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Zero Degree Ent. présente
Western Boy

Soleil de plomb.  

Le vent du désert qui brûle les rétines et assèche les âmes.  

Un coup de feu.  

Une lumière aveuglante et un corps qui s’effondre.  

Poussière et sang mêlés sur le tissu relevé de la jupe de sa mère.  

 

On frappe à la porte. Cody ouvre d’un air suspicieux « Qu’est-ce que tu veux gamin ? »  

Le jeune homme ( Chris Donnaggio ) enlève son chapeau et le place contre son torse. « Les gens du saloon m’ont dit que vous cherchiez un commis »  

Et bien, ils ne perdent pas de temps, en ville. Le corps d’Edmond le simplet n’a pas encore refroidi qu’ils envoient déjà des remplaçants. Quelle idée a eu son idiot de frêre de se pencher autant pour tirer l’eau du puits, pense Cody. Ils ont mis trois jours à découvrir son corps et ce qu’ils ont trouvé n’était pas beau à voir.  

Edmond en a fait des trucs stupides, mais là, ça été l’idiotie fatale.  

Cody reste un instant à dévisager l’intrus. « Ok, je vais voir !». Et il retourne dans la salle à manger où son père et la fratrie au grand complet, excepté Edmond évidemment, finit son repas. Autour de Ed Mc Coy ( Chuck Henriksen ), le chef de famille, trônant en bout de table, sont attablés Virginia ( Princess Mirandella ) sa femme, son père Le vieux Grady Mc Coy avec sa main en bois, Norma la grand-mère, les trois fils Joe, Steve et Cody, et la petite dernière, Jill ( Alyssa Henry ). A l’opposé de la table, le père Emerson Fearwalsh finit son assiette silencieusement.  

Aux extrémités de la pièce, dans l’ombre, les deux hommes de main de Ed Mc Coy ont un œil discret sur la prairie vallonnée qui s’étend derrière les fenêtres.  

Cody fait entrer le jeune homme : « Pa, on nous envoie un gars pour remplacer Edmond ! »  

Sans même lever les yeux, Ed Mc Coy prononce d’une fois grave : « C’est 1$ par jour, tu commences par nettoyer l’écurie. Un pas de travers et je te renvoie chez toi. A l’horizontale. ». Et il se replonge dans son repas.  

Cody fait sortir le nouveau commis : « Je vais te montrer l’écurie. Tu t’appelles comment, gars ? »  

Le jeune homme se tourne « Gene, monsieur, Gene Vance ! »  

 

Soleil de plomb.  

Les pieds de son père qui balancent dans le vide. Son esprit se fixe sur cette paire de bottes poussiéreuses. D’où il est, il ne peut voir qu’elles. Il met sa main devant sa bouche pour ne pas laisser échapper un sanglot.  

Et cet ours en peluche que sa petite sœur n’a pas lâché et qui attend, immobile sur le sable, des particules de cette terre aride nichées dans la fourrure.  

 

Une semaine a passé.  

Jill accoure en pleurs « Ma! Vite, c’est grand-mère, elle a glissé sur un rocher en allant laver le linge, Cody dit qu’elle est morte ! » Cody, la mine grave, porte le corps de sa grand-mère dans les bras. Il la pose sur la table du salon. Virginia, la mère, tombe en larmes. Le vieux Grady observe tristement le crâne de sa femme ouvert sur le côté, le sang mêlé à la chevelure argentée : « Je lui avais dit à cette vieille bique de faire attention près de la rivière, elle n’a plus les jambes de ses vingt ans !». Et il quitte la pièce en reniflant.  

Si peu de temps après Edmond, un nouveau décès dans la famille, décidément, la malchance s’est emparée des Mc Coy.  

Gene entre silencieusement dans la pièce, propose de les aider à mettre le corps sur son lit, afin que commence la veillée mortuaire. Il fait chauffer du café pour adoucir un peu l’atmosphère pesante qui étreint la pièce.  

Virginia se tourne vers Cody : « Cody, prend un cheval et va en ville prévenir ton père, il faut qu’il rentre plus tôt que prévu, on ne peut pas attendre deux jours qu’il revienne ! »  

Cody hausse les épaules, et part à regret seller son cheval. Quoi qu’il arrive, son père va être furieux, lui qui ne veut pas que la propriété reste sans un homme valide apte à les défendre. Il est parti pour plusieurs jours avec Joe, Steve et ses deux hommes de main dans le but de régler on ne sait quelle affaire. Ou plus probablement dans l’espoir de croiser les Sullivan, leurs ennemis de toujours. Et leur coller une bonne raclée.  

Si Cody les rejoints, il ne restera plus personne à la propriété sachant tirer, car il est fort peu probable que ce paysan de Gene sache se servir correctement d’une arme.  

 

Soleil de plomb.  

