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Gérard Cousin Prod présente
Un Corbillard pour le Bavard

Une réception, rassemblant le "tout Paris", se déroule dans le luxueux hotel particulier de Maitre Louis Martin, l'un des avocats les plus célèbres, et les plus "côté", du barreau de Paris. Le visage défiguré de l'avocat impressionne ceux qui ne le connaissent guère, pour les autres, c'est juste le visage d'un "héros", défiguré par la barbarie Nazie. Cette réception est donnée pour fêter sa retraite, désireux qu'il est de mettre un terme à sa carrière d'avocat, débutée au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale. Après une courte discussion avec le Préfet et son épouse, Maitre Martin se mêle à d'autres de ses invités, dont le Ministre des Anciens combattants, ainsi que son fils, Antoine Martin (Oliver Low), jeune professeur d'histoire. Mais le vieil avocat ne se sent pas très bien.  

-"Tout va bien, père?" demande Antoine, visiblement inquiet de la santé de son paternel. De sa voix caverneuse, l'avocat lui répond:  

-"Oui, ne t'en fais pas."  

Il s'excuse auprès du ministre et décide d'aller s'isoler un peu dans son cabinet de travail, loin du bruit et des gens. En chemin, Maitre Martin croise un homme, un vrai colosse malgré son age, fumant un cigare et parlant le Français avec un accent Américain à couper au couteau.  

-"Louis! Tu n'as pas oublié: Je voulais te voir pour..."  

Mais l'avocat lui fait signe que ce n'est pas le moment.  

-"Plus tard, John..."  

L'avocat va s'enfermer dans son cabinet de travail alors qu'il est pris d'une horrible quinte de toux. Une fois passée, il va s'asseoir à son bureau, s'épongeant le front à l'aide de son mouchoir. Il reste là, assis, essayant de contenir une nouvelle quinte de toux.  

Derrière son confortable siège, dans l'ombre vers la bibliothèque, une ombre se dessine, une ombre aux mains gantées et tenant dans la main droite une dague étincelante. Alors que l'avocat est appuyé contre le dossier de son siège, sans se douter du danger, la main gauche du tueur maintient la tête de Maitre Martin alors que la dague lui tranche la gorge! L'avocat tente de bouger mais son assaillant le maintient et ne le lâche que lorsque les spasmes ont cessé.  

John (Michael Cannon), l'Américain au cigare, cherche du regard son vieux compagnon d'armes et ne le voit pas.  

-"John! Je suis ravi de vous voir!" assure le ministre.  

-"Je vous retourne le compliment!" dit l'Américain.  

-"Vous connaissez mon épouse?" demande le ministre.  

John sourit:  

-"Je n'ai pas encore eu cette chance!"  

Mais pour l'heure, même si l'épouse du ministre est très séduisante, il aimerait aller voir Louis: Sans trop savoir pourquoi, il a un sacré mauvais pressentiment, un peu comme "à l'époque"...  

Et il déteste ça!  

-"Vous avez vu Louis?"  

Le ministre lui dit qu'il est parti en direction de son bureau. John décide de partir dans cette direction. Il entend un cri provenant du bureau: L'ex-soldat file à grandes enjambées vers l'origine des cris et découvre Antoine, vers son père, ce dernier s'est visiblement vidé de son raisiné sur le bureau, la gorge tranchée d'une oreille à l'autre...  

Antoine est comme tétanisé par cette vision, John n'avait pas vu ça depuis des années...  

Et à dire vrai, il aurait préféré ne plus jamais voir ça avant d'avaler son extrait de naissance...  

*******UN CORBILLARD POUR LE BAVARD*******  

 

Générique: https://www.youtube.com/watch?v=9-kA5qHNMu8  

 

UN FILM D'ALESSANDRA GIRA  

 

AVEC:  

 

MICHAEL CANNON - CAMILLA HOROWITZ - OLIVER LOW  

 

************************************************  

-Dans les années 70, Paris- L'assassinat de Maitre Martin fait les choux gras de la presse: Lui, le "bavard" reconnu, l'ancien résistant décoré, un type ayant ses entrées dans les ministères, autant dire que la nouvelle de son décés, tout sauf naturel, provoque un certain émoi! Anna Kowalski (Camilla Horowitz) arrive sur place, devant la porte de l'hotel particulier, prenant une grande respiration avant d'entrer.  

