Gérard Cousin Prod présente Mystères : Les Nouveaux Mystères de Paris Par où commencer? Honnetement, je n'en sais rien. J'ai les mains sales, mes vétements sont couverts de boue et de sang et alors que le soleil est en train de se lever sur Paris, mettant ainsi un point final à cette horrible nuit, la pire de mon existence, je ne peux pourtant me resoudre à prendre un peu de repos car je dois écrire, raconter l'atroce vérité, raconter la raison pour laquelle les événements de ces trois dernières années se sont enchainés ont permis à cette nuit maudite de se produire. Sitôt rentrée, j'ai attrapé ma plume, mon papier et j'ai commencé à écrire, pour laisser une "trace" de toute cela, y compris pour moi-même: J'ai eu beau vivre ces événements, je n'arrive toujours pas à y croire, je n'arrive pas à accepter ce que je viens de vivre... Lorsque je me remémore comment j'étais voici trois ans, j'ai du mal à croire le chemin que j'ai parcouru à cause de tout cela: J'étais alors une toute jeune femme, à la fois naïve et parfaitement ignorante de certaines choses de ce monde. Je me revois encore, ruisselante de pluie, au cimetière du Père Lachaise, devant la tombe de mon père en ce mois de février 1892... Sans le savoir, c'était le premier d'une longue série d'événements qui me conduira bien au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer et me marquera à jamais...
Générique: https://www.youtube.com/watch?v=GpKdahq-v9o
-1892, Paris- Charlotte de Langeat (Camilla Horowitz) regarde la tombe de son père, ne pouvant retenir ses larmes. Il pleut des trombes mais cela ne gène pas la jeune femme. Son père était tout pour elle, il était un "modèle", il était l'homme avec qui elle aimait discuter, passer du temps... Et ce, depuis qu'elle était petite fille. Son père a toujours été là pour elle, lui a fait découvrir sa passion pour les sciences, l'occulte et le "mystère". Car comme il se plaisait à rappeler à sa fille, Il n'y a pas de choses inexplicables, il n'y a que des choses inexpliquées... Sa fille en avait fait sa devise. A n'en pas douter il était et resterait "l'homme de sa vie". Se retrouver là, sous une pluie battante, en ce matin glacial de février, devant la tombe de son cher père, cela dévaste littéralement Charlotte. De très nombreuses personnes sont venues assister aux obsèques du comte Etienne de Langeat, étant un homme "important" par sa fortune et par ses amitiés. Mais pour Charlotte, il n'y a personne d'autre dans ce cimetière, juste la tombe de son père, elle-même et son chagrin. Camille de Langeat (Alaska Ronson), la mère de Charlotte, vient vers sa fille. -"Mon enfant! Tu devrais venir! Tu vas prendre froid à cause de cette pluie glaciale..." Qu'importe se pense la jeune femme, cela n'a guère d'importance. Charlotte marche pour rejoindre sa mère, croisant le regard d'Anaïs Berensberg (Priscilla Huang), sa plus proche amie, accompagnant ses parents. Charlotte lui fait un petite signe, signe rendu par l'autre jeune fille avec un sourire triste sur le visage. Alors que Charlotte et sa mère s'appretent à remonter dans la berline, le cocher ayant déjà ouvert la porte pour que les deux femmes prennent place, un homme, suivi d'un assistant tenant un parapluie arrive en direction de Camille et de sa fille. Maxence Berthier (Aymeric Santer) est un capitaine d'industrie très proche de feu le comte de Langeat. -"Mesdames, je vous fait part de mes plus sincères condoléances! Nous étions très proches, Etienne et moi et cela me brise le coeur cette mort aussi tragique qu'inattendue..." Il retire ses gants pour saluer Camille. Charlotte a l'oeil attiré par la marque que Berthier semble avoir au poignet droit, une sorte de tatouage représentant trois cercles, reliés entre eux par des traits. La jeune femme trouve ça d'un gout plus que douteux pour un homme du rang de Maxence Berthier... Mais nombre de gens se disent la même chose la concernant: Charlotte est une jeune femme qui est "étrange" pour beaucoup de personnes de la haute société Parisienne. S'habillant toujours en homme, portant des pantalons, n'ayant que faire de l'étiquette dûe à son rang, ni des futilités que sont les réceptions ou les invitations, ayant de nombreux prétendants mais n'étant toujours pas mariée et n'en ayant aucune envie. Toujours prête à quitter le confort de sa petite vie parisienne bien rangée pour suivre son père dans un voyage sur les traces d'un mythe... Telle est la vie qu'a connue Charlotte auprès de son père bien-aimé.
