Merci à GCP Arts pour l'affiche du film.  

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Planète Epona. Ben et Dakota (Daniel Egger et Sabrina Calcé), frère et sœur, traversent les planètes les unes après les autres, du Nord au Sud, dans un vieux vaisseau, empruntant de préférence les voies secondaires. Ils font seulement trois haltes en trois jours, durant leur périple, dans lequel ils achètent à chaque fois le journal du coin, le ActuEpona.  

- Les journaux n'en parlent toujours pas, dit Ben à sa sœur.  

Il l'annonce sans trop d'amertume et ça ne l'empêche pas de se mettre à lire les autres articles.  

Dakota ne parle pas beaucoup, voire jamais. Son visage a une expression douloureuse et son regard semble assombri par quelque chose qui la ronge de l'intérieur. Là où ils faisaient des haltes, elle restait polie, rien de plus. Elle ne lâche jamais son frère d'une semelle, sans jamais le perdre de vue un seul instant. Rien que le fait de le voir partir aux toilettes la rendait anxieuse. Parfois, Ben essaie d'en savoir plus sur ce qu'elle a vécu, mais la fille refusait d'en parler et ne jette jamais un regard sur les journaux que son frère prend à chaque fois. Même qu'elle doute qu'il les laisse sous ses yeux pour la forcer à jeter un œil.  

Epona est une petite planète, mais elle sert, pour beaucoup de gens, à pouvoir faire une pause lors d'un long voyage ou pour passer un week-end en amoureux grâce à ses paysages magnifiques. On a vu des personnes rester plusieurs semaines à profiter des montagnes de diamants, à les gravir comme l'Everest. Epona est une sorte de planète touristique comparable à la dune du Pilat en France. Sa réputation n'est plus à faire, surtout que ses lacs ont aussi une très belle côte aux yeux des touristes.  

Dans cette partie de l'univers, le seul exemple d'une autre planète qui soit autant visitée comme Epona, c'est une petite bourgade nommée Phebus Island où la country est reine, et nombreux sont les artistes musicaux à vouloir faire des duos avec les musiciens de là-bas. Les habitants de cette planète se plaisent à raconter leur Histoire et se laissent entendre que leur planète est magnifique, chose vraie en apparence. C'est ce qui explique qu'elle soit restée aussi populaire dans l'univers environnant. Le seul problème, c'est qu'elle est située loin de tout, dans un univers perdu. Mais elle a l'avantage d'offrir des choses que l'on ne trouve nulle part ailleurs comme pouvoir faire la fête sept jours sur sept, le tout dans une bonne ambiance et la bonne humeur. Si vous voulez passer vos jours sur une petite planète tranquille où chacun s'occupe de ses affaires et où le plus grand événement – musical, bien entendu – est le concours de musique, alors Phebus Island est le bon choix.  

Mais depuis quelques mois, il a commencé à se passer des choses étranges à Epona. Les gens se sont mis à changer niveau comportement. Pas tous de manière radicale, bien évidemment. Ainsi, l'un des derniers joueurs les plus prometteurs de country, Stevie Momsen travaille dans la nouvelle entreprise robotique South Electronic au sud de la planète. Laura Sabins, fille sage et populaire est en couple avec le criminel du coin et vivent ensemble. Elle est devenue secrétaire dans l'entreprise robotique. On peut continuer la liste longtemps... En fait, toutes les personnes qui ont changé travaille là-bas.  

Chose curieuse, quand on demande à l'une de ces personnes ce qu'elle a, elle est incapable de donner une explication crédible ou de dire ce qu'il lui est arrivé.  

Le shérif Patrick Wassy (Marc Mesnil) a fait ses propres recherches et c'est d'une déduction logique qu'il explique certains comportements. Cela vient des nouveaux venus qui ont débarqué en créant la société robotique South Electronic... Il sait surtout que tout a commencé quand il a croisé pour la première fois Orwell (Jean-Daniel Abessou). Il a senti l'odeur du métal, du nucléaire et autres odeurs mécaniques sur lui alors qu'il a toute l'apparence d'un être humain.  

