Mon nom est numéro 13.  

Les écrits, les nombreux rapports ont établi que nous sommes des chanceux malgré tout.  

Nous sommes pourtant coupé du monde, ou le monde s’est coupé à nous ça dépend du point de vue.  

Après de nombreuses vagues de maladie mortelle qui c’est abattues sur cinq ans, nous avons dû évoluer massivement vers le clonage pour survivre.  

Nous n’avons pas trouvé de remède, il y a eu beaucoup de pertes pour perfectionner notre changement, notre avenir.  

Je suis un humain formaté pour ne ressentir aucune émotion.  

Programmé pour être plus résistant aux virus, pour sécuriser la zone comme ils disent.  

Je suis un soldat, surveillant une ville de rescapés.  

Nous sommes 0,1% de la population antérieure qui occupait notre planète.  

Nous avons bien essayé de rentrer en communication avec des possibles signes de vie extérieure mais nous n’avons jamais eu de retour.  

Nous sommes entre quatre murs pour protéger l’unique ville qui a résisté, aux guerres de ressources telles que l’eau, aux virus, aux bêtes exogènes qui se sont développées.  

Un exemple tout bête, vous sortez de la ville, hors des murs… vous ne revenez jamais.  

Ma mission, éviter les suicidaires de vouloir sortir et surtout éviter la criminalité également dans la ville.  

Nous sommes la dernière autorité possible pour redresser un ordre nouveau, une évolution.  

La nuit tombée, l’homme rédigeait le rapport quotidien de sa journée.  

Rien de spécial à signaler à part une femme qui est venu à la frontière des murs pour tenter de s’échapper, tout à fait banale.  

Une détonation se fit entendre, faisant vibrer le bureau du soldat. Il se précipita hors du bâtiment pour regarder au loin ce qui se passait.  

Des flammes étaient présentes au loin, d’une beauté incroyablement terrifiante.  

Le mur venait de se faire attaquer certainement par une rébellion de suicidaire au sein de la communauté.  

Inconscient du danger, souhaitant à tout prix une liberté mortelle.  

« L’homme est née pour mourir… le clonage n’a pas changé cette donnée. »  

Il mit les mains sur son visage, pour une fois il ressentait la peur, l’angoisse.  

Bientôt, les bestioles allaient se rameuter avec ce vacarme puis elles seront tellement affamées que le carnage sera effectivement présent.  

Toutes les unités des forces de l’ordre, sont appelées immédiatement pour se diriger à l’endroit où le mur a explosé.  

Quelques minutes passèrent, n°13 était dans un van attendant son arrivée sur les lieux.  

Mais d’un seul coup, le moyen de locomotion se mit à virevolter dangereusement après s’être pris des rapaces à haute vitesse sur les vitres du véhicule.  

« Évoluer ou mourez ! » cria le conducteur, avant de perdre entièrement le contrôle de l’engin, qui s’écrasa brutalement au sol, faisant des tonneaux.  

Un sifflement strident se fit entendre dans les oreilles de l’homme, il secoua sa tête, décrocha sa ceinture de sécurité, rampa pour sortir du van.  

Il était blessé à la tête, mais il pouvait toujours tenir debout. Prenant son arme à la main, il boita, toujours avec le même objectif, ce mur.  

Les aigles reviennent à la charge, le soldat tira dans le tas, tentant d’en tuer un maximum.  

Les balles ricochèrent sur ses cibles, il tiqua d’un sourcil visiblement étonné.  

Il sauta de toutes ses forces pour se cacher sous des débris, pour éviter l’attaque éminente.  

Quelques secondes s’écoulent, les rapaces ne sont plus là, partants vers les flammes de l’explosion.  

Numéro 13, prit comme bouclier de fortune, une vieille plaque de tôle qu’il trouva par terre, dans ses débris, avançant avec son 9 mm dans l’autre main.  

« BORDEL ! » gueulant, agacé de la situation.  

Il avança toujours avec détermination vers l’objectif, vers sa mission, sécuriser la zone.  

Il était seul, dans cette obscurité qui était embelli par ce spectacle macabre du feu qui se propageait aux bordures du mur.  

D’un seul coup, il vit un homme avec une bombe artisanale courir vers une autre partie du mur.  

