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Gérard Cousin Prod présente
Mystères : L'Obscur Mal

-"Que croyez-vous trouver par delà ce mystère? Des réponses?"  

Berthier rit devant la naïveté de Charlotte. Malgré le temple qui s'effondre, la jeune femme ne se laisse guère impressionner par l'homme, qui, elle en est sûre, est responsable de la mort de son père! Le capitaine d'industrie est membre de la société secrète appelée la "Fraternité" sourit en regardant la belle jeune femme brune qui lui fait face.  

-"Tout ce qui vous attend, c'est la souffrance avant une mort aussi lente que douloureuse!"  

Charlotte n'y tient plus: Epée à la main, elle fonce vers lui, se dernier reprend le combat alors que les piliers du temple s'effondrent, les uns après les autres.  

-"Lorsque je vous aurez tué, mon père sera vengé et la "Fraternité" sera décapitée pour de bon!" déclare la jeune femme. Berthier pare, s'écarte et ne semble pas comprendre. Finalement, il se met à rire:  

-"Vous croyez que je suis le maître de notre "Fraternité"?" Il ne peut s'arrêter de rire. Charlotte est folle de rage qu'il se rit d'elle. Elle charge alors que Anaïs reprend ses esprits, toujours solidement attachée à l'un des autels sacrificiels dans l'immense étoile à dix branches tracée sur le sol de marbre partant en morceaux comme les colonnes. Les neuf autres jeunes femmes ont été sorties de ce temple maudit par Auguste, Charlotte voulait faire de même avec Anaïs mais elle n'a pu se résoudre à laisser partir Berthier, pas après tout ce qui s'est passé!  

-"Char... Charlotte?" murmure Anaïs en ouvrant les yeux. Son amie ne peut continuer le combat, comprenant que se battre avec le capitaine d'industrie, c'était aller à la mort, une mort certaine, ici dans les profondeurs de Paris, dans ce temple impie où se déroulaient d'affreuses et macabres cérémonies. Charlotte aurait été prête à se "sacrifier" si cela avait permis d'emmener ce salopard de Berthier avec elle...  

Mais il y a Anaïs...  

Et Charlotte ne peut se résoudre à l'amener avec elle dans la mort. Elle se précipite vers son amie captive, la détache et l'aide à se lever alors que Berthier jette son épée et salue les deux jeunes femmes.  

-"Charlotte, rien n'est terminé. Nous venons tout juste de commencer en fait..." Il utilise une porte dérobée qui se referme derrière lui. Charlotte aide Anaïs à marcher, la porte presque tente de rejoindre les tunnels des catacombes et ainsi, la surface, comme Auguste l'a fait. Elles sortent du temple alors que les dernières colonnes cèdent, le tunnel où elles se trouvent s'effondre morceaux par morceaux!  

-"Charlotte... Nous n'allons pas nous en sortir..." déclare sur un ton neutre Anaïs. Mais son amie refuse de s'arrêter: Si elles doivent mourir aujourd'hui, qu'il en soit ainsi! Mais ce sera en tentant de sortir de là! Elles passent à un autre tunnel et il commence à s'effondrer devant elles!  

-"Charlotte!" hurle une voix d'homme.  

La jeune comtesse tourne la tête et voit Auguste qui lui fait signe de venir dans cette direction. Le détective attrape Anaïs, la porte sur ses épaules et tous les trois remontent alors que tout ce qui les entoure s'affaisse...  

Finalement, ils atteignent la surface alors que le tunnel d'où ils venaient s'effondre derrière eux, emportant avec lui l'horreur de ce qu'ils ont vu dans le temple.  

Le soleil est en train de se lever sur la capitale. Auguste dépose Anaïs sur un banc avant de rejoindre Charlotte.  

-"Vous pensez que cette ordure de Berthier s'en est sorti?" murmure-t-elle.  

L'ex-policier secoue la tête:  

-"Je n'en sais rien..."  

Il fait un petit sourire complice à la jeune femme.  

-"Mais nous avons empeché ce rituel macabre d'avoir lieu. Et ça, c'est une victoire."  

Charlotte hoche la tête, se contentant de ça, pour l'instant... Ils restent là, tous les deux, regardant le soleil se lever...  

