Un homme brun, la quarantaine, tape frénétiquement sur le clavier de son ordinateur.  

Fixant son écran, il est totalement pris par son travail.  

Le bruit cyclique des doigts martelant les touches semble emplir la salle où il se trouve.  

Un vaste bureau remplit de livre sur la droite et de classeurs sur la gauche.  

Matthew Bonnagham (Avi Elias) est l'un des avocats les plus réputés de Lestrade.  

Il a à son actif une multitude de dossiers bouclés, les 3/4 ayant été remportés, si ce n'est plus. Il garde précieusement chaque dossier sur lequel il a bossé au sein de son bureau.  

Il aime les avoir auprès de lui.  

Dans l'histoire, une multitude d'affaires classées se sont vues être rouverte suite à un petit détail venu s'immiscer dans ladite affaire des années plus tard.  

Ses collègues considèrent que c'est de la paranoïa.  

Pour Matthew c'est une conscience professionnelle.  

Il regarde les classeurs qui sont disposés par ordre alphabétique, espérant secrètement que les affaires qu'il n'a pu gagner se voient rouvrir. Mais bien évidemment en 20 années de carrière ça ne s'est jamais produit.  

L'avocat est brusquement tiré de ses pensées par l'un de ses collègues qui fait irruption dans son bureau, il ne prend pas la peine de s'excuser et lui colle un article de presse, probablement imprimer, sur son bureau.  

- Regarde ! lui déclare-t-il d'un ton paniqué semblant se mélangé à de la colère.  

La nuit est tombé depuis plusieurs heures maintenant.  

La lune daigne se montrer dans son intégralité.  

Si majestueuse.  

Si brillante.  

Cette dernière reflète l'immensité de l'immeuble abritant le cabinet d'avocats sur la rue qui lui fait face tandis qu'une personne s'avance vers le building, silencieuse telle une ombre.  

Les personnes se trouvant dans les cafés aux alentours ne semblent pas remarquer sa présence alors que les pas de cette dernière se veulent de plus en plus rapides pendant que le reflet de la lune illumine une lame dans les mains de la jeune femme.  

L'alcool coule à flots.  

La musique ambiance la rue.  

Personne ne sait ce qui se prépare à quelques mètres d'eux.  

L'inconnue (Adria Boult) n'est plus qu'à quelques mètres de revoir cette personne qu'elle s'est jurée de ne pas oublier.  

La feuille de papier tombe telle une plume au vent.  

Matthew se prend la tête dans les mains.  

Il frotte nerveusement ses cheveux en fixant la pleine lune qui lui fait face.  

L'article de presse ne lui a pas appris de bonnes nouvelles, en effet ce dernier indique clairement qu'une criminelle de renom s'est échappée de la prison de Chicagole la nuit dernière.  

- Tu sais pourquoi elle s'est évadée Matt déclare son collègue comme dans un soupir et qui ne rassure pas du tout Matthew.  

Bien sûr, il sait pourquoi elle s'est évadée de la prison fédérale de Chicagole. Mais ça remonte à 2 ans maintenant.  

- Elisabeth Kroogan ne te lâchera pas ! tonne-t-il d'un air agacé, ne manquant pas de faire sursauter Matthew, en voyant le manque de réactivité de son collègue, avant de reprendre, Lors du procès elle l'a hurlé dans toute la salle qu'elle sortirait pour te tuer. Tu dois te mettre à l'abri !  

L'avocat, hagard, erre dans son bureau, faisant des vas et viens sans savoir quoi faire. Finalement ce dernier affirme à son ami qu'il n'y a aucun danger, d'ici à ce qu'elle arrive à Lestrade il aura le temps d'aller voir la police afin d'avoir une équipe détachée à sa sécurité.  

Le collègue de Matthew soupire.  

Finalement il lui souhaite une bonne nuit et sort du bureau.  

Des gouttes de sang s'écrasent au sol dans un bruit sec tandis qu'Elisabeth essuie la lame ensanglantée de son couteau.  

Elle regarde l'homme qui est étendu devant elle sans la moindre expression visuelle, ne serait-ce qu'un regret ou une satisfaction, pour l'acte qu'elle vient de commettre.  

Cette victime est arrivée totalement par hasard devant elle, son envie de tuer à immédiatement pris le dessus.  

Elle se remémore la chair qui se déchire lors de la pénétration de la lame.  

Du sang qui gicle jusqu'à venir recouvrir son tee-shirt blanc.  

Ce même sang qui imbibe le costard de cet inconnu.  

Cette satisfaction de tuer.  

Elisabeth se délecte de ses souvenirs macabres alors qu'elle ne quitte pas le regard terrifié mêlé à la douleur de l'inconnu.  

