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Gérard Cousin Prod présente
Indigestion de Pruneaux pour les Connards Laqués

-"Mon Pierrot! Cela me fait toujours plaisir de te voir!" déclare John Sinclair (Michael Cannon) sur le parvis de son manoir à Dagny alors qu'un Asiatique sort d'une luxueuse voiture. Pierre Nguyen (Hsin Pan), mais que ses amis proches appellent "Pierrot", vient saluer l'Américain.  

-"Madame Lapierre n'est pas là?" demande l'Indochinois.  

John secoue négativement la tête:  

-"L'une de ces cousines d'Orcines, en Auvergne, est malade et donc, cette brave femme a pris congés pour une petite quinzaine pour aller à son chevet..."  

Pierre esquisse un sourire:  

-"Donc, c'est comme si tu étais en vacances, toi aussi?"  

John part dans un franc éclat de rire: C'est exactement ça!  

-"Viens, rentre, il fait un froid de canard dehors." rajoute le vétéran.  

 

Dans le grand salon, les deux hommes discutent tranquillement, de tout et de rien, de leurs familles respectives, de la dernière fois où ils se sont vus. Pierrot, un verre de Scotch dans la pogne, déclare:  

-"La dernière fois que je suis venu ici, ça remonte à quelques années."  

Il fait une pause et ajoute:  

-"C'était pour l'enterrement..."  

John perd son sourire et hoche la tête pour acquiéscer. Voyant ça, Pierrot se dit qu'il a fait une gaffe, que derrière le masque et les apparences de déconstraction de John, les choses sont loin d'êtres cicatrisées. Comme pour enchainer, Pierrot déclare:  

-"Si je suis venu, c'est pas trop pour évoquer le passé mais plutôt le présent..."  

John retrouve son sourire et sa gouaille habituelle:  

-"Tu sais, la conjugaison, c'est pas trop mon fort..."  

Son interlocuteur lui explique que les choses deviennent compliquées dans le "Triangle de Choisy", le haut lieu de la communauté Asiatique de Paname, au coeur du 13e arrondissement.  

-"Depuis plusieurs semaines, c'est devenu un vrai stand de tirs par là-bas..."  

John réplique:  

-"Y'a une indigestion de pruneaux chez les canards laqués?"  

Cela amuse Pierrot, qui connait l'humour et les bons mots de son ami, même si le Français n'est pas leur langue maternelle à tous les deux.  

-"Je dirais plutôt des "connards laqués" car ce sont un peu les pires de la communauté qui trinquent..."  

L'Américain sourit à la répartie de son ami.  

-"C'est plutôt pas mal, alors, non?"  

Mais Pierrot rentre dans le vif: "Le Triangle", c'est un melting-pot asiatique, les flics s'en mêlent pas, tout est géré en interne. Sauf que là, c'est vraiment devenu le Far West! Les différentes triades se tirent comme des lapins, ça commence à déborder sur les familles, les enfants, bref, actuellement, "Le Triangle", c'est une vraie poudrière auquelle un gus a allumé la mèche!  

-"Je suis venu voir si tu ne pouvais pas, temporairement, me filer un coup de main. Comme au bon vieux temps." rajoute l'Asiatique.  

John hoche la tête: Il serait pas contre dans l'absolu mais il n'est plus si jeune. Et il a "lâché" le business depuis un bail.  

-"Désolé, Pierrot, je suis rangé des bagnoles."  

Son interlocuteur est certe un peu déçu de ce refus mais il le comprend aussi: Si lui-même pouvait être en dehors de tout ce mic-mac, il n'aurait aucune envie de s'y plonger la tête la première!  

-"Tu restes pour diner, j'espère?" demande John.  

-"Et comment!" ajoute Pierre.  

Ils font quelques pas et l'Asiatique lui demande:  

-"Tu as toujours ce petit Chardonnay du Jura?"  

L'Américain répond par l'affirmative, sachant l'amour de son ami pour ce vin.  

-"Je dois en avoir une ou deux bouteilles."  

 

Durant le repas, ils parlent, discutent, loin des préoccupations quotidiennes.  

-"J'ai lu dans les journaux la mort de ton ami avocat..." glisse Pierrot.  

John ne répond que vaguement, ayant peu envie de rentrer dans les détails de cette sordide affaire*...  

-"Il est temps pour moi de te laisser" déclare l'Asiatique. John raccompagne son ami dans la cour en graviers devant le manoir. Pierrot monte dans sa voiture et avant de demander à son chauffeur de démarrer, il déclare à John:  

-"Si jamais tu changes d'avis, viens me voir! Cela me rendrait vraiment service..."  

Le vétéran Américain hoche la tête, assurant qu'il va y réfléchir. La berline roule sur la petite allée de graviers pour rejoindre l'immense portail, laissé ouvert par les domestiques. Mais à peine la berline de Pierrot sortie, elle est immédiatement immobilisée par un fourgon Citroën: Les volets s'ouvrent et plusieurs types cagoulés sortent des mitraillettes et défouraillent à tout va sur la berline! John plonge au sol, certaines de ses statues représentant des femmes nues dans sa cour sont mitraillées, à moitié détruites, il se relève et file dans l'entrée du manoir, il en ressort avec une Winchester M12, le fusil à pompe qu'il utilisait lors de la Deuxième Guerre Mondiale, et tire en direction du fourgon. Les balles perforent la taule, et, alors que l'un des types cagoulés souhaite riposter, cette fois, les balles perforent l'un des gus! Il est propulsé au sol. Ses comparses démarrent et filent à toute allure. John court dans la rue et tire en direction du fourgon, en vain.  

