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Les Films du Corbeau présente
Les Enfants du Monde - l'Age de colère

Ce film est le 4ème volet des « Enfants du Monde ». Pour ceux qui voudraient rattraper les trois aventures précédentes :  

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14 juillet 1789, à la Bastille  

 

Jules Bernardin (Héfaistos Czinka) n’était pas tranquille. Les clameurs de la foule remontaient jusqu’à lui par les meurtrières, malgré l’épaisseur des murs et le fait qu’il passait ses journées assis dans cet étroit couloir humide aux tréfonds de la prison. C’est qu’il ne pouvait pas quitter son poste, et personne ne venait le tenir au courant des événements qui créaient autant d’émulation dans la ville. Il ouvrit la trappe de la cellule et regarda le prisonnier. Il y faisait sombre, mais il distinguait sa silhouette inerte sur la paillasse. Il sortit sa clef, tira le verrou et pénétra dans la cellule. Les cris de la foule étaient feutrés par l’absence d’ouverture aux murs, mais il les entendait toujours, au loin. Cela n’empêchait visiblement pas Charles Clair (Jake Hopkins) de dormir d’un sommeil de plomb.  

Jules hésitait. Il était grassement payé (pensait-il) pour ne pas quitter son poste un seul instant, de jour comme de nuit. S’il s’éloignait, le prisonnier pourrait laisser libre court à sa sorcellerie, et pourrait devenir incontrôlable. Jules était un élément cher au gouverneur de la prison. Il ignorait comment ce don était apparu en lui, mais sa simple présence empêchait le prisonnier (et tous les autres diables qu’il avait croisé avant lui) d’utiliser ses pouvoirs démoniaques.  

Mais Charles Clair semblait à cet instant inoffensif et Jules pensa qu’il n’était pas parti pour se réveiller de sitôt. Aussi prit-il la liberté, après avoir bien reclanché la porte de la cellule, de s’éloigner et aller enfin voir ce qui se passait aux pieds de la forteresse.  

Dès que le bruit des pas fuyants de Jules se fit entendre, le ronflement de Charles Clair s’interrompit et il ouvrit l’œil. Le geôlier était tenace, mais pas bien malin. Il se redressa sur sa paillasse. A mesure que Jules s’éloignait, Charles sentait son sang couler plus rapidement dans ses veines, plus librement. Il le sentait bouillir en lui. Alors il s’enflamma. Cela lui fit un bien fou. En un clignement d’œil, son corps entier devint un brasier incandescent, et les flammes se répandirent instantanément dans la cellule, dévorant le foin moisi de la paillasse, les mousses des pierres sur les murs, le bois de la lourde porte…  

Sur la place devant la forteresse, la foule hurla de plus belle lorsqu’elle découvrit les flammes qui commençaient à ravager l’aile du bâtiment. Une aide providentielle. La Bastille allait être prise avant le soir.  

 

 

*** LES ENFANTS DU MONDE – L’AGE DE COLÈRE ***  

 

 

1792  

 

L’homme parlait bien. Mais ce qu’il disait tendait les muscles de Jean-Baptiste de Corday d’Armont (Igor Berbatov) qui contenait sa colère sur son siège. L’homme était connu pour ses talents d’orateur, et pour sa plume. Jean-Paul Marat (Steve Damian) haranguait les tribunes des députés en entonnant, une fois de plus et avec toujours la même conviction, son discours sanglant, prônant la mise à mort des royalistes emprisonnés.  

Beaucoup d’entre eux étaient les anciens compagnons de Jean-Baptiste. Issu de l’aristocratie, il était néanmoins un noble libéral et avait combattu des les premières heures de la Révolution pour l’abolition de la monarchie absolue. Il eut préféré une monarchie constitutionnelle plutôt qu’une République, mais il n’en avait pas moins rejoint le rang des Girondins et combattait depuis lors pour que l’ordre du monde change. Mais Marat desservait la cause, son discours respirait la haine, le sang et la déraison.  

Non pas qu’il voulut sauver ses anciens amis, qui pour la plupart avaient combattu les élans républicains. Mais comme beaucoup, il ne voulait pas qu’un monde nouveau se bâtisse sur des fleuves de sang. Beaucoup avait déjà coulé. Bien assez. Le Roi n’était plus sur son trône, et il fallait encore verser son sang. C’était trop. Jean-Baptiste n’attendit pas la fin des débats pour se lever de son siège et quitter l’Assemblée.  

C’est dans les couloirs du bâtiment qu’il fut accosté par le prêtre Daboville (Robert Angier). Il connaissait l’ecclésiastique, qui tenait paroisse dans sa Normandie natale, et fut surpris de tomber sur lui. Mais visiblement, il ne s’agissait pas d’un hasard.  