-"Bon, inutile de paniquer! Tu es forte, motivée et diplomée! Tu es formée pour ça! Donc..."  

Un policier en uniforme vient vers elle:  

-"Désolé mademoiselle mais vous ne pouvez pas rester ici! Venez, je vous reconduis vers la sortie!"  

Anna ne comprend pas et secoue la tête:  

-"Brigadier, je suis là pour faire mon travail, vous savez..."  

Le policier en uniforme le sait mais lui aussi:  

-"Mes supérieurs m'ont dit de ne laisser rentrer personne, et surtout pas des journalistes, vous savez...  

Même des mignonnes comme vous!"  

Anna le fixe de son regard bleu azur:  

-"Sérieusement, je ressemble à une journaliste?"  

Le planton reconnait que oui, complétement! De son sac, la jeune femme sort une belle carte où il est écrit "Ministère de l'intérieur" sur fond de bleu, blanc et rouge...  

Le matuche tire la tronche en constatant que la souris qui lui fait face est non-seulement de la grande volière mais pire, sa "supérieur" hiérarchique!  

Il sait plus où se mettre le gus!  

-"Euh... Veuillez m'excuser, inspectrice... Inspecteur... Enfin, excusez-moi!"  

Il lui ouvre la porte et là, c'est plutôt le palpitant de la jeunette qui en prend un coup: C'est la première fois qu'elle vient sur une scène de crime, elle a beaucoup étudié, plein de cas, d'affaires, elle connait la Loi sur le bout des doigts, ayant pensé, un temps s'orienter vers le métier d'avocat. Mais les bouquins, ça préparent pas à la sensation de vivre un truc. Voir les policiers sur place, le légiste, certains invités encore là, bref, ça fait unn truc auquel Anna est loin d'être habituée! Mais le pire, alors qu'elle agite sa carte devant un autre matuche désireux de lui faire prendre la lourde, ce dernier la conduit sur les lieux du crime, là où se trouve encore le corps. La jeune femme a une boule au ventre et se dit dans sa tête:  

-"Allez, c'est rien, tu as déjà vu des corps...  

Enfin, juste en photos mais bon, c'est pareil..."  

Le policier se retourne et voit qu'elle est quasiment à l'arrêt, quelques pas derrière lui.  

-"Inspecteur, c'est par ici..."  

Anna hoche la tête, avance timidement, comme pour repousser le moment où elle va être confrontée au corps...  

Finalement, elle arrive dans l'encablure de la porte du cabinet de travail et elle voit le corps et surtout le bureau, recouvert de sang coagulé et séché...  

Elle manque de défaillir mais de puissants bras l'empeche de tomber au sol, ceux d'un colosse barbu.  

-"Mon petit, je doute que ce genre de chose soit pour vous..." ajoute-t-il avec un fort accent. Anna se dégage de ses bras et lui assure qu'elle est parfaitement faite pour ça. Elle lui agite sa carte de police sous le nez, comme pour lui dire qu'elle n'a pas besoin des conseils d'un "vieux beau" dans son genre. En s'allumant un cigare, son interlocuteur ajoute:  

-"Vous savez, mon petit, c'est pas parce qu'on vous donne un flingue que vous avez forcément les épaules pour vous en servir..."  

Anna préfère se concentrer sur son boulot plutôt que de discuter avec ce "Yankee" fumant ces infects cigares. La jeune flic est surprise par le visage de feu Maitre Martin: Horriblement abimé, ça n'a pas dû être simple de vivre avec ce visage toutes ces années...  

A dire vrai, la jeune femme ne connaissait pas grand chose sur le défunt avant de venir ici: Bien sur, elle avait entendu parler de lui en temps qu'as du barreau, elle avait lu des articles à son propos dans les journeaux, elle avait entendu dire que c'était un ancien résistant mais ça s'arrêtait là. Maintenant, face au cadavre, elle se dit qu'elle va devoir se plonger dans son le passé récent de l'avocat pour comprendre comment il a été assassiné, enfin plutôt, "pourquoi" car pour le "comment", elle pense savoir...  