Puis il rejoint la berline pour constater que non-seulement le chauffeur mais surtout son ami Pierrot, baignent dans leurs raisinés, perforés qu'ils sont telles des passoires qui auraient eu le malheur de se retrouver dans un stand de tir...  

****INDIGESTION DE PRUNEAUX POUR LES CONNARDS LAQUÉS****  

 

Générique: https://www.youtube.com/watch?v=9-kA5qHNMu8  

 

UN FILM D'ALESSANDRA GIRA  

 

AVEC:  

 

MICHAEL CANNON - CAMILLA HOROWITZ  

 

************************************************  

-Dans les années 70, Région Parisienne- Les gendarmes sont là, sécurisant les lieux, tenant éloignés les badeaux qui se pressent devant le portail du manoir, alors que plusieurs voitures de police, toutes sirènes hurlantes, arrivent depuis Paris, visiblement. La première voiture s'arrête et le Commissaire principal Mangin (Gérard Cousin) en descend:  

-"Quand j'ai su que c'était chez toi tout ce barouf, je suis venu m'assurer que tu n'avais rien, John."  

L'Américain s'allume un cigare:  

-"Moi, ça va, on peut pas vraiment dire la même choses de mes statues et encore moins de Pierrot Nguyen!"  

Mangin fixe son vieil ami et lui dit:  

-"Je te croyais rangé des voitures..."  

John hoche la tête: Il l'est, c'était juste une visite de "courtoisie". A ce moment précis, un Renault 12 de service pénètre dans la cour, se gare devant le manoir et finalement l'inspecteur Anna Kowalski (Camilla Horowitz) en descend. Elle vient directement vers Mangin et vers John.  

-"Décidément, monsieur Sinclair, vous passez votre temps à être sur des scènes de crimes. Vous connaissiez les victimes?"  

John hoche la tête:  

-"Dans la berline, à l'arrière, c'est mon pote Pierrot Nguyen...  

A l'avant..."  

Mais il n'a pas le temps de finir: Anna le fixe de ses magnifiques yeux bleus, les mains sur les hanches:  

-"L'homme qui a été tué aujourd'hui, c'est ENCORE votre ami? Je suis heureuse de ne pas faire parti de vos amis, monsieur Sinclair: Vous etes une vrai patte de lapin à l'envers!"  

L'Américain sourit:  

-"Mon petit, je vous l'ai déjà dit: Appelez-moi John! Quand à la patte de lapin, si on m'a souvent comparer à cet animal, rien à voir avec sa patte!" déclare-t-il avec un sourire.  

Anna secoue la tête comme pour dire que c'est pathétique.  

Elle pose des questions au vétéran, sur comment les choses se sont déroulées, il montre son fusil à pompe militaire ce qui met Anna en fureur:  

-"C'est illégal ce genre d'armes en France! C'est peut-être vous qui avez tué votre ami, qui sait?"  

John semble outré:  

-"Bien sur que non!"  

Mais la jeune femme ajoute:  

-"Y'a pas si longtemps, votre ami avocat se fait assassiné, qui trouve-t-on sur les lieux? Vous!"  

John s'approche d'elle, lui vote un sourire et lui dit tout bas:  

-"Vous savez pertinement que je n'y suis pour rien..."  

Anna le sait, bien sur, mais elle continue:  

-"Aujourd'hui, un nouveau meurtre, chez vous, et encore une fois de l'un de vos amis!"  

John secoue négativement la tête, Anna lui demande pourquoi:  

-"Ce n'est pas ce qui est arrivé?"  

Le vétéran ajoute:  

-"Non, ça s'est passé devant mon portail, pas chez moi!"  

La jeune femme perd patience: Avec John, c'est toujours pareil, il aime se "jouer" d'elle, de la faire tourner en bourrique! C'est vraiment exaspérant! John attrape le bras de la fliquette et l'amène vers les statues de nus, ou plutôt ce qu'il en reste.  

-"Là, vous voyez le turbin des flingueurs..."  

Il l'entraine vers la berline et ajoute:  

-"Voila encore leur turbin..."  

Anna désigne le cadavre du type cagoulé:  

-"Et lui? C'est le boulot de qui?"  

Tout en fumant, John répond:  

-"Ok, lui, c'est moi qui l'est scraffé, mon petit! Mais c'est de la légitime défense, m'aam le juge!" conclut-t-il en souriant.  

Anna lui rappelle qu'elle n'est pas "juge"!  

John lui rappelle que lui n'est pas un criminel...  

-"Pourquoi ce monsieur Pierre Nguyen est venu vous voir?"  

John fixe la jeune femme dans les yeux et répond:  

-"Car c'est le bordel dans le "Triangle de Choisy" et il m'a demandé de lui filer un coup de main."  

Anna note tout puis s'interrompt, attendant la suite:  

-"Et? Vous avez accepté?"  

John écrase son cigare au sol et déclare:  

-"J'avais pas encore pris ma décision..."  

Au vu de ce que Pierrot lui a dit durant le diner et ce qui vient de se produire, le vétéran Américain n'a désormais plus d'autre choix que d'accepter de plonger les paluches dans toute cette affaire...  

