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Les Flims Plalstique présente
Richard Conroy et le Crépuscule d'un Roi

Le silence de la crypte était assourdissant. Sybille (Luna Delange), une jeune fille blonde de seize ans, sortit une lampe torche de sa longue tunique et éclaira les murs richement décorés de la petite pièce.  

- Vous croyez que c’est un tombeau ?  

Un autre adolescent (Rio Sandoval) s’approcha, les mains dans les poches. Il portait une toge et se prenait les pieds dans tous les cailloux qui trainaient.  

- J’sais pas mais je m’en fous. Saloperie de tissu… Vivement l’invention des bermudas. Et faut pas qu’on tarde.  

Comme pour lui répondre, un terrible grondement retentit au loin et fit vibrer le sol.  

- Russell a raison, je crois qu’on a trop traîné !  

Une troisième silhouette (Cassie Dickinson) à la chevelure plus foncée émergea de derrière un muret à moitié détruit. La jeune fille se redressa et posa un index sur sa bouche. Les vibrations reprirent de plus belle.  

- Par là !  

Et elle désigna la porte restée ouverte par laquelle ils étaient visiblement arrivés. Ils grimpèrent quelques marches et débarquèrent dans une grande pièce lumineuse, la pièce principale d’un temple. Sur les murs, on pouvait distinguer de nombreuses mosaïques et le sol était recouvert d’une couche épaisse de marbre noir. Les trois adolescents sortirent et ils écarquillèrent leurs yeux. Au loin, sur les pentes d’une sorte de gigantesque montagne, un nuage grisâtre s’approchait de la cité à toute vitesse. Dakota, la fille aux cheveux châtains, regarda de tous côtés. Les habitants de la ville antique commençaient à courir dans tous les sens et une certaine panique gagnait la population.  

- Et merde, ça a commencé ! Faut vite qu’on retrouve l’issue !  

Et ils se mirent à courir à leur tour, dévalant une ruelle à toute vitesse et trébuchant sur chaque pavé. Dakota s’arrêta, à bout de souffle.  

- J’suis paumée…  

Les deux autres soufflèrent de dépit et Russell partit dans la direction opposée.  

- Faut qu’on prenne de la hauteur !  

Il sauta sur une petite remorque, puis un empilement de tonneau et put escalader le toit d’une maison qui, comme la plupart des bâtiments de la ville étaient basse et plate. Les trois jeunes gens furent littéralement hypnotisés par le spectacle de fin du monde qui s’offrait à leurs yeux.  

- Bordel de merde…  

Leur champ de vision était presque totalement occupé par une masse opaque qui était désormais aux portes de la ville. Pas besoin d’être très malin pour deviner que celle-ci semait la mort et la destruction sur son passage.  

- Il doit nous rester deux minutes à tout casser ! On n’y arrivera jamais !  

Mais Dakota tendit soudainement le doigt et désigna un clocher tordu qui dépassait légèrement d’une masse de bâtisses.  

- Là !  

Sans attendre davantage, les trois adolescents sautèrent de toit en toit à toute allure. Sous leurs pieds, dans les rues, les cris des autochtones résonnaient. Des mouvements de foule se formaient et on pouvait voir des enfants pleurer, des hommes se bousculer violemment et des vieillards lever les mains au ciel.  

 

Dakota, Sybille et Russell durent redescendre afin de traverser une artère plus large. Ils jouèrent des épaules afin de rejoindre l’autre côté de la rue et il ne manqua pas grand-chose pour qu’ils furent séparés. Ils finirent néanmoins par atteindre un escalier étroit qui rejoignait une petite ruelle isolée. Les cris de la foule disparaissaient derrière eux.  

- C’est là ! Je reconnais les murs jaunes !  

Dakota jubilait de retrouver le point de rendez-vous. Mais elle déchanta rapidement. Une grille fermait l’accès au jardin de la maison. Et le mur d’enceinte était bien trop haut pour envisager de l’escalader. Sybille se mit à hurler de rage alors que les deux autres cherchaient un moyen d’entrer. Le jeune homme était le plus défaitiste.  

- Bah voila. On va crever ici alors qu’on n’est toujours pas titularisé. Tu parles d’une gloire.  

 

Alors que l’air s’emplissait de particules de cendre et devenait de plus en plus irrespirable, la grille grinça. L’obscurité soudaine du nuage ne permit aux adolescents de ne discerner qu’une silhouette qui les poussa dans le jardin puis dans la maison. Une fois à l’intérieur, l’homme alluma un flambeau et son visage (Graham Cannon) apparut à la lumière de la flamme vacillante.  

- Professeur Conroy !  

- On perd plus de temps, les enfants… L’issue va bientôt se refermer.  

Il omit de préciser que la ville de Pompéi serait détruite dans quelques dizaines de secondes.  

 

Ils grimpèrent quelques marches et coururent dans un couloir de la maison désertée. Conroy défonça une porte d’un solide coup d’épaule. Dans la petite pièce, une lumière bleuâtre émanait d’un cercle vertical, d’environ deux mètres de diamètre et ressemblant à la surface d’une piscine. Un homme (Bob Peck) portant un costume suranné attendait avec impatience dans un coin.  