 

-"Maxence, tout s'est déroulé comme prévu. La cérémonie sacrificielle a été menée à son terme, ailleurs." déclare une belle jeune femme brune, ayant un charme fou et des manières délicates, assise dans un confortable fauteuil. Berthier lui fait face, fumant un cigare en faisant les cent pas.  

-"Alors ma chère Emilia, nous avons réussi à mener en bateau cette petite grue de Charlotte. Et nous sommes donc prèts à la prochaine phase du rituel..."  

 

Générique: https://www.youtube.com/watch?v=GpKdahq-v9o  

 

-1893, Paris- -"Je suis ridicule!" maugréait la comtesse Charlotte de Langeat (Camilla Horowitz), en regardant l'exquise toilette qu'elle porte: Vétue d'une belle robe, fabriquée à grand frais sur mesure, ses cheveux sont peignés de jolie manière, son maquillage discret mais bien fait renforce la grande beauté de ses traits. Pourtant Charlotte n'est pas à l'aise vêtue de la sorte, elle qui est toujours habillée en homme habituellement.  

-"Non, tu n'es pas du tout ridicule!" affirme Anaïs Berensberg (Priscilla Huang), la plus proche amie de la comtesse mais surtout, celle qui l'a convaincue de "s'habiller" pour cette grande soirée donnée dans un hotel particulier d'une riche et puissante famille de Paris.  

-"Heureusement que ma mère n'est pas là: Si elle me voyait habillée comme cela, elle se remettrait en tête de me trouver un mari..." ajoute Charlotte, essayant de tirer sur le corset qui l'étouffe quelque peu, en vain.  

-"Ta maman est toujours en cure à Vichy?" demande Anaïs. Son amie lui confirme: Camille de Langeat, la mère de Charlotte, a pour habitude de partir en cure dans la cité thermale pour quelques semaines chaque année, autant pour les eaux que pour les fêtes et bals donnés par la haute société en voyage.  

-"Regarde, vois comment les hommes te regardent: Je doute que tu sois si ridicule que ça, Charlotte." conclut Anaïs.  

La comtesse lui fait un petit sourire comme pour lui dire qu'elle se moque éperdument qu'ils la regardent...  

Parmi les invités à cette fête, Charlotte aperçoit un visage qu'elle connait et apprécie. Suivie de Anaïs, la comtesse rejoint Auguste Ferrand (Ethan Cross), engoncé dans des vétements trop grands, se voulant des plus raffinés mais échouant lamentablement! En voyant arriver sa jeune amie, Auguste préfère prévenir:  

-"Charlotte, si vous etes venue pour vous moquer de moi, ce n'est pas la peine car je sais que je suis ridicule!"  

Au premier coup d'oeil, l'ex-policier n'avait pas porté attention à la manière dont la jeune femme est vétue. Mais une fois qu'il a remarqué cela, il ne peut s'empecher de dire:  

-"Charlotte... Vous... Vous êtes vraiment en beauté ce soir!"  

Anaïs file un petit coup de coude à son amie, comme pour lui dire qu'elle est vraiment tout sauf ridicule!  

-"Veuillez m'excuser, je dois aller saluer ma tante et son époux." déclare Anaïs en souriant, pour les laisser tous les deux seuls. Charlotte la fusille du regard alors qu'elle s'éloigne. Elle se tourne finalement vers Auguste et lui demande ce qu'il fiche ici.  

-"Vous savez, après les événements de l'année passée..." Elle ne dit rien mais le regard qu'ils se lancent mutuellement font qu'ils sont sur la même longueur d'onde, que la blessure est toujours aussi "vive" concernant les désastreux et macabres événements dont ils ont été les témoins privilégiés.  

-"J'ai repris ma routine et mes enquètes. Bien que j'ai gardé un oeil sur les activités de la "Fraternité"...  

Ou plutôt "essayé" car c'est comme si ce groupuscule n'existait plus..."  

Charlotte hoche la tête, c'est pareil de son côté. Et pourtant, tous deux savent que Berthier a survécu, bien qu'il soit devenu moins "mondain" et beaucoup plus "discret".  