Orwell vient de la planète Vulcain, une ancienne planète où les métaux ont une âme. Ses cultures technologiques ont permis aux vulcainiens de manipuler plusieurs matières jusqu'à fabriquer des inventions sophistiquées, parfois créée sur coup de chance. Ses habitants ont évolué de la même manière que la logique humaine. Leur curiosité est égale à celle de l'Homme, ce qui leur a permis des exploits qui n'auraient pas été possible autrement. Rapidement, l'envie de découvrir l'Espace prend place et les vulcainiens construisent une série de vaisseaux dirigée par leur armée avec comme général Orwell. Plusieurs vulcainiens, à bord d'un vaisseau militaire, sont partis à la conquête de l'espace.  

Lorsque son choix s'est posé sur la planète Epona, Orwell a établi un plan pour y aller seul et discrètement. Envahir cette petite planète sans faire de bruit ne devrait pas être compliqué vu sa taille. C'est alors qu'il saute depuis l'espace pour se poser dans le désert le plus proche de la capitale. Un peu plus loin se trouve un homme (Jean-Daniel Abessou) à cheval qui semble être important au vu de sa tenue. Il était quatre heure et quart de l'après-midi quand l'homme voit la silhouette extraterrestre robotisée se dessiner devant lui. Son corps est trempé de sueurs - il avait retiré sa chemise. Il pense que son cerveau lui joue des tours. Les événements de sa matinée lui font encore surface. Il en avait assez vu pour aujourd'hui mais le destin en a décidé autrement. L'extraterrestre marche vers lui à vive allure. L'homme s'arme de son colt afin de l'abattre. Personne ne le croirait s'il le laisse s'enfuir. Il doit avoir une preuve et peut-être qu'il deviendra riche ensuite, lui qui est chasseur de primes et qui n'a pas réussi à avoir les deux jeunes frères et sœurs, Ben et Dakota. L'idée d'avoir un extraterrestre sur son tableau de chasse le fait frisonner. Il est tellement concentré sur sa cible qu'il ne fait pas attention à ce qu'il se passe autour de lui. Il tire une fois mais cela ricoche sur l'être métallique, En un clin d’œil, Orwell éblouit l'homme grâce aux rayons de soleil qui reflète sur sa structure et se déplace instantanément sur la droite de l'homme. Il l'achève en l'embrochant à l'aide de son bras. Suffoqué, l'homme reste cloué sur place à regarder l'extraterrestre et en cherchant des réponses qui n'arriveront jamais vu le peu de temps qu'il lui reste à vivre.  

- Qu...  

Il ne dira rien de plus. Orwell regarde un bref instant l'homme en train d'agoniser, retire son bras et laisse le corps tomber lourdement au sol. Ensuite, Orwell se transforme en état liquide et pénètre dans le corps de l'homme qui régénère une fois entièrement à l'intérieur. Voilà maintenant Orwell dans le corps d'un être humain. Néanmoins, il lui faudra quelques temps pour s'habituer à son nouveau corps.  

Ben retrouve sa sœur qui dormait déjà dans la chambre d'hôtel vers vingt-trois heures. Il se sert un verre d'eau, qu'il boit lentement, en revivant les événements des retrouvailles avec Dakota, comme peut le faire un frère qui s'inquiète énormément de sa petite sœur.  

Dakota est une très charmante jeune fille mais dont, ces derniers temps, aucune âme ne s'exprimait. Il y a quelque chose que Ben n'arrive pas à expliquer, ni pourquoi ni comment. Il n'arrive pas non plus à mettre de l'ordre dans ses pensées. C'est une succession d'images impensables: le coup de fil inquiétant de Dakota et sa voix étrange; une femme mystérieuse (Martha Ren) qui s'en prend à eux en essayant de les tuer sans aucune raison; sa sœur qui ne fait que parler de réunification. Pour la première fois, l'idée qu'il s'agit d'un mauvais rêve surgit.  

Tout à coup, des bruits de galop se font entendre. Ben regarde par la fenêtre et découvre qu'il s'agit de la femme qui s'en est pris à eux. Il tremble de tous ses membres en voyant qu'elle était armée d'un colt. Dakota dormait toujours profondément. La femme les cherche en regardant les chambres les unes après les autres. Ben file réveiller sa sœur.  

- Dakota, réveille-toi, on doit partir immédiatement!  

