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Zero Degree Ent. présente
Cendrillon est dans la place

« Anne-Lise, dépêche-toi bon sang, on va rater la parade de Noël ! »  

« Oui, oui j’arrive, laisse-moi le temps de remettre ma couronne ! » La petite fille de 6 ans, dans son costume de belle au bois dormant réajuste son diadème en plastique et sort des toilettes.  

« Tu as eu un problème avec ta couronne ? « demande Lily à sa petite sœur  

« Oui, elle est tombée dans la cuvette, mais c’est bon, je l’ai nettoyée ! »  

« Quelle dégueulasse ! Tu remets sur ta tête un truc qui a trempé dans la pisse de tout le monde ? » s’écrie Lily d’un air dégoûté.  

Béatrice met une petite tape sur la tête de son ainée : « Fais un peu attention à ton langage ! et toi, Anne-Lise, enlève-moi immédiatement ton diadème et va le passer sous l’eau ! Et dépêchez-vous toutes les deux, la parade de Noël vient de commencer, on va la louper avec vos bêtises. «  

Quelle magnifique journée à Disneyland pour toute la petite famille ! Béatrice entre-ouvre la porte des toilettes afin de regarder si elle aperçoit Pascal ( Conrad Hanson ), son mari et leur fils Thomas qui sont probablement en train d’essayer de trouver une place d’où ils pourront tous les cinq admirer le défilé des personnages de Disney.  

« J’arrive pas à atteindre le robinet ! » grommelle Anne-lise sur la pointe des pieds.  

Sa mère s’approche pour lui donner un coup de main lorsque plusieurs bruits assourdissants retentissent. Béatrice sent comme une main lui serrer le cœur.  

« Le feu d’artifice a commencé? » demande Anne-lise, lorsque de nombreux autres coups éclatent.  

A ces coups viennent s’ajouter des cris de panique aigus, qui semblent provenir de plusieurs endroits à la fois.  

D’une voix autoritaire, Béatrice intime à ses filles : « Ne bougez-pas d’ici, je vais voir ce que c’est ! »  

Elle entre-ouvre à nouveau la porte, et là c’est un spectacle cauchemardesque qui s’offre à ses yeux.  

Des gens courent affolés de tous côtés, certains trébuchent, se bousculent. D’autres s’affalent lourdement sur le sol.  

Du haut des chars, certains personnages, Mickey, le Capitaine crochet, Blanche-Neige, ont sortis des armes et tirent sans réfléchir sur la foule amassée pour les admirer. Un des acteurs, habillé en Peter Pan tente de se jeter sur Winnie l’Ourson armé d’un fusil mitrailleur, mais l’ours décoche une salve meurtrière et Peter Pan est projeté en arrière, le corps couvert de sang.  

 

Par les haut-parleurs, la choeurs guillerets continuent d'entonner leur refrain préféré : « It’s a wonderful world ! »  

 

La musique est bientôt totalement couverte par le bruit des fusils mitrailleurs qui tirent sans discontinuer. Les tirs viennent des personnages sur les chars, mais également d’autres terroristes, habillés en militaires qui ont surgit d’on-ne-sais-où. Au milieu des coups de feu et des cris, on peut deviner des « Allah Akbar » mortifères.  

Le mouvement de la foule est incontrôlé, la panique se lit sur tous les visages. Et au fur et à mesure, on peut voir des hommes, des femmes et des enfants tomber sur le sol.  

Dans un coin, un homme crie à un petit groupe en panique : « Venez, je vais vous trouver un endroit où vous abriter ! « le groupe s’approche en courant, l’homme sort une mitrailleuse et les abat comme de vulgaires lapins.  

 

Béatrice, paniquée, referme la porte des toilettes et se précipite vers ses 2 filles, qui, sans avoir pu voir quoi que ce soit, sont tout de même en pleurs : « On ne peut pas rester là, c’est trop dangereux ! Il va falloir être courageuses, vous suivez à la lettre ce que je vous dis, et lorsque je vous dis « on y va » , vous courez le plus vite que vous le pouvez ! »  

La jeune femme passe la tête par la porte, et au fond du couloir, aperçoit une porte "Service – Réservé au personnel".  

« On y va ! » Béatrice prend par la main sa cadette, et suivie de près par son ainée, traverse d’un bond le petit couloir.  

Une fois devant la porte de service, elle appuie sur la poignée, qui, miracle inespéré, s’ouvre instantannément. Elles pénètrent toutes les trois dans le couloir, plongé dans l’obscurité.  

« Maman…, j’ai peur, on… on ne peut pas… allumer la lumière ? » arrive à prononcer Anne-Lise entre deux sanglots.  

« Non, tiens bien ma main, surtout ne la lâche pas, nous allons trouver un endroit pour nous mettre à l’abri ! ». La mère et ses deux filles longent lentement le couloir obscur, se guidant en faisant glisser leur main le long du mur. Au dehors, le bruit des mitrailleuses et toujours continu, mais le son dans le couloir est sourd donnant l’impression d’avancer dans un rêve brumeux.  

