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Pamya Prod présente
Un président ne devrait pas dire ça

Hong-Kong, mai 2013.  

 

Seul dans sa chambre d'hôtel, Edward vérifie que tout est en place pour ce soir. Dans deux heures environ, il accueillera dans ses appartements trois invités qui pourraient bien changer sa vie et celle de milliers de personnes à travers le monde. En possession d'un bon nombre de gigaoctets dérobés à plusieurs agences gouvernementales américaines, le jeune homme qui fêtera bientôt ses 30 ans s'apprête en effet à révéler au monde entier l'une des affaire d'espionnage massif les plus importantes de l'Histoire. CIA, NSA et Gouvernement, personne ne devrait y réchapper…  

Bien sûr, l'ancien soldat des Forces Spéciales a depuis longtemps analysé les risques qu'il encourrait et sait que le président Obama, bien qu'ayant déclaré s'opposer à l'espionnage illégal, n'hésitera pas à le faire emprisonner pour haute trahison. Mais celui qui se surnomme «Verax» sait ce qu'il fait et pense que tout le monde est dans le droit de connaître les mensonges des États-Unis. Et dès qu'il aura révélé le plus grand scandale de ce début de XXIème siècle, il s'envolera avec sa conjointe pour un pays lointain où il pourra vivre à l'abri de toute procédure judiciaire…  

Mais il n'en est encore pas là et doit pour l'instant se concentrer sur sa mission. Edward vérifie encore le système de sécurité de son PC principal : il ne faudrait pas que celui-ci soit pisté ou qu'une personne extérieure parvienne à s'y connecter…  

Un bruit sourd retentit, la pièce tremble. Snowden se tourne vers la porte de la chambre d'un air inquiet. Ils l'ont retrouvé. Un deuxième choc, de nouveaux tremblements. Le verrou de la porte est sur le point de lâcher… Le jeune hacker n'a plus de temps à perdre. Il tape rapidement plusieurs codes sur son clavier, tandis qu'un troisième coup défonce la porte. Une demi-douzaine d'hommes, tous membres de la CIA et du FBI, entrent dans la chambre, tous armés. Snowden qui leur tourne le dos ne prend même pas la peine de les regarder et continue de taper au clavier, tandis que l'un des assaillants se prépare à tirer. Plus que quelques caractères… L'homme tire. Snowden tombe de sa chaise, touché en pleine tête. Personne n'entendra jamais parler de lui, et les manigances illégales de la CIA et de la NSA resteront dans l'ombre pour un bon paquet d'années.  

Tandis que les hommes du FBI évacuent le corps en prenant soin de ne laisser aucune trace dans la chambre, toutes les données de l'ordinateur disparaissent, comme par magie. Seules quelques ondes s'échappent, sans que les agents américains ne s'en aperçoivent…  