Dans le grand salon de l'hotel particulier des de Langeat, Camille déguste une tasse de thé, attendant vainement sa fille. N'y tenant plus, elle décide d'aller elle même lui dire de descendre, les domestiques qu'elle a envoyé n'ayant guère réussi à faire descendre Charlotte. Camille cherche sa fille mais elle n'est pas dans sa chambre. Rapidement, elle comprend où elle doit être. Elle traverse le couloir et se dirige vers le cabinet de travail de son époux. Effectivement, Charlotte est là, assise sur le fauteuil de son père, peinant à contenir ses larmes, manipulant certains livres et autres objets que son père a ramenés d'expéditions. En constatant que sa mère est là, elle lève les yeux de la dague Assyrienne qu'elle manipule. -"Vous voyez, mère, j'étais avec lui lorsqu'il a récupéré cette dague. C'était la première fois que je l'accompagnais sur le terrain. Je ne devais pas avoir plus de dix ou douze ans..." Elle repose l'objet et déclare après un temps de réflexion: -"Je n'étais pas prête..." Camille s'approche de sa fille: -"Tu n'étais pas prête pour le suivre sur le terrain?" Charlotte secoue négativement la tête: -"Non, je n'étais pas prête à le perdre. C'est venu si vite, si tôt, de manière si inattendue que je n'arrive pas à réaliser..." Camille comprend sa fille, car elle ressent la même chose: Elle aimait son époux plus que tout, l'avoir perdu de manière si inattendue l'a dévastée elle-aussi. Mais malgré cette peine immense, elle préfère ne rien laisser paraitre, sachant ce que Charlotte traverse: La perte de son père duquel elle était si proche l'a anéanti et Camille a décidé de tout faire pour sa fille, pour son enfant, pour l'aider à aller de l'avant et à faire son deuil. Ce qui l'aidera aussi, elle qui est devenue veuve... Comme pour changer de sujet, Camille déclare: -"Charlotte, ma chérie, as-tu oublié que les de Groot vont passer pour nous présenter leurs condoléances?" Charlotte ricane: C'est surtout leur fils qu'ils veulent présenter! -"Cette "rencontre" est liée à leurs rêves de mariage avec leur fils..." Camille le sait pertinement mais elle estime que cela pourrait changer les idées de Charlotte et surtout, lui assurer un "bon" mariage... -"Arnaud est un jeune homme charmant et bien élevé." déclare Camille, ce qui ne semble pas émouvoir Charlotte qui est déjà sur la défensive: -"Je n'ai nullement l'intention de me marier dans l'immédiat! Et surtout pas avec lui!" Camille n'aime pas quand sa fille a ce ton cassant avec elle: -"Charlotte, ne me parle pas sur ce ton! C'est pour ton bien que je te cherche un mari, sache-le!" Charlotte se lève et se dirige vers sa chambre, sous le regard de sa mère. Avant que sa fille ne referme la porte, Camille ajoute: -"C'est pour toi, mon enfant, que je fais ça..."
Dans le grand salon, Camille discute avec les époux de Groot, leur fils, un très beau jeune homme semblant un peu timide, se tient à l'écart. En entendant les pas dans l'escalier, Camille sait que sa fille a enfin décidé de l'écouter. Un léger sourire apparait sur le visage de la récente veuve, sourire qu'elle perd immédiatement lorsqu'elle voit Charlotte, vêtue en garçon comme à son habitude, venir saluer les de Groot et leur fils, d'une manière très polie, certes, mais qui s'avère presque tellement polie que ça en est une parodie. -"Je vous remercie d'être venus aujourd'hui. Mais les circonstances actuelles m'ont bouleversé et je ne suis guère d'agréable compagnie, je le crains. Je vais aller prendre un petit peu l'air..." ajoute Charlotte, en disant au revoir aux de Groot. Lorsqu'elle croise le regard noir de sa mère, la jeune femme se force à ne pas montrer son amusement vis-à-vis de sa mère. Quelques minutes après, Charlotte marche dans les rues, repensant à son père et à leur lien. Elle repense à ces quelques semaines avant son décés, où tout se passait bien, alors qu'il revenait de province...
