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Zero Degree Ent. présente
Western Girl

Décidément, la récolte sera maigre cette année. Seuls quelques épis de maïs ont résisté à la chaleur accablante de l’été.  

Steve ( Eduardo Sanchez ) dépouille les feuilles d’un des rares pieds survivants, pour ne trouver que quelques grains secs collés de-çi-de-là sur l’épi. Si cela continue, il va devoir vendre un de ses ânes à la ville pour pouvoir donner à manger sa fille Mathilda.  

Soudain il aperçoit une ombre à l’autre bout du champ. Qu’est-ce que ça peut bien être ? Il se dirige vers la silhouette, et en approchant, il s’aperçoit que c'était bien ce qu'il pensait, c’était bien un cheval qui était là.  

Etonnant, que fait un cheval tout seul ici ? Le premier voisin est à des lieues, alors la ville, n’en parlons pas. En s’approchant encore, il découvre une forme inhabituelle aux pieds de l’animal. Il ne tarde pas à distinguer une femme, allongée par terre. Les vêtements en lambeaux, recouverts de poussière et de crasse. Sous les cheveux emmêlés il parvient néanmoins à distinguer un visage d’une grande beauté, mais qui visiblement a souffert. Il prend la main de l’inconnue et tâte son pouls, elle est vivante !  

Il ne faut pas perdre de temps, il la place sur la croupe du cheval, monte à son tour et fonce vers sa ferme.  

 

« Tu as un nouveau cheval, papa ? et c’est qui la dame endormie derrière ?» demande Mathilda ( Margot Nicotero ). Steve ne prend pas la peine de répondre à sa fille, il attrape la jeune femme évanouie, et va la déposer sur son lit : « Mati, va me chercher de l’eau et des linges propres pour des compresses ! ». Mathilda ne se fait pas prier, il arrive si peu de choses inhabituelles dans leur vie, qu’elle est tout excitée par la présence de cette inconnue.  

En lui passant de l’eau sur le front, Steve ne peut s’empêcher de se demander d’où peut bien sortir une jeune femme dans un tel état.  

 

« Pa, elle s’est réveillée ! ».  

Voilà 2 jours que Steve a recueilli cette femme, il a bien cru un moment qu’elle ne survivrait pas. Ses vêtements étaient tellement abinés qu'il lui as mis, après une longue hésitation, une robe qui appartenait à Jody, sa chère épouse disparue il y a 2 ans.  

La jeune femme ( Sabrina Calcé ) est en train de boire un verre d’eau offert par Mathilda lorsque Steve entre dans la chambre. Dès que leurs regards se croisent, il a comme un pincement au cœur. La couleur de cheveux est différente, mais elle ressemble beaucoup à Jody.  

« Vous allez mieux ? » demande-t-il doucement  

« Oui, je tiens à vous remercier, vous et votre charmante fille, pour tout ce que vous avez fait pour moi ». La voix est calme, comme parlant à mi-voix. Elle doit encore être faible.  

« C’est tout à fait normal, je n’ai fait que mon devoir de chrétien. Il faut vous reposer à présent, vous pourrez rester ici tant que vous en aurez besoin ! » et Steve quitte la pièce.  

 

Deux nouvelles journées ont passé.  

Jenny, puisque c’est son nom, a pu enfin se lever.  

Elle et Steve sont assis sur la terrasse de la ferme, à regarder les étoiles. Mathilda est couchée, la gamine a tout de suite sympathisé avec leur invitée.  

« Il y a bien longtemps que je n’ai pas eu de moment si paisible, si calme, je te remercie une nouvelle fois ». Alors que jusqu’à présent Steve avait pu déceler un brin de méfiance à son égard, Jenny parait à présent apaisée. Elle pose la main sur celle du fermier. Leurs regards se croisent.  

C’est Jenny qui fait le premier mouvement vers l’avant et enfin, les deux s’embrassent tendrement.  

« Tu me raconteras un jour ce qui t’es arrivée ? » Steve sait que ce n’est peut-être pas le bon moment pour aborder le sujet, mais il se dit que si les choses continuent d’aller dans le même sens, il vaut mieux qu’il en sache un peu plus sur celle qui reste néanmoins une inconnue.  