 

Au "36", Anna consulte le casier judiciaire de ce "Pierrot" Nguyen, et autant être franc, il est aussi chargé qu'un pilier de comptoir à la fermeture du troquet: Né d'un père Français et d'une mère Indochinoise, non-reconnu par son père, c'est à Hanoï, sa ville de naissance, qu'il a commencé sa "carrière" criminelle, par de modestes vols à l'étalage alors qu'il n'avait qu'une dizaine d'années. Mais le pays, en proie à sa guerre d'indépendance, étant très instable, avec sa mère et ses soeurs, le petit Pierre quittent Hanoï pour Paris. Durant son adolescence, il fut arrêté plusieurs fois par la police, pour divers crimes et délits. En fait, plus il grandissait, plus il devenait un gros poisson du "Triangle"...  

Au final, c'est un peu devenu le "boss", regnant en maître sur le jeux, le "pain de fesses" et les divers braquos et rackets. Et il avait un train de vie de ministre alors qu'il n'ait qu'officiellement, le gérant d'un très modeste restaurant, situé rue Charles-Bertheau.  

La jeune flic se pose la question sur la raison qui fait que personne ne l'ai arréter au vu de ses activitées plus que criminelles...  

Mais surtout, Anna se pose une autre question: Comment cela se fait que John soit ami avec un tel individu? C'est vrai, il est agaçant par bien des aspects, il ne respecte pas vraiment les lois de la République...  

Mais la jeune femme se dit qu'il est impossible que John soit lui aussi un criminel...  

Elle se cale dans son siège à son bureau, tête en arrière et réfléchit: Pourtant, cela expliquerait bien des choses, comme son manoir et sa collection de voitures...  

Et son goût pour le luxe...  

Anna secoue négativement la tête: Elle avait vérifié son casier et ses antécédents, suite à l'assasinat de l'avocat et il n'y a rien, John est blanc comme neige. La jeune flic se dit qu'en tout cas, le vétéran Américain fait bien, cette fois, de se tenir éloigné de cette affaire car elle ne sent pas bon...  

Pas bon du tout!  

 

John gare sa Jaguar rue de Tolbiac et décide de faire le reste à pinces. Il marche, fumant l'un de ses éternels cigares, regarde autour de lui: Plusieurs chantiers sur lesquels des immigrés s'affairent, des immeubles certainement sans la moindre âme vont sortir de terre, faisant la joie des promoteurs.  

Il passe devant un panneau et voit le logo "E.F.B", signifiant "Entreprise François Bergot".  

Ce François Bergot (Aymeric Santer) est un type qui a fait sa fortune lors de la reconstruction dans l'après-guerre et qui a ses entrées dans le "gratin". Raison pour laquelle John le connait bien car ils se sont souvent croisés et s'apprécient assez.  

L'Américain trouve dommage que ce Paris "populaire" et "à l'ancienne" semble faire place à un lieu trop "moderne", gommant et effaçant le passé et le charme si désuet de Paname que John affectionne tant. Il arrive enfin sur le "Triangle de Choisy" et se balade devant les devantures de boutiques tenues par des Indochinois, des Chinois, des Laotiens...  

Finalement, il tourne en s'engage dans une ruelle, menant tout droit dans un cul de sac. Une porte crasseuse, entourée de plusieurs poubelles, trone sur le mur du fond. Il ouvre la porte, descend quelques marches et se fait alpaguer par deux colosses dont la sale trogne les fait virer plus vers le statut de molosses que de colosses. Ils baragouinent des mots incompréhensibles mais John ne s'en laisse pas compter:  

-"Barrez-vous les cerbères sinon je me fache dans un peu moins de pas longtemps! Et je peux vous assurez que ce sera une facherie plus que débridée!" Le bruit des machines à coudre est assourdissant mais le devient encore plus lorsque les portes s'ouvrent: Un petit gros Asiatique déboule, hurle sur ses matons et ces derniers lâchent enfin l'Américain.  

-"John! Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. Quel bon vent t'amène?" demande l'Asiatique.  

John s'approche de lui et déclare:  

-"Plus qu'un vent, ce serait plutôt une putain de tempête: Pierrot s'est fait scraffé devant mon portail..."  

Le petit gros hoche la tête: Oui, il est au courant. Une bien triste nouvelle pour toute la communauté...  

Le vétéran secoue la tête:  

-"Et en plus tu me prends pour un con! Pierrot te tenait, comme les autres, par les couilles et vous faisez cracher une obole pour sa protection. Quand vous avez appris sa mort, vous avez dû faire pêter le saké!" hurle-t-il.  

Le petit gros lui dit que le saké, c'est Japonais, rien à voir avec la communauté d'ici.  

D'un revers de main, John balaie ça:  

-"Rien à cogner, tu as compris l'idée."  

L'autre lui demande pourquoi il est venu. L'Américain le fixe et lui dit:  

-"Tes esgourdes, c'est les radars de la Nasa! T'es au courant de tout se qui se passe dans le "Triangle" et va falloir me mettre au parfum!"  

Il connait John et décide de la jouer "fine":  

-"Je suis ni une balance, ni un indic! Au mieux, je te file une liasse de talbins et tu fous le camp de chez moi!"  

Le petit gros lui indique son bureau, John le suit, pas dupe de son manège. Une fois seuls et à l'abri des regards et oreilles indiscrètes, son interlocuteur lui fait la confession du siècle: John pose ses questions, l'autre gus répond. Et ce qu'il dit est complétement conforme à ce que Pierrot a expliqué au Vétéran.  