« J’ai rejoint la capitale pour m’entretenir avec vous. Il s’agit d’une urgence capitale. »  

Les deux hommes allèrent s’asseoir dans une taverne voisine, et le prêtre commença à raconter son étrange histoire au jeune homme. Daboville était réputé dans leur région pour son érudition et sa sagesse. Pourtant, une partie de la noblesse chrétienne normande le tenait dans une estime relative à cause des propos qu’il avait pu parfois tenir à de multiples occasions, donnant foi à des histoires de sorcellerie et de magies enfantines.  

« Jean-Baptiste, connaissez-vous les Enfants du Monde ?  

- Qui n’en a pas entendu parler par chez nous ? Je vous entends rabâcher ces histoires depuis que je suis enfant. Mon père, ne me dites pas que vous avez fait tout ce chemin pour m’entretenir de fariboles ? »  

Le prêtre lui saisit le poignet avec force. Son regard s’était obscurci.  

« Et pourtant, il faudra bien que vous m’écoutiez. Ce ne sont pas fariboles. Je peux vous le démontrer. Qu’ont voulu le Seigneur et le Malin en accordant à ces êtres des puissances qui nous dépassent ? Je ne sais. Mais par ces temps obscurs, il est d’une importance capitale que nous ne nous voilions plus la face. »  

Jean-Baptiste n’avait pas envie de forcer la discussion en d’autres confrontations stériles. Il en vivait déjà à longueur de journée à l’Assemblée.  

« Mon père, qu’attendez-vous de moi ?  

- Vous avez une place de choix dans les débats qui régissent notre monde, Jean-Baptiste. Vous devez porter votre voix et faire enfin entrer ce sujet dans l’avenir de notre France.  

- Vous voulez que nous combattions des « êtres magiques » ? Enfin mon père, savez-vous que nous avons bien assez de périls pour n’en rajouter d’autres ? Cette histoire n’est qu’un conte pour la plupart d’entre nous.  

- Il ne faut pas combattre les Enfants du Monde. Il faut les rallier aux causes justes. »  

Le prêtre était visiblement enflammé par sa cause. Jean-Baptiste n’était pas sûr de comprendre.  

« Vous n’ignorez pas que je me bats pour que la France ne retrouve pas un oligarque injustifié à sa tête.  

- Et vous vous méprenez sur mon compte, Jean-Baptiste. Je ne souhaite pas non plus le retour du tyran Bourbon. Il faut construire une nation plus juste, et les Enfants du Monde doivent en faire partie plutôt que d’y être niés. Ils sont une chance, n’en faisons pas des ennemis. »  

Jean-Baptiste se demandait comment sortir de cette discussion sans queue ni tête.  

« Je vois que vous n’accordez que peu de foi à mes paroles, mon enfant. Il faut que vous rencontriez mon protégé. Il se nomme Charles Clair, et possède un pouvoir qui vous fera voir les choses autrement. »  

 

 

 

La Marquise de Clermont-Créans (Aline Siral) regardait la ruelle obscurcie par la nuit à travers la fenêtre de son boudoir. Que faisait Coline ? Son ventre lui faisait mal et ses tempes étaient douloureuses. Elle se sentait faible de corps et d’esprit. Ses nerfs étaient tendus. La situation de la France l’obsédait. Il fallait que ses projets aboutissent au plus vite. Le roi allait être jugé. Ces fous allaient sans doute lui couper la tête. Mais dans quelle folie le monde était-il tombé ? Ses doigts blanchirent à force de serrer les pans de sa robe. Sa colère devenait parfois incontrôlable. Que Coline fasse vite.  

Coline (Angela Ford), justement, attendait à l’angle d’une ruelle. Elle regardait la taverne devant laquelle quelques hommes avinés sortaient en beuglant des propos vulgaires. Mais ces hommes n’étaient pas celui dont elle avait senti le pouvoir. Celui qu’elle attendait était encore à l’intérieur. Il faisait froid et elle ne s’était pas assez couverte. Elle se dit que si elle n’avait pas eu ce pouvoir, elle serait sans doute dans les rues, comme à l’heure actuelle, mais pour vendre son corps. Elle avait eu de la chance de rencontrer la Marquise, même si elle lui menait la vie dure. Muette de naissance, elle avait réussie à s’en sortir grâce à ce petit don.  

Quand elle le vit sortir, elle sut que c’était lui. Le jeune homme (Jérémy Husson) dégageait une aura et une puissance que sans doute elle seule voyait dans cette ruelle. Elle sentit son sang accélérer le rythme de ses veines. L’illusion du pouvoir du jeune homme entrait en elle. Elle allait pouvoir le mimer.  

