John Dark observait l’interrogatoire assis seul dans une pièce peu éclairée, ses yeux rivés sur le petit écran, un casque sur ses oreilles., son imper posé sur le bord de la table, mâchouillant une touillette en plastique. Ses yeux ne quittaient pas le suspect, guettant les moindres expressions de son visage qui auraient pu trahir une quelconque faiblesse, un signe de culpabilité.  

John était un jeune inspecteur destiné à un avenir brillant tant ses premiers résultats s’étaient avérés prometteurs. Il affichait généralement une logique implacable, un sens de l’observation aiguisé et ses intuitions s’avéraient payantes la plupart du temps.  

John enquêtait depuis maintenant plusieurs semaines sur différents crimes sexuels s’étant déroulés dans les rues de New York, des femmes violées puis assassinées. Il avait effectué avec son équipe de nombreux jours d’observations, de surveillance, ciblant les lieux fréquentés par les victimes, des bars notamment, espérant y repérer un homme qui s’y rendait régulièrement. C’était quasiment la seule réelle piste à suivre car John ne disposait d’aucun témoin, d’aucune trace ADN, d’aucune empreinte. L’assassin était prudent, très prudent, ce qui rendait sa tâche ardue.  

Secondé dans son enquête par Sarah, John avait passé d’interminables heures, dans sa voiture, sous la pluie, à observer, prendre des photos dans les fameux bars, puis d’aussi nombreuses heures assis devant son ordinateur à trier les photos. Ce travail de fourmis accoucha d’une petite piste, fragile. Un visage apparaissait régulièrement sur les photos, un visage masculin, d’un homme souvent seul, accoudé au bar, abordant parfois une femme. John était loin d’avoir là une preuve accablante mais son intuition le poussa à interroger cette personne.  

Il laissa pourtant Sarah mener l’interrogatoire, John préférant rester dans l’ombre, ne pas être vu par cet homme. On ne savait jamais, s’il fallait poursuivre sa surveillance, il ne voulait pas être reconnu.  

L’homme, Mark Crane, répondait posément à chaque question de Sarah, de manière claire et précise, sans tressaillir. On l’avait informé qu’il s’agissait d’un interrogatoire de routine, que de nombreuses personnes en avaient déjà fait l’objet, la police cherchant le moindre témoignage qui aurait pu les guider vers le coupable. Au bout de quelques minutes, John dût se rendre à l’évidence qu’il ne pourrait rien retirer de cet interrogatoire. Cependant quelque chose le gênait. Etait-ce l’assurance manifeste de Mark Crane? Ou ce petit quelque chose d’imperceptible dans son regard? John ne pouvait rien prouver mais son intuition lui disait de poursuivre malgré tout cette piste. Il éteignit l’écran et sortit de la pièce, emportant avec lui son manteau. Il vit du coin de l’œil Mark Crane, récupérant son chapeau et son pardessus pour quitter les locaux, pensant alors qu’il en avait pas fini avec lui.  

Julia finissait de se maquiller, se regardant soigneusement dans la glace. Une dernière touche de rouge à lèvres, une dernière mèche de cheveux glissée derrière son oreille puis elle prit son petit sac à main noir assorti à sa robe et quitta son appartement. Elle marcha quelques minutes dans les rues encore bien fréquentées en ce début de soirée, pour arriver devant l’un des bars branchés de son quartier, bar qu’elle fréquentait de temps en temps. Plusieurs véhicules étaient garés le long des trottoirs, quelques personnes fumaient devant la porte du bar, discutant, rigolant. Julia inspira profondément et pénétra dans l’établissement.  

Une lumière tamisée éclairait les lieux et une musique jazzy finissait d’y donner une petite touche cosy. Julia se dirigea vers le bar et s’installa sur l’un des tabourets libres au comptoir. Elle commanda rapidement un cocktail au barman. En attendant sa boisson, elle embrassa la salle du regard. Des couples, des amis, quelques hommes seuls, la faune classique qu’on pouvait retrouver dans ce genre d’endroit. Lorsque le barman vint poser son cocktail devant elle, un homme vint s’asseoir sur le tabouret à côté, posant son chapeau sur le comptoir. Muet pendant les premiers instants, il brisa le silence en proposant à Julia de lui offrir son cocktail. Elle accepta en souriant.  

