Un film de Lawrence Kanno  

Casting du film  

Younes Guerram : Michel Raimon  

Orson Lee : Yves Mendaisse  

Nour Pendragon : Charlotte Pieret  

Lily Fillion : Gisèle Raimon  

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BO : https://www.youtube.com/watch?v=ZovX27v41rM  

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France, Mai 1968  

La famille Raimon habite le quartier Belleville dans la capitale parisienne. Michel Raimon est ouvrier dans l'usine Renault Séguin dans la banlieue parisienne. Depuis 30 ans il trime dans l'usine et ce matin comme tous les vendredis matins il se prépare pour aller activer les machines au service de son patron. A 5h00 il se réveille, se dirige vers la petite cuisine de son appartement au rez-de-chaussé en évitant de réveiller sa femme Gisèle (Lily Fillion) qui dort à côté. Il prend les tranches de pains coupées la veille, et accompagné d'un petit verre de rouge il engorge le tout. Après ce "petit déjeuner" il se rend dans sa salle de bain, empoigne sa brosse à dents, ou du moins ce qu'il en reste et se lave les dents, du moins ce qu'il en reste. Il se rase de près évitant de faucher la petite moustache qu'il cultive depuis sa jeunesse. Après ces ablutions il enfile son bleu de travail et se dirige se rend vers la porte d'entrée. Il entend alors une voix qui l'interpelle  

"- Eh dis tu oublis ton midi !"  

Avec un petit sourire il se redirige vers la cuisine et met la gamelle dans sa besace de cuir, usée par les années.  

Il sort de chez lui et s'arrête un pâté de maison plus loin. Yves Mendaisse (Orson Lee) son collègue de toujours le rejoint.  

"- Alors, comment il va ?  

- Si j'avais pas à travailler pour ces maudits bourgeois tout irait pour le mieux ... Et toi ?  

- Si on vivait pas avec un pseudo Résistant comme Président de la Ripoublique tout irait pour le mieux  

- Y a réunion du Comité à 12h  

- Rhhaaa j'ai encore oublié ... J'aurai pas le temps d'acheter à manger  

- Haha moi j'y ai pensé"  

Les deux compères se dirigent vers l'arrêt de bus le plus proche. Ils continuent de papoter.  

Alors que le bus arrive Michel apperçoit une affiche anti-communiste sur le muret à côté, il l'arrache et sort de sa poche une affichette "Waldeck Rochet, Petit père de la France et combattant antifasciste", il demande à Yves de lui passer son petit pot de colle  

"- Tiens mais j'ai pas de pinceau je l'ai oublié  

- Qu'est ce qu tu as pas oublié aujourd'hui ? On va manquer nos quotas si ça continue ... J'ai collé qu'une douzaine d'affiches depuis dix jours ...  

- Tu sais bien que le Comité multipliera les chiffres c'est pas un problème, le Camarade Maurice veut pas prendre le risque d'être la plus mauvaise section de Paris.  

- Hmm bon vas y donne moi ce pot"  

Michel prend le pot et il met la colle sur sa main. Il l'étale sur le dos de l'affichette et la placadre là où tronait la figure forte de De Gaulle. Les deux compagnons montent dans le bus qui vient d'ouvrir ses portes. Michel et Yves cherchent des places assises en vain, et se trouvent contraint à faire le trajet debout aggripé au barre du véhicule.  

Alors qu'ils approchent de l'arrêt de l'usine, Michel essaie de s'en aller mais sa main reste accrochée à la barre du bus. Il essaie de forcer mais rien n'y fait. Il se retourne vers Yves qui lui fait signe au revoir de la main alors que ce dernier s'apprète à descendre.  

"- Yves ! Fils de fasciste ! Attend moi !  

- Désole je suis déjà arrivé en retard avant-hier j'peux pas me permettre encore un retard aujourd'hui, on se retrouve à midi. Et je t'ai pris ton repas, tu n'en auras pas besoin de toute façon !"  

Michel tâte sa besace avec sa main droite et ne sent plus la petite gamelle en féraille. Inquiêt il demande au chauffeur  

"-Jusque où vous allez ?  

- Aujourd'hui c'est le Quartier Latin comme tous les vendredis mon gars !  

- Bon ... en espèrant que d'ici là ma main sois décollée de la barre  

- Je vois que Monsieur aime jouer avec la langue française" dit il avec un air faussement borgeois.  

Michel termine le trajet du bus, heureusement sa main se décolle à l'approche du Terminus. Il marmone dans sa barbe et maudit Yves. Il descend dans le centre de Paris, lieu où il n' pas l'habitude de se rendre, bien loin du bar du coin de sa rue et son tabagiste et épicier de la rue en face de sa maison.  