Comme pour passer à autre chose, Auguste explique que s'il est là, c'est pour jouer les "chaperons" envers Antoine Coudert, le fils de l'industriel. Il est payé grassement pour surveiller le rejeton de cette riche famille. Charlotte ne peut s'empecher de rire:  

-"Antoine est l'un de mes prétendants...  

Enfin, lorsqu'il n'est pas complétement saoul. Autant dire, que je l'aime bien car c'est le seul à ne pas m'avoir limite harcelée pour me faire une cour pathétique!"  

La comtesse s'amuse de la situation, et encore plus de la mine défaite d'Auguste.  

-"Et ça vous amuse? Je passe mes soirées à veuiller sur cet abruti et à veiller à ce qu'il ne fasse pas honte à son nom et à sa famille!"  

Charlotte tourne la tête vers l'autre côté de la salle où Antoine, visiblement déjà très alcoolisé, essaye de convaincre une plante d'ornement de lui accorder cette danse...  

La jeune femme désigne le "glorieux" spectacle à Auguste.  

-"Et merde!" dit-il en se dirigeant vers son "protégé". Anaïs revient vers Charlotte et lui demande s'il y a un problème avec Auguste. Son amie lui assure que non.  

-"Quelle tristesse qu'il mette un terme à la cour d'Antoine envers cette plante..." ajoute t-elle, goguenarde.  

La fête bat son plein et toute la haute société Parisienne semble follement s'amuser. Le président du conseil discute nonchalement avec le préfet de police, entourés de leurs épouses respectives, ce qui ne les gêne pas pour poser des regards sans équivoque sur les "jouvencelles" de douze ou treize ans, des "Petits Rats" de l'Opéra pour la plupart, elles aussi conviées à cette fête...  

Même si cette soirée l'ennuie profondément, Charlotte fait bonne figure, se montre sociable et charmante, jouant son "rôle" comme celui d'une pièce de théatre, sous le regard amusé et tendre d'Anaïs. En passant à coté du préfet, elles entendent une bribe de conversation, dites à voix basse, parlant des morts que chaque matin la police retrouve aux quatre coins de la ville. Des morts étranges et inexpliquées, des cadavres en triste état comme s'ils avaient séjourné longtemps dans l'eau...  

Anaïs est un peu plus loin et n'entend pas la conversation. Mais Charlotte, elle, n'en perd pas une miette. Elle aimerait en savoir plus mais rien dans les journeaux qu'elle lit régulièrement n'évoquent une série de morts étranges. Souriante et prenant un visage d'une candeur délicieuse, elle reste non-loin du préfet et du président du conseil, se mélant à un groupe tout proche...  

Ou faisant mine de s'y mêler.  

Après quelques minutes de discussion, le président du conseil à un léger sourire et affirme:  

-"Ne pensons plus à tout cela ce soir. Après tout, ce ne sont que des gens du "peuple", cela n'a pas grande importance! Et leur état de santé misérable peut expliquer nombre de choses..."  

Charlotte, l'air absente, discute avec Anaïs et le cousin de celle-ci, un bellatre stupide et qui dévore la jeune comtesse d'un regard qui n'a rien de "chaste". Mais Charlotte n'en a cure, n'ayant en tête que ce dont le préfet parlait, se demandant si cela pouvait avoir un lien avec la "Fraternité". En fait, une bouffée de terreur monte chez Charlotte, les événements de l'année passée, l'assassinat de son père, les meurtres rituels, les combats qu'elle a dû mener...  

Tout cela l'a beaucoup plus marqué qu'on ne pourrait l'imaginer. Dans la plus grande discrétion, alors que la fête bat son plein, le président du conseil s'éclipse avec l'une de ses "connaissances", une jeune danseuse de l'Opéra de treize ans et dont il finance la carrière.  

Dans une chambre à l'étage, loin des invités, le président du conseil esquisse un sourire en reagrdant sa toute jeune maitresse qui s'apprête à se dévêtir.  

-"Laisse moi faire, mon enfant." dit-il en commençant à dégrafer la robe de la petite fille.  

-"Oui, monsieur..." murmure-t-elle à voix basse.  

Mais le président du conseil lui réplique:  

-"Tu as déjà oublié? Lorsque nous ne sommes que tous les deux, appelle-moi "papa", je te l'ai déjà dit plusieurs fois."  

L'enfant, tête basse, répond:  

-"Oui... "papa"."  