 

Après une inspection minutieuse de la scène du crime, la jolie Anna n'est pas très avancée. L'un des matuches en uniforme vient la voir pour lui dire que la dernière personne a avoir vu l'avocat attend pour être entendue. Anna hoche la tête, sachant qu'elle n'aura rien de plus dans le cabinet de travail, et préférant se tenir loin du maccabé! Le flic la conduit face au vieu beau à l'accent Américain.  

-"Attendez, c'est lui le dernier à avoir vu Maitre Martin en vie?"  

Le matuche hoche affirmativement la tête. Anna décide donc d'interroger le colosse moustachu et barbu, qui se présente avec déférence envers la jeunette: John Sinclair.  

-"Vous etes en vacance? Cela fait longtemps que vous etes arrivé en France?" ajoute Anna.  

John esquisse un sourire:  

-"Mon petit, je suis arrivé en France le 6 juin 1944...  

Et j'ai pas quitté votre beau pays très longtemps depuis cette date!"  

Anna apprend que John est non seulement un "vétéran" de la Deuxième Guerre Mondiale mais aussi et surtout un "ami" proche de Louis Martin.  

-"Cela créer des "liens" de sortir quelqu'un de la merde, vous savez..." ajoute John.  

Louis Martin avait été résistant, déporté en Allemagne, il ne dû son salut qu'à l'unité où se trouvait John, lorsque cette dernière libéra le chateau où le Français était retenu.  

-"Les Boches l'ont torturé pendant des mois, c'est à eux qu'il devait son visage, vous savez..."  

Après ça, l'Américain et le Français sont restés très proches, très amis et cette belle amitié s'est développée au fil des ans. Après un silence, John ajoute:  

-"Avoir laissé Louis se faire taillader la gorge comme une dinde de Thanksgiving, alors que j'étais pas loin, cela me fait quelque chose!"  

Anna comprend mais après avoir tout fini de noter sur son carnet, elle demande:  

-"Maitre Martin avait-il de la famille?"  

John secoue la tête: Il venait de l'Assistance Publique, n'avait donc pas de famille. Après la guerre, il s'est marié, son épouse est décédée il y a une dizaine d'année, et à eu un fils, Antoine. L'Américain désigne le jeune homme, assis plus loin, la tête entre les mains. Anna hoche la tête mais avant d'aller le voir, demande à John:  

-"Au fait, pourquoi vous étiez-là?"  

L'Américain prend une taff de son cigare et dit:  

-"Parce que j'étais invité à la réception de mon vieux pote Louis peut-être?"  

La jeune femme le fixe de son regard bleu azur:  

-"Juste pour ça?"  

John hoche la tête avec un sourire: Oui, juste pour ça. Anna va en direction d'Antoine sans s'apercevoir que le sourire disparait du visage de John...  

Antoine semble pas dans son assiette et avoir vu le cadavre de son paternel, ça n'aide pas à se sentir bien. Elle n'apprend pas grand chose de lui: Après cette entrevue, elle interroge plusieurs autres personnes présentes puis décide qu'il est temps pour elle de rejoindre le "36", car elle n'apprendra rien de plus.  

 

Dans les jours qui suivent, Anna apprend que la dernière affaire avant le trépas de feu Maitre Martin devrait être vérifiée: En effet, il défendait Tony Guazzini, l'un des principaux braqueurs de la BNP d'Asnières en 69. Un braquage qui a tourné au carnage lorsque Guazzini a abattu deux employés et un policier en civil présents dans la banque. Et lors du procés, malgré la défense de Louis Martin, le "beau Tony", comme nombre de gens l'appelle dans le "milieu", a été condamné à "épouser la veuve", se faire raccourcir par la guillotine. Nombre de gens ont trouvé que le "bavard" ne semblait pas vraiment motivé à sauver Guazzini... Peut-être que c'est par là qu'elle devrait débuter son enquète? Qui sait?  

-"Vous etes toujours aussi fraiche que la rosée du matin, mon petit!" déclare John en pénétrant dans le bureau de la jeune femme. Anna secoue la tête: Elle n'a pas envie de voir ce type.  

-"Que faite-vous ici, monsieur Sinclair?"  

John sort un cigare et se l'allume:  

-"Mais vous aider dans votre enquète, mon petit!  

Et appeler moi John!"  