Il entend du bruit et des sifflets venir d'une des bâtisses de l'avenue principale. Intrigué il se rend vers la source du raffut. C'est l'Université de la Sorbonne. Les portes grandes ouvertes l'invitent à entrer. Après un ptit haussement d'épaule pour lui même, il entre. Des centaines d'étudiants scandent à tout va des slogans gauchistes et communistes. Certains réunis dans des amphithéâtres débattent de la société et d'un avenir qui ne peut s'annoncer que meilleur. Michel n'en croit pas ses yeux.  

"- C'est le paradis ... Est ce que je suis mort ?"  

Une jeune étudiante arrive en courant la tête tournée et se heurte sur Michel.  

"- Hop hop jeune fille faites attention  

- Vous êtes pas un peu vieux pour la Fac monsieur ?  

- La Fac ? Hmm hmmm bien  

- Tu n'es pas d'ici toi hein !  

- A vrai dire non, j'ai entendu du bruit et vu que j'avais râté mon bus ... enfin non l'inverse, enfin peu importe qu'est ce que vous faites là ?  

- La Révolution haha ! Non on veut changer concrètement la société, marre du vieux de Gaulle et de ses idées conservatrices  

- Bonne idée de se tourner vers le communisme, l'URSS nous a montré la voix pendant 40 ans ...  

- L'URSS ? Hahaha non certainement pas ! Notre modèle c'est Mao, tenez regardez ce livre, la bible pour tout étudiant qui se respecte aujourd'hui"  

Il attrape le petit livre de couleur rouge.  

"- Mao ? Mais c'est un faux communiste à la solde des américains ! ous combatons des personnes comme ça !  

- Staline, Khrouchtchev, Brejnev ... une honte pour le communisme ?  

- Une honte ?! Comment oses tu parlez de nos camarades ! Ce midi j'ai un Comité à mon entreprise à 12h viens avec moi et tu verras ce qu'il en est de tes "faux communistes". Moi j'ai résisté maddaaammme ! Moi la guerre je l'ai connu !  

- Pas besoin de s'énerver ...  

- Hmmmpfff ... des faux communistes ... tssss  

- Bon calmez vous je viendrais avec vous ce midi, voir d'autres camarades pourra pas faire de mal, c'est où ?  

- Usine de Séguin, vous allez voir ce que c'est d'être un vrai communiste !  

- D'acc, je serai des votre, au fait moi c'est Charlotte. Ehhh Danny, ça te dit de venir toi ?  

Le jeune étudiant la regarde et lui fait non d'un signe de tête et reprend sa route.  

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Michel et Charlotte ainsi que Yves assistent au Comité. Le Sécrétaire Maurice leur propose de faire une campagne de collage de nuit. Charlotte les avertit sur l'actualité à la Sorbonne mais la CGT et les communistes ne semblent pas intéresser par le mouvement étudiant.  

*** *** *** *** *** ***  

Nuit du 3 au 4 Mai 1968, Ruelle de Paris  

Michel, Yves et Charlotte déambule dans les ruelles parisiennes à la recherche de murs dignent de porter les couleurs du PCF. Au passage ils arrachent les banderoles du Général de Gaulle et la "propagande" de Peyrefite. Ils arrivent dans une ruelle parfaite pour le collage. Chacun sort ses affiches et les badigone de colle avant de les placarder.  

Michel et Yves sont inerloqués par les affiches de la jeune fille.  

"- Et oui ça c'est de la communication ! Ca change de vos affiches du PCF, elles sont bien belles vos affiches des 75 000 fusillés et tous le toin toin mais ça date tous ça !"  

Un peu vexé chacun retourne dans son coin et continue de redécorer la ruelle de la capitale au couleur rouge et jaune.  

Soudainement ils entendent du bruit. Comme une sirène  

"- Merde voilà la police !  

- Non Charlotte ça c'est le SAC ... Si on veut pas se faire tabasser vaut mieux se tirer !"  

Alors qu'ils essaient de s'enfuir une autre, le petit fourgon arrive et freine brusquement devant les affiches. Quatre hommes et une femme descendent.  

"- Appelez les autres, les cocos sont de retour."  

La femme s'avance dans la pénombre de la rue  

"-Attend Gisèle ! Ils sont peut être encore là t'avances pas trop !"  

RESUME  

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Un jeu du chat et de la souris pendant une nuit parisienne entre SAC, Gaullistes et Communistes en période de révoltes étudiantes et de couvre feu imposé dans la foulé par l'Etat.  

Deux générations de communistes se rencontrent et chacun a à apprendre à l'autre sur le monde dans lequel il vit.