Etienne de Langeat (Michael Cannon) est assis dans son cabinet de travail, relisant ses notes, griffonnant sur du papier différentes choses, plus ou moins importantes. -"Père! Pourquoi ne m'avez-vous pas conviez à ce voyage?" demande Charlotte en pénètrant dans le cabinet. Son interlocuteur la regarde et lui sourit: -"Car je doute qu'il t'aurait plu de venir m'assister dans des rendez-vous d'affaires et autres mondanités... Je sais que tu détestes cela!" La jeune femme reconnait que c'est vrai, ce n'est vraiment pas sa tasse de thé ce genre de chose. Etienne rajoute, sur le ton de la plaisanterie: -"Je te connais, tu préfères lorsque nous allons au devant du mystère et de l'inconnu." Charlotte vient vers lui et répond: -"Car, vous non, peut-être?" Le comte reconnait que c'est vrai. Le lien qu'il a avec sa fille est très fort et ce même si les choses furent compliquées au début: Etienne voulait un fils, il voulait un "héritier". Mais c'est une fille qu'il a eue. Dès son plus jeune âge pourtant, Charlotte a comblé de bonheur ce père qui rêvait d'un fils. Dès lors, il s'est dit qu'il était stupide, que fille ou garçon, qu'importe, son héritière, il l'avait en la personne de Charlotte. La famille de Langeat a survécu à la Révolution de manière aussi épique qu'improbable, par le fait de la grand-mère d'Etienne, Olympe de Langeat. Elle ne s'est pas mariée et à transmis elle-même le nom et les titres à son fils Geoffroy, qui les a transmis à ses fils Etienne et George. Dès son plus jeune age, Etienne s'est intéréssé à l'exploration, aux voyages, à la découverte d'anciennes civilisations, à l'histoire mais aussi aux sciences occultes... Mais pour lui, l'occulte n'est pas "magique" ou "surnaturel", non, ce sont juste des choses que l'on ne peut pas expliquer. Ses théories l'ont conduit à adopter comme maxime: Il n'y a pas de choses inexplicables, il n'y a que des choses inexpliquées.... Passionné, il a beaucoup voyagé, à la recherche de mystères à résoudre, de choses à découvrir. D'abord avec son neveu, Louis, puis avec Charlotte. D'ailleurs, si les choses s'étaient arrangées entre Etienne et son épouse ces dernières années, pendant longtemps, la mère de Charlotte en voulait un peu à sa fille de l'accaparer, du fait qu'ils passaient tout leur temps ensemble. Camille était presque "jalouse" de sa propre fille, car elle partageait tellement plus qu'elle même avec Etienne. Une ou deux semaines après le retour d'Etienne de son voyage en province, Charlotte comme Camille, constatèrent qu'il semblait fébrible, tracassé, s'enfermant des jours entiers dans son cabinet de travail et ne laissant personne y pénétrer, pas même Charlotte, ce qui été très inhabituel. Nombres de fois, il émergeait de sa pièce, fatigué et tenant à peine debout, alors que le soleil était déjà haut. Parfois, il sortait la nuit, ne réapparaissant qu'au petit matin, l'air fermé et contrit. Sa fille a tenté de le suivre mais il l'a toujours semée. Puis, un jour, il tomba malade... Charlotte entendit depuis sa chambre son père pris d'une quinte de toux déchirante et elle décida de braver son interdiction et de pénètrer dans son cabinet de travail: Elle découvrit son père bien mal en point. Pire, elle constata que le mouchoir qu'il tenait devant sa bouche était maculé de sang, et que de nombreuses petites perles écarlates constellaient son carnet. Elle le conduisit dans sa chambre, malgré ses suppliques entre les quintes de toux: -"Charlotte! Je travaille sur une chose importante! Je dois..." Sa fille continuait de l'aider à rejoindre la chambre, concluant: -"Non! Vous devez vous reposer, père! Vous finirez votre chose importante plus tard!" Mais son état se dégrada rapidement, et malgré les médecins que Camille fit venir au chevet de son mari, celui-ci finit par s'éteindre, sans que l'on sache quel en était la cause. Certains ont mis en avant qu'il était malade depuis de longues années mais comme il ne consultait jamais de médecin, les choses n'ont fait qu'empirer, jusqu'à sa mort...