La jeune femme est furieuse: Déjà, elle ne supporte pas qu'il l'appelle "son petit"! Ensuite, c'est illégal qu'une personne non-assermentée participe à une enquète criminelle! Enfin, à toutes enquètes en fait!  

-"Je vous assure..." dit John, souriant à Anna. La jeune flic se lève et quitte son bureau, suivie par l'Américain. Elle file, monte les escaliers, arrive après un court trajet devant le bureau du commissaire principal Mangin (Gérard Cousin). Après avoir frappé et que son supérieur lui a dit d'entrer, la jeune femme pénètre telle une furie dans le burlingue.  

-"Vous avez perdu la tête?" hurle-t-elle.  

Ce qui ne plait pas à son principal:  

-"Jeune fille, vous n'etes pas dans un moulin! Veuillez vous comporter mieux que ça!"  

John arrive, toujours en fumant et ajoute:  

-"C'est pas un moulin mais c'est une sacré volière ici!" sur le ton de la plaisanterie.  

Le commissaire vient serrer la main de John, tous deux se connaissent depuis longtemps. Mais surtout, le "principal" comprend le problème.  

-"Mademoiselle Kowalski, John ne va pas "enqueter" avec vous bien sur..."  

La jeune femme soupire de soulagement et lance un regard de défi à l'Américain qui reste impassible.  

-"...mais il a l'autorisation de vous suivre, comme un observateur!"  

Là, c'est John qui jette une regard de défi à Anna. Cette dernière décide de dire ce qu'elle pense: Déjà, c'est illégal! Ensuite, elle ne voit pas comment il pourrait l'aider: Mis à part fumer des cigares, il ne semble bon à rien! Ce mec, c'est un "vieux beau"... Et surtout vieux en fait!  

-"Eh! Je suis dans la fleur de l'âge!" réplique John.  

Anna le fixe de ses superbes yeux bleus et lui dit:  

-"Alors elle doit être fanée la fleur!"  

Le commissaire intervient et explique à Anna que la décision vient "d'en haut"! -"Vous savez, John a des amis très haut placés..."  

La jeune femme a une moue boudeuse sur le visage:  

-"Dont vous..."  

Le commissaire ricane:  

-"Dont moi!"  

Anna secoue la tête de désapprobation, le commissaire ajoute:  

-"John vous aidera, je vous l'assure..."  

 

De retour dans son bureau, John demande à être mis au parfum sur l'avancée des choses. Anna, contre mauvaise fortune bon coeur, décide de lui parler de la dernière affaire de l'avocat, celle de Tony Guazzini. Mais John semble au courant et ne semble pas s'émouvoir du raccourcissement programmé du braqueur.  

-"Je pense que ça peut être lié à ça...  

Maitre Martin n'a pas vraiment défendu son client et les amis de Guazzini ont décidé de le faire payer..." déclare la mignonne. John ne répond rien mais a des gros doutes: Le jour où Guazzini a été condamné, on a dû faire pêter le champagne dans le "milieu"... Mais le vétéran Américain reconnait que c'est une piste à explorer tout de même...  

Dans la cour, Anna marche en direction de sa Renault 12 de service, sous le regard stupéfait de John.  

-"On va pas se balader là-dedans tout de même!"  

La jeune femme ne voit pas pourquoi: C'est une bonne petite voiture et c'est la seule dont elle dispose!  

-"Prenons la mienne, ce sera mieux!" ajoute l'Américain en désignant sa Jaguar XK blanche de 1955. Anna secoue la tête devant le roadster décapotable du vétéran.  

-"Vous avez un truc à compenser, non?"  

Alors qu'ils roulent, et que John a dû laisser le volant à Anna sinon elle ne voulait pas monter dans la Jaguar, le vétéran explique qu'ils devraient commencer à aller rendre une visite à Mario Guazzini, le frangin du condamné.  

-"Si certains ont décidé de faire "payer" Louis, Mario serait le premier au courant."  

Anna accepte mais demande:  

-"Vous les connaissez?"  

John les connait de-ci, de-là, rien de plus...  

 

Dans le centre de Belleville, au fond d'une allée, Anna et John se retrouvent devant l'entrée d'une modeste salle de boxe.  

-"Vous seriez étonnée de voir le chiffre d'affaire de ce boui-boui..." déclare John en se marrant.  