-"Qui est derrière tout ce boxon?" demande John.  

Son interlocuteur n'en sait rien:  

-"A chaque fois, on croit que c'est untel ou untel et bim, la semaine suivante, il se retrouve rectifié, placé à l'horizontale, position magasin!"  

Le petit gros révèle à l'Américain que beaucoup pensait que ce mic-mac, c'était l'oeuvre de Pierrot...  

Enfin, jusqu'à ce qu'il se fasse liquider, ce qui l'a innocenté pour le coup!  

 

John n'est pas plus avancé par ce que le petit gros lui a dit. Il ressort de là alors que le soleil se couche, un léger crachin tombe sur la ville. L'Américain relève son col, met ses mains dans ses poches et se met en marche pour rejoindre sa caisse. Alors qu'il marche, éclairé par les vitrines et leurs néons, John a l'impression d'être suivi. Si au début, c'est presque imperceptible, lorsqu'il débouche sur l'avenue d'Ivry, les deux gus qui le filent ne semblent même plus se cacher. Le vétéran ralentit, prêt à sortir sa seringue au cas où. John accélère le pas, ses suiveurs font de même. Il les entend se rapprocher, se dit que de toute façon, il va être plus intéressant de leur taper la discute, histoire de savoir ce qui se trame...  

Et s'ils sont peu loquaces, faudra les rendre dociles avec un pruneau...  

Les pas sont tout près de lui. Il se retourne et voit les têtes de ces deux suiveurs: Si ces mecs sont Asiatiques, le Pape est rabbin! Il s'apprête à parler mais l'un d'eux sort un schlasse et plante direct le vétéran! Deux coups!  

Mais, malgré la douleur, la droite de l'Américain part recta sur le tarin du type au surin, l'étalant pour le compte! L'autre sort sa lame mais John se sent pas bien: Il mate son bide et sa veste est déjà bien imbibée de raisiné. Il préfère battre en retraite. Il avance aussi vite qu'il le peut, il s'engage dans la rue Baudricourt, constate que le mec qu'il a étalé s'est relevé et qu'avec son pote, ils se lancent à la poursuite de l'Américain! Très affaibli, il s'engage dans l'impasse Baudricourt, qui, comme son nom l'indique est une impasse! John se retourne et fait face à ses deux poursuivants: Ils ont déjà leurs pointes en pogne. Le vétéran s'apprête à sortir son flingue mais il tombe dos au mur, proche de perdre connaissance...  

Les deux types s'approchent, probablement pour le "finir" mais par chance, une voiture de poulaga passe, toutes sirènes hurlantes: Bien qu'elle continue sa route sur la rue Baudricourt, n'ayant rien à voir avec ce qui se passe dans l'impasse, ce passage éclair a mis en fuite les deux surineurs. John est appuyé dos au mur, plaquant sa main droite contre son bide, ayant du mal à rester encore conscient... -"J'ai survécu aux balles des boches mais je me fais scraffer par les pointes de deux..."  

Il perd connaissance alors que c'est un véritable orage qui s'abat sur la capitale...  

 

On sonne à la porte d'un appartement plutôt cosi, situé dans un immeuble résidentiel d'excellente facture du 6e arrondissement. La porte s'ouvre et un jeune homme apparaît.  

-"C'est pour quoi?"  

A cette vision, John, trempé, transpirant et livide, se dit qu'il s'est planté d'adresse... Ou que Mangin s'était emmelé les pinceaux lorsqu'il lui avait donner l'adresse d'Anna. N'en pouvant plus, il tombe sur le palier alors que Anna vient vers le jeune homme, pour lui demander ce qui se passe et découvre le vétéran Américain bien mal en point.  

-"Monsieur Sinclair!" hurle-t-elle.  

L'homme qui a ouvert lui dit:  

-"Tu le connais?"  

Mais sans attendre la réponse, il se précipite dans l'appartement, puis en ressort avec sa trousse et dit à Anna:  

-"J'ai appelé une ambulance...  

Je vais essayer de le stabiliser en attendant..."  

La jeune flic ne comprend pas du tout ce qui est arrivé à John!  

-"Monsieur Sinclair, Laurent va s'occuper de vous, ne vous inquiétez pas."  

John ouvre un oeil et dit:  

-"Je... Je vous l'ai dit, mon petit, appelez-moi John!"  

 

Dans une chambre de l'Hopital Necker, John se réveille douloureusement: Son bide le tire, lui fait mal, il a d'ailleurs mal partout comme si on l'avait tatané bien comme il faut. Il tourne la tête et voit Anna, endormie sur une chaise.  

-"Bonjour, mon petit!" déclare-t-il.  

La jeune femme ouvre les yeux, semble soulagée de voir que l'Américain va bien...  

Puis prend une mine renfrognée pour lui passer un savon!  

-"Que vous est-il arrivé? Vous etiez à moitié mort devant ma porte et sans Laurent, vous l'auriez été complétement "mort"!"  

John se souvient de ça:  

-"D'ailleurs, c'est qui ce jeunot? Votre frangin?"  

Anna secoue la tête et réplique:  

-"Non, c'est mon fiancé!"  

Le vétéran la regarde et lui dit:  

-"Vous ne n'aviez pas dit que vous étiez fiancée!"  

La jeune flic le fixe de son sublime regard bleu azur et déclare:  

-"Vous ne me l'avez pas demandé! Et ensuite, ça ne vous regarde pas!"  

