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Firewolf 2.0 présente
Les pluies éternelles

La nuit, la pluie sur les carreaux de la baie vitrée, les lumières troubles de la villes, loin au bas. Il était tard. Très tard. Forest Tempenny (Léopald Andromaque) buvait un énième verre de scotch saupoudré d’analgésiques en écoutant un air de jazz soufflé par un saxophone fort doué. Tempenny était un de ces chef de la police assez vieux pour être mis à la retraite depuis cinq ans, mais c'était une sorte de privilégié.  

Sanderbrock avait réussi à survoler les ages, les ères et le temps. C'était une ville qui savait s'adapter à son monde. Elle recueillait les plus grands talents et les pires saloperies du monde, et elle s'épanouissait dans cette crasse propre. Une moisissure saine qui faisait vivre des milliers de famille. Et Tempenny gérait depuis plus de vingt années cette pourriture. Il encourageait les industries en fermant les yeux sur le droit du travail. Il canalisait les différentes mafias en leur attribuant leur secteur et marché respectifs. Il servait d'entremetteuse aux politiciens et haut fonctionnaires pour leur trouver des petites pas trop âgées.  

D'un œil externe, on aurait pu croire que Tempenny était le Maître de la ville, mais s'il mixait l'alcool et les antidouleurs, c'est parce qu'il en était l'esclave.  

 

Tempenny avait fini par apprécier le saxophone qui lui réconfortait l'âme. Il ne posait plus les yeux sur l'horloge.  

Quelle drôle de manie. Toute une vie à guetter l'heure, pour ne pas dépasser la limite que sa femme lui avait imposé. Les habitudes ne se perdent pas. Cinq ans après la mort de sa femme, il rentrait tout les soirs avant deux heures du matin.  

 

Ce soir était la première exception depuis treize ans.  

 

Une femme de ménage rompu sa bulle paradisiaque et allumant les néons de son bureau.  

«No!... No es... necesario...»  

La bonne dame s'excusa dans son dialecte natal et referma la porte après avoir éteint les lumières.  

Ce retour sur Terre emmena Tempenny à se replonger dans le merdier dans lequel il était.  

 

Il prit un profonde inspiration et remit ses idées en place à travers l'épais brouillard de la mixture qu'il ingurgitait depuis plus de quatre heures.  

 

 

Mélanie Oswald dormait du sommeil du juste. Un comble?...  

De tout les «investisseurs» qu'avaient connu Sanderbrock, elle avait plus que réussi. Sa petite gueule de pute de luxe, son regard pénétrant et son cul faisant souffrir toutes les robes qu'elle portait avaient fait d'elle une égérie de la réussite. D'abord dans le prêt à porter, puis le maquillage, puis l'immobilier, et puis... «l'import/export».  

Elle avait su s'entourer de belles saloperies qui connaissaient les rouages de ce marché. Elle avait intégré les drogues dures à toutes les soirées branchées de la ville. C'était devenu un «must-to-have», s'il n'y avait pas de came dans une soirée, l'organisateur pouvait plier bagage et tenter une reconversion dans le Kansas. Et jusqu'ici, elle ne trouva aucune résistance quant à l’expansion de son commerce.  

 

 

Soufflant la fumée épaisse de son cigare en ronds, Tempenny cherchait une solution diplomatique. Crever l'abcès avant qu'il ne se transforme en guerre ouverte dans les rues de sa ville maîtresse. Le bordel de papiers qui s'entassait sur son bureau depuis deux mois n'était dû qu'à cette pintade à talons aiguilles. Les meurtres passionnels de la haute s'accroissaient avec la consommation de cocaïne dans les soirées mondaines. Les petits caïd qui trouvaient de moins en moins de gros clients étaient retournés aux crimes classiques, cambriolages, passage à tabac, braquage et séquestration. Les gros industriels commençaient à quitter Sanderbrock. Et Marco Lopez, celui qui, jusqu'ici, faisait entrer sa came en ville, touchait de moins en moins de billets. Les politiciens, dos au mur, s'étaient désolidarisé de la police.  

En deux mois, Tempenny avait perdu tout les soutiens qu'il avait recueillit durant toute une vie de gentilles magouilles. Et depuis quelques semaines, un jeune trou du cul au dents longues faisait monter la pression auprès des gens influents pour le faire sauter.  

 

Il aurait pu démissionner. Il aurait dû démissionner. Laisser cette merde liquide et nauséabonde à ce petit connard trop bien coiffé pour réussir. Le vent du changement, encaisser ses dernières primes et finir ses jours dans une cabane perdue dans une forêt canadienne, comme le rêvait sa femme.  

 

Mais aucun homme n'arrive à se séparer de sa maîtresse.  

 

Sanderbrock était comme une gamine de vingt piges. Exigeante, capricieuse, mais irrésistible.  

 

Il était seul. S'il ne se faisait pas virer dans le déshonneur, Lopez finirait par le faire buter. La cabane n'était plus envisageable.  

L'idée la plus folle était peut être la meilleure. Non pas parce qu'elle avait le moins de chance de foirer, mais juste parce qu'il n'arrivait pas à imaginer comment la situation évoluerait après. Cette inconnue dans l'équation était ce qui le rapprochait le plus du Canada. Il ne cherchait même plus les honneurs dont il rêvait au début. Il voulait goûter aux sapins couverts de neige le matin. Que son nom soit anonyme. Son passé.  

Ce boulot, si on pouvait le qualifier ainsi, n'était pas un privilège, mais une malédiction.  

En finir avec le whisky-Fentanyl.  

 

Il décrocha son téléphone et composa un numéro noté sur un calepin.  

 

- Sofia Lipinski? (Natalie Elliott)  

 

- … Vous êtes qui?... Il est presque cinq heures...  

 

- … Sofia Lipinski?  

 

- Oui c'est moi...  

 

- Forest Tempenny. Venez au poste de police. J'ai une histoire à vous raconter. Ça pourrait plaire aux journaux.  

Scénario : (2 commentaires)
une série Z policier de Polly Broughton

Léopold Andromaque

Natalie Elliott
Musique par Bianca Clinton
Sorti le 09 mars 2041 (Semaine 1888)
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