- Mais où étiez-vous, bon sang ?  

- Allez Lambert ! C’est maintenant ou jamais !  

L’homme plongea tête première dans le cercle et disparut de la pièce. Il fut rapidement suivi par les trois adolescents. Avant de sauter à son tour, Conroy tourna la tête en arrière. Dans un craquement terrible, le toit de la maison s’arracha et la mort lui sauta dessus.  

 

~~~~  

 

Richard Conroy remonta à la surface et reprit sa respiration. Déjà, ses élèves se criaient dessus cherchant à se rejeter la faute les uns sur les autres. De son côté, le docteur Lambert sortit du bassin calmement et se dirigea vers sa serviette de bain et ses vêtements de rechange, préalablement placés dans une cabine.  

Le professeur sortit à son tour et s’assit une seconde. Le décor de la grande salle de départ contrastait fortement avec le décor antique qu’ils venaient d’arpenter. Le bassin avec son cerceau de métal, désormais hors-tension, situé juste au-dessus, les nombreuses consoles électroniques et les tuyaux de refroidissements qui zébraient le plafond donnaient à l’ensemble un aspect de vieux film de science-fiction. Désormais hors du bassin, les adolescents continuaient à s’invectiver, tout en s’essuyant les cheveux.  

- T’as failli nous tuer, Dakota !  

- Plus jamais j’te fais confiance !  

- Hey ! Vous étiez là, vous aussi ! Vous n’aviez qu’à pas traîner autant !  

- Putain mais c’est toi qui était chargée du retour !  

Richard se leva et leva un bras en signe d’apaisement.  

- Du calme. Le retour a été rude mais vous vous n’en êtes pas si mal sortis. On débriefera tout ça demain, au calme. Retournez au dortoir.  

Baissant les yeux, les trois jeunes gens s’éloignèrent en silence et le voyageur temporel se retrouva très vite seul. Pas pour longtemps : d’un escalier métallique provenant d’une cabine en hauteur, un homme en chemise blanche (Ben Schulz) descendit lentement.  

- Alors ? Le retour a été chaud ?  

- M’en parle pas Nikko. On dirait que cette machine est programmée pour filer des cheveux blancs. Saloperie de gosses.  

L’autre éclata de rire.  

- J’crois que la pédagogie, c’est pas ton truc !  

- Ouais, vivement une mission plan-plan où on reste à observer un obscur auteur hongrois du XIXe, assis à la terrasse d’un café.  

- Je te connais Richard. Tu as besoin de te sentir en danger. C’est une drogue.  

Pour toute réponse, l’agent temporel lâcha un petit sourire en coin.  

 

Le bureau de Richard Conroy n’était pas grand, comme la plupart des pièces de la Time Agency Service (TAS). Les locaux de l’institution étaient enterrés dans une région paumée du nord de l’Écosse et la place commençait à manquer. De nombreuses photographies décoraient les murs du bureau : un coucher de soleil derrière la pyramide de Khéops en construction, trois caravelles qui s’approchaient d’un littoral dans une brume épaisse ou encore le portrait d’un samouraï en armure. Les doigts de l’homme dansaient négligemment sur le clavier de son ordinateur. Dans son rapport, Conroy négligea volontairement de préciser les hésitations de ses trois élèves. Dans un petit sourire, l’agent se souvint sa propre formation, les erreurs qu’il avait commises et ses premiers émois quand il avait découvert des civilisations si souvent fantasmées auparavant.  

 

Un puissant toc-toc le fit sortir de sa rêverie. Une femme d’une soixantaine d’années (Olivia Fallon) entra avec prestance dans la petite pièce.  

- Richard, j’ai besoin de vous.  

- À votre service, madame Windcaster.  

Quand la grande patronne venait en personne dans son bureau, Richard Conroy ne cherchait pas à faire le malin, bien qu’il eut une relation très amicale avec la femme. Mais il savait reconnaître son autorité.  

- Vous allez devoir escorter une journaliste américaine à qui nous venons d’accorder un bon de visite.  

- Une journaliste ? Américaine de surcroît ? Pitié, refilez le poisson à quelqu’un d’autre ! J’ai eu ma dose de niaiseries, aujourd’hui.  

De l’extérieur du bureau, une voix féminine se fit entendre.  

- Je vous rassure, je saurai réfléchir avant de parler. Cammy Donovan.  

Et une jeune femme (Gaia Williams) entra à son tour dans la pièce.  

- Richard Conroy, je présume ?  

- Lui-même. Désolé pour le… heu…  

- Ne vous formalisez pas. Je suis habituée à ce qu’on me prenne pour le chien au milieu d’un jeu de quilles. Je me ferai toute petite.  

Juliet Windcaster reprit la parole d’une voix autoritaire.  

- Bien. Maintenant que les présentations sont faites, Richard, je vous laisse faire le petit tour du propriétaire habituel. Je compte sur vous.  

Elle se rapprocha de son employé le plus illustre et lui glissa un petit mot à l'oreille.  

- Vous savez combien nous rapporte ce genre d'entrevue. Alors pas de bévue.  

Conroy fit un petit signe de tête alors que la présidente du TAS quittait les lieux. La journaliste éclata de rire en voyant la mine déconfite de son guide.  

- Ne vous inquiétez pas ! Je ferai mon possible pour ne pas être un boulet ! J’ai déjà pas mal potassé le sujet…  

- Ah bon ? Nous restons pourtant très secrets sur nos moyens.  

- Vous avez participé à de nombreux documentaires absolument passionnants. Je les ai tous dévorés.  

- Je n’étais qu’accompagnateur. Ou garde du corps, si vous préférez.  

- À d’autres… Je connais un peu votre cursus. Vous êtes une tronche, une véritable encyclopédie d’histoire et…  

- Tout ce que j’ai appris, je l’ai vu de mes yeux. C’est un avantage certain.  

- Certains de vos films n’ont pourtant pas reçu un accueil très chaleureux…  

Conroy se crispa légèrement.  

- Vous évoquez celui sur Jésus-Christ ? Je reconnais que les chrétiens fondamentalistes ont du s’étouffer en ne voyant qu’un agitateur de foules anarchique et déosrganisé dans l’homme qu’ils chérissent depuis des siècles.  