« Citoyen ! Arrêtez-vous ! »  

L’homme continuait sa course, n°13 oublia sa douleur à la tête se mettant en chasse auprès de l’individu.  

« C’est un ordre militaire ! Arrêtez-vous ! »  

Voyant que le kamikaze ne s’arrête pas, n°13 tire sur sa jambe, la victime ne bronche pas à la balle.  

Le militaire s’approche de celui-ci pour désactiver la bombe.  

Puis il se précipita encore vers son objectif, le mur endommagé.  

Il arriva sur place, un grand trou était présent, on entendait des bruits de pas lourds se rapprocher de la faille.  

Des bestioles, aucun doute là-dessus.  

Beaucoup de militaires étaient présents, tout type d’arme à la main, prêt à tirer sur ce qui allait rentrer.  

Le sol commença à trembler, les hommes semblaient sans émotions, sauf notre soldat.  

Une armée de bêtes exogènes commencent à être visible, elles sont terrifiantes, des mâchoires acérées comme des rasoirs. Des pattes développées pour courir vite. Une carapace sur le dos.  

L’armée tire, les balles se dispersent… les arrivants semblent être invincibles.  

Numéro 0013 se fit attaquer par une bête qui s’élança sur lui avec une force insurmontable, prête à le dévorer.  

Celui-ci cria de toutes ses forces « JE NE VEUX PAS MOURIR ! ».  

Le temps semble s’arrêter comme quand on est proche de la mort, les souvenirs commencèrent à défiler à une vitesse folle.  

Mais… le temps s’arrête vraiment.  

Il est encore vivant, à attendre son heure, regardant la gueule pestilentielle de son bourreau.  

Il recula, personne ne bougeait, le temps était figé.  

Il se mit debout… ne comprenant pas ce qui se passe. Il prit son arme pour tirer, la balle sortit du canon mais restait bloquée en l’air.  

« C’est quoi ce bordel ! »  

Quelques minutes passèrent, l’homme pensait qu’il allait devenir fou.  

Puis, il entendit d’un seul coup des applaudissements, d’une grande foule.  

Il secoua sa tête, cherchant d’où vient ce nouveau bruit.  

Un hologramme apparaît devant lui, un animateur, habillé d’un costard était présent.  

« BIENVEEEENUE DANS L’EXOOODE SHOOW ! Vous avez gagné le jeu ! Celui où un clone doit redevenir un homme ! »  

« - … de quoi ? »  

« Oui nos producteurs ont mis beaucoup d’argent pour créer une fausse ville, une ambiance des plus réalistes ! Tout le monde va mourir dans cette attaque, nos bêtes sont programmées pour tuer mais vous, vous êtes le survivant ! »  

« - Déclinez votre identité ! »  

« - Je suis l’animateur le plus heureux du monde, voilà des années qu’on vous observe tous ! Nous avons parié sur beaucoup de clones, il est vrai que j’ai toujours cru en vous ! »  

« - Tout ça… est faux ?! Vous êtes malades ! »  

« - Rectification cher ami ! Tout ça est bien vrai, cependant notre public, nos réalisateurs sont les maîtres du jeu, il n’y a qu’un seul gagnant ! Il faudra refaire une ville, pour en retrouver un autre de votre trempe ! »  

« - Je veux… mourir auprès de mes camarades ! »  

« - Négatif, vous avez évolué. NOTRE GAAAAGNNNNANNNT NUUUUMEEEROO 13 !! »  

La foule reprit ses applaudissements, le temps réapparut, les bestioles mangeaient tout le monde.  

Mais lui, le soldat choisit était comme devenu invisible, un spectateur, on ne le voyait plus, son prédateur d’ailleurs fit déboussoler quelques secondes, se demandant où son repas était.  

Il était là, devant elle, mais elle ne pouvait plus le sentir, ni l’attaquer.  

Il était réellement invisible, regardant… le massacre sans pouvoir intervenir.  

Car il avait évolué, car il était homme plutôt que clone.  

L'ancien clone, maintenant homme se mit à pleurer en sanglot en voyant tout ses individus en train de mourir.  

"OHHH que ce n'est pas mignon ! VOUS êtes vraiment la star de notre public et j'ai toujours cru en vouuuss !"  

La nuit allait être longue, à observer ce spectacle.