Charlotte se remèmore tout ces moments qu'elle a passés avec son père, y compris sa fin, et ce n'est pas vraiment la meilleure des idées pour se remonter le moral. Pourtant, alors qu'elle débouche sur le Boulevard de la Madeleine, une chose lui revient à l'esprit: La chose importante sur laquelle travaillait son père! Avec tout ça, elle n'y pensait plus. Elle décide de retourner à l'hôtel particulier et d'aller dans le cabinet de travail, personne n'y est rentré mis à part sa mère et elle. Même les domestiques n'y ont pas droit, une exigence de Camille. Rentrant chez elle, tout en prenant soin d'éviter sa mère, Charlotte file s'enfermer dans le cabinet de son père et commence à compulser ses papiers, les derniers qu'il a eu entre les mains. Et notamment celui constellé d'éclaboussure de sang, devenues noireatres après ces quelques semaines. -"Qu'est-ce que c'est que ça?" murmure la jeune femme, étonnée de ce qu'elle découvre: Une liste, avec des heures, des dates, mais surtout, des prénoms, tous féminins. Neuf prénoms féminins. En consultant les notes, écrites en marge, les choses semblent encore plus troublantes: A côté du prénom "Martine" par exemple, il est mentionné "quartier des halles, 9 janvier. Vivante? Corps non-retrouvé". Et des annotations comme celle-ci, il y en a à côté de la plupart, excepté à côté de certains où il est juste griffonné une petit croix, semblable à un crucifix, signifiant probablement la mort de la dite personne. -"Père... Sur quel mystère vous travailliez?" Elle passe la nuit à lire les notes, à consulter ses carnets et son coeur manque de s'arrêter: Sur la dernière page du dernier carnet, celui qu'il avait lors de son voyage en province, Charlotte découvre un symbole griffonné représentant trois cercles, reliés entre eux par des traits... Pour la jeune femme, c'est exactement l'emblème que Maxence Berthier a sur le poignet! Elle en est sure! En dessus de ce symbole griffonné, son père a visiblement mis un point d'interrogation, comme si lui même ne savait pas ce que cela signifiait. Avant de sombrer d'épuisement dans le sommeil, Charlotte se dit que ce ne peût-être un hasard ce symbole dans le carnet et celui de ce Berthier...
A son réveil, Charlotte décide de se pencher sur les livres qui ornent les murs du bureau de son père, des ouvrages anciens et poussièreux mais qui l'ont toujours beaucoup aidé. Après s'être passé de l'eau sur le visage, Charlotte reprend ses recherches mais elle est interrompue par sa mère. -"Charlotte! Je ne savais pas que tu était rentrée..." dit Camille d'un ton cassant. Elle regarde de plus près sa fille et constate avec effarement qu'elle ne s'est pas changée. Sachant très bien ce que sa mère va dire, Charlotte élude: -"Mère! Je pense qu'il travaillait sur une chose importante!" Camille ne voit pas pourquoi sa fille ne continue pas ses recherches avec des vétements propres. Comprenant qu'elle ne tirerait rien de Charlotte, Camille préfère partir, consciente qu'elle ressemble beaucoup trop à Etienne. Malgré ses recherches minutieuses qui lui ont pris une bonne partie de la journée, Charlotte n'est guère plus avancée. Elle s'asseoit dans le fauteuil de son père, se frotte les yeux et réfléchit. Soudain, elle pense avoir trouvé la solution: -"Louis! Lui pourra m'aider!"