« Il est un peu trop tôt, mais je te promets que je te raconterai dès que j’en aurai la force ». Ses yeux semblent regarder les étoiles, mais ils sont plutôt fixés sur le vide. Elle se souvient.  

 

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Elle se souvient de cette pièce sombre où elle était restée des semaines. Avec comme seuls mobiliers ce vieux matelas en paille et ce pot de chambre rouillé.  

Elle avait été heureuse pendant des années, avant que cette bande ne débarque, pille la ferme familiale, et ne tue ses parents et ses 2 frères et sœur. Elle, ils l’avaient épargnée, mais elle se demande s’il n’aurait mieux pas fallu qu’elle meure. A peine âgée de 15 ans, elle avait été ligotée, bâillonnée et emmenée de force par les bandits. Comme un trophée.  

Ils l’avaient jetée dans ce cachot, cette petite pièce où elle était restée si longtemps, avec pour seules visites une jeune Mexicaine Maria, qui lui apportait une maigre pitance, un bol de soupe ou un quignon de pain, et l’homme, ce gras et grossier personnage, visiblement le chef de la bande. Il débarquait toujours à la même heure tard dans la nuit.  

Elle entendait la clef tourner lentement dans la vieille serrure, la porte s’ouvrir en grinçant. Et souvent, pendant quelques secondes, elle pouvait observer sa silhouette sombre dans l’embrasure de la porte. Il restait immobile un instant, puis se décidait à entrer. Tel un rituel il commençait par la frapper au visage, comme pour bien marquer son territoire, puis lui relevait sa jupe, baissait son pantalon et commençait son travail.  

Même après toutes les semaines de ce traitement, elle restait tétanisée lorsqu’il était sur elle. Sachant qu’au moindre mouvement suspect elle risquait sa vie. Il n’hésiterait pas une seconde à la tuer.  

Elle attendait donc que cet effroyable moment passe, le souffle chaud et malodorant du gros homme contre sa joue.  

Seule petite lueur d’espoir, Maria, après un moment, avait décidé, même si cela semblait interdit, d’échanger quelques mots avec elle. Au début ce n’était même pas des phrases complètes, mais ces échanges, accompagnés de regards qui montrait que Maria semblait avoir de la pitié pour Jenny, avaient apporté une petite lueur dans la vie si sombre de la jeune femme.  

Et de fil en aiguille, elles avaient fini par sympathiser. Maria expliquait à Jenny comment était la vie à l’extérieur. Et Jenny racontait à Maria la vie qui avait été la sienne avant l’enlèvement.  

Puis un jour, alors que Jenny tentait depuis des semaines de le cacher, Maria lui avait demandé : « Tu es enceinte ? »  

Un regard avait suffi comme réponse.  

« Tu te rends compte que je vais devoir le dire au Maître ? S’il s’en aperçoit par lui-même, je craindrais aussi pour ma vie »  

Jenny n’avait rien répondu, mais son silence valait pour approbation. Que pouvait-elle faire de toute façon. Le destin de son enfant était entre les mains de son persécuteur.  

Et le gros homme avait finalement décidé de garder cet enfant. Jenny avait poursuivi sa grossesse jusqu’au jour de l’accouchement. Et aussitôt le moment passé, l’enfant lui avait été retiré.  

 

Plusieurs jours avaient passés après la naissance lorsqu’une nuit, bien après que le gros homme ne soit passé, Jenny entendit la porte de sa cellule s’ouvrir.  

Maria était entrée discrètement et en silence. Elle portait à la main une assiette avec un peu de poulet et une fourchette, et serrée contre elle l’enfant de Jenny.  

Une larme commença à perler au coin de l’œil de la jeune femme.  

Maria lui tendit le bébé, un petit garçon qui dormait paisiblement. Jenny le prit dans ses bras, ne sachant pas vraiment comment s’y prendre. Elle le regarda un moment puis eût une expression étrange. Elle saisit le nourrisson par le cou et commença à serrer. Maria fut prise de panique, elle se jeta sur Jenny, mais n’eût pas le temps d’arrêter son geste fou. Jenny lui planta la fourchette dans la gorge. La jeune Mexicaine s’écroula. « Je n’en veux pas de ce bâtard… » murmura-t-elle doucement.  