Pendant quelques secondes, un silence gênant se fit et Richard finit par se lever brusquement.  

- On y va ?  

 

Les premiers niveaux du TAS furent parcourus et la journaliste put voir les centres de documentation où l’on stockait le nombre colossal d’informations récoltées lors des différentes missions. L’académie fut également visitée et ils purent assister à un cours donné à de jeunes futurs voyageurs. Du coin de l’œil, Richard aperçut la silhouette de Dakota repliée sur elle-même. La jeune fille semblait toujours perturbée par les derniers travaux pratiques lors de l’éruption du Vésuve à Pompéi.  

 

Enfin, Cammy Donovan exprima le souhait de voir la « machine ». Richard n’était pas dupe. Tout ce qui précédait n’intéressait jamais personne et il se faisait un malin plaisir de faire traîner la visite. Il l’emmena dans une grande salle de réunion. Un côté de la pièce était occupé par une grande baie vitrée cachée par des stores métalliques. Au centre, une grande table ronde était cernée par un groupe de personnes qui prenaient des notes. Richard se rapprocha de la journaliste.  

- C’est ici qu’on prépare nos missions afin que rien ne soit laissé au hasard. Il faut connaître le contexte, les tenants et aboutissants, et les moyens mis en œuvre. C’est quatre-vingt-dix pour cent du boulot.  

Les personnes se levèrent et se séparèrent. Une femme (Katia Oblomov) s’approcha de Richard avec un grand sourire.  

- Alors ? Tu ne me présentes pas ?  

- Voici Athena Angelopoulos. C’est une agente catégorie alpha.  

- Enchantée. Je suis Cammy Donovan, journaliste au Washington Post. Qu’entendez-vous par catégorie alpha ?  

Richard Conroy répondit avant sa camarade.  

- Ce sont les agents qui sont en charge des missions les plus périlleuses et qui jouissent d’une totale liberté dans leurs destinations et leurs moyens. Nous sommes très peu dans ce cas. Tenez, il y a aussi Frédéric qui…  

Un homme au visage renfrogné (Guillaume Neuville) passa devant eux mais fit mine de ne pas les entendre. Il disparut aussitôt. Athena éclata de rire.  

- Ne vous en faites pas, il est toujours en train de faire la gueule. C’est un français. Allez, je dois me sauver pour terminer la mise en place de mon prochain voyage. À bientôt !  

 

La journaliste se dirigea vers les stores qu’elle écarta du bout des doigts. Un grand hangar peint en blanc rempli d’appareils de toutes sortes apparut en contrebas. Au centre, on pouvait voir une petite piscine.  

- C’est là que… ?  

- Oui. Passons aux choses sérieuses.  

Ils descendirent un escalier métallique pour y retrouver Nikko qui s’affairait derrière un pupitre. Richard lui posa la main sur l’épaule.  

- Je vous présente Nikko Litmanen. C’est un génie de l’électronique et c’est lui qui gère tout ce matos.  

Le jeune homme au teint habituellement pâle se mit à rougir.  

- Oh, c’est trois fois rien. Je fais juste de la maintenance.  

Richard fit les gros yeux comme s’il s’adressait à un enfant.  

- Il faut mieux te vendre ! C’est toi qui paramètre les voyages et en contrôle leur bon déroulement !  

La journaliste jetait des coups d’œil dans toutes les directions.  

- Mais comment « ça » fonctionne ?  

Le technicien redevint sérieux.  

- Vous vous y connaissez en physique quantique ?  

- Pas tellement. Enfin, pas plus que le commun du mortel.  

- Alors je ne rentrerai pas dans les détails. Sachez simplement que chaque élément, sur Terre, existe et a existé. À la fois. Pour faire simple, disons que les atomes gardent en mémoire leur vie d’autrefois. Et quand nous avons su décoder ces précieux fragments du passé et les remodéliser, il ne manquait qu’un processeur d’une puissance quasi infinie pour en scanner le maximum. Ainsi, nous pouvons reconstituer toutes les époques que nous voulons. Comme si nous visitions les souvenirs de notre monde.  

- Attendez… Ça veut dire que ce passé, n’est pas le « vrai » passé ? Ça reste virtuel ?  

- Oui, dans un sens. Pour répondre clairement, vous pouvez aller tuer Hitler si ça vous chante. Certains d’entre nous l’ont déjà fait. Mais ça ne changera rien à notre présent. Mais qui sait si ça ne modifiera pas un autre univers existant ? Mais là, on entre dans des conjectures qui nous échappent et…  

- Et le futur ? Vous pouvez le voir ?  

- À chaque fois qu’une décision doit être prise, qu’un événement peut se dérouler de plusieurs façons, différents futurs naissent. Notre monde connaîtra une infinité de futurs alors qu'il ne connaît qu'un seul passé. Il est donc théoriquement impossible de voyager vers l'avant, mais la question méritait d’être posée.  

Il marqua une petite pause et pianota sur un clavier.  

- Que diriez-vous d’une petite visite ? On m’avait justement demandé d’ajuster de nouvelles coordonnées.  

Cammy resta bouche bée et Richard s’en amusa.  

- Décidez-vous vite. Je ne comptais pas faire d’heures supps aujourd’hui.  

- Mais comment procède-t-on ? Il faut plonger dans cette piscine ?  

- Le bassin ? Non, c’est juste pour amortir la chute.  

 

Ils grimpèrent le long d’une échelle et marchèrent sur une longue planche, digne d’un plongeoir olympique. Ou de la planche qui, sur les bateaux de pirates, conduisait à l'exécution des prisonniers encombrants. Arrivée au bout, l’américaine se pencha légèrement et distingua un cercle de métal qui commençait à luire. Tout à coup, le cerceau fut empli d’une lumière bleue.  

Richard vint se placer à ses côtés.  

- Et maintenant on saute dans le grand bain.  

Cammy n’eut pas le temps de protester. L’agent lui saisit la main et l’entraina dans sa chute.  

 