Après un court trajet en fiacre, Charlotte se retrouve devant une batisse ancienne sur l'ile Saint-Louis, une demeure aux murs décrépits mais qui fut, dans le temps, sublime assurément. Elle frappe à la porte et une jeune domestique vient ouvrir. -"Bonjours, mademoiselle de Langeat!" déclare la servante en faisant entrer la jeune femme. La domestique vaque à ses occupations alors que Charlotte descend les marches menant au sous-sol. Une fois en bas, elle ouvre la porte sans frapper. Le sous-sol est un vrai capharnaüm, un lieu aux murs couverts de lourdes étagères sur lesquelles trônent nombres de livres, d'objets, de mineraux, et de bocaux aux contenus plus étranges et écoeurants les uns que les autres. A peine Charlotte est entrée que dans un coin de la pièce, un jeune homme sursaute et éparpille les documents qu'il tenait. -"Charlotte! Je t'ai déjà dit de frapper avant d'entrer! Je déteste que tu me fasses peur!" Pas très grand, des lunettes lui barrant le visage, cet homme, c'est Louis de Langeat (Oliver Low), le cousin de Charlotte, se disant lui même inventeur et scientifique! En fait, il a "appris" auprès de son oncle tout ce qu'il sait, tant en chimie, en ésothérisme, en mysticisme ou en mécanique... Et il fut le "disciple" du comte pendant plusieurs années avant de se retirer ici, dans sa demeure. Il ramasse ses papiers et les déposent sur une table avant de venir faire une accolade à sa cousine. -"Je... J'espère que tu... Je te présente mes excuses pour ne pas avoir assisté à l'enterrement. J'étais très proche de mon oncle mais..." Charlotte lui fait un petit sourire: -"Ne te tracasse pas, je sais que si tu avais pu tu serais venu. Même mon père n'en aurait pas prit ombrage,, il te connaissait bien." Louis hoche affirmativement la tête. Depuis plusieurs années, il ne sort plus de chez lui, il vit dans son sous-sol, passe ses journées et ses nuits dans les livres, à inventer, à travailler dans ce sous-sol. Cette peur de l'extérieur lui est venue il y a sept ou huit ans, après avoir traduit un document ancien où il était question d'événements cataclysmiques à venir. Bien qu'étant un véritable "génie", ses névroses et ses peurs ont eu raison d'une partie de sa raison et depuis, il ne sort plus de chez lui. Louis fait venir sa jeune servante et lui demande d'apporter du thé. Puis, il indique à Charlotte les confortables et luxueux fauteuils du coin du sous-sol aménagé comme un salon des plus cosy. -"Alors, ma chère, que me vaut cette visite?" Charlotte hésite puis finalement lui explique tout: Les doutes sur la mort "naturelle" de son père, les documents retrouvés dans son bureau avec ces noms féminins, le symbole étrange dessiné dans son carnet et sur le poignet de Berthier... Louis écoute attentivement puis regarde les documents fournis par sa cousine. -"Pour le symbole, il va me falloir un peu de temps pour savoir de quoi il s'agit. Mais pourrais-tu me prêter ce carnet où se trouve le sang de mon oncle?" La jeune femme lui tend. Louis observe les traces puis se lève, le carnet à la main. -"Je vais m'y mettre de suite!" Charlotte constate que Louis est déjà focalisé sur ses recherches et ne prête plus aucune attention à sa présence dans le sous-sol. -"Louis?" demande la jeune femme. Son cousin se retourne: -"Oh, je peux faire autre chose pour toi?" La jeune femme lui dit qu'elle ne sait vers quoi chercher. Il hausse les épaules et lui répond: -"Rentre te reposer... Ou va dans la rue indiquée sur ce bout de papier..." La jeune femme s'approche et découvre un morceau de papier écrit de la main de son père. -"Où-as-tu trouvé ça?" demande-t-elle. Louis lui montre: -"C'était coincé entre la couverture et l'étuis du carnet." Charlotte va jusqu'à la carte de Paris accrochée au mur du sous-sol, cherchant de son doigt le nom de la rue. -"La voila! La rue de l'Yonne!" En fait, l'adresse se trouve sur les quais de Bercy, dans le 12e Arrondissement, un lieu où il y a de nombreux entrepots servant notamment à stocker les barriques de vin débarquées des bateaux. La jeune femme ne comprend pas de quoi il retourne. Ni pourquoi avoir une telle adresse: Son père n'a jamais eu aucun gôut pour le vin, ne possède aucune affaire liée de près ou de loin à un tel commerce. Elle enfourne le papier dans sa poche, quitte le sous-sol en saluant Louis et file dehors, cherchant un fiacre qui pourra la conduire sur les quais de Bercy.