Les ombres noires, fantômes éthérés aux longs manteaux de cuir continuent à s’affairer. Ils cherchent tout ce qu’ils peuvent récupérer. Rires graves, voix puissantes.  

Et lui reste terré comme un oisillon terrorisé sous les marches en bois. Le corps recouvert d’une vieille bâche usée qui ne laisse entrevoir que ses larmes silencieuses. Incapable de bouger.  

Un des hommes traine le corps de sa mère par les pieds et le pousse d’un coup de pied rageur dans la boue de l’enclos des cochons. Cochons qui ont été ligotés et placés à l’arrière des chevaux.  

 

Le lendemain, Ed Mc Coy et ses 5 hommes apparaissent au loin sur leurs chevaux, dans un nuage de poussière. Descendu de son cheval, il pousse la porte de la propriété. Sa femme Virginia est assise l’air grave dans la cuisine. La petite Jill en pleurs sur ses genoux.  

« Alors, s’écrie Mc Coy, qu’est-ce qui s’est passé ? et où est Grady ? »  

Virginia plonge le visage dans ses mains puis fait un signe montrant l’extérieur, en direction de la grange. Ed passe devant la chambre où est étendu le corps de sa mère, à qui l’on a enfilé sa plus belle robe, nettoyé le sang qui durcissait ses cheveux et appliqué un semblant de maquillage. Il s’arrête quelques instants en silence pour l’observer, sors sa vieille fiole metallique et avale une longue gorgée de whisky, puis repart vers la grange.  

Arrivé dans le grand bâtiment en bois, quelle n’est pas sa surprise, il découvre le corps du vieux Grady pendu à une corde, une chaise renversée à ses pieds. Virginia qui est apparue dans l’embrasure de la porte : « Je l’ai trouvé comme ça ce matin. Mais je n’ai pas réussi à le décrocher. Apparemment il n’a pas supporté la mort de sa femme. »  

« Pas supporté la mort de sa femme ? Tu délires, s’écrie Ed, les Mac Coy ne se suicident pas ! ». Et il se sert à nouveau une gorgée de whiky.  

Et il observe pensif le corps se balançant. A l’arrière, Cody chuchote à Joe son frère : « en plus, cela n’a pas dû être facile pour lui de faire le nœud coulant, avec sa main en bois… ».  

Gene les rejoint dans la grange, leur propose de les aider à décrocher le corps et aller le poser sur le lit à côté de la grand-mère défunte. Toujours très attentionné ce gamin, pense Mc Coy, heureusement qu’il est là.  

 

Soleil de plomb.  

Il va pourtant falloir qu’il parvienne à quitter les lieux le plus discrètement possible, ramper en silence, des flammes commencent à mordre les murs de bois de la ferme.  

Avant de s’éclipser, il a le temps d’apercevoir à travers les marches un regard froid, une main qui sort une vieille fiole métallique et avale une gorgée de whisky.  

Ce regard qu’il se promet de ne pas oublier.  

 

Quelques semaines se sont écoulées, sobres et mornes.  

Joe fume une dernière cigarette avant d’aller se coucher. Le ciel étoilé scintille au-dessus de sa tête. La lune est pleine et semble avoir posé sa main sur ces territoires verdoyants qui s’étendent à perte de vue. On entend au loin le long mugissement d’un coyote.  

Il avale une dernière bouffée, voilà un moment qu’il n’a pas vu Cody. Son frère est parti chercher du bois, mais il devrait être revenu depuis longtemps. Comme pris d’une légère intuition, Joe contourne la propriété jusqu’à la remise ou l’on stocke le bois. Arrivé au niveau de la remise, il tombe en présence de son père, statique, le regard figé vers le tas de bois. Il s’approche et découvre, le corps de son frère Cody, cloué au mur par un large couteau lui transperçant le cou. Les yeux comme exorbités et la bouche largement ouverte comme cherchant un dernier souffle.  

Ed Mc Coy semble soudain sortir de son état de choc : « C’est un coup des Sullivan, je t’avais dit qu’ils nous feraient payer ce que tu as fait à leur fille pauvre crétin ! Maintenant, nous n’avons plus le choix, appelle ton frère, Jake et Bill, on valeur faire comprendre quelle grave erreur ils viennent de commettre. Et ils partent seller leurs chevaux au beau milieu de la nuit.  

 

Dans l’ombre, Gene a un petit sourire. Cela a été un peu plus dur avec Cody qu'avec les trois autres, mais le meilleur reste encore à venir.  

Un par un, tu vas perdre ceux qui te sont chers. Un par un, et en dernier, je m’occuperais de toi. Lentement.

Scénario : (1 commentaire)
une série B d'action (Western) de Sebastian Howell

Chris Donaggio

Princess Mirandella

Chuck Henriksen

Alyssa Henry
Sorti le 02 avril 2044 (Semaine 2048)
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