Charlotte discute toujours avec Anaïs et son cousin, lorsqu'ils sont rejoints par Auguste. Ce dernier s'approche de Charlotte et lui murmure qu'il a vu le président du conseil s'éclipser avec une des jeunes danseuses...  

La comtesse reste de marbre: Cela est courant dans ce genre de soirée. Malheureusement.  

-"Vraiment, je ne suis pas fait pour ce monde..." maugrée l'ex-policier.  

Soudain un cri d'enfant emplit les couloirs de l'hotel particulier. Un cri de terreur, strident et horrible. Les invités se regardent, se demandant ce qui se passe.  

-"Et ça, c'est aussi courant dans ce genre de soirée?" demande Auguste à la comtesse. Cette dernière ne sait que répondre...  

Alors que les cris continuent, elle décide de marcher vers l'escalier, suivie comme son ombre par Anaïs, son cousin et quelques autres personnes. Malgré les invectives des domestiques, Charlotte file vers la chambre d'où proviennent les cris: En ouvrant la porte, Auguste et elle voient la petite fille à demi-nue mais surtout le corps du président du conseil...  

Certaines personnes qui ont suivi pour voir ce qu'il se tramait, à peine rentrées dans la pièce, sortent pour vomir, d'autres font des signes de croix, Charlotte va vers la petite fille en larmes, la serre dans ses bras, tente de la rassurer alors que Auguste regarde stoïquement le corps du président du conseil: Le cadavre est agité de soubresauts, vomissant un mélange de sang et de bile, la texture du corps semble montrer qu'il est resté des semaines dans l'eau tant la couleur et l'odeur abominable semblent y faire penser! Comme les cadavres que la police trouve chaque matin... Sauf qu'il y a dix minutes à peine, il était bel et bien vivant et bien portant...  

 

Charlotte n'a pas dormi de la nuit: Sitôt rentrée chez elle, elle s'est changée, retrouvant ses habituels vétéments d'homme, et elle s'est mise en tête de compulser différents ouvrages dans la bibliothèque de son défunt père pour essayer de trouver quelque chose. Mais las: Elle a vérifié dans plusieurs livres de médecine et n'a trouvé aucune maladie ressemblant de près ou de loin à cela, aucune piste sur un homme en parfaite santé et dans cet état là moins de dix minutes après! C'est incompréhensible! Mais elle sait aussi que ses connaissances en matière de médecine sont très faibles, surtout comparées à celles de son cousin Louis...  

-"Mais oui! Louis!"  

Elle attrape sa veste, sa casquette et dévale les marches pour quitter l'hotel particulier de sa famille avant d'héler un fiacre et rejoindre l'ile Saint-Louis où vit son cousin.  

 

Descendant les marches vers le sous-sol où vit Louis de Langeat (Oliver Low), Charlotte a la surprise de voir que Auguste est déjà là, regardant avec intéret des ouvrages que lui présente Louis. Ce dernier, en relevant la tête, voit enfin sa cousine.  

-"Charlotte! Content de te voir!"  

La jeune femme est contente de voir que Auguste est là aussi, cela évitera de le faire venir.  

-"Charlotte, j'ai mené mon enquête...  

Et c'est terrifiant..." ajoute le détective privé alors que la jeune comtesse s'asseoit en face de lui.  

Dès qu'il a quitté la soirée, Auguste est parti secouer ses indics, arpenter les rues à la recherche de renseignements, surtout après ce que Charlotte lui avait appris concernant ces mystérieuses morts, passées sous silence. Depuis plusieurs semaines, six pour être précis, la police a retrouvé des corps dans différents lieux de la capitale, dans un état identique à celui du président du conseil: Le premier et le troisième corps furent trouvés dans le 14e arrondissement, le deuxième corps dans le 19e, le quatrième dans le 11e, le cinquième dans le 17e et celui du président du conseil, chez lui, dans son hotel particulier du 16e arrondissement.  

-"Lorsque les premiers corps furent trouvés, les policiers ont pensé à des réglements de comptes entre pochards et ces rixes s'étaient probablement conclues dans l'eau de la Seine. Comme tous étant de très basse extraction, aucune enquète ne fut dilligentée. De plus, les corps étant retrouvés aux quatre coins de la capitale, les officiers de police n'ont pas fait de rapprochement, ayant d'autres chats à fouetter que de chercher des corrélations entre des morts de miséreux..."  