Il fait nuit noire lorsque Charlotte arrive sur les lieux. -"C'est pas bon de se promener seule dans le coin, ma p'tite dame!" dit le cocher. Charlotte sourit: -"Ne vous en faites pas, mon brave." En marchant, les mains dans les poches de sa veste, ses doigts rencontre la crosse du Colt Double Action de son père. Il n'allait nulle part lors de ses voyages, sans cette arme. Elle non-plus désormais. Charlotte marche, regarde un peu partout, voit des entrepots, beaucoup d'entrepots et se dit qu'il était stupide de venir là... Mais elle entend des hommes parler et les portes de l'un des entrepots s'ouvrir: Un fiacre de grand luxe en sort, filant vers le centre, les types restés vers l'entrepot ressemblent plus à des voyous qu'à des dockeurs. Charlotte se plaque contre un mur, dans l'ombre, alors que le fiacre passe non-loin d'elle. En toute discrétion, elle va jusque vers l'entrepot et y pénètre par une ouverture fort modeste. A l'intérieur, il fait noir mais l'odeur est insoutenable. La jeune femme attend que les voix s'éloignent au dehors pour enfin craquer une allumette: A la faible lumière rougeatre, elle découvre des cages, d'assez grandes tailles, des chaines et ce qui semble être des instruments de torture. En regardant mieux dans les cages, Charlotte voit des excréments mais aussi, dans l'une d'elle, une masse sombre. Elle craque une nouvelle allumette et s'approche de la cage... Mais soudain, elle est bousculée par une forme plus massive: Dans un mouvement rapide, Charlotte lâche l'allumette qui se consume au sol et sort son Colt. A la faible lumière de l'allumette, elle constate qu'un homme lui fait face et qu'ils se braquent mutuellement avec une arme. -"Que faites-vous ici, jeune fille?" Charlotte a le coeur qui bat la chamade mais essaye de faire bonne figure: -"Je me balade... Vous savez ce que c'est, j'ai vu de la lumière, alors je suis rentrée..." Mais son interlocuteur ne semble pas être d'humeur badine... Il s'apprête à lui répondre mais les voix au dehors se rapprochent et la porte s'ouvre: L'homme armé se précipite vers Charlotte et l'entraine à couvert, derrière des caisses. La jeune femme se dégage de son étreinte à peine à couvert mais elle comprend qu'il n'est pas avec eux. -"Faut vraiment qu'on fasse ça ce soir?" dit l'une des voix. Un silence. -"Le patron nous a dit de la jeter dans la Seine..." répond son comparse probablement. Nouveau silence. -"D'accord, on va aller boire un coup et on fera ça après." Les pas s'éloignent. L'homme se lève, cherche la lampe qu'il a vue tout à l'heure et l'allume. Il regarde dans les cages et arrive vers celle où une forme est recroquevillée à l'intérieur. Charlotte tient toujours son Colt mais suit l'homme à la lanterne. Et enfin elle découvre que la masse sombre recroquevillée n'est pas le cadavre d'un quelconque animal mais le corps d'une jeune femme! L'homme regarde le visage et secoue la tête. Charlotte regarde autour d'elle, voit les dizaines de cages et comprend: Ces cages ne sont pas destinées à des animaux, non, elles sont pour des humains! Charlotte a la nausée et finalement vomit. -"Faut qu'on parte avant qu'ils reviennent!" dit l'homme mystérieux. Charlotte est sous le choc mais elle est d'accord.
Une fois dehors, elle demande: -"Qui êtes-vous?" Son interlocuteur est un homme entre deux ages, mal rasé, vétu fort modestement et quelques mêches blanches dépassent de son galurin cabossé. -"Auguste Ferrand, enquêteur privé" déclare-t-il. Charlotte ne comprend pas: Un détective? -"Et vous? Qui etes vous?" demande Auguste (Ethan Cross). La jeune femme se présente et l'enquêteur tique: -"Vous etes la fille du comte de Langeat?" Charlotte confirme. -"Vous connaissiez mon père?" Auguste esquisse un sourire: -"Non... Mais je lis les journaux, vous savez!" Ils font quelques pas et c'est Charlotte qui décide de parler: -"J'ai trouvé ceci-dans les documents de mon père..." Elle tend le papier avec les noms de femmes à Auguste. Ce dernier va sous un réverbère et lit avec attention. -"Vous y comprenez quelque chose?" demande Charlotte. L'enqueteur hoche la tête: -"Oui, car j'ai été embauché pour enqueter sur la disparition de ces femmes..." Charlotte le regarde, ne comprenant plus rien...