-"Je suis pas de la Brigade Financière, vous savez..." répond Anna, d'une manière cinglante.  

L'Américain reconnait qu'elle est mignonne cette souris mais un brin casse-bonbons...  

A l'intérieur, plusieurs types en sueur s'entrainent, soit en frappant dans des sacs de sable, d'autres sur un ring improvisé.  

-"Plus haut ta garde!" hurle Mario à l'un des types qui s'entraine. Anna et John arrivent vers lui. En les voyant, le rital dit d'un ton dédaigneux:  

-"J'ai rien à te dire, Johnny!"  

Anna ne s'en laisse pas compter et sort sa carte de matuche:  

-"J'ai quelques questions à vous posez!"  

Mario la fixe et semble apprécier ce qu'il voit:  

-"Je savais pas qu' y'avait des mignonnes comme vous à la maison Poulaga...  

Un petit diner, ça vous direz?"  

Anna essaye de s'imposer, de parler de Tony mais Mario l'interrompt:  

-"Tony, ça a beau être mon frère, c'est surtout une petite merde qui m'a fait marron ainsi que pas mal d'autres! Qu'il se fasse raccourcir, c'est pas mon problème!"  

Il regarde les deux arrivants et ajoute:  

-"Maintenant, foutez le camp de chez moi!"  

Anna refuse mais y'a un paquet de types à la mine patibulaire autour...  

-"Sinon?" demande John en faisant face à Mario. L'un des types qui s'entraine, un mec qui n'a pas une tronche de porte bonheur, réplique:  

-"Ici, notre domaine, c'est les chataignes et les pêches, petit malin..."  

Les autres se marrent, Anna tire la manche de John mais ce dernier refuse de bouger.  

-"Et bien! Je dois reconnaitre que ça fait plaisir de rencontrer des collègues maraîchers..."  

Ses interlocuteurs comprennent pas jusqu'à ce que le fumeur de cigare sorte un pétard!  

-"Moi, mon domaine, c'est plutôt les pruneaux...  

Je suis sur qu'on va bien s'entendre, non?"  

Il s'approche de Mario et lui demande s'il connait Maitre Martin. Ce dernier affirme que oui: Il a appris pour son meurtre. Mais il a rien à voir avec ça! C'est lui qui l'a embauché! Et qui lui a demandé de laisser couler, que son frangin ne s'en sorte que les pieds devant...  

John est surpris de cette révélation: Il ne s'attendait pas à ça!  

-"Votre frère a peut-être voulu se venger de ça sur son avocat..." hasarde Anna, notant tout sur son carnet.  

Mario se marre: Son frangin serait pas capable de savoir quoi faire dans une partouze si on lui a pas expliqué au préalable!  

 

En ressortant, Anna s'arrête devant John:  

-"Vous avez une arme!"  

L'Américain le sait.  

-"Et c'est illégal en France, vous le savez aussi?"  

L'Américain hoche affirmativement la tête. Elle tend la main:  

-"Remettez-moi votre arme!"  

John accepte, lui tend la pétoire, sachant qu'il la récupérera auprès de son pote le commissaire principal. Une fois à la Jaguar, il demande:  

-"Alors? A mon avis, Mario dit la vérité...  

C'est pas là qu'il faut chercher pour savoir qui a scraffé Louis!"  

Anna se dit la même chose. Elle démarre, se concentrant sur la route. John a le regard fixé dans le retro. La jeune femme s'en aperçoit et lui demande:  

-"Vous avez vu quelque chose?"  

John hoche affirmativement la tête! Lorsqu'ils ont quitté le "36", il avait déjà remarqué cette caisse. Il s'était dit qu'il se faisait des idées...  

Mais là, la même caisse, qui les suit après leur visite chez Mario, c'est pas le fait du hasard, espère!  

-"Laissez-moi le volant, mon petit, je doute que vous puissiez semer la caisse qui nous suit!"  

Anna fusille John du regard:  

-"Je sais conduire, vous savez!"  

L'Américain explique:  

-"J'en doute pas, mon petit! Mais moi, je sais piloter!"  

Elle gare la Jaguar et ils changent de place. La voiture qui les suit s'est arrêtée plus loin. A peine au volant, John démarre, accélère, fait crisser les pneus, la BMW qui les suit tente de faire de même mais c'est compliqué. Anna fixe le retro, note sur son carnet tout ce qu'elle peut voir, tout comme la plaque d'immatriculation, une plaque de RFA...  