Gilles avait sans doute un peu trop bu, mais il se sentait doucement grisé. Lorsqu’il aperçut cette jeune femme magnifique, seule dans cette robe décolletée, et qui le fixait d’un regard langoureux, il se sentit plus doucement grisé encore. Etait-ce à lui qu’elle faisait signe ? Il tourna la tête pour regarder derrière lui. Oui, cela ne pouvait être qu’à lui. Mais quand il voulut la regarder de nouveau, elle avait disparu… et il la retrouva une dizaine de mètres plus loin, à l’entrée d’une autre ruelle. Comment s’était-elle déplacée si vite ? Il commença à avancer vers elle, et la jeune femme disparut dans la ruelle. Il allait la perdre. Sans se soucier du monde qui pouvait l’entourer, il se téléporta alors à l’entrée de la rue. Et il la découvrit à l’autre bout, à une distance étonnante. Aurait-elle le même pouvoir que lui ? Cette chasse à la souris l’amusa. Pendant plusieurs minutes, ils ne firent que ça : apparaître et disparaître, l’un après l’autre, d’un bout à l’autre d’une ruelle. Coline menait le jeune homme à destination sans qu’il s’interroge outre mesure. Enfin, elle s’arrêta à une porte étroite, dérobée dans le mur du jardin d’une maison cossue. Et elle n’en bougea plus jusqu’à ce que Gilles parvienne enfin à la rejoindre. Elle lui sourit, lui fit signe de se taire, et l’invita à le suivre. Curieux, Gilles marcha derrière elle à travers un jardinet obscur, entra par la petite porte de l’hôtel particulier et gravit en silence l’étroit escalier, avant de déboucher dans une chambre luxueuse, faiblement éclairée à la bougie. Là, Coline lui sourit une dernière fois avant de refermer la porte, le laissant seul. Que voulait dire cette comédie ?  

« Ne craignez rien, jeune homme. Approchez. »  

Gilles sursauta et découvrit qu’il n’était pas seul. Une femme, vêtue d’une robe aux ornements précieux, était à demi-allongée sur un lit. L’obscurité lui voilait le visage. Il s’approcha lentement, et découvrit que la femme n’était pas aussi belle ni d’une aussi éclatante jeunesse que celle qui l’avait mené jusque là. Il était déçu. Mais il voulait savoir ce qu’on lui voulait.  

« Approchez encore, je vous prie. Je ne vous vois pas bien. »  

Gilles s’agenouilla près d’elle, et la Marquise posa les mains sur son visage. Elle caressa ses joues imberbes et douces en souriant. Puis soudain, son visage s’assombrit et ses yeux se remplirent d’une noirceur effrayante. Gilles se sentit transit et ne put plus bouger un membre. Les mains de la femme se firent glaciales et s’accrochèrent à sa peau. Une douleur fulgurante emplit tout son corps : il se sentait aspiré, bu, mangé ! La Marquise, de son côté, ressentait toute l’énergie et le pouvoir du jeune homme gonfler ses veines, apaiser ses douleurs, la remplir d’énergie. La peau de Gilles se stria de veinules bleues et ses yeux s’écarquillèrent alors que la vie le quittait. Lorsque la Marquise enleva ses mains, il tomba raide-mort sur le plancher.  

Elle se sentit mieux, forte, pleine de vie. Elle ressentit le pouvoir de l’inconnu la remplir et prendre place à côté des autres. Elle avait acquis un don supplémentaire. Bientôt, elle serait assez puissante pour pouvoir s’attaquer seule à la folie du peuple. Elle serait la femme la plus puissante du monde.  

 

 

Jean-Baptiste était assis sur le canapé, face à son père. Sa sœur Charlotte (Léa Geoffrey) était à leurs côtés et, pour une fois, écoutait en silence, buvant les paroles des deux hommes. Jean-Baptiste avait accepté de suivre le père Daboville en Normandie et avait rencontré Charles Clair. Celui-ci lui avait montré des choses qui avaient ébranlé le jeune homme et modifié toute sa façon de concevoir le monde et l’avenir. Le père Daboville avait raison : les Enfants du Monde existaient, et ils pouvaient devenir une arme redoutable s’ils étaient affiliés à la mauvaise cause. Comment allait-il s’emparer de ce sujet à Paris sans qu’on le prenne pour un fou ? En y emmenant Charles Clair avec lui, déjà.  