John fait grise mine avant d'ajouter:  

-"Vous seriez un amour si vous alliez m'acheter un cigare!"  

Anna refuse: C'est un hopital, on ne fume pas! Surtout quand on a frôlé la mort quelques heures auparavant! La voir se mettre dans tous ses états amuse l'Américain.  

-"En fait, vous vous etes fait un mouron noir en pensant que j'allais valider mon ticket d'entrée chez Saint-Pierre!"  

Elle croise les bras, détourne la tête, furieuse.  

-"Non, c'est pas vrai!"  

John sourit et ajoute:  

-"Si, c'est vrai!"  

Anna sort son calepin et demande:  

-"Dites-moi ce qui s'est passé!"  

L'Américain explique qu'il a décidé d'aller dans le "Triangle", histoire de voir ce qui se disait. Et il n'a rien appris de plus que ce que Pierrot lui avait déjà dit. La fliquette le regarde et secoue la tête:  

-"En gros, vous etes allé là-bas armé, en mode Charles Bronson, pour en apprendre plus? C'est stupide et illégal!"  

John touche sa moustache et demande:  

-"Vous me comparer à Bronson à cause de la moustache, mon petit?"  

Mais Anna ne répond pas, continuant à tancer le vétéran:  

-"Vous vous etes jeté dans la gueule du loup et vous vous êtes presque fait tuer par l'un des gangs Asiatiques, comme le type que vous avez abattu devant chez vous..."  

John secoue négativement la tête:  

-"Vous vous trompez, mon petit! A moins, bien sur, que les deux gus qui ont tenté de me scraffer soient des Asiatiques venant du Maghréb! C'est deux "nordafs" qui m'ont attaqué..."  

Anna ne s'attendait pas à ça. Elle va reprendre son "interrogatoire" lorsque Laurent (Ian Morcar) arrive dans la chambre.  

-"Je venais voir comment mon patient se porte." déclare-t-il. Anna se lève et va lui faire un petit baiser puis son "fiancé" tente, bien maladroitement, d'engager la conversation avec John. Mais l'Américain ne semble pas vraiment coopératif, il maugrée une ou deux réponses, comme pour faire comprendre à son interlocuteur que la discussion est déjà terminée même s'il ne le sait pas encore. Laurent, loin d'être un imbécile, décide de s'esbigner. Anna, les bras croisés, foudroie John du regard.  

-"Vous auriez pu être plus poli avec Laurent!"  

Voyant la mine chafouine de la belle policière, le vétéran décide de lâcher du mou:  

-"Est-ce que vous aimez l'opéra?"  

Le visage de la jeune femme change du tout au tout.  

-"J'ai deux billets pour "Don Giovanni", j'ai pensé que..."  

Anna vient vers le lit et lui fait un grand sourire:  

-"On passera une superbe soirée, avec Laurent! Merci monsieur Sinclair!"  

John avait plutôt pensé que sur les deux billets, lui en utiliserait un, l'autre serait pour Anna...  

Mais visiblement, elle a cru qu'il leur filait les deux billets...  

Pour se reprendre, il ajoute avec un sourire forcé:  

-"C'est bien normal, vous m'avez sauvé la vie tous les deux."  

John se lève, bien qu'il ait mal de partout, sous le regard désaprobateur de la jeune femme.  

-"Vous faites quoi, monsieur Sinclair?"  

Tout en cherchant ses vétements, il dit:  

-"Je me lève pour reprendre ce que je faisais avant de me faire larder de coups de lames."  

La flic lui dit qu'il doit rester à l'hopital, pour le moment.  

-"Et puis, vos vétements sont immettables! J'irais demain chez vous pour vous ramener des affaires. Mais ce soir, vous vous reposez!"  

John reprend place sur le lit et ajoute:  

-"Et ensemble, on va résoudre cette affaire!"  

Anna se retourne et lui dit:  

-"Hors de question!"  

Mais le blessé lui dit qu'il est le seul à pouvoir reconnaitre ses agresseurs, ajoutant:  

-"Je suis sur que c'est lié au barouf qui se trame dans le "Triangle" et sur l'assasinat de Pierrot!"  

La fliquette n'est guère convaincue:  

-"C'était peut-être juste pour vous dérober votre porte-feuille, vous y avez pensé?"  

John ne répond pas mais son instinct lui dit que ce n'est pas pour ça qu'on a tenté de le buter...  

 

John est ravi d'enfin sortir de l'hosto: Il ne supportait plus de rester couché toute la journée! Les toubibs ont été impressionnés par la capacité du vétéran à se remettre. Et dès qu'il a pu, John s'est barré de là. A l'étroit, dans la Renault 12, il n'est pas à l'aise:  

-"Franchement, votre police ne pourrait pas avoir des voiture de service plus "confortables"? Car là, c'est un peu le tiers monde!"  

Anna ne répond pas, ce vieux bougon est toujours en train de se plaindre! Ils font route vers le "36" où la jeune femme doit lui montrer les photos de Maghrébins, déjà interpelés ou arrêtés pour vol, agressions, ce genre de choses.  

Et après plus d'une heure à regarder des photos, ils n'ont pas avancé d'un pouce. Ce qui agace John.  

Un matuche déboule dans le bureau de la jeune femme pour lui dire que le bras droit de Pierre Nguyen vient d'être exécuté en sortant de chez lui.  