 

~~~~~~~~~~~UN PRESIDENT NE DEVRAIT PAS DIRE ÇA~~~~~~~~~~~  

 

L'homme s'affaire dans son bureau personnel, ignorant complètement la notification lui signalant l'arrivée d'un nouveau mail. Pas de temps pour le lire, c'est sans doute encore un coup de son meilleur ennemi Nico pour le mettre en retard ! Il attrape sa sacoche et se dirige d'un pas maladroit et peu assuré vers la porte.  

«J'y vais Valérinou, c'est l'heure ! Bisous bisous, je t'aime !  

- Attends un peu François !»  

Le dénommé François (Bob Peck) se stoppe net juste dans l'encadrement de la porte. Derrière lui, son épouse (Anne-Martine Vandervelt) le toise froidement et sévèrement.  

«Ta cravate !»  

L'homme baisse les yeux et aperçoit que celle-ci est en effet de travers. Il réajuste son beau costume blanc et noir, dépose un baiser sur la joue de son épouse et sors à la hâte de ses appartements, d'un pas toujours aussi maladroit. Juste dans les temps pour le Conseil des Ministres.  

 

Aujourd'hui, il vient avec une idée de loi toute neuve. Une réforme qui va assurer la sécurité de la France et faire d'elle un des pays les plus sûrs du monde. Il en est persuadé. Aussi, une fois fini de présenter son projet au reste du Gouvernement, Manuel Valls (Igor Berbatov) s'attend à un tonnerre d’applaudissements de la part de ses collègues, voire à des cris d'euphorie dignes d'un concert des Beatles, et peut-être même à une Cécile Duflot arrachant son soutien-gorge et se ruant sur lui telle une fan de rock devant Paul McCartney ! Mais l'accueil qu'on lui réserve est finalement un peu plus froid, et le Premier Ministre brise bien vite ses rêves de foule en délire.  

«Si je comprends bien M. Valls, vous voulez que l'on trahisse notre électorat de gauche en faisant passer une loi nous autorisant à espionner les Citoyens quand on veut ?  

- Pas quand on veut, essentiellement lors d'appels téléphoniques. Et depuis quand on est vraiment de gauche après tout ?»  

M. Ayrault (Orson Lee) ne semble guère apprécier l'idéologie de son Ministre de l'intérieur. Néanmoins, ce dernier garde espoir et se retourne vers M. Hollande qui n'a pas dit mot encore, et est resté immobile depuis une bonne dizaine de minutes.  

«Et vous Monsieur le Président ? Que pensez-vous de ce nouveau projet de Loi ?  

- Moi Président, je pense que…  

- Cela va à l'encontre de nos valeurs et de celles de notre parti !  

- Monsieur le Premier Ministre, c'est à Monsieur le Président que s'adressait ma question, pas à vous…  

- Et Monsieur le Président pense comme moi. Pas vrai François ?  

- Moi, je pense que…  

- Non il ne pense pas comme vous ! Non. Croyez-le ou non, mais Monsieur le Président est de mon avis sur la question de la sécurité intérieure.  

- C'est faux ! François est un VRAI socialiste, lui.  

- Donc il est de droite, comme moi. C'est bien ce que je disais.  

- Je…  

- Non, il est de la gauche sociale ! Son ennemi, c'est la finance !  

- Bon, salut les Socialous, j'me barre ! J'ai réunion avec Nico le Bulot et Eva Mamie.  

- Cécile…»  

Pour la sixième fois consécutive, le Conseil des Ministres se termine sur une dispute et le départ d'un ministre fatigué par toutes ces histoires. M. Hollande ne sait plus quoi faire. Cela fait bien longtemps que cela dur, et malgré toutes ses tentatives de recadrage, cela continue encore…  

Il est épuisé par tout cela, et c'est la tête baissée et les yeux rouges qu'il sort sur le perron de l’Élysée à midi, face aux hordes de photographes et journalistes interpellés par le départ prématuré de Mme. Duflot. Il sent déjà qu'il va encore être raillé et critiqué par les médias, et surtout, que ses soutiens vont continuer à l'abandonner un à un…  

 

En le voyant entrer dans leurs appartements d'un pas lourd, la cravate de travers et avec une tête de dépressif, Valérie comprend rapidement comment s'est passé la matinée de son époux.  

«Comme d'habitude je présume ?  

- Comme d'habitude.»  