Il avait décidé de faire le détour par Caen et voir sa famille pour trouver le soutien de son père, homme qu’il admirait. Et il fut surpris, lorsqu’il lui relata sa découverte, de constater que son père n’était pas surpris. Depuis des années, il avait la conviction que le père Daboville disait vrai.  

Charlotte aussi était émerveillée par cette découverte. Cela voulait dire tant de choses, tant de bouleversements dans sa vie et dans celle du monde !  

« Mon fils, si quelqu’un doit aborder ce sujet à l’Assemblée, c’est toi. Imagine ce qu’en feraient tes opposants.  

- Vous dites juste. J’imagine très bien ce qu’un boucher comme Marat tirerait de l’avantage de tels pouvoirs. »  

Marat… En entendant ce nom, la mâchoire de Charlotte se crispa. Elle ne connaissait pas le monde, n’avait pas voyagé, n’avait jamais été invitée à s’entretenir de discussions politiques. Mais elle se sentait pourtant envahie par ces questions, ces causes. Et Marat représentait pour elle, de par les discours de son frère et des autres Girondins qui pouvaient visiter le salon de son père, l’emblème du fléau qui menait la France à sa perte.  

Le lendemain, Jean-Baptiste reprit la route de Paris, en compagnie du père Daboville et de Charles Clair. Charlotte se retrouva à nouveau seule avec ses vieux parents, avec ses idées bouillonnantes plein la tête, avec ses envies d’action et d’aventures. Mais cette fois-ci, elle savait ce qu’elle devait faire. Le jour suivant, elle quitta la maison en assurant ses parents de porter leurs bons vœux à leur tante malade. Mais au lieu de prendre la diligence de Lisieux, elle rejoignit les bords l’Orne. Lorsqu’elle porta la main à la rivière, elle se sentit détendue par son cours fluide qui apaisait tous ses membres. Les Enfants du Monde existaient, elle n’était donc pas seule. Elle avait un rôle à jouer dans le cours du monde. Et elle allait le tenir.  

Elle entra dans l’eau, qui fit bouffer sa robe autour d’elle. Puis lentement, son corps se transforma en onde et elle disparut dans le cours de la rivière. Charlotte Corday s’était faite eau, et elle suivit son cours. La route serait longue jusqu’à rejoindre les bords de la Seine. Sa robe vidée de son contenu dériva seule jusque dans les joncs.  

 

 

Jean-Baptiste était tendu, il sentait la sueur couler le long de son dos. Les visages étaient tournés vers lui, et il se décida à monter sur la table pour que tout le monde le voie. Il avait rassemblé ce qu’il avait pu de députés et de badauds sur la place qui jouxtait l’Assemblée, et il porta la voix pour leur faire part de son incroyable information. Charles Clair était debout, aux pieds de la table, et semblait passablement nerveux aussi. Dans une minute, ce serait à lui de jouer. Les visages se décomposaient, certains se déformaient dans un rictus carrément moqueur au fur et à mesure où Jean-Baptiste parlait. Mais il tenta de ne pas perdre le fil de son discours. Il ne put s’empêcher de chercher des yeux le visage de Marat, qui le regardait en fronçant les sourcils. Il devait avoir peine à croire que l’un de ses adversaires se ridiculise de la sorte. Mais qu’il attende encore un moment. Qu’il attende que Charles Clair s’enflamme…  

Jean-Baptiste se tut, et Charles s’avança dans l’espace autour duquel l’attroupement s’était constitué. Il se concentra. Il comprit aussitôt que quelque chose n’allait pas. Son sang s’était figé. Le feu ne prenait pas. Il restait les bras ouverts, les yeux clos, mais rien ne venait. Les quolibets commençaient à fuser. Jean-Baptiste se décomposait...  

Alors Charles comprit. Il fouilla la foule du regard, et finit par le trouver. Au milieu des badauds, il reconnut le visage de Jules Bernardin, son ancien geôlier, qui le fixait avec curiosité. Son pouvoir contrait le sien, sans qu’il n’ait rien fait pour que cela se produise. Charles devait juste écarter le malandrin pour pouvoir s’enflammer !  

Mais c’était trop tard. La foule hurlait, riait, invectivait. Les députés se détournaient, la cohue empêchait Charles d’approcher Bernardin… Jean-Baptiste était humilié.  

 

 

« Mais alors, si vous dites que ce gars-là est extraordinaire, alors moi aussi je le suis un peu ?  

- Oui, c’est ce qu’on essaie de vous dire depuis tout à l’heure, Bernardin. Votre pouvoir vous rend extraordinaire. »  

Attablé à la taverne, le père Daboville commençait à perdre patience. Jules Bernardin était sans doute un homme bon, mais pas une lumière.  