Béatrice arrive devant une porte, mais impossible de l’ouvrir, elle continue son chemin. Après plusieurs portes fermées, elle pose enfin la main sur une clenche qui s’abaisse et la porte s’ouvre. Les 3 filles entrent dans le local en refermant la porte derrière elles. Elles allument la lumière, c’est un petit atelier où les gens de la maintenance doivent venir faire quelques réparations.  

Béatrice déplace une des armoires, qui par bonheur était vide, et ordonne à ses filles d’aller se cacher derrière.  

Quelques outils sont pendus au mur. La jeune femme s’empare d’un tournevis, d’un cutter et d’un rouleau de fil de fer, puis se tourne vers ses filles :  

« Ecoutez les filles, je vais essayer d’aller retrouver Papa et Thomas. Je reviens très vite. En attendant dès que je suis sortie, vous refermez la porte à clef, vous éteignez la lumière, et vous allez vous cacher sans un bruit derrière l’armoire. »  

« Non, non, tu ne vas pas nous laisser ?? » demande Lily, des larmes plein les yeux.  

« Je n’en ai pas pour longtemps, et pendant que je ne suis pas là, vous n’ouvrez absolument à personne ok ? »  

 

Quelques minutes plus tard, Béatrice passe la tête doucement le long du mur du local sanitaires et observe alentours.  

Les coups de feu sont beaucoup moins nombreux à présent, mais il règne dans le parc une atmosphère de fumée, de sang et de malheur que, même en Afghanistan ou en Centrafrique, Béatrice n’avait jamais connu. Avec toute la discrétion qu’elle a acquise lors des longues séances d’entrainement, elle commence à longer le mur du parc vers l’endroit où elle pense trouver son mari.  

 

« T’es malade, le Coran n’autorise pas de fumer cette merde! » lance Samir à son pote Nourdine qui est en train de rouler un joint.  

« Premièrement, on a bien mérité de se détendre un peu après ce que l’on vient de faire. Et de deux, la seule chose que je sais du Coran, c'est qu’il y a écrit de faire la peau à ces chiens de mécréants. ».  

Soudain Samir sort son pistolet-mitrailleur et tire une salve vers le mur du fond : « putain, je viens de voir passer une meuf qui courait, il faut la choper ! »  

Les deux hommes ramassent leurs armes et s’élancent à la poursuite de leur proie, Nourdine continuant à rouler son joint en courant.  

 

« Elle est montée par là, je l’ai vue !» Les deux hommes grimpent quatre à quatre les marches, et arrivent sur un petit pallier. Samir fait un signe à son ami de prendre le couloir opposé, afin de prendre la jeune femme à revers « on la tue pas tout de suite, on va s’amuser !» chuchote t-il un petit sourire aux lèvres .  

Il pénètre dans la grande pièce circulaire, où les mannequins des héros de Cendrillon entourent un énorme carrosse en forme de citrouille. Tous les personnages sont là, le prince, le roi, les méchantes sœurs, les souris, la fée… plus vrais que nature, et bien sûr Cendrillon.  

Les personnages sont plongés dans une semi-pénombre qui donne à leur apparence un aspect à la fois irréel et étrangement vivant. Nourdine se déplace en silence entre les mannequins « je parie que cette petite pute s’est planquée dans le carrosse !» murmure t-il à lui-même . Il s’en approche doucement. Pose la main sur la poignée de la porte et avant d’avoir pu ouvrir, sent quelque-chose s’entourer autour de son cou. Une douleur extrême s’empare de lui, mêlée à l’impossibilité de respirer.  

Le mannequin de Cendrillon lui a passé un fil de fer autour du cou et serre de plus en plus, lui bloquant la respiration. Il tente de laisser échapper un cri sans succès, Béatrice serre de plus en plus fort le fil de fer qui pénètre à présent dans la chair du cou du terroriste. Le sang commence à perler sur le col de son blouson. Et dans un dernier souffle, l'homme tombe à terre.  

Béatrice a à peine le temps de relâcher son étreinte, qu’elle fait un geste circulaire, mettant le corps de Nourdine en opposition pour se protéger du tir que vient de lui décocher Samir. Elle se jette sur le second terroriste, qui parvient à lui faire perdre l’équilibre et la plaquer sur le sol. L’empoignade dure de longues secondes. Samir est parvenu à placer ses mains autour de la gorge de Béatrice qui commence à voir sa vue se troubler. Dans un dernier réflexe, elle parvient à sortir le tournevis qu’elle avait glissé dans sa robe, et le plante dans cou du terroriste. L’homme émet un râle grave, tente maladroitement d’arracher le tournevis, mais finalement tombe sur le côté.  

 

Béatrice se relève péniblement, encore toute essoufflée par la double bataille qu’elle vient de livrer, passe sa main sur sa robe de Cendrillon maculée de sang comme pour en enlever les mauvais plis, et repars en direction d’où elle pense retrouver son mari.  

Dans sa tête une phrase résonne: « Cendrillon est dans la place ».  

Scénario : (2 commentaires)
une série Z d'action de Sebastian Howell

Conrad Hanson

Jessie Klepacki
Sorti le 22 janvier 2044 (Semaine 2038)
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