John pilote la Jaguar comme s'il était sur la piste de Montlhéry. Finalement, il réussit à semer la voiture qui les poursuit. Mais pour cela, il a dû bombarder car le mec il était plus accroché qu'un morpion et de ce fait, ils ont quitter Paris.  

-"Il est tard...  

Et nous ne sommes pas loin de chez moi.  

Que diriez-vous de prendre un verre?"  

Anna secoue la tête:  

-"Vous me draguez? J'ai l'age d'être votre fille!" s'insurge-t-elle.  

John lui fait un clin d'oeil:  

-"Si vous aviez l'age d'être ma mère, mon petit, vous m'intéresseriez beaucoup moins!"  

Anna n'est pas à l'aise: Ce type, c'est peut-être un fou, un violeur, un assassin... Comme s'il entendait les pensées de la jeune femme, John croit bon de rajouter: -"Nous ne serons pas seuls: Il y a mes domestiques et aussi Madame Lapierre, ma gouvernante..."  

La jeune flic garde son air suspicieux.  

-"Vous avez le téléphone?"  

L'Américain la regarde, un peu outré:  

-"Vous croyez que je vis dans un ferme ou quoi?"  

 

La Jaguar s'arrête dans la cour en graviers devant un sublime manoir. Situé non-loin de Dagny, en Seine-et-Marne, c'est un très joli domaine de 5 hectares... -"Le manoir date de 1880 et fait 480m2 avec un rez-de-chaussée, deux étages et des combles, avec dépendance, une piscine de 25 mètres de long..." ajoute John, visiblement pas peu fier de son domicile.  

-"Vous voulez me vendre ce manoir, c'est ça?" s'exclame Anna.  

A peine sont-ils sortis de la Jaguar qu' une vieille femme sort précipitement du manoir.  

-"John! Où etiez-vous? Vous avez vu l'heure qu'il est? Je me faisais un sang d'encre et j'ai même pensé appeler la police, vous savez?"  

Madame Lapierre (Aline Siral), l'acariatre gouvernante, toise du regard Anna et dit d'un ton dédaigneux:  

-"Et vous êtes?"  

C'est John qui répond en se marrant:  

-"La peau lisse, justement!"  

La gouvernante secoue la tête: Si la police accepte même les petites grues dans leurs rangs, où va la France, je vous le demande?  

A l'intérieur, dans le grand salon, Anna demande où elle peut téléphoner, John lui indique le poste. Elle appelle le "36", pour demander à ce qu'on identifie la BMW qui les suivait. Mais elle apprend une autre nouvelle:  

-"Le légiste nous a confirmé que Maitre Martin était condamné. Cancer. Il en avait pas pour trois mois à vivre..."  

La jeune flic est extremement surprise par cette information! Et John l'est encore plus: Oui, son ami semblait affaibli ces derniers temps mais jamais il n'aurait imaginé cela...  

Après son coup de fil, Anna s'apprête à appeler un taxi mais John lui propose de rester:  

-"Ce manoir dispose de nombreuses chambres...  

Et ne craignez rien, je suis un gentleman, pas un pervers ou un type qui va vous rendre une visite nocturne!"  

Madame Lapierre maugréait entre ses dents:  

-"Je voudrais voir ça de toute façon, tiens! C'est une maison respectable ici!"  

La gouvernante conduit Anna a une luxueuse chambre d'amis, passant dans un couloir où les murs sont garnis d'armes à feu de toutes tailles et formes.  

-"Monsieur Sinclair collectionne les armes?" demande-t-elle pour mettre un terme à ce pesant silence.  

Madame Lapierre lui répond d'un ton laconique:  

-"Et les voitures dans un batiment dédié au dehors. Mais il collectionne aussi les péronnelles, vous savez..."  

 

Le lendemain matin, Anna prend son petit déjeuner servi par les différents domestiques présents, sous l'oeil inquisiteur de Madame Lapierre.  

-"Vous n'allez pas tarder à nous quitter, n'est-ce pas?"  

John arrive, l'air mécontent.  

-"Mon petit, faut qu'on parle!"  

Anna, comme Madame Lapierre ne comprennent pas.  