Non loin de là, assis dans sa voiture, John Dark observait la scène avec attention, la captant via son appareil photo. Ce Mark Crane n’avait pas perdu de temps. Tout juste l’interrogatoire terminé, le voilà dans un bar à prendre contact avec une femme seule. Sa prochaine victime pensa John dans présage qu’il n’espérait pas funeste. Il resta ainsi de longues minutes à observer ce prédateur s’approcher de sa proie. Quelle idée pour une femme de s’asseoir ainsi seule au comptoir pensa-t-il. Ils restèrent ainsi à discuter, rire, pendant presque une heure, heure au bout de laquelle la jeune femme finit par se lever et quitter le bar. Le regard de Mark Crane au moment où la jeune femme s’en alla glaça le sang du jeune inspecteur. Il en était maintenant quasiment convaincu, son intuition serait une nouvelle fois bonne.  

Il resta ainsi à l’observer puis à le suivre lorsque celui-ci quitta le bar à son tour. John le prit en filature discrètement jusqu’à son domicile, se garant de manière à avoir une vue sur les fenêtres de son appartement.  

John resta ainsi en planque sans vraiment distinguer quelque chose de particulier chez ce Mark Crane. La rue était d'un calme absolue. Cependant John crut apercevoir une fine silhouette au coin de la rue, l'éclairage pourtant assez faible de la rue révélant une ombre, trahissant une présence. Il braqua son objectif dans cette direction, tâchant de distinguer un visage, un signe, n'importe quoi. La silhouette se révéla lentement. John reconnut immédiatement la jeune femme du bar. Il poussa un juron dans sa voiture. Mais que faisait-elle ici à cette heure? Avait-elle rendez-vous maintenant chez ce Mark? Il ne lui semblait pas que c'était le cas. L'avait-elle suivi? Possible mais dans quel but. Des milliers de questions fusèrent dans l'esprit du jeune inspecteur alors que l'objectif de sa surveillance venait soudainement de changer. Il prit plusieurs photos dans un premier temps et lorsque la jeune femme se décida à quitter les lieux, il sortit de son véhicule et entreprit de la suivre discrètement, prenant soin de rester dans l'ombre afin de ne pas se faire remarquer et d'effrayer la jeune femme. Il marcha ainsi de longues minutes jusqu'à la voir pénétrer dans un immeuble. Il patienta quelques instants puis s'approcha de l'interphone et nota les différents noms inscrits. Il devait à tout prix mettre un nom sur cette jeune femme. Il rentra chez lui et eut toutes les peines du monde à trouver le sommeil.  

John arriva le lendemain à son bureau aux aurores. Il se prit un café noir bien serré et se posa à son bureau, chargeant les photos sur son ordinateur. Il en imprima quelques unes de la jeune fille et les joignit à la liste de noms. Il alla ensuite retrouver Sarah, lui demandant de mettre d'urgence un nom sur cette photo, lui expliquant rapidement ce qu'il avait vu la veille. Sarah commençait à cerner l'inspecteur et sa ténacité. Elle ne posa aucune question et se mit au travail immédiatement alors que John retournait à son bureau pour essayer de mettre les pièces du puzzle dans le bon ordre. Il se cala confortablement dans son fauteuil et ferma les yeux pour mieux se concentrer. John ne sut pas combien de temps s'était écoulé lorsque Sarah pénétra dans son bureau. Le visage de la jeune femme était explicite, elle avait trouvé un nom. John se redressa alors que sa collègue s'asseyait en face de lui. Elle lui exposa ses découvertes. La jeune femme sur la photo s'appelait Julia Moore, la meilleure amie d'une des victimes de l'assassin qu'il traquait maintenant depuis plusieurs semaines. Le puzzle prit alors forme dans son esprit. Si la Julia s'était présentée en proie au bar, c'était pour mieux se transformer en chasseuse, mais savait-elle à qui elle allait avoir à faire et surtout, comment était-elle remontée jusqu'à ce Mark Crane.  

John se massa les tempes. Non seulement il allait devoir garder un œil sur Mark Crane, mais il fallait aussi surveiller Julia. Il leva ses yeux vers Sarah, elle sut alors qu'elle allait le rejoindre sur le terrain. Leur surveillance ne faisait que commencer....  

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Dark Feather Production vous présente son premier film policier.  

La réalisation de film a été confiée à Sarah Mendez.  

Colin Davis y incarne un jeune inspecteur, secondé dans sa tâche par la belle Tara Carter, une habituée de nos studios. Eva Berdinger incarne une jeune femme déterminée à la poursuite d'un inquiétant personnage magnifiquement incarné par Avi Land.  

La musique a été confiée à Lindsay Dreyfus.  

Extrait de la BO : https://www.youtube.com/watch?v=ALevsr1yK8E