Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Firewolf 2.0 présente
Les ficelles

La vieille carlingue fumante se gara le long d'un trottoir ravagé. Les quelques lampadaires fonctionnant illuminaient le rien. Il ouvrit sa portière et coupa le moteur. Il restait assis, le froid des souvenirs pénétrant la voiture  

La grande avenue était déserte.  

Quelle heure était-il? Trois heures? Cinq Heures? Il ne regarda pas sa montre. Quelle importance? Il était là. Il respira pour la première fois depuis vingt ans.  

Sans tendre l'oreille on entendait un chien renverser une poubelle. Le chien savait ce qu'il cherchait.  

Murphy non. Il se disait qu'il aurait pu revenir il y a une éternité. Revenir boire sa haine. Planifier une vengeance. Prendre sa revanche.  

Mais le temps et l'alcool avaient fini de lui faire oublier ces rancœurs. Il ne savait même pas pourquoi il était là. Le voyage de sept heures n'était qu'une succession de route, villes, panneaux qu'il avait connu fut un temps. Une sobriété de trois jours et les vieilles idées refoulées refont surface comme du poisson mort.  

 

Trop froid pour rester comme un con derrière son volant, il sorti frapper le silence de ses semelles sur le béton.  

En levant les yeux sur la façade du bâtiment devant lequel il était, une vieille vision lui mit un pain dans la gueule. Il s'était garé machinalement devant son ancien appartement. Le gris de la nuit n'aidait pas à lui rappeler la couleur des murs. Mais c'était sûr que la peinture ait été refaite. Il s'attendait à retrouver les traces de combustion, les traces de suie imprégnées sur deux mètres sur le mur.  

Le temps est une pute. Il te fait regretter.  

Un rapide coup d’œil autour de lui lui faisait comprendre que le quartier était désert. Cette ville a morflé. Plus que ceux qui en ont usé le sol.  

«… Qu'est ce que je suis venu foutre ici...»  

 

 

Clarisse ne dormait pas. Un ressenti lui tournait les tripes. Elle s'était replongé dans tout les documents qu'elle avait accumulé. Des classeurs dégueulant de feuilles volantes. Des journaux entier. Sur son écran, dans le salon, tournait en fond les reportages et autres documentaires sur l'affaire. Et en cartouche, en gras et en couleur, on se posait la question:  

Qui a tué Clarence Kensborough?  

Les trois tasses de café à moitié vides et le cendrier garni lui fit comprendre qu'il était peut être temps de se coucher. L'horloge affichait quatre heures vingt. Dans la cuisine, le chat grattait sa litière.  

 

Après trois coups d'épaule, la porte de l'appartement céda. Murphy se frotta le bélier osseux et la clavicule, histoire de refaire circuler le sang. Serait con de se nécroser le bras par une si belle nuit grise et froide.  

Le hall d'entrée, là où le feu a démarré. Les escaliers sont impraticables, des restes de marches calcinées persistent par endroit à vouloir rester accroché aux parois. Il ne trouvera rien aux étages, faute de pouvoir chercher.  

Et puis merde, c'est pas après vingt ans qu'on retrouve des traces de quoique ce soit. Mais le plus surprenant, c'est qu'il n'y avait rien.  

Rien.  

Rien depuis vingt ans ? Pas de trace de squat, de tag ou de pillage. La scène de crime était resté figé dans le temps.  

 

S'en allant les mains vides, il avait peut être trouvé quelque chose.  

 

Clarisse se réveilla en sursaut en entendant un bruit métallique horrible. Paniquée, elle s'était endormie sur la table au milieu des documents. Par réflexe, elle regarda son portable, il affichait cinq heure trente.  

Le bruit métallique revint achever sa léthargie.  

C'était la sonnette de sa porte d'entrée.  

 

Il y a dix-huit ans, des comptes bancaires sont gelés. Deux sociétés écrans tombent sous l'inquisition des finances publiques. Des gardes à vue. Des individus qui disparaissent. Des témoignages qui se multiplient, détournements de fonds, corruption aggravée, chantage, meurtre. Une femme d'affaire qui se fait porter témoin assisté et qui balance le cerveau de ces magouilles.  

Clarence Kensborough, golden woman qui reversait des millions aux associations caritatives, victime d'un mafieux qui avait infiltré son cercle intime pour certains, un simple homme de main, pantin aux ficelles attachées aux doigts de la riche gérante pour d'autres.  

 

Et puis des flammes.  

Un homme en fuite.  

Jusqu'à ce soir.

Scénario : (1 commentaire)
une série Z policier de Nicolas Goldsmith

Pavel Hubbard

Stefanie Kalmar
Sorti le 14 avril 2040 (Semaine 1841)
Entrées : 973 186
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=24701