-"Faut qu'on aille à la morgue!" déclare John.  

Mais Anna n'est pas de cet avis:  

-"Pas "on"! Je vais m'y rendre!"  

L'Américain s'offusque:  

-"Je le connaissait! Un bon geste!"  

Consciente que si elle accepte pas, il va appeler Mangin et ce dernier va lui "imposer" la présence de John, après un énième sermon, elle préfère accepter directement.  

 

Pham a été abattu sans coup férir, truffé de plomb serait le terme adéquat, ça, c'est sur! John regarde le corps, Anna détourne les yeux, manquant de défaillir. Pour discuter avec le légiste, John désigne deux corps sous des draps, pas encore mis dans un frigo.  

-"Et ils sont là pour quoi ces deux-là?"  

Le médecin hausse les épaules:  

-"Deux "ratons" qu'on nous a amené ce matin..."  

Devant le regard foudroyant d'Anna, le légiste ajoute:  

-"Enfin, c'est deux Maghrébins quoi..."  

John va soulever le drap sur le premier corps, puis se précipite vers le deuxième avant de se retourner vers Anna:  

-"Je crois que je viens de retrouver mes agresseurs!" déclare-t-il.  

Les deux jeunes gars ont été abattus, une balle chacun en plein tête. Le légiste explique qu'ils ont été retrouvés sur un terrain vague, dans le 13e.  

-"Les Asiatiques?" demande Anna à John.  

Mais ce dernier n'est pas convaincu: Les pièces du puzzle s'emboitent pas.  

-"Mon petit, vous pensez pouvoir trouver leurs identités et savoir où ils créchaient, où ils bossaient?"  

La fliquette assure que ce doit être possible.  

En sortant de la morgue pour rejoindre la R12, John s'allume un cigare en se disant qu'ils pourraient avoir ainsi un début de piste. Car ces types sont liés, d'une manière ou d'une autre à ce qui se passe dans le "Triangle de Choisy"...  

 

Ces deux petits gars bossaient sur un chantier, à deux pas de la rue de Tolbiac. Lorsque John lui a expliqué qu'il avait garé sa Jaguar dans cette rue, tout est devenu clair pour la jeune femme: Ils ont du voir l'Américain, se dire qu'il est riche, ce qui n'est pas faux, et ils ont dû tenter de le voler. Mais tout ça ne convainc pas le vétéran.  

-"Mon petit, lorsque des glandus attaquent un type pour lui piquer son larfeuille, le premier truc qu'ils demandent, avant de faire une boutonière à coup de surin, c'est de leur filer le morlingue en question! Là, ils m'ont rien demandé, juste perforé!"  

La jeune flic reconnait que c'est peu courant.  

John ajoute:  

-"Les mecs, ils voulaient me buter, pas me piquer quoi que ce soit..."  

Anna demande alors:  

-"La question, c'est pourquoi? Et quel lien ça peut avoir avec la mort de votre ami?"  

Là, John n'a pas la réponse...  

Ils se dirigent vers le chantier de "E.F.B" et voient des dizaines d'ouvriers, s'afférant comme des abeilles ouvrières. Composés de Maghrébins, d'Espagnols et de Portugais, ils taffent dans un brouaha des plus assourdissant. John et Anna cherchent du regard le chef de chantier, ce dernier n'étant à coup sur pas dur à trouver vu que ce doit être le seul "Français" à bosser là. L'Américain et la fliquette passent vers un type qui bosse comme un sagouin, ce que ne manque pas de souligner John:  

-"Dis-donc, bonhomme, tu sembles pas doué pour le travail manuel!"  

L'autre se retourne puis déclare avec un accent espagnol à couper au couteau et dans un Français plus que laborieux:  

-"Moi c'est pas Manuel, c'est Pedro!"  

Anna ne laisse pas à John le temps de répondre vu qu'elle a aperçu le chef de chantier. Elle se dirige vers lui, suivie de John.  

-"Pourriez-vous nous accorder un instant?" demande-t-elle.  

Le chef de chantier la regarde et lui répond:  

-"Pas le temps!" Elle sort sa carte de la rousse, lui agite sous le nez, sans grand résultat. C'est le moment que choisit John pour intervenir:  

-"Tu as deux choix: Soit tu files à la demoiselle ce qu'elle demande fissa, soit tu vas te prendre un sacré savon et tu nous fileras ce qu'on veut de toutes les manières!"  

Le chef de chantier se marre:  

-"J'aimerais voir ça!" s'esclaffe-t-il.  

L'Américain dit à Anna de l'attendre ici, il ne va pas en avoir pour longtemps.  

Cinq minutes s'écoulent et le vétéran revient, fumant l'un de ses éternels cigares.  

-"Bon, vous n'avez pas fini de m'empecher de bosser? J'ai du taff moi!" s'exclame le chef de chantier, agacé.  

Anna se rapproche de John:  

-"Où etes-vous allé?"  

Il sourit et lui dit:  

-"Attendez, mon petit, vous allez comprendre!"  

Le turlu à l'intérieur de l'algeco du chef de chantier résonne. Il va décrocher et il blemit bien comme il faut. Il raccroche et vient retrouver John et Anna.  

-"Qu'est-ce que je peux faire pour vous?" dit-il docilement. La fliquette rentre dans le vif du sujet, lui donne les noms des deux types de la morgue, pour savoir où ils vivaient, comment ça se passait, ce genre de choses. Malgré sa bonne volonté évidente, le chef de chantier ne sait pas grand chose: Les ouvriers, c'est de la "main d'oeuvre", il se fout de savoir où ils vivent, ni comment!  