~~~~  

 

L’américaine eut la sensation de se réveiller d’un mauvais rêve. Il faisait sombre et elle ne distinguait que les contours des objets qui l’entouraient. Un faisceau de lumière apparut et elle comprit que c’était Conroy qui s’était saisi d’une lampe de poche. L’agent temporel avait également attrapé une mallette rouge posée sur un guéridon.  

- Ne vous inquiétez pas pour votre nudité, on va vite y remédier, Nikko nous a largué tout ce qu’il faut.  

La journaliste se rendit alors compte qu’elle était totalement déshabillée. Elle se blottit sur elle-même et attrapa les vêtements que lui tendait Conroy. La robe n’était pas confortable mais le tissu était de qualité. De son côté, Richard se vêtit d’un costume de velours aux allures d’uniforme militaire. Il se dirigea vers une fenêtre et ouvrit les rideaux. Le soleil semblait sur le point de se coucher et la lumière était très faible. L’homme se saisit d’une feuille de mission – une sorte de bristol jaunâtre qui se décomposerait de lui-même au bout de quelques minutes – posée à côté de la mallette.  

- Ah. Intéressant. Je serai donc le baron de Bonnefoi, et vous, la baronne. Nous allons rendre visite à une vieille connaissance de notre famille.  

Ils descendirent quelques marches et arrivèrent dans une rue pavée. De nombreux individus allaient et venaient dans des habits usés et crottés, ignorant parfaitement les deux voyageurs. Cammy Dononvan resta bouche bée.  

- Mon dieu. Tout cela a l’air tellement vrai.  

- Il vaut mieux vous dire que ça l’est. Ça pourrait vous sauver la vie.  

- Si on meurt, ici, on meurt en vrai ?  

- Votre esprit en serait persuadé. Vous reviendrez sous forme de légume végétatif. D’où l’importance des gens comme moi.  

Ils remontèrent l’avenue alors que le soleil avait définitivement disparu derrière un grand bâtiment allongé. La journaliste jetait des coups d’œil de partout.  

- Et on est où ? Et quand ?  

- Le 23 août 1715. Nous sommes dans les faubourgs proches de la ville de Paris. Et ça, c’est le château de Versailles.  

 

Les armoiries de son uniforme permirent à Conroy d’entrer sans encombre. Cammy le suivit avec une pointe dans le cœur tant elle était émue par ce qu’elle vivait. Ils entrèrent dans le château et furent frappés par la froideur et l’obscurité des lieux. Ils ne perçurent aucun son hormis des bruits de pas lointains qui résonnaient sur le plancher.  

- Mon dieu ! Est-ce ça la fameuse cour de Versailles ?  

- Le roi est très vieux. Il va mourir dans quelques jours. Tout le monde a déjà déserté le château apparemment.  