« Et ce pouvoir est très particulier, je n’en avais jamais rencontré de la sorte. Vous pouvez annihiler toute trace de pouvoir en votre présence ! C’est plus une défense extraordinaire qu’une arme. »  

Devant la mine déconfite de Bernardin, Charles en profita pour prendre la parole.  

« Sauf que la présence de ce bougre n’arrange pas nos affaires. Comment on va faire maintenant ? Ils vont pas avoir du mal à nous croire, les députés ? »  

Ils se tournèrent tous les trois vers Jean-Baptiste, qui fixait la table en bois dans un silence de plomb. Il garda le silence.  

« Oui, vous avez bien malgré vous compliqué sérieusement notre tâche, Bernardin. Mais j’imagine que tout reste encore à faire », ajouta le prêtre.  

Jean-Baptiste se leva et sortit de la taverne. Il avait besoin de prendre l’air. Il était devenu la risée de l’Assemblée. Après un tel échec, même ses acolytes girondins allaient lui tourner le dos. Charles Clair le rejoignit et s’assit sur le muret de l’auberge, à côté de lui. Il ne restait rien à dire pour le moment et il regarda la lune. Mais son attention fut détournée par deux femmes qui se tenaient à une certaine distance, en le regardant fixement. L’une d’elle était jeune et belle, l’autre était plus âgée. Mais toutes les deux étaient richement vêtues, et il était étrange de les voir ainsi seules dans un quartier comme celui-ci. La plus jeune des femmes lui fit un signe pour qu’il s’approche. Jean-Baptiste continuait de fixer les pavés, aussi Charles s’éloigna-t-il dans leur direction, curieux de savoir ce qu’on lui voulait.  

Il n’était encore qu’à une dizaine de mètres d’elle quand la main de la jeune femme s’enflamma soudain. Charles se figea de surprise. Emerveillée, la jeune femme montra sa main à sa compagne comme s’il s’agissait d’une découverte amusante. Cette dernière releva le visage vers Charles avec un regard illuminé d’une étrange et effrayante lueur. Alors Charles se sentit traversé par une douleur fulgurante. Il ne pouvait plus bouger. Son énergie l’avait quitté et il savait que cette femme était en train de l’aspirer.  

Il voulut crier, alerter Jean-Baptiste, mais il n’en eut pas besoin. La douleur s’arrêta soudain, il chuta sur les pavés et, manquant de peu de perdre conscience, sentit le souffle revenir lentement en lui. La Marquise avait aussi chuté. La douleur avait vrillé son corps lorsqu’elle avait été interrompue. Quelque chose avait bloqué son élan, et quand elle releva la tête, Coline, le visage apeuré, lui en désigna la cause. Jules Bernardin étant debout, à quelques mètres d’elles, accompagné du prêtre et de Jean-Baptiste. Tous les trois regardaient la scène, éberlués. Le prêtre n’en croyait pas ses yeux.  

« La Marquise… »  

Elle était à terre, elle se sentait vidée, mise à mal. Elle agrippa la main que Coline lui tendait et, malgré la puissance qui l’empêchait d’utiliser ses pouvoirs, elle réussit à trouver un élan d’énergie douloureux qui manqua de la faire défaillir pour s’évaporer dans les airs avec sa compagne, purement et simplement. Les quatre hommes restèrent figés. Jean-Baptiste se tourna vers Daboville.  

« …Qui était-ce ?  

- Un démon tout droit sorti de l’enfer…. Bernardin, votre pouvoir nous a probablement sauvé la vie.  

- J’ai rien fait, pourtant… »  

 

 

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Un film de Kelvin PITBULL  

Sur un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Igor BERBATOV - Jean-Baptiste de Corday d’Armont  

Aline SIRAL - la Marquise de Clermont-Créans  

Héfaistos CZINKA - Jules Bernardin  

Léa GEOFFREY - Charlotte de Corday d’Armont  

Robert ANGIER - le père Daboville  

Angela FORD - Coline  

Jake HOPKINS - Charles Clair  

Steve DAMIAN - Marat  

Jérémy HUSSON - Gilles  

 

Sur une musique de Gaia LAWS  

 

Comme d’habitude, l’auteur précise avoir utilisé de faits et personnages historiques réels en prenant toutes les libertés souhaitées  

Scénario : (1 commentaire)
une superproduction fantastique de Kelvin Pitbull

Igor Berbatov

Aline Siral

Héfaistos Czinka

Léa Geoffrey
Avec la participation exceptionnelle de Angela Ford, Jérémy Husson, Jake Hopkins, Robert Angier, Steve Damian
Musique par Gaia Laws
Sorti le 04 octobre 2036 (Semaine 1657)
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