-"Vous devriez demander aux gars, ils pourraient mieux vous renseigner..." déclare le chef de chantier, jetant un regard noir à John, sachant qu'il est la cause de son "savon". Anna va tenter d'obtenir des indices auprès des ouvriers mais ne récolte pas grand chose. John, lui, a plus de succès avec le fameux Pedro: Ce dernier, après une obole d'un "Pascal", lui explique que la plupart des ouvriers vivent dans des bars ou des hotels de passes. Et il leur indique où vivent la plupart des nordafs de ce chantier, un bouge assez sordide. John et Anna quittent le chantier et la jeune femme ne peut s'empecher de demander:  

-"Qui avez-vous appeler pour que le chef de chantier devienne plus coopératif?"  

Tout en fumant, l'Américain déclare:  

-"François Bergot bien sur! Je le connais bien et j'ai sa ligne privée."  

Comme pour se justifier et qu'il n'y ait pas de méprise, il ajoute:  

-"On joue régulièrement au golf ensemble."  

La jeune flic n'en revient pas.  

-"Vous connaissez tout le monde!"  

Le vétéran s'amuse de la tête de la jeune femme:  

-"Mon petit, c'est ça de fréquenter les ministères: On finit par avoir un carnet d'adresses plus gros que celui de Madame Claude!"  

 

Ils arrivent devant le bar en question, rue du Pinacle à Bagnolet, un établissement nommé "Chez Dédé". Le taulier, un gros type à l'air pas jouasse, pose un regard inquiet sur les deux nouveaux venus.  

-"Ce sera quoi?" éructe-t-il.  

John s'approche du zinc et dit:  

-"Un petit crème... Et quelques nordafs en plus!"  

Le barman blêmit:  

-"On a pas ça ici..."  

Anna sort sa carte de la maison Poulaga et insiste pour avoir des réponses. Mais elle reste trop "tendre", raison pour laquelle, c'est le vétéran qui fait le turbin:  

-"Voila comment je vois les choses: T'es un marchand de sommeil, on le sait, je te fous une branlée et je te fais sauter les chicot un par un, histoire de te rendre plus coopératif!"  

L'autre s'insurge:  

-"Elle est flic! Je porterais plainte contre vous! J'ai une témoin!"  

John lui réplique:  

-"Oui, elle est flic... Mais moi, j'ai le bras long! Et même avec son témoignage y'a de grandes chances que ce soit toi, la victime, qui prenne du ferme! Et que tu casques un max de pognon pour mézigue! Donc je répête: Où tu les stock, tes nordafs?"  

Vaincu, il désigne une trappe dans l'arrière boutique.  

-"Et bien tu vois, c'était pas dur!"  

Anna suit John et lui file un coup de coude:  

-"Vous etes devenu dingue? Vous menacez les honnètes gens maintenant?"  

Il ouvre la trappe, une odeur de moisi, de transpiration et d'autres odeurs corporelles s'abat sur eux.  

-"On va descendre... Et vous allez voir, mon petit, si ce zig est "honnête"!"  

Ils descendent les quelques marches et découvrent une cave, humide, crasseuse et dont les murs sont recouverts de lits, ou plutôt, des bouts de bois sensés être des plummards. En fait, il y a une bonne trentaine de Maghrébins d'entasser là. En voyant Anna, ils semblent émoustillés mais la vue de John calme quelques peu leurs ardeurs. La jeune femme veut sortir sa carte de Police mais John l'en empêche:  

-"Laissez-moi faire, mon petit!"  

Il agite la photo des deux types qui ont tenté de le buter.  

-"Si l'un de vous sait quelque chose, je lui vote un bifton! Si par contre, vous vous comportez pas comme des gentlemen, je voterais une bastos à celui qui me cherche!"  

Il s'approche de l'un d'eux et lui montre les photos:  

-"Alors? Un truc à dire sur ces types?"  

L'autre baragouine en Arabe. Anna est embétée et dit à John qu'ils vont devoir faire appel à un traducteur...  

Le vétéran sourit et déclare:  

-"Ne vous inquiétez pas, j'ai pris mon traducteur universel avec moi!"  

Il sort un flingue et le pointe sur le nordaf! Et comme par magie, dans un mauvais Français, il explique ce qu'il sait sur ces deux types: Ils bossent sur les chantiers et récemment, ils ont toujours un gros paquet de fric...  

-"Pourquoi?" demande Anna.  

L'autre n'en sait rien et c'est pas son problème en fait.  

Une fois dehors, Anna tance l'Américain, lui expliquant qu'il n'a pas le droit de porter une arme! Et puis, c'est pas comme si elle ne lui avait pas déjà dit!  

-"Mon petit, on a essayé de me tuer! Logique que je devienne un peu parano! Et puis c'est temporaire que je me trimbale avec une seringue, le temps de me remettre de mes émotions..." déclare-t-il avec un sourire. Anna a une moue dubitative sur le visage, peu convaincue par ce laïus...  

 

Pendant que John et Anna mènent leur enquète, les choses sont loin de se calmer dans le "Triangle": C'est une véritable guerre des gangs qui se trame! Et plusieurs types, plus ou moins liés de près ou de loin au crime organisé se retrouvent truffés de pruneaux. Les journaux n'en parlent pas car tout le monde s'en cogne de ce qui se passe chez les "bridés".  