Les deux voyageurs parcoururent de nombreuses salles, toutes plus vides les unes que les autres. Au détour d’un couloir obscur, un jeune enfant (Edward Erotas) leur barra le chemin.  

- Qui êtes-vous, étrangers ?  

- Nous venons rendre visite à notre roi.  

- Je suis là. Que voulez-vous ?  

Richard sourit et s’accroupit.  

- Tu devras attendre encore un peu, mon ami. Où se trouve ton arrière-grand-père ?  

- Par là. Dans sa chambre.  

Le garçon désigna une porte richement décorée et partit en courant. Cammy retint Richard par le bras.  

- On ne devrait pas partir ? J’ai un mauvais pressentiment…  

- Vous ne voulez pas rencontrer le Roi Soleil ? S’il y a bien un truc que j’ai appris, c’est de ne jamais laisser filer de telles occasions.  

Il poussa la porte. Dans un coin de la pièce, un feu crépitait dans l’âtre d’une cheminée. Dans un grand lit à baldaquins, un vieil homme (Seth Brandl, grimé) était allongé sous une épaisse couche de couvertures. Une femme de chambre s’approcha des visiteurs mais n’eut le temps de prononcer un mot. D’un signe de main, le vieillard lui ordonna de décamper. Puis, d’une voix fatiguée et tremblotante, il s’adressa aux inconnus.  

- Qui que vous soyez, je vous suis gré d’accorder encore un peu d’attention à un vieil homme usé.  

- Mon roi…  

Richard baisa la main du souverain. Il en faisait peut-être des tonnes mais il connaissait très bien les coutumes de l’époque.  

- Approchez-vous, mademoiselle, que je contemple votre visage. Les seules têtes qui me sont données de voir, c’est la trogne affreuse de Sidonie et les yeux malades de Louis.  

Cammy s’approcha et se saisit à son tour de la main du vieux Louis XIV.  

- Sire, nous avons croisé Louis, il nous a semblé en très grande forme. Il fera un roi tout aussi fabuleux que son aïeul.  

- Fariboles !  

Le vieillard retrouva un peu de vigueur dans la voix. Les voyageurs sursautèrent. Richard s’approcha davantage.  

- Je vous demande pardon ?  

- Louis n’est pas de mon sang. C’est un bâtard.  

L’agent temporel ferma les yeux pour tenter de tout remettre dans l’ordre.  

- Je m’excuse, mais Louis le « Bien-Aimé » est le fils de Louis de France, lui-même fils de Marie Anne Victoire de Bavière et Louis le Grand Dauphin, votre propre fils.  

Louis XIV lança un regard en biais à l’étranger.  

- Qui êtes-vous pour vous amuser à connaître aussi bien ma descendance ? D’autant plus que vous vous méprenez sur un point. Louis de France n’est pas mon petit-fils.  

Richard fouilla dans sa mémoire. Il se souvint que Louis le Grand Dauphin, le fils de Louis XIV, était un véritable coureur de jupons et que sa femme, une princesse allemande au visage carrément disgracieux n’était pas réputée pour obtenir les faveurs d’autres hommes. Le roi sembla lire dans ses pensées.  

- Mon fils n’était pas fécond. Il n’a jamais réussi à engrosser cette garce de teutonne. Alors qu’elle… elle n’a pas hésité à aller voir ailleurs. Aujourd’hui toute cette histoire m’amuse plutôt. Mais à l’époque, quand ça s’est su, elle s’est mise tout le royaume à dos. Du moins, ceux qui étaient au courant. Ainsi, pour lui causer du tort, dans un puéril élan de vengeance, nous l’avons coupée du monde et avons fait courir le bruit qu’elle était d’une laideur épouvantable.  

Le vieillard se mit à ricaner et ses rires se transformèrent en une toux grasse.  

- La vérité, c’est qu’elle était d’une beauté absolue. Ses yeux, mes amis, ses yeux…  

Richard sentit que le vieux roi allait bientôt tomber de fatigue. Il chercha néanmoins à poser une dernière question.  

- Mais si Louis n’est pas le père ? Qui est-il ?  

- Il faut bien reconnaître une vertu à cette garce. Elle savait tenir sa langue, à défauts de ses fesses… Elle n’a jamais vendu la mèche et a emporté le secret dans sa tombe. Bientôt, nous aurons un roi dont nous ne savons rien. Mais est-ce bien important ? J’ai décidé que j’aimerai ce petit-fils et sa descendance comme s’il n’en était rien.  

- Pourquoi nous l’avouer ?  

- Que voulez-vous que cela change ? Personne ne vous croira. Pire, vous serez jetés dans les geôles royales si vous osez proférer de tels blasphèmes. Je suis mourant. Et j’aime l’idée de conclure ma vie flamboyante sur un détail aussi ironique. Partez maintenant. Je suis si fatigué.  

 

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Le retour au monde présent et réel se fit en silence. Les jours passèrent et il devint évident que l’information n’était pas à négliger et qu’il fallait pousser les investigations un peu plus loin. Évidemment, Richard Conroy et Cammy Donovan étaient de la partie. Miss Windcaster en personne vint donner ses recommandations.  

