Ce film Américain de 1949 ( datation approximative au carbone 14 ) a été retrouvé à la foire-à-tout de Nogent-le-Rotrou (28), et est exploité sous la collection "Jeunes tronches pour vieilles bobines" qui regroupera des films anciens, restaurés par les experts de la Zéro Degree Ent.  

Les décors en carton pâte, les maquettes Heller de la fusée, ainsi que les costumes conçus à partir d'invendus de l'Armée du Salut sont parfaitement d'époque.  

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« Ouvre les boosters en grand, nom d’une pipe ! »  

Lorna ( Jewel Molchany ) entend à peine l’ordre que vient de lui donner Mike ( Kevin Loray ) tellement le bruit est assourdissant autour d’eux.  

Des météorites frôlent la carlingue de la fusée, si par malheur un de ces énormes blocs de pierre venait à heurter leur engin de face, s’en serait fini de leur expédition et ils pourraient dire au revoir à tout jamais à un retour sur terre.  

« Augmente le magnétiseur inter-satellitaire de 30% ! Baisse la pression hydro-spatiale de 3 degrés ! Ajuste le potentiomètre analytico-cryptozoïdal afin que le vaisseau atteigne un angle de 18 Déca-Newtons !» Mike, suant à grosses gouttes, hurle ses ordres à sa co-pilote en se cramponnant sur le levier directionnel.  

Lorna est submergée par le flot d’informations que lui envoie Mike.  

Le magnétiseur hétéro Newton.. .. sur 30%, euh non, c’est ça, il faut remonter la pression pour… euh non il faut la baisser… Je vais tourner un peu ce bouton et peut-être appuyer sur celui-là, on va voir ce que ça donne. Zut, j’y comprends rien…  

Tout se mélange dans la tête de Lorna. Depuis le début du voyage, elle a réussi à faire illusion, mais là, les choses se gâtent.  

La carlingue vibre de partout. Les secousses sont plus fortes les unes que les autres. La fusée est bringuebalée au milieu de cette pluie de météorites. Le thermos de café tombe lourdement sur le sol, les plans format A0 de l’espace, sur lesquels Mike a griffoné le trajet, volent un peu partout. Mais heureusement, le commandant maîtrise la situation. Il maintien avec force le levier et parvient à maintenir un semblant de direction.  

Soudain, un choc plus fort que les autres secoue le vaisseau. Une météorite énorme a fait une entaille le long du flanc de la fusée. Pas le choix, il leur faut trouver un endroit où atterrir, sinon c’est la mort assurée.  

L’esprit de Mike tourne à 100 à l’heure. Puis soudain, au coin du pare-brise, il aperçoit un petit point. C’est une planète. Bizarre, lui qui a sillonné l’espace pendant des années, il ne la connait pas.  

Avec la vitesse, la fusée a dû créer des vibrations hertziennes génératrices d’un champ magnétique perturbateur des ondes nucleïques et du coup, ils ont dû être transportés à travers un trou de ver ou une faille spatio-temporelle, pense Mike. Mais c’est pas sûr.  

Ni une ni deux, il braque le levier vers la droite, et la fusée se met dans l’axe de la planète.  

Un œil sur la jauge, cela va être très dur, il ne leur reste que peu de gas-oil.  

« Lorna, nous allons bientôt entrer dans l’atmosphère de cette planète, dès que je te le dis, tu ouvres les parachutes descentionnels ! »  

Les parachutes descentionnels… quelques gouttes de transpiration perlent sur le front de la jeune femme. Lorsque l’on obtient son brevet de pilote grâce à ses charmes, un jour ou l’autre, la réalité vous rattrape. Et ce jour c’est aujourd’hui.  

Discrètement, elle sort son manuel de pilotage de la poche de sa combinaison, et va à la page "P" pour "Parachute". Mais une nouvelle secousse violente a lieu, et le manuel tombe des mains de Lorna, et va se glisser sous le tableau de bord.  

C’est à ce moment précis que Mike donne son ordre : « Ouvre les parachutes, maintenant ! »  

Panique générale dans l’esprit de Lorna qui appuie sur un bouton au hasard. Sans voir qu’en dessous est inscrit « Turbo-réacteurs ».  

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Mike se relève avec difficulté, le choc a été rude. Par chance la fusée a atterri dans un marécage, ce qui a amorti le choc. Il réajuste le casque de sa combinaison, enlève d’un geste de la main quelques faux-plis, le voilà prêt pour partir à l’exploration de cette planète... qui a l’air bien dangereuse!  