-"Dans mon bureau, je vous attends..." déclare-t-il en tournant les talons. La jeune femme se lève, sous le regard ravi de la gouvernante, qui s'imagine que la jeunette va recevoir un sacré savon!  

Anna rejoint le bureau de John, ce dernier est debout, regardant par la fenêtre.  

-"Pierre, votre commissaire principal m'a appelé, vos services ont découvert à qui appartient la BMW qui nous suivait..."  

Il se retourne et ajoute:  

-"A Hans Gröning..."  

Anna hausse les épaules:  

-"Je devrais savoir qui c'est?"  

John vient s'asseoir et fait signe à la jeune femme de faire de même:  

-"Le SS qui a torturé Louis s'appelait Heinrich Gröning..."  

Effectivement, Anna comprend où veut en venir l'Américain.  

Jeune résistant, Louis Martin fut arrété et déporté en Allemagne en décembre 1944. Dans un chateau non-loin de Stuttgart, il fut torturé pendant de longues semaines, comme les autres prisonniers, non pas pour des informations mais plutôt comme exutoire de salopards SS sachant que la guerre était quasiment perdue.  

-"J'étais dans la 7e armée du Général Patch lorsque nous avons investi le chateau et où on trouva un véritable carnage: Les prisonniers avaient été exécutés à la hate et sous les corps, je découvris Louis, qui respirait encore."  

Défiguré, brulé, dans un état physique déplorable, il avait été la victime du SS-Unterscharführer Heinrich Gröning, connu pour être l'une des pires ordures que comptait les SS, ce qui n'est pas rien! Comme nombre de ces congénères, il avait réussi à fuir par des tunnels sous le chateau avant l'arrivée de la 7e armée.  

-"Très vite, on s'est bien entendu, Louis et moi, pour le peu de temps qu'il resta à nos bon soins avant de repartir vers l'arrière, pour y être soigné. Après la guerre, on s'est retrouvé et il fut mon avocat toutes ces années. Mais plus que ça, il fut mon ami..."  

Anna entend la sincérité de son interlocuteur, loin de sa fanfaronnade constante, et visiblement habituelle. Et puis, cela parle à la jeune femme, dont la famille Juive d'origine Polonaise a eu à subir les affres de la folie Nazie alors qu'ils étaient réfugiés en France.  

-"Louis a fini ses études de droit et en tant qu'avocat, il s'est beaucoup investi dans la chasse des criminels de guerre Nazis."  

Il se lève:  

-"Vous savez quoi? Je me dis que c'est peut-être un de ces salopards qui a décidé de scraffer Louis...  

Voir par le fiston de cet empaffé de Gröning!"  

La jeune flic reconnait que c'est une possibilité...  

-"Nous devrions aller voir Antoine Martin, pour lui dire que son père était malade, non?" hasarde Anna.  

John est d'accord.  

 

Antoine tombe des nues en apprenant cela: Jamais il n'aurait imaginé cela.  

-"Lorsque je lui rendais visite, il semblait affaibli mais je pensais pas qu'il était rongé par la maladie."  

Il s'assied, ayant du mal à encaisser le coup. Anna tente de continuer à lui demander des informations alors que John, essaye de remonter le moral du jeune homme, un garçon qu'il a vu grandir. Anna aborde le sujet Gröning, qui ne manque pas de faire quelque chose au jeune homme.  

-"C'est pour ça que je me suis lancé dans l'histoire, pour la recherche de la vérité, de ce qui s'est passé. Heinrich Gröning a détruit mon père, l'a tué, ou en tout cas l'homme qu'il était. Et ce fut le cas de nombre de résistants, de Juifs et autres qui sont tombés sous la barbarie Nazie."  

Il s'arrête et conclut:  

-"Peut-être ai-je été trop préoccupé par le passé et pas assez par le présent...  

Sinon, j'aurais su que mon père était malade...  

Et les choses auraient été différentes..."  

 

Anna et John se rendent à l'hotel où se trouve ce Hans Gröning, merci les fiches individuelles de police! C'est un hotel miteux, sans classe, un brin crasseux et comme le dit John:  

-"Un vrai trou à rats...  

Un endroit rêvé pour un rat comme Gröning!"  