- Encore une fois, nous avons l’occasion d’envoyer un pavé dans la mare. Mais il nous faut être factuel, avoir des preuves, des images. Si les dates concordent, et d'après nos premières observations, la conception de Louis de France a eu lieu pendant une grande fête donnée au château de Versailles le 6 décembre 1681. Ne lâchez pas la princesse allemande des yeux. On sait déjà que son mari, le fils du roi Louis XIV, était absent pour raison diplomatique.  

Richard se pencha vers Cammy.  

- Voila à quoi se résume le boulot d’historien. Démêler des histoires de cul.  

La journaliste ne releva pas la remarque.  

 

Une fois le débriefing terminé, tout le petit monde se dispersa et Nikko vint chercher les voyageurs rapidement rejoints par Dakota. La jeune étudiante avait obtenu le droit d’accompagner son professeur afin de prouver qu’elle pouvait être à la hauteur. Sans le dire, c’était un peu la mission de la dernière chance. Le technicien les fit monter au-dessus du bassin.  

- Cette fois-ci, je réussirai à vous lancer directement dans le château. Vous gardez vos identités, elles avaient bien fonctionné. Quant à toi, Dakota, tu devras te présenter aux cuisines. Tu officieras en tant que serveuse. Cela devrait te permettre de fouiner partout avec plus de facilités.  

L’anneau métallique s’alluma et la fine couche translucide bleue apparut.  

- C’est quand vous voulez.  

 

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https://www.youtube.com/watch?v=AFL8qiCeG-4#t=2m07s  

 

C’était bien le même château que la dernière fois, mais le doute était permis. De tous côtés, c’était des rires, de la musique, des couleurs, des éclats de voix. Versailles était vivant. Cammy déambula au bras de son guide sans parvenir à cacher sa stupéfaction. Les costumes chamarrés, les perruques poudreuses et les visages maquillés à outrance, tout lui semblait tellement irréel. Tout à coup, un homme à la démarche raide (Herbert Schneider) s’approcha d’eux et les salua d’une révérence franchement ridicule.  

- Puis-je savoir qui dois-je annoncer ?  

- Monsieur le comte de Bonnefoi. Et la comtesse.  

- Veuillez avoir l’obligeance de bien me suivre, monsieur le comte.  

Richard haussa les épaules en se tournant vers Cammy et suivit l’aboyeur royal. Rapidement, ils arrivèrent devant un homme richement vêtu, au teint artificiellement blanchâtre et qui monopolisait l’attention de la moitié de l’assemblée. D’un coup de coude, Richard fit comprendre qu’ils avaient déjà croisé le personnage, quelques jours plus tôt, quelques années plus tard. Louis XIV (Seth Brandl) était totalement enjoué et il accueillit les nouveaux venus bras ouverts, après une présentation sommaire.  

- Ce cher comte de Bonnefoi, j’ai tant entendu parler de vous !  

Richard resta bête mais se ressaisit rapidement. Il n'ignorait pas les grandes compétences de Nikko.  

- Mes hommages Sire. Ma reine…  

Il se tourna vers Marie-Thérèse d'Autriche (Jessica Aronosky), la femme du roi, et par conséquent la souveraine du Royaume de France. Celle-ci se mit à partir d’un rire suraigu.  

- Oh ! Ne me faites pas tant de mignardises… Vous me flatterez inutilement.  

La Reine semblait avoir déjà consommé un peu trop de spiritueux et Louis XIV lui repassa devant.  

- Mes amis, laissez-moi vous présenter certains de nos hôtes les plus prestigieux. Tenez, Boileau, de La Fontaine. Pffrthahahaaaa !  

Et le Roi partit dans un fou rire incontrôlable, s’éloignant des deux voyageurs qui purent respirer un bon coup. En face d’eux, deux hommes d’un certain âge restèrent imperturbables. Le premier (Steve Damian) leva les yeux au ciel.  

- Et quand on sait que je suis censé écrire des éloges à son propos... Puissent les générations futures ignorer son tempérament gouailleur et hâbleur… Je suis Nicolas Boileau. Enchanté.  

Les deux hommes se serrèrent la main et l’auteur fit un léger baisemain à Cammy. Le second type, un vieux gaillard échevelé (Héfaistos Czinka) au regard malicieux fit à son tour une révérence maladroite en direction de la voyageuse.  

- Jean de La Fontaine. Fabuliste amateur, pour vous servir comtesse.  

 

Après quelques politesses échangées, chacun repartit de son côté. Cammy en profita pour glisser quelques mots à Richard.  

- Je ne voyais pas tout cela ainsi. C’est tellement…  

- Réel ? Les historiens ont tellement déifié ou démoli nos figures historiques, qu’on en oublie que c’était des êtres humains comme nous, avec leurs aspérités. Ni plus, ni moins. Une fois passée la déception, la sensation est franchement grisante. On se sent tellement vivant. Et curieux. Tenez… Vous voyez le p’tit vieux qui suit le Roi partout comme un toutou ?  