Mais dans les bas-fonds, les gens parlent: Bien sur, les putes, les maquereaux ou les simples ouvriers ne diront rien à la police mais Auguste a ses entrées, ses contacts, ils le connaissent et lui font confiance. Et ce qu'ils ont révelé au détective est bien plus intriguant...  

-"La rumeur affirme que ce n'est pas une "simple" maladie, non, nombre de personnes pensent qu'ils s'agit là d'une punition, quelque chose de divin, comme les plaies d'Egypte dans la Bible..."  

Charlotte secoue la tête: Elle est croyante, un peu tout du moins, mais cela lui parait juste hallucinant!  

-"Mon père avait coutume de dire "Il n'y a pas de choses inexplicables, il n'y a que des choses inexpliquées..."  

Je pense que nous sommes face à un mystère de cet ordre-là..." assure la jeune femme. Aguste n'en sait rien. Mais il s'intérroge sur la manière dont certains sont touchés.  

Après un court silence, il ajoute:  

-"Imaginez si toute la population de Paris finit par être touchée par cet... "Obscur Mal"? Qu'allons-nous faire?"  

Charlotte, obséder par le mystère à résoudre, n'avait pas vraiment penser à cette possibilité...  

Son cousin secoue la tête pourtant.  

-"Une épidémie, ça se déplace, ça ne reste pas sur des points "précis". Et une maladie ne tue pas une personne par semaine..."  

Il fait signe à ses deux invités de le suivre, les amenant vers un plan de la ville accroché au mur...  

Charlotte et Auguste sont comme paralysés face au tracé grossier que Louis a dessiné sur sa carte.  

-"Ces points sont les endroits où les corps ont été retrouvés. Comme si tout cela n'était pas dû au "hasard"..."  

Il ajoute qu' il pense que ça forme une sorte de "symbole" mais il n'arrive pas à le comprendre.  

-"A moins qu'il ne me manque des emplacements de corps... Ou que cela présage de futurs morts..."  

Sa cousine attrape un crayon et "compléte" le tracé: Une étoile à dix branches, comme celle qu'ils ont vue dans le sinistre temple de la Fraternité...  

-"Quel étrange symbole que voici..." murmure Louis, s'approchant de plus près, bombardant Charlotte et Auguste de questions, notant sur un carnet leurs laconiques réponses.  

-"On a vu ça dans le temple, voila tout." s'énerve quelque peu l'ex-policier. Pourtant, le reclus ne peut s'empecher de s'interroger sur ce symbole cabalistique: Il lui semble "familier" mais il est incapable de dire dans quel volume, livre ou recueil il l'a déjà vu...  

Qu'importe: Pour lui, cela prouve que ces morts ne sont pas le signe d'une épidémie massive...  

Mais ne peuvent pas être non-plus une simple coïncidence. Auguste est troublé mais ne peut qu'être d'accord, tout comme Charlotte: Il y a un peu plus d'un an, il aurait crié au fou en entendant un tel discours...  

Mais après avoir remonté la trace laissée par la Fraternité, avoir été témoin des sacrifices Humains perpétrés par ces ignobles individus, il ne peut que se dire que ces gens mettent en scène ces morts et ce Mal indéfinissable qui a touché le président du conseil et cinq autres personnes...  

Charlotte fixe la carte en silence, regardant les traits qu'elle a tracés reliant les points où nul cadavre n'a encore été découvert.  

-"Que trouverons-nous là où ces lignes convergent?" demande-t-elle à ses deux amis. Ils se regardent sans répondre, cette question n'ayant pas germé dans leurs esprits respectifs. Ils regardent tous d'eux l'endroit que le fin doigt de Charlotte désigne, un point situé dans le 4e arrondissement, en plein sur l'avenue Victoria...  

 

Après plusieurs heures de recherches, sans succès, autour du point "présumé" à quelques encablures de l'Hotel de Ville, Auguste est passablement agacé.  

-"Cela ne mêne à rien..." maugréait-t-il.  

Pourtant, Charlotte refuse d'abandonner: Son instinct lui dit qu'il faut continuer, que la solution est là...  