Le louffiat indique la chambre de l'Allemand. Anna frappe à la porte, expliquant que c'est la police: Un vrai ramdam provient de la chambre, John se doutant que le Boche est en train de s'esbigner par la fenètre! D'un coup d'épaule, il ouvre la porte et se lance à la poursuite de Gröning! Sur les toits des batisses environnantes, l'Allemand court, sautant, virevoltant, suivi comme son ombre par le colosse Américain, qui court, saute et virevolte mais de manière moins agile...  

Beaucoup moins! L'age, ça compte!  

Finalement, l'Allemand se retrouve coincé sur l'un des toits, devant faire face à John.  

-"Je t'assure, petit père, que tu as de la chance que la mignonne m'est confisqué mon pétard!"  

Il décoche une droite à Gröning, qui tombe KO direct.  

Une fois de retour dans la chambre, l'Allemand sous le bras, John doit faire face à la fureur d'Anna:  

-"Où vous croyez vous? Dans un film? Vous vous prenez pour Belmondo?"  

L'Américain s'allume un cigare et dit:  

-"J'aurais plutôt dit Steve McQueen mais bon, Belmondo, c'est pas mal non-plus!"  

Hans Gröning est menotté lorsqu'il reprend conscience, John et Anna lui font face.  

-"Pourquoi tu as buté Louis?" enrage l'Américain. Mais son interlocuteur, un homme entre deux ages, ne comprend pas:  

-"Je n'ai pas tué Louis Martin, je cherchais juste à le rencontrer pour..."  

Anna fait signe à John de se taire.  

-"Pour?"  

L'Allemand est mal à l'aise:  

-"Pour parler de mon père..."  

Hans est le fils de Heinrich Gröning, nait en 1942. Il a grandi sans son père, disparu après la guerre.  

-"Mais j'ai toujours eu envie de savoir où il se trouvait, s'il était toujours vivant..."  

John, un air méprisant sur le visage, réplique:  

-"Tout comme Simon Wiesenthal alors..."  

L'Allemand ne répond pas à l'invective. Il a dépensé beaucoup d'argent en détetectives et autres pour tenter de remonter la piste de son SS de père. Y comprit grâce à d'anciens "collègues" de son paternel. Et il a découvert qu'il vivait encore.  

-"Ce fils de pute est encore vivant?" s'emporte John.  

Hans secoue la tête:  

-"Jusqu'à il y a quelques jours, oui..."  

Anna semble comprendre mais pas le vétéran Américain, raison pour laquelle l'Allemand déclare:  

-"Louis Martin n'est jamais revenu d'Allemagne!  

C'est mon père qui a pris sa place!"  

John est sous le choc: Son "ami" a depuis toujours été un criminel de guerre Nazi?  

-"Comment? Pourquoi?" hurle-t-il.  

Gröning était un SS mais aussi, un véritable "caméléon": Parlant parfaitement, et sans le moindre accent, le Français comme l'Anglais, il a usurpé l'identité de Louis, mort sous la torture, n'hésitant pas à s'infliger nombre de blessures, allant jusqu'a se défigurer...  

Préférant cela à devoir répondre de ses nombreux crimes, la "cachette" parfaite...  

-"Alors vous l'avez tué?" demande Anna.  

Hans la regarde et ajoute:  

-"Bien sur que no..."  

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que sa cervelle retapisse le mur! Quelqu'un, sur le toit d'en face vient de lui faire sauter la cafetière! John a plaqué Anna au sol au coup de feu. Ils se relèvent et voient une silhouette s'enfuir du toit d'en face...  

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Polar dans l'esprit des romans de gare des années 60/70, voici "Un Corbillard pour le Bavard", le nouveau film réalisé par Alessandra Gira! AU générique, on trouve Michael Cannon, Camilla Horowitz, Oliver Low et Aline Siral entre autres, sans oublier la participation amicale de Gérard Cousin! La musique est l'oeuvre de Benjamin Colloff! "Un Corbillard pour le Bavard", le nouveau film policier de Gérard Cousin Prod!

Scénario : (1 commentaire)
une série B policier de Alessandra Gira

Michael Cannon

Camilla Horowitz

Oliver Low

Aline Siral
Musique par Benjamin Colloff
Sorti le 18 août 2040 (Semaine 1859)
Entrées : 20 252 760
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=24681