Il désigna un homme (Robert Angier) qui portait une perruque bien trop grosse pour son corps gringalet.  

- C’est Colbert. Une sorte de premier ministre avant l’heure.  

Et avec une pointe d’ironie dans la voix, il ajouta :  

- Et il mourra dans quelques mois.  

Soudain, une voix puissante le fit sursauter.  

- Richard ! Je croyais que j’allais jamais te trouver.  

Les deux voyageurs se retournèrent et ils aperçurent un homme au visage enjoué (Younes Guerram) mais beaucoup trop maquillé. Conroy éclata de rire.  

- Putain, Saïd ! C’est la première fois que je vois un arabe à la cour du roi !  

L’autre fit semblant d’être fâché avant de rire à son tour.  

- J’te rappelle que je suis bien plus français que toi !  

- Cammy, je vous présente Saïd Mezzag. Il gère le service sécurité du TAS. C’est un peu la « police du temps ».  

La jeune femme pencha légèrement la tête.  

- Mais je croyais qu’aucune décision ne pouvait avoir d’incidence sur notre monde ?  

Le français se chargea de la réponse.  

- Et vous avez raison. Toutefois, il nous faut exercer un minimum de contrôle pour éviter tout acte qui pourrait s’avérer avilissant ou cruel. C’est une question d’éthique.  

Et Richard enchaîna.  

- Mais la raison officieuse, c’est que le TAS veut contrôler ses agents afin que qu’aucun d’eux ne récupère des informations pour son profit personnel. Comme la localisation d’un trésor perdu. Ou, comme ce soir, la connaissance d'une information qui pourrait se monnayer très cher. Tout doit passer par eux. Et pourquoi t’es là, ce soir, Saïd ?  

- Y’a beaucoup de monde qui gravite dans le coin. Cette mission a attiré tous ceux qui n’étaient pas affectés sur autre chose. Y’a Lambert, aussi, qui est dans la partie. Je comprends toujours pas ce qu’il veut, lui, mais il faut toujours qu’il s’incruste.  

Les yeux de Richard détectèrent immédiatement la silhouette balourde du docteur qui slalomait maladroitement entre les convives.  

- C’est pas vrai… Lui aussi ?  

Du menton, il désigna Frédéric Nevers (Guillaume Neuville) qui semblait chercher quelqu’un. Richard fulmina ostentatoirement.  

- Je vais un peu prendre l’air. Y’a trop de touristes, ici.  

- Alors je vais nous chercher à boire et je vous rejoins.  

La journaliste s’éloigna. Saïd la regarda avec un petit sourire.  

- Joli morceau que tu nous as récolté. On se voit plus tard ?  

 

Au milieu de la foule, Dakota tempêtait. Elle courrait dans tous les sens pour servir ces nobles arrogants qui n'hésitaient pas à lui offrir, en retour, des sous-entendus salaces et gênants. L'étudiante ne se gêna pas, à plusieurs reprises, pour renverser les coupelles de vin sur les convives de Louis XIV. Elle ne comptait pas faire carrière dans l'hôtellerie.  

- Hey ! Je ne suis pas transparente !  

Encore une fois, on la bousculait. Mais rapidement, elle reconnut le visage de celle qui l'avait heurtée.  

- Athena ! Qu'est-ce que vous faites ici ?  

L'agente grecque était le modèle de Dakota et de toutes les étudiantes. La femme aux cheveux sombres répondit avec un sourire doucereux.  

- Et bien, comme tout le monde. Je cherche la clé de ce mystère. Et toi ? Pas trop dur ?  

La jeune fille haussa les épaules.  

- Non, ça va. C'est plutôt intéressant, je suppose. Mais sérieux… Le look, c’est pas possible… On se croirait dans un film du Corbeau.  

 

Richard retrouva la fraicheur automnale avec plaisir. Les bruits de la fête se prolongeaient à l’extérieur mais les jardins offraient un peu de calme bienvenu. Même au XVIIe siècle, l’agent temporel n’était pas à l’aise avec les mondanités.  

- Monsieur le comte de Bonnefoi ?  

Il se retourna et tomba nez à nez avec une dizaine de gardes armés. Au centre, un homme au physique imposant (Marc Mesnil) tendait un mousquet dans sa direction. La marque sur son visage ne laissait aucun doute quant à son identité. Richard leva les mains sans se forcer à cacher son étonnement.  

- Vous êtes le Marquis de Vauban, je suppose ? Que me vaut toute cette armée ?  

- Vous êtes accusé de trahison envers la famille royale. Veuillez me suivre sans délai afin de…  

Richard n’attendit pas. Il savait qu’il valait toujours mieux s’échapper pour éviter une périlleuse mission d’exfiltration qui pouvait lui coûter la vie. Il se lança dans un grand buisson en contrebas de la terrasse puis se mit à sprinter en direction de la grande fontaine qu’il contourna. Derrière lui, des coups de feu résonnèrent et l’une des statues explosa dans un bruit terrible. Les cris des soldats dans son dos se rapprochaient et le voyageur réussit néanmoins à se glisser dans le jardin qui formait un labyrinthe impénétrable. Il changea de direction à plusieurs reprises et finit par semer ses poursuivants.  

