Larry M. Lewitt (Howard Huang) est un businessman respectable. Heureux en affaire (il vient de bénéficier d'une promotion récemment) et en famille (une femme aimante et 5 magnifiques enfants l'attendent tous les soirs), il vit son train-train quotidien avec l'espoir chevillé au corps.
Cet espoir, c'est celui de vaincre la maladie de sa femme, une maladie génétique rare découverte il y a peu et qui condamne également ses enfants à terme...
Il redouble donc d'efforts dans son travail - à s'en abrutir parfois : les traitements coûtent si cher.

Un soir, de retour du boulot et alors qu'il vérifie soigneusement son attaché-case pour le lendemain, il y trouve la clé d'une chambre d'hôtel coincée entre deux dossiers...
Bizarre, cela fait des mois que Larry n'a plus été en déplacement d'affaire... L'adresse sur le porte-clé indique un établissement en ville. Une petite recherche sur le net précise le quartier, relativement infréquentable...
Pourtant, cette clé était bien là. Un collègue qui l'aurait égarée dans un dossier ? Il ne voit pas comment... Quelqu'un qui l'aurait glissée intentionnellement. Non : Larry vérifie de la sorte ses affaires chaque soir et il travaille dans son bureau, ne quittant presque jamais la valisette des yeux.

Alors qu'il en est à s'interroger, il décide de vérifier par lui-même.
Après avoir prétexté un rapide passage tardif au bureau, il prend sa moto et le chemin de l'hôtel. Le quartier est désolé.
Il rentre dans le hall, sombre et odorant : le réceptionniste lui fait un signe de tête, marmonne quelque vague consigne et se désintéresse complètement de lui. Il monte alors au premier, cherche "la" chambre, la trouve rapidement. Porte fermée. Il glisse la clé dans la serrure. Entre, trouve l'interrupteur.

Une chambre minable. Un lit, recouvert de bâches plastiques. Sur ce lit, un jeune homme nu, ligôté, baillonné et endormi (?) - du moins immobile et les yeux clôts.
Certains membres lui manquent. Ils ont été chirurgicalement sectionnés, bandés, cautérisés. Sur le rebord d'une tablette voisine, un arsenal de drogues et d'instruments chirurgicaux, deux grosses valises et un petit réfrigérateur.

Larry reste là, assommé par ce qu'il voit, incapable de réfléchir. Son cri lui reste dans la gorge.
Ses esprits un peu revenus, son premier réflexe est de libérer le jeune homme... Il s'arrête en plein mouvement.
S'il le libère et qu'il prévient la police, il est le premier suspect. Il pourrait fuir : le jeune homme dort. Il pourrait nettoyer la clé, les clanches et partir. Mais on l'a vu.
S'il est accusé - et Dieu seul sait qu'un indice fait souvent une preuve aux yeux d'un tribunal populaire -, son job n'y survivrait pas. Et il en a tellement besoin pour sa famille...
S'il reste là, il peut peut-être arranger les choses... Faire disparaître le problème.
Mais non, il doit prévenir la police - il faut rester rationnel et sauver ce qu'il reste de ce jeune homme...
D'un autre côté, s'il est déjà décédé, personne n'en s'aurait rien s'il parvenait à... Et s'il n'était pas mort et que, devenu fou de douleur, il accuse Larry ?
Qui a mis cette clé là où il l'a trouvée ? Pourquoi ? Qui est ce jeune homme ? Pourquoi lui ?

Quelle que soit sa décision, celle-ci va conditionner le restant de ses jours...
Larry referme la porte. Tire le verrou. Il s'assied en face du lit et commence à réfléchir. (Script original)