03 Novembre 2016 – Quelque part sur le sol des Etats Unis  

Une femme observait avec minutie la frise historique numérique défilant sur un écran. Tous ces événements, la majorité funestes, qui avaient conduit le monde au bord de l’implosion. La femme pouvait en réciter la chronologie par cœur. Les attentats contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kénya en 1998, l’attentat contre l’USS Cole en 2000, les attentats de 2001, les attentats de Bali en 2002 puis ceux de Madrid en 2004. Vinrent ensuite les attentats de Londres en 2005, la fusillade de Fort Hood en 2009 et plus récemment, les attentats de Paris et Nice. Une litanie de morts, puis d’hommages et enfin de grandes déclarations souvent sans effet. Ces différentes attaques avaient eu des conséquences néfastes sur le monde. La chute de l’Irak, de la Libye avec le chaos qui en avait découlé. La naissance de l’Etat Islamique, la guerre civile en Syrie et la recrudescence des tensions entre les Etats Unis et la Russie. Le monde allait mal et tout le monde s’en fichait, plus préoccupés par leurs intérêts politiques et/ou économiques, une sorte de Syndrome du Titanic. On fonçait droit dans le mur en sifflotant.  

Autour de cette frise, d’autres écrans, figés dans le mur, distillant les images d’actualités en temps réel, il leur fallait connaître ce qui se passait dans le monde, la moindre information était primordiale. Puis elle se reconcentra sur la frise, sur l’année 2001 qui avait été mise en surbrillance. Après mûre réflexion, ces événements avaient été identifiés comme étant le point de départ de tout cela. Elle se retourna et s’avança vers une grande baie vitrée. En contre bas, plusieurs sas transparents dans lesquels étaient allongés hommes et femmes. La femme regarda sa montre, c'était à eux de jouer.  

11 Septembre 2001 – Boston  

Richard Cross se massait les tempes, ce mal de crâne se faisait insistant pourtant c’était soi-disant sans risque. Mon œil oui. Il regarda sa montre. Elle affichait 7h15 et du retard était annoncé sur son vol, le vol AA11 à destination de Los Angeles mais ça il le savait déjà, comme tout ce qui allait se passer dans les prochaines heures. Il se leva et se dirigea vers le guichet d’embarquement repensant à tous les événements qui l’avaient conduit en ces lieux à ce moment précis. Toutes leurs tentatives pour déjouer ces attentats avaient échoué car leur adversaire disposait toujours d’une autre carte à jouer. Alors il avait été décidé d’intervenir le jour même afin de retirer toute possibilité de réaction à leur ennemi. Il franchit le guichet sans encombre et emprunta le corridor menant à l’avion, un sac sur le dos. Il salua les hôtesses en pénétrant dans l’avion et se dirigea vers son siège. Il s’assit lentement et ouvrit son sac à ses pieds. Dans une poche dissimulée, il sortit une oreillette high Tech qu’il glissa dans son oreille. Il prononça quelques mots puis s’installa confortablement dans son siège. L’avion se remplit lentement puis le décollage fut annoncé pour 7h59. Richard sourit intérieurement. L’avion se positionna en bout de piste et se lança à pleine vitesse. Richard ferma les yeux au moment où l’avion s’éleva. Il attendit que l’avion se stabilise puis quitta son siège, emportant son sac avec lui. Debout dans l’allée, il regarda autour de lui et repéra aussitôt ses cibles. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Tout allait se déclencher à 8h14. Il se dirigea vers les toilettes à l’avant de l’appareil et referma soigneusement la porte derrière lui. Il ouvrit lentement son sac, et en sortit différentes pièces constituées d’un alliage spécial qu’il monta en quelques secondes puis il patienta. Sa montre bipa. Il la regarda, elle indiquait 8h13. Il s’approcha de la porte, main sur la poignée et compta mentalement. Au bout d’une minute, il entendit les premiers cris, les premiers hurlements. Il devina les premiers mouvements de foule, la course des terroristes vers le cockpit. Sa montre bipa une deuxième fois. Il ouvrit violemment la porte qui vint percuter frontalement un homme avançant vers le cockpit qui s’effondra aussitôt sous le choc. Richard pointa alors son arme devant lui et appuya sur la gâchette. Un deuxième homme s’effondra, sans bruit. Richard pivota alors sur le côté, voyant un autre homme se jetait lui, un couteau à la main. Richard para l’attaque, bloquant le bras de son adversaire puis dans un même mouvement, profita de l’élan de l’attaque pour poignarder son agresseur au bas ventre. Il dirigea alors son arme vers le quatrième homme et tira une dernière fois. Celui-ci s’écroula alors au sol. Tout s'était déroulé en quelques secondes. Richard rangea aussitôt son arme et présenta un insigne à la première hôtesse de l’air devant lui. Il demanda d’une voix calme à l’hôtesse de prendre en charge les passagers avec le reste de l’équipage et demanda à parler au pilote. On le fit pénétrer dans le cockpit. Il exposa rapidement ce qui s’était passé, invita le pilote à poser l’avion sur l’aéroport le plus près où tout serait pris en charge puis il retourna dans l’avion. Il regroupa les quatre terroristes et les attacha fermement, l’arme utilisée ne les ayant pas tués mais seulement neutralisés. Il appuya son index sur son oreille et prononça quelques mots. Quelque part, dans le ciel américain, trois autres agents étaient sur le point d’intervenir à leur tour.  