La jeune femme fait les cent pas, devant un Auguste silencieux. D'un coup, elle s'arrête et regarde son soulier: Elle a le pied posé sur une plaque d'égout.  

-"Si nous ne trouvons rien au dessus..." murmure-t-elle. Elle se tourne vers le détective et lui dit de venir.  

-"Nous devons descendre!" déclare-t-elle à Auguste.  

Ce dernier se dit que c'est complétement dingue, qu'il n'y a rien là-dessous, si ce n'est des eaux putrides et nauséabondes.  

-"On peut essayer?"  

Le soleil se couche sur la capitale alors que Auguste et Charlotte amorcent leur descente dans les égouts, après être allés quérir lampes et cordes auprès de Louis, sa demeure étant non-loin.  

Dans l'immonde cloaque que constituent les égouts Parisiens, la puanteur est insoutenable, les rats cavalent au milieu des eaux usées et des déjections. Charlotte fait particulièrement bonne figure et Auguste en est le premier surpris: Cette odeur putride et écoeurante, cela lui rappelle quand il a tenté de s'échapper du bagne, par les égouts...  

Certains de ses camarades d'infortune, des vraies crapules aguerris aux "coups" et à la fange, avaient vomi comme des nouveaux-nés à cause de l'odeur. Alors voir une belle jeune femme comme Charlotte, une comtesse pleine de noblesse, aux belles manières et avec un rang social des plus élevés, la voir patauger dans les égouts comme si de rien n'était malgré l'odeur, c'est impréssionnant. Comme si elle lisait dans les pensées du détective, Charlotte explique:  

-"J'ai suivi mon père aux quatre coins du monde...  

Et j'ai pataugé dans des endroits encore plus horribles! On ne s'offusque plus des odeurs désagréables après ça...  

Auguste sent, dans l'intonation et dans le son de la voix de la jeune femme de la nostalgie, des regrets aussi. Après un silence, il demande:  

-"Il vous manque, n'est-ce pas?"  

Charlotte confirme que oui.  

-"J'aimerais tant qu'il soit là avec nous: Lui, il saurait quoi faire! Il s'est dressé contre la Fraternité, je pense même qu'il "savait" ce que cette sinistre société secrète tramait...  

Et c'est pour cela qu'ils l'ont empoisonné..."  

Ils tournent à un embranchement, suivant le tracé sur le plan, et ce qu'ils découvrent leur glace le sang: Dans le tunnel, il n'y a pas un seul rat mais on y trouve une stèle errigée, une sorte d'autel d'une étrange divinité, le tout émettant une lueur rougéatre incongrue en ces lieux de ténèbres. D'étranges tracés sont visibles, des motifs hieroglyphiques en fait. Auguste s'approche et découvre du sang frais sur cette stèle à la forme étrange et qui, lorsqu'on la touche, provoque des frissons dans toute l'épine dorsale. D'ailleurs, après ce contact fortuit, le détective recule vivement. Charlotte a peur, elle ne saurait dire la raison de cette peur irraisonnée...  

Pourtant, elle sort de sa poche un morceau de papier et un crayon de papier pour faire un frottis des différentes faces de la stèle, souhaitant traduire ces inscriptions à son retour chez elle. Alors que la jeune femme s'active, Auguste tend l'oreille et commence à entendre comme des murmures résonnant sur les voutes crasseuses des égouts sans trouver d'où ils viennent. Les murmures se font plus pressants, plus distinctement...  

-"Charlotte... Avez-vous fini?"  

Elle assure que oui, "presque"...  

Il plonge sa main dans sa poche et en sort un pistolet.  

-"Vous entendez ces murmures, il y a quelque chose qui se rapproche de nous! Avez-vous fini?" demande-t-il de nouveau.  

-"Ces morts ne sont pas dûes à une quelconque maladie mais plutot à quelque chose de bien plus funeste..." dit Charlotte, assez absorbée par la stèle.  

Les rats se font plus bruyants, comme si quelque chose les terrifiait, comme s'ils sentaient une présence autre que celle de Charlotte et d'Auguste à mesure que les murmures se rapprochent encore et encore.  