La Première Dame de France soupire de désespoir, autant pour son mari que pour la réputation qu'il est en train de lui fonder. Pourquoi n'a-t-elle pas choisi d'épouser un coco ? Au moins il n'aurait jamais été élu président et elle ne se serait pas retrouvée ainsi dans la tourmente… Mais le fait est qu'elle est unie à lui, et qu'elle se doit de le soutenir dans les pires moments, même si pour cela elle doit donner beaucoup d'elle-même. Ce qu'elle fait depuis déjà plusieurs mois.  

M. Hollande s'est enfermé seul dans son bureau privé, comme à son habitude. Seul, il le sera bientôt totalement et en tout temps si son quinquennat continue sur cette lignée. Tout va de travers : l'histoire, la gloire, tout foire comme disait Renaud à propos de Mitterrand… A peine un an et déjà ses rêves de relever la France et de la réformer s'écroulent, et ses soutiens se déchirent contre lui.  

Mais François ne doit pas se laisser dépasser par les événements. Il s'assoit donc derrière l'écran de son ordinateur et ouvre sa messagerie personnelle. En dehors des habituels mails publicitaires, il n'a rien reçu durant la matinée. A l'exception peut-être d'un message avec pièce-jointe envoyé par un mystérieux Verax… Curieux de connaître son contenu, François ouvre le mail sans omettre de le faire vérifier par avance par son anti-virus. Et là… Rien. Ce mail est vide. Désespérément vide. Pas même une image de chat ou une photo-troll de Nico le Petit. Rien. Excepté la pièce-jointe, évidemment. François s'assure de nouveau de son contenu, puis la télécharge. Il ne risque rien : son ordinateur personnel est isolé du réseau de l’Élysée ! Il ne lui reste donc plus qu'à patienter… Les secondes passent doucement. Trèèès doucement. Comme ce film. Pour patienter, M. Hollande s'empare d'une gomme et d'une règle et se met à jouer au petit plongeur. La gomme s'avance doucement sur la règle, puis se retourne «Eh, Bic ! Viens plonger avec moi ! - Je ne saute jamais sans Pik depuis...» ENFIN ! Le premier pourcent de la pièce-jointe vient d'être téléchargé.  

Une centaine de sauts de gommes plus tard, un dossier entier est installé sur l'ordinateur privé du Président de la République Française. Celui-ci le parcourt attentivement, lisant les noms de fichiers un à un. Tous semblent écrit en anglais… Interpellé par un fichier texte intitulé To begin…, François décide de l'ouvrir et entame la traduction approximative de la page. Au fur et à mesure de sa lecture, ses yeux s'écarquillent et ses mains deviennent moites. Il semblerait bien qu'il ait de nouveaux ennuis et qu'il se retrouve au cœur d'une affaire international…  

 

«De l'espionnage de masse, dis-tu ?»  

M. Ayrault n'en revient pas. Ce monsieur «Verax» avait programmé son ordinateur pour qu'il envoie au hasard toutes ses découvertes à une des adresses e-mails espionnées s'il venait à mourir, et il a fallu que ça tombe sur le Président de la République de Française…  

«Mme. Trierweiler est au courant ?  

-Non Manuel, pas envie qu'elle le retweete, la situation est déjà assez compliquée…»  

En effet, un grave dilemme se pose pour M.Hollande et ses deux ministres. Ou bien ils révèlent ces informations au monde et les utilisent pour la gloire de la France et de leur quinquennat, ou bien ils les gardent secrètes et s'en servent uniquement pour faire du chantage auprès des États-Unis. Dans les deux cas, les risques sont énormes pour eux, pour le pays qu'ils dirigent et pour la paix mondiale… Au vu des agences concernées, des États et des multinationales espionnées, une véritable guerre mondiale pourra éclater en fonction du choix que prendra François Hollande. C'est pour cela qu'il n'a mis dans la confidence uniquement son Premier Ministre et son Ministre de l'Intérieur, en qui il accorde une totale confiance, dans l'espoir que ceux-ci le conseillent au mieux.  

«Faisons comme si nous ne savions rien et oublions ces documents. Après tout, les États-Unis n'ont rien fait de mal, ils ont simplement assuré leur sécurité. Nous devrions d'ailleurs peut-être s'en inspirer ici…»  