Dans le luxueux grand salon de l'hotel particulier, Auguste explique à Charlotte ce qu'il sait sur ces disparitions: Depuis plusieurs mois, des jeunes femmes sont enlevées et disparaissent sans laisser de trace. Parfois on retrouve le corps de certaines, d'autres, on ne les retrouve jamais... -"La police ou les journaux n'en parlent pas?" s'étonne Charlotte, ce qui amuse Auguste et qui le pousse à déclarer amèrement: -"Vous savez, mademoiselle de Langeat, lorsqu'une pauvresse disparait, tout le monde s'en moque éperdument." Charlotte lui explique ce qu'elle sait, sur l'état de santé de son père qui s'est dégradé suite à son retour de voyage. -"Mais il ne m'a jamais parlé de ces disparitions..." Auguste hoche la tête: -"Est-ce que ce serait possible que le comte soit lié à tout cela?" hasarde le détective. Charlotte est outrée que son interlocuteur puisse déclarer une telle chose! -"Charlotte!" La jeune femme comme le détective tournent la tête et voient Camille à l'entrée du salon. -"C'est inconvenant qu'une jeune fille comme toi invite des hommes dans leur demeure, en pleine nuit!" Auguste se lève et fait un baise-main à la mère de Charlotte. -"Veulliez m'excuser, madame. Mais..." Camille le fixe froidement: -"Il n'y a pas de mais! Veuilliez partir, monsieur!" Le détective hoche la tête, Charlotte le raccompagne et lui tend son chapeau. Une fois dehors, Auguste met le-dit chapeau et découvre qu'un mot griffonné sur un bout de papier est glissé dedans: "Retrouvez-moi à cette adresse". Le détective secoue la tête: Il avait bien l'intention de continuer l'enquète de toutes les façons...
Auguste voit la demeure en triste état et se demande qui peut vivre là-dedans. La servante lui ouvre et le conduit au sous-sol, où Charlotte attend en regardant les ouvrages de son cousin. A peine la servante partie, Charlotte salue le détective alors que Louis va vers le nouvel arrivant, l'observe, le scrute... -"Ce n'est guère poli, monsieur..." Louis le regarde et sourit: -"Louis de Langeat!" L'enquêteur décide de se présenter: -"Je suis..." Mais le cousin de Charlotte lui coupe la parole: -"Vous etes Auguste Ferrand, ancien soldat puis policier, s'étant illustré aux côtés de troupes régulières lors de la Commune de Paris, condamné au bagne le 14 mai 1878 pour..." Auguste interrompt cette litanie: -"Arretez ça, monsieur!" Auguste se tourne vers Charlotte qui semble aussi décontenancée que lui. -"Louis, comment sais tu tout ça sur monsieur Ferrand?" demande la jeune femme. Son cousin lui assure qu'il a vu son portrait dans divers journaux. -"Charlotte, tu le sais, je n'oublie pour ainsi dire rien, même si c'est inutile..." Mais sa cousine, voyant le malaise d'Auguste, préfère qu'ils se concentrent sur l'affaire qui les amène. Louis explique qu'il a analysé le sang sèché sur le carnet et les résultats sont sans appel: Le comte a été empoisonné. -"Comment? Et par quoi?" Louis lui répond tristement: -"Je ne sais pas. Un dérivé d'hyoscyamine probablement. Mais couplé avec un autre poison, visiblement, mais je suis incapable de dire lequel..." Charlotte n'en revient pas: Pourquoi on aurait empoisonné son père? Etait-ce lié à ces recherches sur les disparues? Auguste regarde Charlotte et semble penser exactement la même chose. Louis donne d'autres précision mais la jeune femme n'écoute plus, repensant à son père, cherchant à comprendre. Son cousin, voyant le malaise que ses explications provoquent, décide de passer à ses autres résultats: -"L'emblème que tu m'as montré, j'ai trouvé à quoi ça correspond!" Il montre l'emblème dessiné sur un tableau à la craie, représentant trois cercles, reliés entre eux par des traits. Auguste a des sueurs froides en les voyant, ce qui n'échappe pas à Charlotte. Louis explique que cet emblème est celui de "La Fraternité", une société secrète créée en 1801, suite à la Campagne d'Egypte. -"D'après les infos que j'ai pu avoir, des gens ayant participé à cette expédition auraient découverts un culte étrange et auraient fondés cette "loge" à leur retour en France." Charlotte demande: -"Une loge comme les loges Maçonniques?" Son cousin secoue la tête: -"Non, c'est une loge indépendante tant dans le cérémonial que dans leur doctrine. "La Fraternité" n'a rien à voir avec ça."