- Arrêteras-tu de me regarder ?! beugle-t-elle en abattant son couteau sur le visage de sa victime, lui crevant les yeux avec férocité. Le couteau pénètre la chair sans la moindre difficulté, obéissant à celle qui le manie en répétant l'effort encore et encore malgré le sang qui recouvre le visage du malheureux.  

Matthew fixe intensément la nuit étoilée.  

Il ne peut s'empêcher de s'extasier devant la beauté de la nature. Des années qu'il bosse dans ce bureau et pourtant c'est la première fois qu'il regarde ce ciel gorgé d'étoiles.  

L'avocat sourit en s'imaginant que ces étoiles ne sont autres que des lucioles géantes qui errent loin dans le ciel.  

Malgré ces pensées positives il ne peut retirer Elisabeth Kroogan de son esprit.  

Il y a 2 années de ça, Matthew avait été approché par une famille afin qu'il les aide à obtenir justice suite au meurtre de leur fils par une femme armée d'un couteau. Il ne s'était pas douté, ne serait-ce qu'un instant, que la meurtrière du fils de cette famille n'était autre qu'une tueuse en série sévissant sur l'île depuis plusieurs années.  

Ce n'est qu'avec des recherches minutieuses avec l'aide de la police du Cinejeu Island qu'il a pu faire le rapprochement entre la victime et une dizaine d'autres. Toujours le même mode opératoire, des hommes bruns athlétiques portant des lunettes tués à coups de couteaux dans les yeux et dans le crâne.  

Matthew avait du voir les photos des cadavres et il n'avait jamais rien vu de tel.  

Pourtant il en avait vu des photos de morts au cours de sa carrière.  

Mais jamais n'avaient subit un tel acharnement.  

Une telle rage qui semblait incontrôlée.  

Il n'avait pas eu de mal à remporter le procès mais ce fut dur émotionnellement. Elisabeth ne montrait aucun signe de regret ou de satisfaction envers les meurtres qu'elle avait commis.  

Ce fut terrible pour les familles des victimes.  

Ce procès fut LE procès du Cinéjeu Island, aucun n'avait été autant médiatisé.  

Aucun ne l'a été autant depuis.  

En regardant vers l'immeuble qui lui fait face, Matthew remarque avec effroi le reflet de la silhouette d'une femme brune qui se tient derrière lui.  

Il esquive de justesse la lame du couteau qui fend l'air en se mettant sur le côté. Son regard se plonge dans celui de la tueuse, un frisson le secoue jusqu'aux entrailles. Ce regard n'exprime pas la moindre chose, il semble totalement inhumain.  

Une décharge électrique semble lui parcourir tout le haut du dos, il sent un liquide qui coule le long de son dos tandis qu'il court vers la porte du bureau. En mettant la main sur le haut de son dos, Matthew remarque qu'il s'agit de son sang.  

Le téléphone s'écrase lourdement contre le mur tandis qu'Elisabeth se redresse tout en voyant sa proie qui s'enfuit.  

Elle regarde la porte, qui se referme, d'un air goguenard.  

La jeune femme sait qu'elle va pouvoir prendre son temps pour abattre cet avocat qui l'a empêché d'assouvir ses envies de meurtres durant plus de deux longues années.  

Elle s'imagine lui infligé toutes les tortures possibles et imaginables alors qu'elle s'avance doucement vers la porte.  

Matthew se frotte le dos avant de regarder ses mains totalement ensanglantées.  

Il a eu chaud.  

Totalement perdu dans ses pensées en contemplant la nuit qu'il n'a pas entendu cette tarée s'approcher de lui.  

C'est alors qu'il pense à son collègue. Il espère que ce dernier a su quitter le bâtiment avant son arrivée ou qu'il ne l'a pas croisé.  

L'avocat prend son téléphone portable, il compose le numéro de la police.  

La sonnerie semble interminable et lorsqu'un agent de police décroche enfin, l'appel est coupé.  

C'est avec effroi qu'il voit son téléphone s'éteindre misérablement. Matthew ne l'a pas remis en charge et bien entendu à 23H passé il est logique qu'il soit vidé.  

Alors qu'il court dans les couloirs du 17e étage, Matthew est totalement abasourdi lorsqu'il remarque que le courant est coupé. Sa seule chance de quitter l'immeuble tombe à l'eau, les ascenseurs étant donc bloqués et les escaliers se trouvant non loin de son bureau.  

Mais l'autre folle ne doit pas être loin.  

Matthew se frotte frénétiquement les cheveux.  

Comment va-t-il pouvoir faire ?  

Survivre toute une nuit dans un étage avec une tueuse à ses trousses ? C'est tout simplement impossible !  

Ses poils se hérissent le long de son corps lorsqu'il entend la voix de Elisabeth.  

- Je te vois ! hurle-t-elle avec frénésie avant de se mettre à courir vers l'avocat.