30 Novembre 2016, quelque part sur le sol des Etats Unis  

Richard Cross ouvrit les yeux lentement, des électrodes branchées sur son crâne. Il cligna plusieurs fois les yeux afin de s’habituer à la vive lumière de la pièce. Il tourna la tête sur le côté droit, une lumière rouge était allumée, signe que tout n’était pas encore à jour. Il patienta ainsi jusqu’à ce que la lumière devienne verte. Il ouvrit alors le sas et en sortit. Au même moment, une jeune femme sortait également d’un autre sas. Richard reconnut aussitôt Johanna, l’agent chargé d’intervenir sur le vol UA 175.  

« On a réussi Richard, on a réussi » déclara-t-elle, le serrant dans ses bras.  

Richard acquiesça, ses nouveaux souvenirs finissant de s’imbriquer via la puce implantée dans son cerveau permettant à sa mémoire de se mettre à jour selon leurs interventions. Ils montèrent tous les deux à l’étage, pour se rendre dans leur sorte de QG. Plusieurs autres agents étaient déjà là, dont ceux qui étaient intervenus avec eux sur les attentats du 11 Septembre 2001. Ils regardèrent alors la frise chronologique. Les attentats du 11 Septembre 2001 avait disparu. La capture d’Oussama Ben Laden datait du mois de Décembre 2001 et aux premiers abords il semblait à Johanna et Richard que leur intervention avait permis de donner un meilleur cap à l’Histoire. Saddam Hussein était toujours en place, Kadhafi aussi. Ce n’était certes pas des enfants de chœur mais ils savaient tenir leur peuple et tueraient dans l’œuf tout groupe type Daesh. Richard n’en revenait pas. Ils avaient en effet réussi, ce projet ORACLE comme il avait été baptisé. Il se remémora son intégration dans cette division secrète non gouvernementale. On l’avait choisi parce qu’il n’avait aucune famille, aucune attache et qu’il était particulièrement doué sur le terrain, critères de sélection valant pour chaque recrue. On lui avait expliqué le but de cette organisation. Corriger le présent, l’avenir, en intervenant dans le passé et faire ce que les gouvernements ne faisaient pas, tenus qu’ils étaient par l’économie, la géopolitique etc. Richard avait adhéré au principe même si les personnes à la tête de cette organisation restaient dans l’ombre. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il s’agissait de personnes aux ressources presque illimitées pour pouvoir disposer de telles technologies et passer inaperçus aux yeux de tous.  