 

Cammy Donovan avait observé l’arrestation de derrière une fenêtre et elle avait tiqué quand elle avait vu la fuite, visiblement réussie, de Conroy.  

- Bon sang !  

L’occasion avait été trop belle mais ça ne s’était pas terminé comme prévu. Ces soldats du XVIIe était si lourdauds… La jeune femme enrageait mais elle ne perdit pas espoir. Ils le retrouveraient et, désormais, ils avaient une raison de lui régler son compte. Faire courir le bruit persistant qu’il en avait après la vie du Roi n’avait pas été une affaire difficile et grâce à quelques soutiens bien placés au sein de la TAS qui voulait profiter de la disparition de Conroy, la « journaliste » avait presque réussi son coup. Elle allait pouvoir mettre fin aux exactions de ce négationniste patenté. Cammy fit un signe de croix et retourna dans la foule.  

En arrière, Dakota, un plateau à la main, avait discrètement observé les faits et gestes de l'américaine. La façon dont elle avait calmement observé la scène était louche. L'étudiante décida de suivre la jeune femme.  

 

Alors qu’il croyait enfin être seul, une main se plaça tout à coup sur sa bouche. Richard sursauta et se retourna brusquement. Une fine silhouette recula et se dissimula derrière un arbre.  

- Veuillez me pardonner. Je vous ai pris pour quelqu’un d’autre.  

- Ne craignez rien, je ne vous veux aucun mal.  

La jeune femme (Carrie Stewart) revint vers lui et la faible lumière de la Lune réussit à faire briller ses yeux. Elle dévisagea l’homme.  

- Je ne vous connais pas.  

- Je suis heu… le Baron de heu… d’Edimbourg.  

- Oh, j’ignorais jusqu’à votre existence.  

Elle ne se cachait plus pour le dévorer des yeux. Elle s’approcha encore, suffisamment pour que le voyageur puisse sentir la tiédeur de sa respiration.  

- Je suis Marie-Anne de Bavière.  

Et Richard comprit effectivement que la belle-fille du roi était à des bornes des canons de laideur qu'on en avait fait. Un long silence éloquent rapprocha les deux êtres.  

 

 

 

 

 

 

 

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Les Flims Plalstique présentent  

"Richard Conroy et le Crépuscule d'un Roi"  

 

Un film de Lewis Sagittarius  

Sur une musique de Jessica Berry (Les Immoraux)  

 

Avec  

Graham Cannon (Le Petit Saigneur) dans le rôle de Richard Conroy  

Gaia Williams (Bugsy Cop) dans le rôle de Cammy Donovan  

Cassie Dickinson (C'est la Honte !) dans le rôle de Dakota  

Seth Brandl (Le soleil ne se couchera pas) dans le rôle de Louis XIV  

Carrie Stewart (Vilaines bêtes !) dans le rôle de Marie-Anne de Bavière  

Marc Mesnil (Monsieur Georges) dans le rôle du marquis de Vauban  

Robert Angier (Monsieur Georges) dans le rôle de Jean-Baptiste Colbert  

Jessica Aronosky (Another Girlfriend Party) dans le rôle de Marie-Thérèse d'Autriche  

Steve Damian (Chiens Zombies) dans le rôle de Nicolas Boileau  

Héfaistos Czinka (The Argonauts and the Lost Cities of Atlantis) dans le rôle de Jean de La Fontaine  

Herbert Schneider (Il Maggiordomo) dans le rôle de l'aboyeur royal  

Edward Erotas (Life is Strange) dans le rôle de Louis XV  

Olivia Fallon (Mon nom est John Lemon) dans le rôle de Juliet Windcaster  

Ben Schulz (Quand Robinson crut Zoé) dans le rôle de Nikko Litmanen  

Bob Peck (Travis & Doug, Reporters de Choc) dans le rôle du Docteur Lambert  

Younes Guerram (Les Immoraux) dans le rôle de Saïd Mezzag  

Luna Delange (Chiens Zombies) dans le rôle de Sybille  

Rio Sandoval (Le miracle virtuel) dans le rôle de Russell  

Guillaume Neuville (MOM) dans le rôle de Frédéric Nevers  

et  

Katia Oblomov (Dangerous Method) dans le rôle de Athena Angelopoulos  

 

Scénario : (3 commentaires)
une superproduction historique de Lewis Sagittarius

Graham Cannon

Gaia Williams

Seth Brandl

Cassie Dickinson
Avec la participation exceptionnelle de Bob Peck, Marc Mesnil, Robert Angier, Héfaistos Czinka, Carrie Stewart, Edward Erotas, Olivia Fallon, Herbert Schneider, Steve Damian, Jessica Aronosky, Katia Oblomov, Guillaume Neuville, Younes Guerram, Ben Schulz, Rio Sandoval, Luna Delange
Musique par Jessica Berry
Sorti le 21 novembre 2037 (Semaine 1716)
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