-"Voila, c'est fait!" déclare triomphalement la jeune femme. Auguste la rejoint et ensemble, ils pressent le pas à mesure que les murmures se font plus compréhensibles: Des mots sortis tout droit d'une langue se rapprochant de l'Egyptien ancien mais tout de même très différente. Et dans ces mots psalmodiés, "Itnw", "Aw" et "Sswn", Charlotte croit connaitre leur signification: -"Mystère, mort et destruction..." murmure-t-elle.  

Tous les deux courent dans l'eau boueuse pour rejoindre l'échelle et la surface, la présence est terrifiante, les rats sont comme fous, tentant par tous les moyens de fuir et finalement, enfin, Auguste et Charlotte retrouvent la surface alors que la nuit est claire et illuminée par la pleine lune. Ils poussent un soupir de soulagement une fois la plaque d'égout remise en place.  

 

De retour chez elle, Charlotte, bien que ses vétements soient sales et imprégnés de l'odeur pestilencielle des égouts, elle ne se change pas, va dans le bureau de son défunt père et commence à s'atteler à la tache pour traduire ces inscriptions.  

 

-"Mademoiselle..." déclare l'une des domestiques, bien que fortement incommodée par l'odeur dans le bureau d'Etienne de Langeat.  

-"Que voulez-vous?" demande Charlotte d'un ton cru.  

-"Une dame souhaite s'entretenir avec vous."  

La jeune comtesse lève les yeux de son papier et ne comprend pas:  

-"En pleine nuit?"  

La domestique est mal à l'aide:  

-"Il est déjà dix heures du matin, Mademoiselle..." Charlotte ne s'était pas rendue compte du temps qu'elle avait passé, sans résultat aucun, sur ce bout de papier griffonné.  

-"Je descends."  

Charlotte fait quelques pas et demande:  

-"Comment s'appelle cette dame?"  

Dans le salon, Charlotte trouve une belle femme brune, à la beauté presque irréelle. Ses toilettes sont richement décorées et il ne fait aucun doute que c'est une femme d'une grande importance sociale.  

Lady Emilia Carolyn Nash (Julianne Frayor) fait face à la jeune comtesse.  

-"Bonjour. Vous vouliez vous entretenir avec moi?" demande-t-elle.  

Emilia ne semble guère désireuse de "jouer la comédie". Elle soulève la manche de son poignet et montre l'emblème de la "Fraternité" à Charlotte. Devant le regard plein de rage de la comtesse, Emilia sourit.  

-"Ma chère enfant, avouez que je joue carte sur table avec vous?"  

Mais Charlotte est hors d'elle:  

-"Vous avez tué mon père!"  

Son interlocutrice balaie ça d'un revers de main.  

-"A ce qu'on m'a dit, vous avez trouvé une nouvelle figure "paternelle" avec ce détective, ex-policier et ex-bagnard...  

Comment s'appelle t-il? Ah oui: Auguste Ferrand!"  

Elle va s'asseoir et ajoute:  

-"Je m'intérroge sur un point: Est-ce juste une figure paternelle que vous avez trouvé en lui? Ou est-ce la manière de concrétiser le fantasme de coucher "imaginairement" avec votre père?"  

Charlotte n'y tient plus et file vers Emilia, l'agrippe par ses vêtements.  

-"Ne parlez pas de mon père! Ni d'Auguste!"  

Emilia lui sourit:  

-"Peut-être devrions nous parler de votre... "très tendre amie" Anaïs Berensberg?"  

Charlotte en est presque à frapper son interlocutrice! La Britannique esquisse un sourire, satisfaite qu'elle est d'avoir encore plus énervée cette jouvencelle stupide...  

Elle se dégage de l'étreinte de la jeune femme.  

-"Vous ne comprenez décidément rien à ce qui se passe, comme vous ne comprenez pas l'objectif de notre "Fraternité". Vous n'êtes qu'une enfant gatée, perdue et... se cherchant, dans différents domaines. Maxence m'en avait parlé mais je ne le croyait guère."  

Emilia continue de se délecter des coups, uniquement verbaux, qu'elle porte à sa jeune interlocutrice.  

-"Vous êtes adepte des "mystères", il n'y en a aucun concernant la Fraternité. Et quoi que vous fassiez, vous ne pourrez nous empêcher de finir ce que nous avons commencé."  

