Sur une musique de Lea CHUSID  

Scénario : (2 commentaires)
une série B dramatique de Fano Toenga Te Poki

Jérémy Husson

Brume

Shawn Green

Aline Siral
Musique par Lea Chusid
Sorti le 13 septembre 2036 (Semaine 1654)
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