M. Ayrault soupire en entendant encore une fois son collègue et ses projets sécuritaires. Pourquoi le président l'a-t-il fait venir ce soir ? Il était évident qu'il allait défendre l'Oncle Sam et son Big Brother ! Il y a pourtant là, avec ces sombres dossiers, la possibilité pour la France et son Gouvernement socialiste de rayonner à travers le monde ! Peut-être même qu'avec un peu de chantage, il y a possibilité de prendre la place des USA et de devenir la première puissance mondiale… Alors pourquoi Manuel Valls défend-il ainsi l'Amérique ? C'est la question que se pose le Premier Ministre en même temps qu'il révèle ses idées de gloire et de pouvoirs à son Président.  

Après plusieurs minutes de débat houleux, M. Hollande est toujours aussi perdu. Quoiqu'il fasse, les enjeux sont énormes et il craint plus que jamais les répercussions de ses actes ou de ses non-actes. Pourtant, il doit prendre une décision, il le sait. Une décision qui pourrait changer le monde et laisser de terribles et irréversibles traces. Il ne sait pas quoi faire, il est totalement désemparé… Il a juste envie de partir loin, de s'exiler, loin de toutes responsabilités et de tous problèmes. Tandis qu'il prend sa tête entre ses mains et commence à vaciller, le visage de Manuel Valls s'illumine. Une idée vient de lui traverser l'esprit…  

 

Au volant de son scooter, François quitte l’Élysée sous les sombres lueurs de la nuit. Une adresse, c'est tout ce que son ministre a accepté de lui donner. Il n'a aucune information sur la personne qui l'attend, si ce n'est qu'il ne doit pas en parler. Il a hésité à se rendre ainsi chez une illustre inconnue en pleine nuit, mais sa totale confiance en son ministre a finalement eu raison de lui. Et après tout, l'avenir de la France se joue peut-être sur ce simple déplacement.  

Monsieur le Président croise quelques passants qui ne le reconnaissent pas, caché sous son casque. Les lampadaires défilent les uns après les autres et enfin, le voilà au lieu indiqué, à quelques centaines de mètres seulement du palais présidentiel. Il gare son scooter sur le trottoir et avance prudemment jusqu'à la porte portant le bon numéro, le casque toujours sur la tête. Il abaisse doucement la poignée et pénètre dans le hall de l'immeuble avec toute la délicatesse et l'agilité dont il est capable (c'est à dire celles d'un hippopotame boiteux en fin de vie et à la cravate de travers), tel un cambrioleur…  

Soudain, les lampes du hall s'allument. M. Hollande se retrouve ébloui, debout en équilibre sur une jambe, face à une femme toute de noire vêtue (Penelope Vélez). Celle-ci l'observe d'un air à la fois grave et amusé, un petit sourire malicieux au coin des lèvres.  

«Bonsoir Monsieur le Président. Il paraît que je dois vous rendre un service à propos d'une affaire d'espionnage. C'est bien cela ?»  

François reprend son équilibre et se recoiffe rapidement. La chemise débraillée et la cravate toujours de travers, il tente de lui dire quelques mots mais n'y parvient pas. Cette femme l'intrigue trop… Il se contente donc de hocher la tête et de lui bredouiller un petit «Qui-qui êtes vous ?»  

«Pardonnez-moi, je ne me suis pas présentée ! Julie Gayet, agent secret spécialisée en espionnage, et actrice à mes heures perdues. Enfin, ça, c'est surtout pour la couverture !»  

D'après son Ministre de l'Intérieur, elle sera la meilleure conseillère pour cette histoire de mail et pourrait bien régler tout ses problèmes grâce à ses talents d'espionnage. A moins qu'elle n'en crée de nouveaux…  

 

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Mimi Production GM présente : UN PRESIDENT NE DEVRAIT PAS DIRE ÇA  

Un film de Andreas Bartek.  

Sur une idée originale de Ronan Cartalitanesto et un scénario d'Emilien.  

Réalisé dans le cadre du concours Histoire Parallèle, 2040.  

 

Avec :  

Bob Peck – François Hollande  

Penelope Vélez – Julie Gayet  

Igor Berbatov – Manuel Valls  

Anne-Martine Vandervelt – Valérie Trierweiler  

Orson Lee – Jean-Marc Ayrault  

 

Musiques composées par Keith Fitzpatrick.

Scénario : (4 commentaires)
une série A dramatique (Tragi-comique) de Andreas Bartek

Bob Peck

Penelope Vélez

Igor Berbatov

Anne-Martine Vandervelt
Avec la participation exceptionnelle de Orson Lee
Musique par Keith Fitzpatrick
Sorti le 07 juillet 2040 (Semaine 1853)
Entrées : 26 632 214
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=24683