Elle se lève, fait quelques pas et ajoute:  

-"Vous ne voudriez pas qu'il arrive des choses facheuses à Auguste, Anaïs, Louis ou votre mère?"  

Charlotte explose:  

-"Si mon père était là, il..."  

Mais son interlocutrice la coupe sèchement:  

-"Si Etienne était là, il ne se comporterait pas comme un roquet mal élevé comme vous le faites. Il m'aurez accueillie sous son toit avec le plus grand respect. Ce qu'il fit à de nombreuses reprises. C'est la moindre des choses lorsque l'on fait parti de la même... "Fraternité"!"  

Charlotte se tait, des larmes coulent sur ses joues: Non, c'est impossible! Mais son interlocutrice ajoute:  

-"Réfléchissez, compulsez vos souvenirs, vous qui êtes si intelligente. Et vous verrez qu'il faut être une jeune et naïve enfant pour ne pas avoir compris cela. Ou pour refuser la vérité."  

La jeune comtesse recule, ne voulant croire à tout cela.  

-"Alors pourquoi l'avoir empoisonné?"  

Emilia hausse les épaules: C'était un mal nécessaire, voila tout...  

Elle va vers la porte avant de se retourner et de dire:  

-"Vous n'êtes pas un "pion" sur l'échéquier, mon enfant, non. Vous n'êtes même pas sur l'échiquier en fait. Vivez votre vie et oubliez tout cela. Profitez du temps qu'il vous reste avec vos amis..."  

Charlotte tombe à genoux au sol, ne pouvant cesser de pleurer, cherchant à comprendre comment et pourquoi son père a pu rejoindre la "Fraternité"...  

Emilia monte dans son luxueux fiacre et s'asseoit face à Maxence Berthier (Aymeric Santer).  

-"Alors?" demande-t-il.  

Lady Nash ne prend même pas la peine de répondre à son sous-fifre. Mais son sourire satisfait, satisfait d'avoir touché Charlotte en plein cœur et d'avoir pu la jauger, en dit assez long...  

 

Louis reçoit chez lui Auguste, porteur du papier griffonné sur la stèle.  

-"Charlotte n'est pas venue?" demande son cousin.  

Le détective lui assure ne pas l'avoir vue: C'est une domestique qui lui a remis l'enveloppe avec le papier. Avec une missive laconique griffonnée au bas: "Plus mon problème". Louis connait bien sa cousine et elle n'est pas comme ça, jamais elle n'abandonne! Auguste la connait bien moins que lui mais lui aussi trouve ça étrange.  

Après le départ de l'ex-bagnard, Louis s'attelle à la tache de traduire ce document. Une fois seul, il se rend compte que ces textes, il les a déjà lus...  

Il y a des années...  

Des textes parlant d'une divinité impie, vénérée dans une période éloignée de l'Egypte Antique. Mais surtout d'une prophétie liée à des multiples rituels débouchant sur des événements cataclysmiques. La lecture de ces textes avait marqué Louis si fort qu'il ne put, depuis, se résoudre à quitter le sous-sol de sa demeure.  

-"Mon Dieu... Qu'a fait la "Fraternité"?"  

Le jeune homme est terrifié alors que d'étranges murmures provenant du sol se font entendre...  

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Deuxième volet de la trilogie "Mystères", voici "Mystères : L'Obscur Mal", le nouveau film réalisé par Alessandra Gira! Au générique de ce film en costume, on retrouve comme dans le précédent Camilla Horowitz, Ethan Cross, Oliver Low, Aymeric Santer et Priscilla Huang qui retrouvent leurs rôles du film précédent, rejoints par Julianne Frayor! La musique est bien entendu l'oeuvre de Priscilla Lassek! "Mystères : L'Obscur Mal", le nouveau film Policier et Fantastique de Gérard Cousin Prod!

Scénario : (1 commentaire)
une série A policier (Fantastique) de Alessandra Gira

Ethan Cross

Camilla Horowitz

Oliver Low

Julianne Frayor
Avec la participation exceptionnelle de Aymeric Santer, Priscilla Huang
Musique par Priscilla Lassek
Sorti le 01 mai 2043 (Semaine 2000)
Entrées : 20 248 208
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=24973