Cela fait maintenant dix jours que nous avons mis le cap plein Nord vers le signal.
Il y a les deux mômes : Alec (Daniel Rasmuson) et Angie (Anya Nathanson) accompagnés par cette fonctionnaire de l'UNESCO Patricia Flagg (Kristen Erotas) qui leur fait office de nounou, secrétaire médicale et d'assistante sociale. Il y a aussi les gars de la NAVY qui nous escortent et finalement l'équipe scientifique que j'ai honneur de diriger, moi M-E. Sarhanjaavi (Joshua Fillion).

Ce qui m'étonne le plus là-dedans, c'est le fait que cette mission ait réussi à rester secrète, malgré tout le tremblement qu'elle a suscité au plus haut niveau. Nous battons pavillon norvégien, sommes officiellement une équipe de chercheurs enquêtant sur la calotte glaciaire et nous rapprochons des côtes canadiennes.
En fait, c'est presque vrai. Et ça le serait encore plus si quelque chose, là-dessous au niveau du Pôle magnétique, ne s'était mis en tête de se "réveiller" il y a quatre mois et d'émettre un signal uniquement perceptible par les moins de 15 ans.

Signal qui allait générer une épidémie d'Accidents Vasculaires Cérébraux inédite à travers le globe. Personne n'y aurait prêté attention si le fils du Président des Etats-Unis d'Amérique n'avait été victime du phénomène.
Le premier projet de solution du Président consistait à balancer des nucléaires, "histoire de se faire la main", sur la zone d'émission du signal. Dieu merci, quelqu'un à l'ONU ou dans son proche entourage avait eu assez de cran pour lui expliquer les conséquences de ce geste. Du coup, une première expédition avait été mise en route. La nôtre.

Au milieu de tout ça, Alec et Angie avaient été repérés par le corps scientifique comme étant les "récepteurs" parmi les plus sensibles au signal, quoiqu'immunisés à ses effets secondaires. Ils demeurent nos boussoles au milieu de ces glaces éternelles au sein desquelles les navires ont de plus en plus de difficulté à se mouvoir.
Du coup, j'ai un peu l'impression de me retrouver dans la peau de Truffaut dans "Rencontres du Troisième Type", en tête de cortège vers je ne sais quel inconnu. Les signaux sont clairs, ce(ux?) qui l'émet(tent?) a(ont?) développé un langage musical extrêmement complexe et les enfants semblent recevoir des "partitions" dont seule une infime partie a pu être décodée jusqu'à présent. Principalement des cartographies cosmiques, mais datées - comme si les informations offertes à notre connaissance étaient celles de scientifiques d'il y a plusieurs millions d'années.

Nous brisons donc la glace dans un silence de mort, quand soudain c'est le choc : les enfants crient, ils saignent du nez et des yeux, la plupart d'entre nous vacille, secoué par la surprise autant que par l'intensité sonore. Moi-même j'entends ces sons pour la première fois. Comme des sons de flûte.
Nous nous rapprochons.
Notre voyage va être grandiose.

(Script original)