Charlotte et Auguste marchent dans la rue, chacun pris dans leurs pensés. Finalement, la jeune femme décide de parler: -"Et si cette "Fraternité" avait fait assassiner mon père? Car cette loge est peut-être liée aux disparitions?" Le détective hoche la tête: -"Peut-être bien... J'ai déjà croisé un homme portant cet emblème et... Oubliez ça!" Charlotte fixe son interlocuteur tout en marchant et déclare sur le ton de la plaisanterie: -"Ancien soldat, ancien policier, ancien bagnard devenu détective, vous marchez sur les traces de Vidocq..." Auguste secoue négativement la tête: -"Je n'ai rien de commun avec lui: Lui c'était un criminel repenti, je n'ai jamais été un criminel, moi!"
Autour d'une table finement ciselée, recouverte de motifs hieroglyphiques, des dizaines d'hommes et de femmes, aux vétements prouvant leurs hauts revenus et leur haut statut social, discutent, parlent, fument des cigares. Mais tous se taisent en voyant arriver Maxence Berthier, qui prend place en bout de table. -"Mes frères et soeurs, je vous ai réunis ce soir pour la première étape du rituel. Mais avant cela, je tiens à mettre les choses au point: La mort d'Etienne était un mal nécessaire, vous le comprenez tous, n'est-ce pas?" Tous hochent la tête, en silence. -"C'est parce que c'était notre ami, et notre frère, que nous devions faire cela. Désormais, nous devons nous concentrer sur le rituel et ses différentes phases: Les calculs montrent que l'alignement de la Terre, de Mars et de Jupiter aura lieu dans moins de trois ans maintenant. Les différentes phases du rituel doivent être accomplies." Tous psalmodient un même mot pour saluer cela. Berthier leur fait signe de se lever car l'un des premiers rituels va débuter. Ils débouchent dans une salle aux hautes colonnes, au sol, sur le marbre immaculé, une étoile à dix branches est gravée. Attachées à chaque pointe sur ce qui semble être des tables de torture, dix jeunes filles, solidement attachées et bâillonnées. Des hommes portant des masques se tiennent aux côtés des malheureuses victimes, tenant dans leurs mains des dagues acérés, pointées au dessus du torse des filles attachées. Lorsque les différentes personnes ont rejoint le cercle reliant les pointes, Berthier prend place au milieu de l'étoile et déclare: -"Par un pouvoir fort ancien mais qui est le pouvoir de demain, par les ténèbres au coeur de la lumière, il n'y a rien d'inexplicable, seulement des choses inexpliquées. Et fait rejaillir sur nous le pouvoir du Mystère au cœur de la Fraternité!" Les dagues s'enfoncent dans les poitrines des malheureuses qui rendent l'Ame bien avant que leurs bourreaux n'aient retiré leur coeur de leur cage thoracique... ------------------------------------------------------------------- Premier volet d'une trilogie, voici "Mystères : Les Nouveaux Mystères de Paris", le nouveau film réalisé par Alessandra Gira! Au générique de ce film en costume, on trouve Camilla Horowitz, Ethan Cross, Aymeric Santer, Alaska Ronson et Oliver Low entre autres, sans oublier Michael Cannon dans le rôle du comte de Langeat! La musique est l'oeuvre de Priscilla Lassek! "Mystères : Les Nouveaux Mystères de Paris", le nouveau film Policier et Fantastique de Gérard Cousin Prod! une série A policier (Fantastique) de Alessandra Gira
Musique par Priscilla Lassek Sorti le 10 mai 2042 (Semaine 1949) Entrées : 23 466 268 url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre§ion=vueFilm&idFilm=24972 |