Lorna apparait soudain, elle aussi a réussi à s’extraire de la fusée avant que celle-ci ne s’enfonce complètement dans les marécages. En enlevant le bras de la manche de sa combinaison spatiale, elle parvient à attraper un tube de rouge à lèvres qui était dans une de ses poches, et à se refaire une ( rapide ) beauté.  

C’est étrange, par certains aspects, cette planète ressemble beaucoup à la terre. Mike et Lorna avancent au milieu d’une grande forêt d’arbres tous plus singuliers les uns que les autres. Des cris d’animaux étranges résonnent de ci de là. Lorna aperçoit une très jolie plante au milieu de laquelle trône une magnifique fleur d’un jaune aux reflets d’or. Elle approche sa main pour la cueillir, mais a juste le temps de la retirer à temps, la fleur manquant de lui gober la main. Une fleur carnivore, pas de chance.  

Nos deux héros avancent ainsi sur ce territoire hostile pendant des heures, lorsqu’ils arrivent à la lisière de la forêt. Sortant de cette forêt, ils sont tous les deux subjugués par le paysage qui s’étend devant leurs yeux. Un ensemble de vallées aux multiples couleurs, du vert bien entendu, mais aussi du rose, du pourpre, quelques arbres au feuillage bleuté. Et en contrebas, une petite cité.  

Il y a donc de la vie intelligente sur cette planète.  

En entrant dans la cité, Mike et Lorna réalisent qu’en plus, les habitants de cette planète ont l'air tout à fait humains. Du moins ils en ont l’aspect. Des enfants courent autour d’eux, des quidams vaquent à leurs occupations, tout en jetant un coup d’œil méfiant à leur passage.  

Mike se tourne vers Lorna : « Je vais essayer de communiquer avec eux ! »  

Il attrape un des enfants par le bras : « Petit, moi vouloir voir chef tribu à toi ! » Le garçon dévisage Mike un instant, puis lâche un laconique : « Fort bien ! » et il entraine nos deux héros au centre de la cité.  

Devant la demeure de ce qui semble être le chef, le petit garçon arrête Mike et Lorna : « Ayez l’obligeance de patienter un instant ici, voulez-vous ! » et il part à l’intérieur de la demeure.  

Quelques minutes plus tard, il ressort, accompagné d’un grand homme en costume brillant, visiblement, c’est le chef.  

Mike s’avance : « Bonjour grand homme. Nous venir lointaine planète dans vaisseau hyper-technologique. Nous égarés sur planète à toi. Nous vouloir savoir si toi peut nous aider à récupérer et réparer notre fusée ! »  

Le grand homme reste un moment silencieux puis : « Et bien mes amis, sachez qu’en vertu des exigences d’accueil édictées par nos règles civilisationnelles, nous sommes vos obligés, et par conséquent sommes tout à fait disposés à vous apporter notre aide, tant que faire se peut. Dans la mesure des moyens qui sont les nôtres nous ferons en sorte que vous récupériez et répariez votre véhicule interplanétaire. Mais auparavant, me permettriez-vous de vous offrir un en-cas, afin de vous remettre de vos émotions et de votre long périple ? »  

Lorna se penche à l’oreille de Mike « C’est un drôle de langage qu’ils ont, je comprends rien… »  

Mike fait un petit geste de la main pour écarter Lorna : « Laisse-moi faire !»  

Et il répond au chef : « Nous très heureux que toi apporter aide à nous. Quant à bouffe, nous suivre toi ! »  

Le chef se retourne pour accompagner Mike et Lorna à l’intérieur, afin de se restaurer lorsqu’un bruit énorme retentit. Un bruit assourdissant comme une montagne qui se déplace. Le sol et les murs des maisons se mettent à trembler comme au beau milieu d’un séisme.  

Partout dans la rue la panique envahit la population. Les gens se mettent à courir dans tous les sens. Les mères récupèrent leurs enfants. D’autres appellent les membres de leur famille qui sont hors de vue.  

Mike comprend bien vite quelle est la cause de ce tremblement de terre. Il aperçoit une sorte de géant, le corps de couleur verte et tenant à la main une sorte de fouet d’où sortent des éclairs électriques. Ce monstre fait plusieurs dizaines de mètres de haut, et il attrape les gens qu’il n’a pas abattu avec son fouet et les met dans ses poches.  

« Les Nephilims, tous aux abris ! »  

C’est trop dangereux, il n’est pas prudent de rester dans cette cité. Mike attrape Lorna par la main et l’entraîne vers la forêt qu’ils ont quittée quelques heures auparavant.  

To be continued...