Anna commence à se dire, tout comme John, que la tentative de meurtre sur le vétéran et ce qui se passe dans le "Triangle de Choisy" sont pas le fait du hasard mais plutôt que c'est liés, d'une manière ou d'une autre...  

 

John est assis dans un fauteuil, dans l'appartement de la jeune femme, un verre en pogne alors que Anna fait les cents pas pour essayer d'y voir plus clair:  

-"On a une guerre des gangs entre Asiatiques dans le 13e arrondissement et, après que vous vous soyez baladé là-bas pour obtenir des infos sur ce qui se passe, vous vous etes retrouvé filé par deux Maghrébins, travaillant sur un chantier du 13e, qui ont tenté de vous tuer..." dit-elle tout haut alors que John hoche la tête.  

Elle conclut:  

-"Qu'est-ce qui lie tout ça ensemble?"  

Tous deux réfléchissent alors que Laurent arrive dans l'appartement.  

-"Anna! Je suis rentré!"  

Epuisé par sa garde, il pénètre dans le salon, la jeune flic l'embrasse à la va-vite et reprend sa réflexion avec John. Ce dernier affirme:  

-"Je suis connu dans "Le Triangle"! Y'a pas un gus qui oserait me buter, c'est certain!"  

Anna réfléchit et dit que Pierre Nguyen a bien été tué alors qu'il était probablement plus respecté que ne peut l'être John. Soudain, Anna a une idée:  

-"Les assasins! Comme celui que vous avez abattu!"  

Elle va chercher son calepin, le vérifie et n'y trouve rien.  

-"En fait, on ne s'est pas posé la question: D'où il vient?"  

John se lève, son bide lui fait mal, mais il comprend où la jeune femme veut en venir: Si le type qu'il a scraffé n'est pas du 13e ou d'un gang d'Asiatiques de Paris, d'où il vient? Et Anna comme John en arrivent à la conclusion, disant en même temps:  

-"Et si cette guerre des gangs était provoquée de l'extérieur par des gens n'ayant rien à voir avec le "Triangle"?"  

Les deux se regardent, contents d'avoir le même pressentiment!  

-"Euh, mon coeur, tu n'es pas prête? On devait aller diner chez mes parents ce soir..." dit Laurent.  

Anna est confuse, cela lui était sorti de l'esprit!  

-"On doit aller au 36 vérifier un truc...  

Mais je te promets qu'après, je suis toute à toi!" ajoute-t-elle, la bouche en coeur.  

 

Anna conduit la R12 alors que John continue à réfléchir.  

Soudain, ils sont percutés par une fourgonette, identique à celle des assaillants de Pierrot! La jeune femme tente de semer leurs poursuivants, sans grand succès! Elle quitte le boulevard Arago, tourne, s'engage dans la rue Jean Dolent, les types tirent, font exploser le pneu et la R12 finit dans le mur!  

John est sacrémement secoué, les points de suture de sa blessure se sont arrachés dans le choc et sa chemise est d'ores et déjà couverte de sang! Anna est sonnée et il entreprend de la sortir de l'épave de la voiture de service.  

La fourgonette s'arrête, des types en descendent, armés.  

John a amené la fliquette plus loin, ils se cachent dans un hall d'immeuble. Elle reprend ses esprits, malgré l'énorme entaille sur son front, alors que John, tient son arme, prêt à défourailler sur le premier type qui tentera de rentrer. La jeune femme est encore sous le choc et sa tête tourne, incapable d'aider.  

-"Vous en faites pas, mon petit, ça me rappelle la fois où avec mes frères d'armes, on s'est fait coincer par quelques déserteurs "boches" du côté de Stuttgart. Et on s'en est tous sortis!" ajoute-t-il, pour rassurer la mignonne alors que lui ne l'est pas du tout...  

Les pas se rapprochent, la douleur au bide est difficilement soutenable, il perd du sang mais John a la main ferme, tenant son arme, prêt à tirer...  

-"On s'est fourré dans une sale affaire..." déclare Anna dans un murmure.  

John lui répond:  

-"Je suis comme un cochon truffier...  

Sauf que moi, au lieu des truffes, c'est les emmerdes que je trouve!"  

La porte s'ouvre, un mec cagoulé pointe son arme sur eux au moment où l'Américain tire...  

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Polar dans l'esprit des romans de gare des années 60/70, voici la nouvelle enquète de John Sinclair et d'Anna Kowalski dans "Indigestion de Pruneaux pour les Connards Laqués"! Réalisé par Alessandra Gira, on trouve au générique Michael Cannon, Camilla Horowitz, Aymeric Santer, Ian Morcar et Hsin Pan entre autres, sans oublier la participation amicale de Gérard Cousin! La musique est l'oeuvre de Benjamin Colloff! "Indigestion de Pruneaux pour les Connards Laqués", le nouveau film policier de Gérard Cousin Prod!  

 

* : Voir "Un Corbillard pour le Bavard" http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=24681

Scénario : (1 commentaire)
une série A policier de Alessandra Gira

Michael Cannon

Camilla Horowitz

Aymeric Santer
Avec la participation exceptionnelle de Hsin Pan, Ian Morcar
Musique par Benjamin Colloff
Sorti le 17 août 2041 (Semaine 1911)
Entrées : 21 089 234
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