La jeune fille se réveille sans broncher, enfile son pantalon et prend ses affaires. Ben ouvre la porte de la chambre doucement et sortent dehors une fois le champ libre. Au moment où Dakota passe devant lui, une odeur étrange lui monte au nez, difficilement reconnaissable mais semblable à du métal.  

Cachés derrière une diligence, ils restaient là, sans bouger. Puis, Ben se met sur le ventre et se faufile dessous pour mieux surveiller la femme qui les recherche. Dakota le suit sans difficulté. Luttant contre la peur qui le gagnait, Ben propose à sa sœur de se diriger vers l'autre véhicule afin d'avoir moins de chance de se faire prendre et de s'enfuir avec. Une fois à hauteur de la seconde diligence, ils montent à l'intérieur, avec Ben côté chauffeur. Ce qui suit est atroce. Une fois confortablement installé, une personne saisit Ben par l'arrière qui commence à se débattre malgré lui. Mais la force lui semblait surhumaine. Dakota regarde la scène qui se déroule sous ses yeux sans aucune émotion, le regard dans le vide. Comme dans un rêve, lentement, Ben agite ses bras et ses mains. Il demande en criant pourquoi elle ne fait rien pour l'aider. La silhouette de leur agresseuse se rapproche de plus en plus de la diligence. Une terrible scène se passe sous les yeux de Ben: il voit Dakota se faire passer une seringue par la femme qui la lui plante dans le coup en essayant en vain de se débattre. Ben s'évanouit au bout de quelques secondes, en réalisant que sa sœur ne l'était pas – ou plus?.  

Lorsqu'il ouvre les yeux, Ben se trouve dans une chambre d’hôpital, du moins ça y ressemble fortement, en compagnie d'autres personnes encore en train de dormir. Il essaie de défaire ses liens mais même dans cent ans, il serait encore en train d'essayer. De son lit, il peut apercevoir qu'il était dans les locaux de South Electronic. Cela ne ressemble pas à un nom d’hôpital, pense-t-il. Il regarde constamment autour de lui pour chercher des réponses à ses nombreuses questions mais des bruits dans le couloir se font entendre. Cette interruption est la bienvenue. Peut-être qu'on lui donnera des réponses... Il fixe la porte et ce qu'il aperçoit lui fait froid dans le dos: un robot suivi de la femme qui les poursuivait.  

Son regard se pose sur la poitrine de la femme qui portait une blouse avec le logo de South Electronic. Elle s'appelle Esti et elle ouvre doucement la bouche pour s'adresser à Ben:  

Vous n'êtes pas censé vous réveiller maintenant.  

Vous allez travailler pour nous.  

Des hommes et des femmes font déjà parti de la réunification.  

- Dakota! crie-t-il en se débattant encore plus que tout à l'heure. Dakota!  

Et Esti, sans prendre la peine de lui donner une réponse, l'endort avec une seringue.  

Le shérif Patrick Wassy n'a pas peur, inquiet mais pas peur. Depuis longtemps, il n'a pas bu et il n'a pas envie de boire. De retour dans son bureau, il s'approche de la fenêtre, pose son chapeau et se met à penser. Peut-être qu'Orwell n'est pas le seul responsable. Peut-être que les gens changent car ils en ont envi tout simplement, qu'ils ont besoin de changement car Epona ne leur conviennent plus vraiment. Mais comment expliquer cette odeur de métal qui lui monte au nez à chaque fois qu'il croise une personne qui a changé récemment?  

Le mal est là, mais désormais il se love sur la planète toute entière. South Electronic planifie ses attaques grâce à une manipulation diabolique, comme une secte. Wassy en est sûr. Jusqu'ici, il a suivi les ordres, la loi. Maintenant, les choses ont changé dans sa tête. Il vaut mieux, avant que les choses dérapent sérieusement.  

Quelque chose bruisse soudainement près de lui. Patrick ouvre sa fenêtre, penche sa tête. Rien. Déjà disparu. Peu importe, mais il ne voit pas Orwell qui le fixe de loin, dans le noir. Plus il y pense, et plus il a peur. Son inquiétude se mue petit à petit à une peur indescriptible. Ce n'est pas pour sa vie qu'il tremble, ni pour son honneur. Sa peur dépasse tout ce qu'il a pu craindre jusque-là. En fait, c'est pour sa propre âme qu'il a peur.