C’est alors que la femme qui semblait diriger les lieux pénétra dans la salle et vint se placer devant eux. Elle était habillée d’un tailleur très chic, finement maquillée, portant des lunettes de luxe. Elle félicita les quatre agents qui avaient parfaitement rempli leur mission et qui avaient permis de déjouer ces attentats après de nombreux échecs. Elle expliqua ensuite aux agents de retour de leurs « voyages » que suite aux tentatives avortées de 2001, d’autres attentats de grande ampleur avait été perpétré dans les années suivantes, attentats ayant nécessité une correction. Tout d’abord un attentat avait touché la Statue de la Liberté en 2004, ce qui avait nécessité une intervention d’Oracle. Puis un attentat sur la Tour Eiffel en 2007 et une nouvelle intervention. Mais depuis, plus aucun attentat d’envergure n’avait été tenté. Il s’agissait plutôt de bonnes nouvelles, mais la voix de la femme ne trahissait aucune joie. Ils comprirent pourquoi lorsqu’elle fit afficher les images en direct du Manhattan Mall.  

30 Novembre 2016 – New York  

Saïd Ben Kamal observait calmement la scène assis dans sa voiture garée sur le parking du Manhattan Mall. Tout avait été soigneusement planifié et ce dans un but précis. Après toutes leurs tentatives désamorcées, une cellule spéciale avait été créée dans le but d’identifier le pourquoi du comment et Saïd en avait fait partie. Des heures de vidéos regardées, des centaines de photos étudiées, des interrogatoires poussés avaient été menés dans le but d’identifier d’éventuelles taupes, en vain. Cette cellule avait cependant remarqué que les opérations pour déjouer leurs attaques semblaient être millimétrées, anticipant chacune de leurs actions, comme si ils savaient exactement le déroulement prévu. Saïd avait longuement exploré cette piste et la seule explication plausible et pourtant irréelle était l’intervention de personnes provenant du futur. C’était le seul moyen de connaître parfaitement leurs plans élaborés dans le plus grand secret. Saïd avait alors eu une idée. Perpétrer un attentat important en envoyant au suicide n’importe quel volontaire tout en prévoyant une équipe de surveillance prête à intercepter toute équipe provenant du futur. Évidemment, leur première tentative réussirait mais Saïd était convaincu que la seconde attaque qu’il vivrait serait contrecarrée. Et là, Saïd et son équipe seraient prêts. Il sourit intérieurement en pensant à la folie de son plan alors que de violentes explosions résonnèrent au milieu du centre commercial.  

Richard fixait les écrans qui diffusaient en boucle les images de l’explosion qui s’était produite au Manhattan Mall. Plusieurs centaines de victimes étaient déjà annoncées dans ce qui s’annonçait comme être l’une des pires attaques depuis plusieurs années. Le déroulement de l’attaque était déjà connu, un homme avait disposé plusieurs colis en différents endroits du centre commercial, son cheminement étant parfaitement visible sur les caméras de sécurité. Puis il s’était fait sauté au milieu de la foule, déclenchant avec lui l’explosion des autres colis, déchaînant les enfers dans la galerie commerçante. Attaque simple, facile à déjouer avec les informations dont ils disposaient, trop simple pensa Richard. Il fut rapidement convoqué avec Johanna. Un rapide briefing fut à peine nécessaire devant la simplicité de l’attaque ce qui inquiétait Richard même s’il n’exprima pas son ressentiment. Le plan d’intervention fut conjointement élaboré avec Johanna puis ils se dirigèrent vers leur sas respectif pour un retour dans le passé de quelques heures. Ils ne savaient pas qu’ils étaient attendus de pied ferme….  

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Film présenté dans le cadre du concours Histoire Parallèle.  

DF Production vous invite dans les méandres du temps, en un temps où les attentats du 11 Septembre 2011 auraient été déjoués.  

La réalisation de ce film de Science Fiction a été confiée à Virginia Horn, la musique à Gina Dessau.  

Ray Hewitt incarne un agent d'une organisation secrète, épaulée par la charmante Brenda Staite.  

Anne Martine Vandervelt incarne une dirigeant de cette organisation.  

Quant à Steven Delerue, il lui a été confié le rôle d'un terroriste en charge d'une mission bien particulière.