Puis discrètement, elle sortit de la pièce dans laquelle elle avait été détenue si longtemps, et se dirigea vers l’écurie.  

 

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Jenny a posé sa tête sur l’épaule de Steve. La nuit est si calme. Ils aimeraient que ce moment ne s’arrête jamais.  

Soudain un sifflement violent effleure l’oreille de Steve. A côté de lui, la lampe à pétrole explose.  

A part la lueur de la lune, la ferme est plongée dans le noir. Nouveaux coups de feu.  

Steve plaque Jenny au sol, et l’entraîne à l’intérieur de la maison. Les coups de feu redoublent de violence. Les vitres sont brisées, des trous apparaissent sur la porte d’entrée. Les balles sifflent et font voler les rideaux. Steve et Jenny essaient de se maintenir le plus plat possible sur le sol, afin d’éviter de se faire toucher par une balle. Soudain, dans l’enfer ambiant, Steve relève un peu la tête : « Mathilda ! » Il doit la mettre à l’abri. Il rampe le plus rapidement possible vers la chambre de la fillette, et là, horreur, elle n’est pas là. Où peut-elle bien être à un moment si dangereux ?  

Il retourne, toujours en rampant dans le salon. Regarde autour de lui, toujours pas de trace de sa fille. Il commence à vraiment paniquer.  

Le sifflement des balles s’arrête.  

Une grosse voix, comme surgit du néant retentit : « Cowboy ! »  

« Cowboy ! Je ne te le dirai qu’une fois, rend-moi la femme ou bien tu mourras avec elle! ». L’homme est à moitié dans l’ombre, sa pourtant grosse carrure à peine visible.  

Steve est pris soudain d'un doute, cette voix... il se tourne vers Jenny. D’un regard il lui fait comprendre qu’il n’est pas question qu’il la livre à ce bandit.  

« Tu veux jouer au plus malin avec moi ! Ne crois pas que tu vas gagner… » reprend le gros homme.  

Les coups de feu reprennent. Dans le brouhaha, Steve parvient à apercevoir une ombre passer furtivement devant la ferme. Et soudain, dans un grand éclat de verre, une femme traverse une des fenêtres et pénètre dans la maison. C’est une grande indienne ( Aileen deAngelis ) toute en peinture de guerre, le corps affuté d’une guerrière. Elle se jette sur Steve avec rage et assurance.  

Steve parvient à la repousser, en la projetant sur une chaise qui se brise sous son poids.  

Elle se relève, sort un tomahawk qui était accroché à sa ceinture. Elle s’apprête à le projeter sur Steve, lorsqu’une petite voix se fait entendre derrière elle.  

« Papa.. » C’est Mathilda qui sort d’on-ne-sais-où.  

Surprise, l’indienne lance son tomahawk qui vient se planter dans la poitrine de la petite fille.  

Steve pousse un cri d’effroi. Il se précipite sur Mathilda et la prend dans ses bras. Trop tard.  

Consciente de son geste, l’indienne fait un bond et quitte la pièce par la fenêtre par laquelle elle était entrée.  

 

Dehors le gros homme ( Maximo Velasquez ) sort enfin de l’ombre, dévoilant un visage buriné par les années, les cigares et par l’alcool.  

Malgré ses larmes, Steve regarde par la fenêtre, il n’en croit pas ses yeux. Malgré les nombreuses années qui ont passé depuis sa fugue, il reconnait parfaitement son père.  

Cet homme qui sans le savoir est responsable de la mort de sa propre petite fille.

Scénario : (2 commentaires)
une série A historique (Western) de Polly Broughton

Eduardo Ramirez

Sabrina Calcé

Maximo Velasquez

Margot Nicotero
Avec la participation exceptionnelle de Aileen DeAngelis
Sorti le 03 septembre 2044 (Semaine 2070)
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