(Gidaz est un personnage en image de synthèses inclus dans des prises de vues réelles.)  

Sa soucoupe était drôlement endommagée. Gidaz s'en extirpa et aurait soufflé de dépit s'il avait eu une bouche. Le petit être posa ses poings sur ses hanches et admira le travail. Il n'était prêt de retourner chez lui. Levant les yeux vers le Soleil, il aperçut au loin de nombreuses tours qui pourraient peut-être lui apporter de l'aide. Il avança bravement au milieu de cette jungle exotique, prêt à fuir si un ennemi faisait son apparition. Il ne fallut guère longtemps avant qu'il ne croise un indigène. La chose étrange, trois fois plus petite que lui, était d'une couleur noire et brillante et se déplaçait sur plusieurs pattes. Gidaz et elle se retrouvèrent au détour d'un gigantesque rocher. La surprise les saisit tous deux mais aucun ne fit le moindre geste de recul. La peur se laissait submerger par la curiosité. Ce fut l'autochtone qui fit le premier geste. Il tendit ce qui ressemblait à une antenne segmentée en phalanges et des phéromones s'en dégagèrent. Ce langage universel était capté par Gidaz qui ne put, malheureusement, apporter de réponse autrement qu'avec des gestes. L'être à la carapace noire expliquait faire partie d'une civilisation importante et organisée. Il était en expédition pour trouver des provisions pour sa reine. Il proposa à l'extra-terrestre de l'accompagner et Gidaz accepta, puisque cela ne le détournait pas de son chemin.  

Ils circulaient entre de longues tiges verdâtres et l'être noir sentit soudainement une odeur de nourriture. Il se précipita dans la végétation et, malgré ses jambes bien plus longues, Gidaz eut de la peine à le suivre. Ils parvinrent sur un sol coloré et bien plus plat, même s'il n'était pas très stable. Des motifs géométriques rouges et blancs en parsemaient la surface. Très vite, l'indigène attrapa un immense morceau de nourriture indéterminé avec ses mandibules. Gidaz se moqua gentiment de la taille de son nouvel ami qui était presque plus petit que sa proie. L'autre lui fit comprendre que s'il le trouvait petit, il n'allait pas être déçu quand il rencontrerait les Autres.  

Tout à coup, le sol trembla et une voix caverneuse en provenance du ciel résonna avec fracas autour d'eux.  

- Regarde ! Y'a déjà des fourmis ! On rentre ?  

De chaque côté d'eux, le sol coloré se replia pour former deux murs qui allaient se refermer sur eux. Pris au piège, les deux amis sprintèrent pour revenir parmi l'herbe sauvage alors que le sol, qui se révélait être un grand drap, se souleva dans les airs. La fourmi parvint à sauter de justesse mais il était trop tard pour Gidaz.  

Au bout d'un temps qui lui parut interminable, Gidaz put enfin s'extirper de l'emprise du tissu. Le décor qu'il observa était terrifiant et il comprit les derniers "mots" de la fourmi. L'extra-terrestre avait vraisemblablement atterri dans la maison de deux Autres, des géants qui parlaient d'une voix assourdissante. Gidaz se cacha derrière un pot et les observa. Ils étaient différents, tant au niveau de l'aspect physique que de la voix. C'était fascinant. Au loin, à travers une vitre en hauteur, Gidaz aperçut les grandes tours qui brillaient dans la nuit.